AVIS
TELEPHONE 52
Samedi 30 Juillet 1904
10 centimes le Nc
AnnEe 39 N° 3867
Revision des listes éiectorales
A nos amis
Assassinat du ministre de
l'lnlérieur en Russie
Saint-Siège
Accidents du travail
La chute du masque
Co mi nes
Un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et h tous les bureaux de poste du reyaurne.
Boil nombre de calholiques ont dü
constater, pendant la campagne elec
torale qui vient de finir, qu'ils ne sont
as inscrits sur les 1 isles electorates
on qu'il ne leur est pas altribné le
nombre de votes auquel ils out droit
le bureau de ('Association Catholique
d'Ypres appelle l'attenlion de tous ses
amis sur {'importance de la revision
des listes qui se fait au mois de Juil
let et les prie de lui signaler dès
maintenant tonics les omissions
constalées le bureau est ouvert tous
les jours non l'criés de 9 heures a midi
et de 2 a 6 heures, rue de Menin.
Un banquet sera oiï'ert a M. le Gou
verneur de la province, a 1'occasiou
de sa V'sile officielle a Ypres, le Di-
manche, 14 Aoüt 1904.
Ce banquet aura lieu aux flailes, a
4 heures de relevée.
Uue liste de souscription est dépo-
sée a l'Iïötel de ville (Secretariat).
Elle sera clóturée le 1 Aoüt.
Le prix de la souscription est fixé a
5 francs, vin non compris.
Inderanité en cas de décès
de la viciimc
Nous recevons la leüro suivante:
m*T.
JOURNAL
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an
pour tout le pays pour l'étranger le port en sus.
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Les annonces coütent lb centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journa
coütent30 centimes !a ligne. Les insertions judcciaires, 1 franc la ligne. Les
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Pour les annonces de France et de Belgiqae fexcepté les deux Flandres) s'adresser a
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LE MINISTRE DE PLEHWE ASSASS1NÉ
Saint Pétersbourg, 28 juillet.
M. de Plehwese rendait, vers 10 h. du matin,
ti Pelershof, pour faire son rapport au Czar,
lorsque, arrivé prés de la gare dite de Varsovie,
au moment oü la voiture passait devant «l'Hölel
de Varsovie», un individu sortit brusquement
du restaurantde l'hótel etlanca une bombe cou-
tre l'équipage.Le ministre fut tué net. Les bras et
les deux jambes avaient été séparés du troric.
Lecocher fut tué égalemcnt. L'équipage et, les
chevaux furent mis en pièces.
LE CONFLIT
Rome, 28 juillet.
La détermination prise par Mgr Le Nordez de
se rendre tt Rome a été appris avec satisfaction
par ia Curie qui y voit le triomphe de l'autorité
morale du Pape sur les évêques.
On pense que Mgr Geay suivra l'exemple de
l'évéque de Dijon, d'autant plus que, dans sa
lettre au Pape, il se dit disposé a venir en oeto-
bre.
Ces actes de soumission mettront le Vatican
plus a l'aise.
Dans l'entourage du Pape, on est préoceupé
de la santé du cardinal Merry del Val. 11 a l'air
souffrant et aurait besoin de repos après une
année de travail assidu. Lui-roême se plaint et
dit que le conflit avec la France ne lui laisse
point de Irève, mais il dit aussi ètre résolu a
rester sur la brêcbe pour défendre l'honneur
du Saint Père.
Nous avons a envisager aujourd'hui Téven-
tualité la plus grave que peut amener l'acci-
deutcelle oü la victime vient a disparaitre,
laissant une veuve, des enfants, des proches
privés du salaire qui leur procarait le pain
quotidien.
La plupart des legislations étrangères,
préoccupées avanttoutde remédier aux con-
séquences qu'entraine la disparition du chef
ou du soutien de familie, s'attachent a accor-
der les indemnités a ceux que le décès de la
victime peut laisser éventuellement dans le
plus complet dénuement.
Le législateur beige, principalement sou-
cieux de faire oeuvre sociale, devait se lais
ser guider par des considérations d'humanité
de même nature. II importait qu'il recher-
chat les moyens de réparer le mieux possible
le prejudice cause aux nombreux parents
qui, souvent dans nos ménages ouvriers,
vivent du maigre salaire d'un seul.
L'article 6 de la loi commence par pourvoir
aux tout premiers besoins il alloue une
indemnité spéciale de 75 francs pour frais
funéraires.
La suite de l'article nous montre une
application du principe dominant de la loi
l'obligation pour le chef d'entreprise de
réparer le préjudice causé limité a la moitié
de ce préjudice. On considére que dans le
ménage ouvrier, les besoins personnels du
chef de familie absorbent 40 pour cent du
salaire; ceux des autres membres les 60 pour
cent restants les soutien venant a dispa
raitre, la loi fixe trés logiquement a la moi
tié de ces 60 pour cent, a 3o pour cent du
salaire annuel, la rente allouée.
L'indemnité dans le système légal doit
représenter la moitié de la portion du salaire
dont se trouvent privées les personnes pour
lesquelles cette portion constitue les moyens
d'existence. II est done naturel de calculer
la valeur de la rente a raison de l age de la
victime. La loi la fixe en tenant compte du
nombre d'années qu'elle présume que l'ou-
vrier aurait continué a vivre si l'accident
n'était pas survenu.
La loi se base sur le principe que l'indem
nité doit être réparatrice du dommage cau
sé aux personnes dont le chef de familie dis-
paru,gracea son salaire, était le soutien.
L'article 6 énumère ces personnes. Ce sont
Le conjoint survivant, les enfants, les petits-
enfants, les ascendants, les frères et soeurs.
Quant au conjoint, le droit lui est ouvert
a trois conditions
1° 11 ne peut -être ni divorce ni séparé de
corps
'2° Le mariage doit être antérieur a l'acci
dent
3° Condition spéciale pourle veuf il n'a
droit a l'indemnité que lorsque la victime
était son soutien.
Les enfants légitimcs doivent être nés ou
concus avant l'accident.
Les enfants naturels doivent être reconnus
avant l'accident.
Les enfants le'gitimes comme les enfants
naturels doivent être age's de moins de 16
ans.
Les petits-enfants doivent être agés de
moins de 16 ans. L'indemnité leur est allouée
si la victime était leur soutien. Cette dernière
condition est également exigéedes ascendants
et des frères et soeurs. Ces derniers, comme
les enfants et les petits-enfants, doivent être
agés de moins de 16 ans.
Examinons rapidement a qui reviennent
les indemnités en cas de concours entre les
diverses cate'gories.
des
le
Le conjoint est-il en concours a
enfants, il faut distinguer.
Si la victime laisse plusieurs enfants
conjoint n'a droit qu'a trois cinquièmes.
En cas de concours, soit avec un seul en
fant, soit avec un ou plusieurs ayants droit
des autres catégories, on lui alloue quatre
cinquièmes.
Les enfants ont la priorité sur les petits-
enfants qui ont la priorité sur les frères et
soeurs les petits enfants et les ascendants
excluant les frères et soeurs.
Entre ayants droit d'une même categorie,
il y a lieu a partage égal par tête.
A défaut de conjoint survivant, les petits-
enfants viennent en concours avec les enfants:
en ce cas, le partage a lieu par souche si,
par exemple, le défunt laisse un enfant et
deux petits-enfants issus d'un fils prédécédé,
l'indemnité sera divise'e en deux parts égales
et les deux petits enfants recevront ensemble
la moitié, soitchacun un quart.
Les parts du conjoint et des ascendants
sont converties en rentes viagères.
Les parts des autres ayants droit sont con
verties en rentes temporaires,qui s'éteindront
pour cbacun d'eux a l age de 16 ans.
A la requête de tous les intéressés, le juge,
après avoir entendu ou appelé préalablement
les parties, peut ordonner un autre mode de
placement du capital dans les mêmes con
ditions, il peut modifier équitablement la
répartition du capital entre ayants droit ap-
pelés concurremment.
(La Patrie)
Si le clergé catholique fait de )a politique c'est
qu'il a de trés bonnes raisons pour en faire. II
s'est trouvé un jour, il n'y a pas trente ans, sous
leeouperet des proscripteurs, vos maïtres. Lui
ferez-vous un crirne d'avoir résisté a votre cri-
minel attentat et d'avoir pris les mesures néces
saires pour sauvegarder sonexistence contre vos
coupables atteinles
Oseriez-vous blamer un peuple croyant de
travaillera sa conservation et a sa prospérité
Que faites-vous done vous-même dans la lutte
incessante que vous soutenez.
Reconnaissez au moins que les catholiques, vos
maïtres. vous laissent vivre a loisir, tandis que
vous sous votre règne vous vouliez les tuer.
Le Progrès, dans son numéro du 24 Juillet,
public un article iniitulé La R. P. est un dogme
qui appartient a l'église catholique
Dans ces lignes fielleuscs, notre adversaire
suit l'exemple de ses congénères de France, et,
sous prétexte de übertó, se montre rigoureuse-
ment tyrannique.
Sa haine contre l'Eglise y paraït si olairement
qu'il ne peut plus dósormais se próvaloir demo-
dération et detolérance a son égard, sans passer
dans l'esprit de tout lecteur impartial, pour un
efïronté menteur.
11 veut pour le prêtre catholique une mesure
d'ostracisme,il en veut faire un paria.
Pourquoi le champ social de la politique oü se
joue le sort de l'enseignement, du culte et de la
liberté, doit-il être clos aux seuls prêtres catho
liques? Pourquoi n'en écarte-t-on pas également
les rabbins et les pasteurs protestants, les véné-
rables des Loges et Ls maïtres de la libre pen-
sóe Pourquoi la Foi catholique, la seule per
manente et immuable, devraït-elle être confinée
dans ses églises et ses couvents, lorsque les
opinions versatiles contraires, qui lui disputent
ses conquêtes, ont toute faculté d'agir et de
lutter
Est ce de la liberté cela, Progkès
Raree que le peuple et ses chefs croyants ont
su conquérir le pouvoir et le pénétrer de eet es
prit de justice sociale qui caractérise le christia-
nisme, vous voul z que le citoyen prêtre soit
dépouillédo ses droits de citoyen
Ne cherchez pas a agiter en Belgique le spectre
clérical.
Cet épouvantail n'est de bonne raise qu'en pays
évaporé, oü l'habitude de la réflexion fait défaut
oü la ehaleur du sol méridional fait autant bouil-
lir les cervelles que la ehaleur communcicative
des banquets, oü l'on juge des choses par ce que
l'on en dit et non par ce qu'elles sont, oü la
blague des charlatans soulève la cohue insensée
et mêno les étourneaux aux pires excès.
En Belgique, la masse des habitants est pondé-
rée, on ne s'emballe pas. On veut savoir le fln
mot des histoires et pour cela on sait attendre,
patienter et décider en connaissance de cause.
On sait aussi se souvenir du passé et peser
les expériences vécues dans le pays même ou
sur les frontières.
Comines, 27 Juillet 1904.
Monsieur 1 Editeur du
Journal d'Ypres,
Mis personnellement en cause dans votre
journal de dimanche dernier, je viens user de
mon droit de réponse.
Je commence par donner a votre corres-
pondant, dont la devise doit être, s'il n'a été
lui-même induit en erreur mentez, men-
tez, il en restera toujours quelque chose, un
démenti des plus formels, et je rétablis les
faits dans toute leur exactitude.
Lors des funérailles de Monsieur J. B.
d'Ennetières, je me suis présenté a l'offrande,
et loin de me détourner du curé, c'est lui qui
s'est retiré.
Voila ce que j'affirme 1 Des membres de
la familie et d'autres personnes peuvent en
témoigner. Tous ont blamé la conduite de
Tofficiant et m'ont donné le conseil, que
j'aurais dü suivre, de ne plus m'exposer a un
nouvel affront.
Croyant a un accès passager de mauvaise
humeur chez le curé, je me suis présenté a
l'offrande, lors des funérailles de M. A. Bon
duel, tout confiant et ne m'attendanta aucune
récidive mais, cette fois encore, la patène
m'a été refusée.
On ne m'a pas même offert un souvenir
mortuaire. L un de mes amis, qui me sui-
vait, dut exiger le souvenir que Ton voulait
lui refuser également.
Voila encore l'exacte vérité
Quoi qu'en dise votre correspondant,ceux
qui m'entourent, ceux qui me soutiennent,
se soucient trés peu de ses appreciations, qui
ne sauraient les atteindre. Que votre corres-
pondant se rassure done jamais je ne serai
mür pour le socialisme pas plus que pour le
servilisme.
Si la division règne a Comines, si les es
prits sont surexcités, qui en est la cause 'l Ni
mes amis, ni moi assurément. Je ne suis du
reste pas la seule victime de procédés odieux.
Faites une enquête a Comines interrogez
hommes, femmes, enfants même, et vous
connaitrez le motif pour lequel notre église,
jadis trop petite pour la population, est au
jourd'hui mi-déserte.
Encore un mot. Pourquoi cet empresse-
ment du Journal d'Ypres, l'organe du parti
catholique dans l'arrondissement, a ouvrir
ses colonnes a tout article contre le Bourg-
mestre de Comines, les siens, et ses amis po-
litiques, qui, depuis toujours, ont appartenu
au parti catholique, et lui sont restés fidèles?
Quel est le mobile qui fait agir votre cor
respondent anonyme
Est-il payé pour cette malpropre besogne
Ou bien est-ce la reconnaissance du ventre