ORGANS CATHOLiaUE DE L'ARRONDISSEMENT TELEPHONE 52 Samedi 20 Aoüt 1904 10 centimes le Nc Année 39 N° 3872 Revision des listes électorales A nos amis Fêtes Dimanche21 Aoüt Dimanche 28 Aoüt Dimanche 11 Septembre Dimanche 25 Septembre La folie chanson ou le S. U. Mécontents et arrivistes Le Progrèset... le conflit enlre le Vatican et la France Un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rryaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix do l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 tc. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularissent tin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de vort a l'adressb ci-dessus. Les annonces coütent IS centimes la ligr<3. Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les motions judiciaires, i franc la ligne. Les vuméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgiqae (excepté les deux Flandres) s'adresser a VApence Havas Bruxelles, rue d'Argent, n° 31 et a Paris,8, Place de la Boures. Bon nombre de catholiques ont dü constaler, pendant la campagne elec torale qui vient de finir, qu'ils ne sont I as inscrits sur les listes électorales cu qu'il ne leur est pas attribué le nombre de votes anquel its ont droit le bureau de i'Association Catholique d'Ypres appelle Fattentiou de fousses amis sur l'impor'ance de la revision des listes qui se fait au rnois deJuil- let et les prie de lui signaler dès maintenant foutes les omissions constatées ie bureau est ouvert tous les jours non fdriés de 9 heures a midi et de 2 a 6 heures, rue de Menin. a 2 heures, au pare du Chateau de la Hooghe, Grand fête Athlétique, don- née par le Football C'ub Yprois. Pendant la fête Concert par la Fanfare Royale. Fête Gymnastique par la gilde St Michel, au jardin du Cerc'e Catho lique d'Ypres. Fête Gymnastique au Chateau de la Hooghe, par la gilde St Michel. Concert-Promenade par la Fanfare Royale et l'Ophéon, au jardin du Cercle Catholique. A un conf'ère anversois qui prétendait que si le Peuple teriait essentiellement au suffrage uuiversel ii 21 ans, c'élait sans doute paree qu'il comptait sur l'inexpérience de la j u- nesse, le moniteur socialiste riposla que le Matin, dans son doctr inarisme encroii ne peul admeltre qu'on accorde Pélectorat aux jeunes gens dom ïl n'ignore pas les aspirr- tions ardemment démocraliques. A son tour, le Matin réplique Voilh qui est faible. On croirait, d'après Ie Peuple, qu'un hoir- me de 25 ou de 30 ans n'est plus jeune. Tout au tnoins le trouve-'-d déjk trop apé pour les idéés socialistes qui seraient comme uue rougeole de la vingt et uuième année. Nous répétons que ce n'est pas fiatteur pour le parti, dont le Peuple se dit l'orgtne. 11 est des arguments que l'on a accou-umé d'employer dans les discussions politiques sans en peser la valeur, uniquement paice qu'ils fournissent matière quelques phrases k effet.Ainsi quand le Peuple s'écrie «Vous voulez nous priver du concours de la jeu- nesse aux idéés ardemment démocratiques, aux aspirations généreuses, vous avez une peur bleue de la poussée vigoureuse que ces électeurs donneraient aux idéés rénovairices, etc. cela sonne assez bien mais, si l'on y réfléchit, on s'assure que le parti qui craint pour ses idéés rénovatrices le jugemerit d'un homme de vingt cinq ans, spécule sur l'étour- derie et l'inexpérience de la vie. En effet, ces phrases qui sonnent bien signifient uniquement ceci Hatone-nous de taire voter les jeunes gens de 21 ans. car, k 25 ans déjk, après avoir un peu réflé- chi, après avoir vu la vie comme el le est, besucoup d'entre eux lacbent nos idéés!» Notez qu'il n'a jamais été question de con- férer le droit de vote k des vieillards, com me cela s'est fait dans des sociétés antiques, mais k de jeunes hommes encore pkins d'avdeur et d'enthousiasme. On ne réclame de l'électeur qu'un peu de réfl x>on, 11 parait que e'est encore trop pour le Peuple. Fran- chrment, notre confrère n'est il pas ua peu honteux de compter, pour le succès de sa politique, sur un jeune homme de 21 ans qu'i' juge capable de se déju^er quatre ans après En reprenant le raisonnement du Peuple, nous pouvons dire qu'il a une peur blrue du désaveu que les jeunes gens de 25 ans infli- geraient aux idéés socialistes, et que cela ne lait pas bonneur aux dites idéés. 11 est assez plaisant, en effet, de défendra des idéés dont on corifesse soi mêmn qu'elles résistent mal k l'examen, et de faire fond sur un enthou siasme irraisonné et une générosité incon- sciente Bien tapé Mais notre réflexion de l'autre jour n'en demeure pas moins entiè.e. Pi/urquoi le Matin et tutti quanti s'atlel- lent-ils k des cartels qui n'ont d'autre but que Ie triomphe de ces idéés qui résistent mal k l'examen On a discuté, au congrès interna tional socialist d'Amstcrdam, leter- nelle question relative a la tactique du parti. Le débat s'est concentre aut, urde M. Jaurès, dont M. Fur- nérnont, est le fervent disciple et de M. Bebel pourqui tient M. Van- dervclde, qui sont deux champions dignes de s'affronter. Leurévangile! Recourocsau Temps qui le résumé en ces termes: On sait queiles idéés représente M. Jaurès. Quant au leader allernand, qui est l'oratcur le plus éloquent et le plus écouté du Reichstag ce qu'il propose, ce n'est pas l'intransigeance ha^gneuse de certains socialistes fran cais ce qui 1'inspire, ce n'est pas leur mauvaise humeur, leur mauvais vouloirou leur mauvais estomac. Le parti socialiste allernand ne refuse pas les réformes et les concessions que les adversaires sont ohligésde con- sentir.par la force des choses ou sous la pression de la propagande mais M. Bebel so flatte que ses amis et lui gardent jabusement leur «autono mie» La est le point. lis obéissent au précepto domandez et vous rece- vrez. lis réclament et même iis exi gent, au nom de la masse de leurs électeurs sans cesse croissante mais, lorsqu'ils voient les classes privilé- giées jeter du lest,ils ne se croient pas tenus de payer ce geste intéressé par un accord régulier avec les partis bourgeois, en acceptant une discipli ne, des mots ü'ordre, une solidarité. lis ne se font pas ^illusions et ils savent bien que la bourgeoisie de meure l'ennemi irréconeiliable même et peut étre surtout lorsqu'elle offre des présents. Que sont ces présents, après tout Un oeuf, qu'elle abandonee après tani de luttes, et pour sauver un bceuf. Et puisque nous voila éclairés sur les idéés en présence, c'est également le Temps qui se chargera pour nous de conc étiser la portée dn débat ct d'en tirer la morale. M. Bebel, écrit legrand journal pa- risien, reprocbe a M. Jaurès et a ses amis de se laisser envahir par les bourgeois qui se glisserit, pour arri ▼er plus vite,dans les rangs socialistes. C'est parfaitement exact. Nous avons vu ct nous allons voir de jeunes bourgeois, grassement pourvus, affec- ter un socialisme qui ne leur aura rien coüté et qui leur rapportera des honneurs, du moins ils l'espèrent.Oui, M. Bebel dit vrai; puisqu'il s'agit d'op- portunisme et nullement de socialis me intransigeant ou rébarbatif, le groupe socialiste de la Chsmbre va ressembler de plus en plus a ia confé rence Molé, aux parlotles d'universi- taires dacs les cafés tie province, voire même a l'Ecole des sciences po litique s. Oui, puisqu'il s'agit surtout de partkiper au pouvoir, on va voir accourir les parties prenantes: elles viendront forcément des milieux oü on a l'habilude de la chose. Mais que M. Bebel considère ie parti socialiste allernand dont il reste, en sa verte vieiliesse, le chef plein de talent et de vigueur. Groit-il que l'énorme quan- tité des suffrages oetenus par ses amis aux élections de Juin 1903, soit une masse homogène de suffrages pro- létaires et conscientsS'illu- sionne t-ii ou veut-il nous fairecroire que le collectivisme ait en Allemagne un si grand nombre d'adhérents ren- seignés et déterminés La vérité, c'est qu'au reproche d' accepter des bourgeois dans let rangs socialistes,M. Jaurès pr urrais répondre a M. BebelVous n'agissez pas autrement. La seule difference, c'est que les bourgeois allernands viennent momentanément au socialisme en qualilé d'électeurs mé- contents, qui favorisent l'opinion ex tréme pour protester plus fort; tan- dis qu'en France, les bourgeois vien nent au socialisme sous forme de candidats, de pubücistes ou de con férenciers, attirés par un thêmca la mod .Des deux cólés. la physionomie du socialisme se trouve, par ce phé- nomène, cootrefaffe ou bourse fflée. La-bas, Ie parti devient un syndicat de mécontents et c'est pour cela que la crue ne cesse de monter ici, le parti devient un syndicat d'arrivistes: et c'est pourquoi i! a des chances si- non de gouv rner directement, du moins d'encombrer de ses pretentions, plus que de son programme propre, ce que Waldeck Rousseau appelait les avenues du pouvoir Ge que le Temps ditfdes socialistes allernands et d'Óutre-Quiévrain s'ap- plique parfaitement aux socialeux de chez nous oü les «conscients »®du prolétarsiat sont infime minorilé et ies autres, des mécontents servant de trernplin a Ia nuée d'arrivistes froma- geux qui font de la politique sur le dos du pauv' peuple. Le Progrès y va aussi de sa petite appre ciation au sujet du conflit entre le Vatican et la France. L'organe du respect pour la Religion de nos pères, ignorant comme une mule, écrit L'intolérance papale, l'ingérence aggres sive de Pie X dans les affaires sdministrati- ves du clergé francais ont mis M. Combes et ses collègues dans la ne'cessité de défendre l'honneur de la France pour laquelle tout acquiescement aux exigences vaticanes eüt équivalu a une humiliante reculade. La journée du 29 Juillet est le triomphe de la suprématie du pouvoir civil. Faut-il apprendre au Progrès que les jour- naux libéraux dans le vrai sens du mot aussi bien que les organes de la presse pro testante de France et de Suisse, apprécient autrement le conflit survenu entre le Gouver nement francais et le St Siège Mais il y a belle lurette que le Progrès n'est plus... liberal. JOURNAL D'YPRES «i M

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1