Samedi 1 Octobre 1904 10 centimes le Nc Année 39 N° 3884 Listes Électorales CON CE li T- PR OME NA DE Pour rUnion France s abonne bureaux Beurre, rc yaurne. Avis important Les listes électorales viennent de paraitre. Ledernier délai pour réclamerdc- vant l'autorité communale expirant lo 31 octobre prochain, les électeurs qui n'auraient pas été inscrïts ou qui r.e figureraientpas sur ieslistes électo rales avec !e nombrc de vetes auquel iis ont droit, sont invités, munis de leurs pièccs justificatives, a s'adresser sar s re'ard au bureau de ['association catholique et const,itutionnelle de l'arrondissement d'Yprcs, au Fercle catholique rue de Menin. L: s bureaux sont ouverts tous les jours de la semaine, de 9 heures a midi et de 2 a 6 heures de relevée. Dimanche 2 Octobre 1904 Fermcture d'un collége Melim. Brutale exp Ision des prêtres, des religieuses et du personnel. LVxKA i 0i--wl Le ji ÖRNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un an et se régularissent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de r ort a 1'aiiresse ci-dessns. Les annonces eoütentj 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journal content30 centimes la ligne. Les motions judiciaires, 1 franc la ligne. Les mméros supplémentaires coütent 10 franss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique fexcopté les deux Flandres) s'adresser a YAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. HARMONIE COMMUNALE aux Halles a midi 1. Sanspeur et sans reproche, Marche ElLENBERG. 2. Mosa'ique de l'op. Mireille GOUNOD. 3. Dans les prés, Ballet-mazurka J. Martin. 4. Fantaisie sur l'op. Les Cloches de Corneville PLANQUETTE. 5. Constellations, grande valse L.REYNAUD. La presse anticléricale, y compris le Pro grèsayant pris texte, une fois de plus, du récent congres de la Ligue démocratique pour annoncer la dislocation prochaine du «bloc clerical», le Bien public a consacré l'autre jour un article a exposer les revendi- cations réelles de la Ligue Démocratique La Ligue, écrivait notre confrère gantois, fondée depuistreize ans, a fait ses preuves et le parti catholique, loin d'avoir été affaibli par elle, s'est ancré solidement dans les nou- velles couches électorales, grace a elle. Quant a l'lcautonomie», si grosse d'orage a en croire d'aucuns, tous les dangers qu elle recèle sevanouissent pour peu qu'on prenne la peine de préciser le sens véritable du mot. Le mot, en effet, est assez vague en lui- même et les discussions auxquelles il a donné lieu proviennent, la plupart, des acceptions trés diverses qu'il revêt. On aurait sujet d'en prendre ombrage, sans nul doute, si la Ligue prétendait faire bande a part, s'isoler du parti catholique. Telle n'a jamais été son intention. Elle a eu au contraire pour but constant de donner aux forces catholiques plus de cohésion et de puissance. Son programme, elle 1 a recu du Pape lui-même; et il lui a été d'autant plus facile de l'accepter que jamais elle n en avait défendu d'autre. Rappelons encore les termes dont s'est servi Son Em. le cardinal Merry del Val, au nom de Sa Sainteté Pour conserver l'union qui seule peut vous donner la force et assurer le succes de vos aspirations legitimes, le Saint Père approuve entièrement que, sur le terrain politique, tout en gardant l'autonomie de sa sphère d'actionla Ligue démocratique beige ait soin de subordonner ses intéréts particuliers a l'intérêt général et que, sur des listes communes et en parfait accord i) avec les chefs autorisés du parti catholique, cette association puisse présenter des can- didats toutes les fois que les circonstances locales le permettront. La sphère d'action dans laquelle la Ligue garde son antonomie est de'terminée par les statuts de cette fédération, statuts dont Parti ele ier dit Article i. La Ligue démocratique beige a pour but d'étudier en commun, de préco- niser et de vulgariser les mesures propres aa relever la situation morale et matérielle des travailleurs et b) a amener la paix entre le capital et le travail, par le respect des droits de tous et Pamélioration des rapports entre patrons et ouvriers. Ce but, la Ligue ne saurait l'atteindre sans s'occuper des réformes législatives, scolaires, sociales et autres, par lesquelles la situation morale et matérielle des travailleurs peut être relevée. Or, l étude et la poursuite de ces réformes est d'ordre essentiellement politique. La T.igue ne sort point de sa sphère d'action, par conséquent, et elle n'excède point l'autonomie qui lui est recon- nue, lorsqu'elle délibère sur ces sujets. Une restriction, toutefois. Encore que la Ligue soit ouverte même aux patrons et aux associations patronales acceptant Particle ter ci-dessus, elle est et restera toujours, par la force des choses, composée en grande majorité d'ouvriers et d'associations ouvrières. II ne faut pas que cette majorité envisage ses intéréts exclusifs elle doit les confronter avec l'intérêt général et, le cas échéant, subordonner a l'intérêt général ses intéréts particuliers. Dans ces limites, elle se gouverne comme elle Pentend. La politique même électorale n'est point interdite a la Ligue. Elle peut lui fournir le moyen de travailler a la réalisation de son but avec une efficacité particuliere. Comme catholique, elle n'a point le droit de s'en désintéresser elle a le devoir de concourir a la d'éfense de la liberté religieuse en écar- tant des assemblées du pays les ennemis de l'Eglise. Mais, sur ce terrain-ci, il n'y a plus d'au- tonomie dans le sens strict du mot. La ligne de conduite approuvée par le Saint-Père, qui vent Punion cordiale entre tous ses enfants, implique le devoir, pour la Ligue démocratique de s'entendre avec les chefs autorisés du parti catholique, en vue de la formation dune liste commune 2° le devoir, pour les chefs autorisés du parti catholique, de s'entendre avec la Ligue afin que cette Ligue puisse présenter des candidats chaque fois que les cirsonstances le permettront. La formation d'une liste commune doit dépendre, done, non du caprice de tel ou tel groupe, mais des circonstances. Les candi dats de la Ligue ne peuvent être ni arbitrai.- rement imposés, ni arbitrairement écartés. Quant a ce qu'exigent les circonstances, la volonté de correspondre au désir du Saint- Père le dira. Et en fait, sauf conjonctures trés rares, l'accord s'est partout établi, sans qu'il ait été nécessaire de recourir a l'argument peu chrétien du couteau sur la gorge. L'ex- trême importance des intéréts engagés dans nos batailles électorales, et l'esprit de coneor- de qui doit régir les relations entre catholi- qües ont été assez puissants, par eux-mêmes pour réaliser partout l'entente électorale. Or le Courrier de Bruxelles non seule- ment approuve entièrement Partiele du Bien publiquemais, en outre, exprime le voeu que tous les démocrates comprennent le conseil indirect que leur donne eet organe. D'autre part, M. Arthur Ver'haegen, qui a quelque qualité pour parler au nom de la Ligue dont il est le président, écrivait hier encore au Bien public que notre confrère avait défini trés exactement les revendications de la Ligue. Voilaqui prouve péremptoirement que bien des dissidences ne sont que des malen- tendus que les revendications politiques de la Ligue ne sont plus de nature a alarmer personne dès qu'on les précise et que nos adversaires se repaissent d'illusions lorsqu'ils se flattent de rompre le faisceau des forces catholiques en s'appuyant sur la divergence des interpretations données a la parole du Pape. Les querelles anciennes, loin de s'aigrir, font place a une cordialité que la communauté du but et la confraternité des armes rendront chaque jour plus intime. Et l'assaut furieux que tous les groupes de l'anticléricalisme préparent contre nos oeu- vres, contre nos libertés, contre nos droits de citoyens, achèvera de dissoudre les dernières préventions, et de resserrer le lien qui nous unit. L'ère des expulsions que l'on croyait ter- minée, faute de victimes a frapper, reprend plus odieuse que jamais. Les gens du Bloc continuent la série noire de leurs exécutions etHeur dernier coup vient de frapper, a la veil le même de la rentrée, un collége pres- père de l'enseignement libre et nullement congréganiste l'Ecole Saint-Aspais de Me- lun. L'école Saint-Aspais est dirigée par un digne prêtre séculier, M, l'abbé Bernier depuis six ans chanoine de la cathédrale de Meaux. Tous les professeurs sont des prê- tres du diocèse ou des la'iques n'ayant ap- partenu a aucune des congrégations dis- soutes par la loi. Le seul tort du collége était d'être une institution prospère a cöté d'un collége municipal qui vègète péniblement. Dès que les élections municipales eurent, au mois de mai dernier, placé a l'hotel de ville de Melun une municipalité radicale socialiste et ceint de l'écharpe tricolore un professeur de philosophie du collége mu nicipal, une guerre sourde fut entreprise contre le collége Saint-Aspais. On tenta d'abord des moyens d'apparence légale et un procés vint incriminer l'honora- ble abbé Bernier du délit d'être congréga niste». Un jugement du tribunal de Dom- front déclara l'accusation mal londée, mais, sur appel du procureur de la république, la cour de Caen infirma ce premier jugement et l'affaire est actuellement pendante devant la cour de cassation. La procédure suivant son cours rien ne sem'olait devoir empêcher la rentrée a l'école Saint-Aspais, qui était annoncée depuis quinze jours pour lundi prochain. Hier, par un télégramme au parquet, lord re était donné de procéder sans délai a la fermeture de l'école Saint-Aspais et a l'expulsion de ses hotes. C'est a six heures du soir, a la nuit tom- bante,que M. le substitut Gazier, remplacant Mle procureur Gibrun, absent, et le com- missaire spécial, représentant le préfet Boegner, également absent, se sont présente's a la porte du collége, situé sur la place Saint- Barthélémy, juste en face de l'hötel de la prefecture. Toute la loge avait été mobilisée et faisait cortège aux exécuteurs des basses ceuvres ministérielles. Malgré une surprise que l'on comprend, M. l'abbé Bernier sut rester calme, digne et détérent envers le représentant de la justice officielle. Ayant pris connaissance des ordres mi- nistériels, il présenta au substitut une série de légitimes réclamations qui lui furent bru- talement refusées. M. 1 abbé Bernier demanda a aller en référé. C'est impossible, répondit le substitut, le président du tribunal est absent. Donnez-moi au moihs le temps de faire venir mon avocat conseil qui demeure a cent mètres d'ici. Je n'ai que faire des observations qu'il pourrait présenter il faut sortir immédiate- ment de gré ou de force, vous et votre per sonnel. Voulez-vous laisser aux professeurs la'iques et aux domestiques le temps normal de s'assurer un abri en ville pria encore le bon supérieur. Le substitut ne le pouvait pas il avait des ordres formels. Accordez au moins aux religieuses la permission de rester la nuit ici. Oü voulez- vous qu'elles aillent a cette heure Dans cinq minutes, les gendarmes sor- tiront d'ici, par la force, tous ceux qui seront encore dans l'établissement, tel fut le dernier mot de l'expulseur. Et quinze gendarmes, mobilises pour la circonstance, furent invités par le substitut a taire leur devoir En presence de ces faits, M. l'abbé Ber nier jugea toute tentative d'explications inu tile. II invita chacun a quitter sans retard l'établissement. Sans rien emporter, les prêtres, les profes seurs la'iques, .les domestiques et les reli gieuses sortirent de l'école et traversèrent la place au milieu d'une foule de manifestants hostiles et de gamins qui poursuivaient les prêtres et les religieuses de leurs propos les plus grossiers. La rapidité de l'opératión empêcha toute contre-mauifestation Aussitöt l'école Saint-Aspais évacuée, les gens de justice et de police firent démonter les serrures, malgré les protestations du pro- priétaire de l'immeuble, M. Devien, et les remplacèrent par des serrures apportées ex pres. Un gardien fut installé dans la loge du portier de I école.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1