Cour d'assises de la
La passion a Nancy
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Examens
Fêie catholique au Roeulx
Faits divers
M. l'abbé Petit, chanoine honoraire, cure
de Saint-Joseph de Nancy, ayant déjadépensé
800,000 francs pour la construction de 1 é-
glise paroissiale, et ayant besoin de 140,000
fr. encore pour payer le deficit de'ja existant,
et pour terminer les travaux, s'est avisé d ap-
pelerle théatre au secours de son dessein
laborieux. C'est a la contrainte de cette né-
cessité pratique que nous devons d avoir pu
assister au spectacle de la PASSION qu'il a
instauré a Nancy.
Un spectacle qui dure tout un jour, deg h.
1/2 du matin a 5 heures du soir, avec deux
heures d'intervalle pour le diner, trois cent
cinquante acteurs ou figurants, un orchestre,
des choeurs, des centaines de costumes, des
de'cors, voila une ambitieuse entreprise et
une rude hardiesse. Chez nous, au moyen
age, PEglise fut l initiatrice de nos réprésen-
tations théltrales, et la mère, en somme, de
notre litte'rature dramatique que la mise en
scène fut, de tout temps, un art oü elle se
manifesta incomparable nos corteges de
théatre et nos cérémonies civiles ne sont que
de pauvres choses auprès des pompes ecclé-
siastiques et il suffirait, sans doute, de la
volonté d'un homme intelligent et habile
pour embraser de sa foi créatrice lepeuple de
fidèles qu'il saurait recruter.
L'exemple d'Oberammergau, cette bour-
gade de Bavière, qui chaque décade, depuis
Pan 1634, joue le même mystère de la PAS
SION avec des acteurs renouvelés, mais avec
un succès pareil en est une preuve. II est
vrai que la PASSION d'Oberammergau béné-
ficie d une tradition ancienne, que tous les
ages ont respectée en la perfectionnant.tandis
que les acteurs populaires de Nancy avaient
a créer de toutes pieces la tradition nancéen-
ne.
Et bien cette tradition est créée. Nous
venons d'assister a un spectacle étonnarnment
réussi, qui s'est déroulé, six heures durant,
devant une assistance recueillie de plus de
deux mille personnes, qui nous a montré,
dans une succession chronologique, une série
de tableaux bien regie's, reliés par des choeurs
harmonieux et des tableaux vivants, groupe's
avec art, qui, par instants, versaient sur la
scène, sans tumulte, des centaines defigurants
bien vêtus et bien entrainés. Je pense que
j'aurais fait de ce mystère un éloge impor
tant quand j'aurai dit sans complaisance que
les profanes qui l'ont entendu en ont suivi
les tragiques péripéties avec un intérêt con-
stamment soutenu.
Naturellement que la majorité de l'audi-
toire y apportait de 1 emotion religieuse et
les larmes coulèrent abondamment lorsque
Judas, entouré des centurions, donnait a
Jésus le baiser de la trahison que des fris
sons secouaient Passistance, a l'instant oü
Jésus exhalait sur la croix son dernier soupir.
Dans le coeur des croyants, comme dans
la conscience de l'humanité, le drame du
Golgotha est éternellement présent. Mais
la réalisation scénique de ce drame, en raison
de sa grandeur même, est chanceuse et témé-
raire. Voila pourquoi si la responsabilite' de
l'abbé Petit était lourde, sa réussite est rne'ri-
toire il a eu, d'ailleurs, la pensée avisée de
ne point chercher a innover complètement,
et puisque la Passion d'Oberammergau avait
pour elle, une longue tradition de succès, il
s'est adressé a Oberammergau. Par un privi-
lège jusqu'a ce jour unique, il a obtenu du
confrère bavarois la faveur non seulement de
s'approprier l'ordonnance générale du mys
tère, mais d'en reproduire six des principales
scènes qui sont: les Adieux de Béthanie, la
Sainte Cène, la Trahison, le Désespoir de
Judas, la Discussion entre (Jaïphe, chef des
prêtres, et Pilate, et la Terreur des Phaii-
siens au pied de la Croix.
Mais, s'il a volontairement restreint sa
part d'invention dans la facture même du
drame, c'est lui-même et lui seul, qui en a
assume la réalisation scénique, et il a fait
des prodiges. Par ses soins, trois cent
cinquante acteurs, cinquante choristes fem-
mes, quaranle choristes hommes, trente-cinq
musiciens, au total, quatre cent soixante
quinqe exécutants ont été re'unis. Tous,
sauf un, appartiennent non pas seulementa
la ville de Nancy, mais a la paroisse même
de Saint-Joseph. Un seul, celui qui joue le
role de Jésus, est de Lunéville. Aucun ne
veut etre nommé. Ils ont fait oeuvre com
mune, et leur collaboration entend demeurer
anonyme.
Pendant huit mois, ils ont répété sous la
direction de l'abbé, se réunissant chaque soir
au presbytère, après leur journée de travail.
Comment a-t-on obtenu deux un pareil
efforts L'abbé Petit leur a dit
J'ai besoin d'argent pour achever mon
église. Je pourrais vous en demander, faire
des quêtes. Je vous demande plus et mieux
voire temps et votre zèle.
II les lui ont donnés. Le résultat, c'est ce
mystère de six heures qui fut répété généra-
lement le 29 mai et dont une représentation
avait lieu Dimanche dernier 2 octobre.
L'abbé choisit lui- même des costumes, et
des dames de la ville, pendant trois mois, se
mirent a tailler, a couper et a coudre. Une
vaste cour voisine du presbytère. avec lequel
elle communique et qui servait de lieu de
récréation aux enfants du patronage fut
changée en salie de spectacle. 11 y a fait mer-
veille. La salie recouverte d'une énorme toile
de tente, a vingt et un mètres de largeur sur
quarante de profondeur, elle contient deux
mille places, disposées sur un plancher for-
tement incliné qui permet a tous les specta-
teurs de voir la scène.
Cette scène a vingtTt un mètres de largeur
sur quinze de profondeur, ce qui est consi
derable. Le proscenium est vaste, et la plu
part ?des scènes s'y de'roulent. Au] fond,
s'ouvre derrière uu rideau, dans un encadre-
ment de temple grec, la scène proprement
dite, oü nous verront successivement, dans
des décors différents, le tribunal de Pilate et
celui d'Hérode, l'assemblée du Sanhédrin, la
Maison de Simon,les Marchands du Temple,
la Cène, leJardin des Oliviers, le Golgotha,
la Résurrection. A droite et a gauche de ce
vaste cadre montent, en pans coupés, vers la
ville, de petites rues par lesquelles se font les
entrées. Puis, de chaque cóté et donnant sur
le procénium, des portiques qui servent aux
sorties des choeurs.
C'est dans ce cadre colossal, sous un
soleil qui, a travers les fentes du vélum
blanc, caressait par moments les têtes des
acteurs, que s'est dévoloppé le mystère de
la PASSION, avec ses 16 chceurs et ses 14
tableaux. Comme a Oberammergau, le
Choeur y a un role essentiel et permanent.
Pour mieux dire, la PASSION de'Naney et
celie d'Oberammergau sont un essai de
reconstitution du choeur antique
II est ici représenté par vingt anges gar-
diens qui sont de grandes jeunes fïlles vêtues
de blanc et couvertes de manteaux de cou-
leurs e'clatantes. II est conduit par un person-
nage imprécis, pourvu d'une couronne
d or et d une barbe et que le programme
appelle le Prologue Entre chacune des
scènes de la PASSION, toutes puisées dans
l'Evangile, le Choeur fait son entrée.
D'abord, le Prologue commente l'évé-
nement qui vient de se produire ou celui que
l'on attend et s'en afflige ou s'en réjouit et
convie les spectateurs a partager sa peine ou
son allégresse. Puis, les anges entonnent un
choeur, qui est un cantique sacré et qui, lui
aussi, est en rapport avec la péripétie du
drame. Ce choeur lui-même est coupé par
1 apparition d'un tableau vivant, empruntéa
1 Ancien testament, mais dont le Prologue
fait application aux événements de la vie de
Jésus.
Je citerai quelques tableaux Adam et Eve
chassés du Paradis Tobie quittant sa mère
Job injurié par sa femme Caïn et Abel;
Daniel et Darius; Samson dans le Temple
le sacrifice d'Abraham Joseph en Egyp
te, etc.
Ainsi encadrées et commente'es par le
Choeur, nous avons vu se succéder les scè
nes classiques de la passion, depuis l'entrée
de Jésus a Jérusalem, sur une anesse, au
milieu de la foule accourue, jusqu'a la sortie
du tombeau. Ce spectacle est noble et d'une
tenue rigide.
La résurrection qui finit le dernier acte,
est d'un effet tel que toute Ia salie, comme
électrisée, se met a applaudrir avec frénésie,
alors que,selon le désir de M.lecure',on avait
observe un silence religieux pendant toute
la durée de la représentation.
Dimanche prochain, on va clöturer la sé
rie des representations, pour recommencer
l'année prochaine, au mois de Juin, et on
projette de renouveler alors l'expérience tous
les cinq ans.
Nous tiendrons nos lecteurs au courant,
dès que les dates pour igo5 seront fixées et
nous finiror.s en félicitant chaleureusement
M. le chanoine Petit et ses acteurs de leur
succès bien mérité.
Flandre Occidentale.
Voici la liste de Messieurs les jurés pour
la prochaine session de la Cour d assises de
la Flandre Occidentale, sous la présidence de
M. Berten, conseiller a la cour d appel de
Gand.
E. Bossaert, rentier, Langemarck.
J. Coucke, conseiller communal, Ise-
ghem.
G. Merlevede, propriétaire et brasseur,
Furnes.
C. Delbeke, conseiller communal,
Deerlyk.
G. Jolyt, ébéniste, Ostende.
A. Liebaert, échevin, id.
A. Van de Putte,conseiller communale,
Cuerne.
C. Vanhaverbebe, marchand de bois,
Iseghem.
M. Lebbe, cultivateur, Poperinghe.
E. Everaert, pensionné, Ostende.
H. Baes tanneur, Poperinghe.
D. Boëhme, pensionné, Ostende.
E. Devettere, fabricant de poteries,
Courtrai.
J. Van Acken, ingénieur, Bruges.
G. Janssens, peintre, id.
F. Desmet, négociant, Courtrai.
D. Fermon, négociant, Ostende.
A. Vanderstichele, échevin, Gulleghem.
L. Beyaert, imprimeur, Courtrai.
H. Beernaert, horticulteur, Asse-
brouck.
J. Delaere, libraire, Courtrai.
E. Dugardyn, receveur communal,
Bruges.
Ch. Asseloos Bouttens, charpentier,
Ostende.
A. Van den broucke, expéditeur, Cour
trai.
P. Vercruysse Descamps, blanchisseur,
Courtrai.
R. Rosseel, conseiller communal, Har-
lebeke.
P. Courtens, id. Langemarck.
P. Desmet, vétérinaire, Lichtervelde.
E. Wontermaertens, négociant, Cour
trai.
C. Sohier, id. id.
C. Van de Vyvere, lithographs, id.
E. Jonckheere, géomètre, id.
Apès une suspension d'armes, ie 1" ocfo
bre, le bombarde uent Port A thur a ie-
pris avec la même vigu ur qu'auparavanl.
Un rapport officiel du général Stoessel
cite un magriifique trait d'bére-BOiA de ses
troupes dans la défenso de la place.
Kouropatkiiie a été nommé par le Tsar
géoéralissime des deux armées russes. L°s
commandants en chef des deux aro'.ées sont
les géuéraux Liaievitch et Grippenberg.
Emile Ollivier au Vatican
M. Emile Ollivier, directeur de l'Académie
francaise, est arrivé a Rome samedi. II a eu
une longue conférence avec le Pape au sujet
du conflit entre la France et le Vatican.
Le bruit court que M. Ollivier est arrivé a
Rome chargé d'une mission particulière par
les conservateurs francais.
Son jugement sur Pie X
On mande de Rome au Temps M. Emile
Ollivier ne déguise a personne la surprise
qu'il a éprouvée en trouvant dans le Pape
autant d'intelligence et de connaissance pra
tique des affaires que de bonté et de charme.
M. Ollivier a dit presque textuellement
Que le gouvernement réfléchisse bien avant
de s'engager témérairement dans un conflit
avec un tel pontife. C'est un homme de peu
de paroles et d'actes résolus.
Dans sa pensée, il n'y a aucune idéé de
gression ni contre la France ni contre la Ré-
publique. Selon moi, il s'agit d'un Pape, ni
républicain ni monarchiste. II est Pape et
c'est paree qu'il est uniquement Pape qu'il
s'opposera inflexiblement a toute entreprise
qui porterait atteinte aux droits du pasteur
du monde catholique. II sera toujours bien-
veillant dans les cas douteux, mais inflexible
quand sa conscience sera engagée. Et sur-
tout qu'on ne s'imagine pas le faire reculer
par les menaces. 11 est de ces vaillants qu'on
n'intimide pas.
Le lieutenant général Decroos comman
dant la 3e circonscription militaire, est
mort l'avant-dernière nuit a Liège.
II était néa Furnes le 10 juillet 1841.
Sorti des rangs, il avait fait une rapide et
brillante carrière, et sa mort est une grande
parte pour Farmée.
On sait qu avant d'aller a Liège, M. De
croos eommandait la circonscription de
Bruges.
M' Ret Louf de N uve Eglise, ancien
ève du Collége S4-Vincent, vient de passer
lYxamen de candidal en sciences naturelles
préparatoire la médecine (1" épi'euve).
M. August Denecker de Moorslede ancien
élève du collége St Vincent vient de subir
avec succès le premier examen de candidat
en philosophie et lettres.
Les catholiques de l'arrondissement de
Soignies ont f'êté hier en un grand banquet,
leurs succès électoraux de cette anuée.
Le banquet a eu lieu au Loeulx dans la
graude salie de la Maison des Ouvriers due
a la générositéde M. Léon Mabille. Y assis-
taient plus de 500 convives, presides par
MM. Beernaert, ministre d'EtatHubert et
Vandevelde, sénateurs Mabille Levie et
Gravis, députés plusieurs conseillers pro-
vinciaux, etla plupart des notabilités catho
liques de l'arrondissement.
M. Beernaert y a prononcé un discours
reflótant les preoccupations politiques du
moment et faisant excellemment vibrer la
note couleur locale de l'union.
Au nom des catholiques de l'arrondisse
ment, M. Levie a répondu a eet appel en
faisant scintiller l'esprit d'union ainsi que la
bonne étoile qui doit guider l'armée catho
lique vers les victoires prochaines.
D'autres orateurs ont prononcé dans le
même sens des paroles vibrantes de dévoue-
ment et d'enthousiasme.
Bref, la cathoiicité beige peut se réjouir
de cette belle reunion qui a resserré lés
liens entre les diverses associations auto
mes qui partagent sous leurs drapeaux les
catholiques de larroudissemeut de Soi
gnies.
YPRES
Sociélé d'épargne «.VEconomie*Same
di soir s'est tenue l'assemblée générale de la
Société d'épargne 1'Economie, en son local,
«Aux Trois Savoyards», Marché-Bas.
Au bureau siégeait M. J.Didier, président,
assisté de M. Fr. Vanbesien, vice-président,
et de MM. J. Tyberghieu et J. Janssens,
secrétaires. Du rapport qui a e'lé présenté, il
résulte que la société, fondée en 1894, est des
plus florissantes; elle compte actuellement
44 membres. Après la vérification des comp-
tes, il a été procédé, en exécution de l'articla
1 5 du règlement, a la repartition du fonds
commun se montant au chiffre de i5,ooo fr.
Après une allocution de M. Bouquet, con
seiller communal, M. Vanneste a exprime'
ses remerciements aux membres de la Com
mission.
Une petite fête tout intime a terminé la
réunion. Différentsprix, gracieusement offerts
par le président, ont été chaudement dispu
tes par les sociétaires.
Ménagères n'achetez que les sucres en
paquets de la ivtffinnerie Tirlemontoise.
PLOEGSTEERT
Accident mortel. Jules Spillers, 18 ans,
ouvrier chez MM. Duhot et Ce, a Houpli-
nes, s'est fracturé le crane en tombant, par
suite de la rupture d'une branche d'un noyer
sur lequel il était monté. La mort a été in-
stantanée.
La constipation qui entraine souvent des
complication graves (congestion, apoplexie,
appendicite est de suite guérie par la Pilule
anliglaireuse du Dr W althéry.
JURÉS TITULAIRES
MM. C. Wante, brasseur, Assebroucke.
JURÉS SUPPLÉMENTAIR ES
MM. A. Dumon, négociant, Bruges.
xyaUcm.-» «flW»