ORGANE CATHOLIQUE DE L'ARRONDISSEMENT TELEPHONE 52 Samedi 12 Novembre 1904 10 centimes le \T( Année 39 N° 3894 Au Volkshuis Au Sénat A la Chambre Hier et aujourd'hui Expostion de Chrysantèmes Les Centenaire du Code civil On s'abonne rue <iu Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rrvaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent] 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les in«s"tions judiciaires, l franc la ligne. Les luméros supplémentaires eoütent 10 franss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAgence Eavan Bruxelles. rue d'Argent. 11° 34 at a Paris,8, Place de la Bourse, Dimanche i3 Novembre, a 7 heures du soir, Banquet annuel de la Garde Catholique. Rentree simple et digne comme il sied a des membres de la Chambre Haute, norma- lement au-dessus des mesquines considéra- tions de température, de fin de vacances et même de la politique. C'estM. Fiévé, doyen d'age, qui preside. Lesadjudants sont les juniors MM. Ver- cruysse et Lambiotte. Rien de neut', M. Eibers, tres sür de lui- même et du reste, entre en même temps que M. Hendrickx della Rocca. Les commissions qui ne sont retirées pour examiner les pouvoirs des membres nouvei- lemeut élus en prennent a leur aise. II est plus de trois heures quand commen ce la lecture des rapports. Toutes les élections sont validées, y compris ceile de Bruxelles, sauf en ce qui concerne M. Eibers, sur le cas duquel un rapport spécial sera dressé. Tous les élus des provinces flamandes, sauf MM. de Mérode, Van der Kelen, comte de Limburg et Van den Peereboom prêtent en flamand le serment constitutionnel. Et immuablement, comme il sied, le bu reau réélu de la dernière session prend la place du bureau provisoire et la séance s'ouvre. les M. Dimanche 20 Novembre prochain FÊTE GRANDIOSE au Volksbuis, donnée par la brillante pha lange des Turners St Michel, avec le bien- veillant concours de l'Harmonie St Michel, des membres de la société chorale LOrpheon et de plusieurs amateurs. Le première partie sera exclusivement religieuse elle seraun solennel hommage rendu a la Sainte Vierge Marie a Toccasion du cinquantièmeanniversaire de laproclama- tion de T Immaculée conception. Lette par tie comprendra trois numéros a savoir joHommage a Marie Immaculée pai •120 Turners. Tableaux chant-apothéose 2 VImmaculée Conception-, paroles de l'Abbé Duplouy. Musique de M. Jos. Schools, orgauiste de la Basilique de St. Martin, Liège. - Cantique dedié a Monseigneur Joseff Doyen de la Basilique St Martin, et exécuté a Lour des par les membres du péléiinage na tional Beige 1904 Ce cantique sera chanté par les membies de l'Orphéon. 3. Exécution de la célébre cantate, De Maria's Cantate Paroles du R. M. Wuyts, curé de St Barthole- mie,Anvers et musique Dirckx niaitie de cbapelle, St André Anvers. 18© exécutants. Cette Cantate a été exécutée, une pre mière fois a Anvers, le Dimanche 18 bep- tembre en présence de tous les dilettantis Anversois. Une seconde fois a Zurenborg le Jeudi 29 Septembre, devant un trés nom- breux auditoire, et une troisième lots le 2 Octobre.a Scherpenheuvel enprésencede sou Éminence le Cardinal. Elle a remporte cha- que fois le plus grand succès. Cependant M. le comte de Mérode, en montant au fauteuil de la présidence, pro- nonce une allocution débutant par les remercïments d'usage. Pénétré de l'impor- tance sans cesse grandissante du róle du Sénat, l'bonorable président attire son attention spéciale sur le projet de loi sur les sociétés dü a Pinitiative d'un membre de la Chambre Haute et complété par le gouver nement et sur le projet de loi sur les mines qui seront discutés dans le courant de cette session. II exprimo le vceu que le Sénat s'associera dans un commun élan de patrio tisme aux fêtes jubilaires de 1905. Cette concesion faite aux soucis patrioti- ques du jour, le Sénat s'empresse de se mettre daccord au sujet de la besogne a expédier d'urgence. Ainsi dès ores il y a deux interpellations a l'ordre du jour de M. De Coster au mini- stre de Fintérieur sur la nomination du bourgmestre de Diest et de M. Mertens au ministre de la guerre sur la catastrophe de Calloo. Une seule note discordante dans eet accord parfait: la protestation de M. Delan- noy au nom des mait.res de carrière de petit granit contre l'adjudioation a des carrières frangaises, de la fourniture des matériaux destinés aux travaux du palais du Roi. Malkeureusement 1'adjudication étant fixée au 18, il est impossible a M. de Smet de Naeyer de Fajourner. Et le Sénat, lui, s'ajourne jusqu'au 17. On reutre, on est rentré. Le calme solen- nel du Palais de la Nation n'est plus depuis que députés anciens et nouveaux ont envahi 1 bémicycle oü couleront pendant des mois les flots de l'éloquence «parlementaire». Ainsi que d'espiègles écoliers s'attardant au seuil de la classe, les mandataires du pays conversent bruyamment dans les couloirs et la salie ne s'emplit que trés lentement. Et tandis que ses anciens collègues prennent possesion de leurs places, le citoyen Furné- mont se réfugié dans la tribune de la presse oü il représentera 1 Humanité de Paris. MM. Iluysmans et Hymans, grippés tous les deux, sont absents. A 2 h. 25, droit comme un I et toujours vert, le vénérable M. Tack s'installe entre MM. Gillès de Pélicby et Mélot M. Meys- mans étant retenu en assises au fauteuil de la présidence. Quand on aborde la vérification des pou voirs, on constate que des réclamations sont parvenues d'Alost, de Huy-Waremme, de Soignies, de Charleroi et de Thuin. Six commissions se partagent les dossiers et se retirent a 2 b. 4U. Moins d une beure après, la séance, interrompue par ce départ et le brouhaha des conversations, est reprise pour permettre la lecture des rapports. Les rapporteurs, interrompus eux-mêmes pendant une grosse demi-heure pour per mettre a des commissions r-etardataires de reprendre le pas, concluent a la validation des élections de Tongres-Maeseyck-Hasselt, dont les élus prêtent serment en flamand. Validées également, sans opposition, les élections de Verviers, Thuin, Huy-Warem me, Tournai, Liége, St Nicolas, Gand- Eecloo, Termoude et Mons. Un dernier rapport conclut au rejet des réclamations concernant l'élection de Char leroi mais M. Destrée insistant pour obtenir l'examen des bulletins de vote, la suite du débat est renvoyée au lendemain. La Réforme est encore toute sous le coup de l'émotion provoquée par la magnifique, émouvante et grandiose manifestation de dimanche. La pauvre feuille en perd littéra- lement latête, au point que se croyant déja en pays conquis, elle réédite le calcul de la fable, oubliant que de Perrette elle na pas même le pot au lait. L'avènement, clame la Réforme en dé- lire, est proche Les murs de la Jéricho cléricale vont secrouler. Mais répétonsle, bieu plus pour satisfaire notre conscience que par intérêt de tactique, le libéralisme triomphant ne sera pas despotique, il sera juste. C'est approuvé par les acclamations uuanimes de Fauditoire que M.Paul Janson a déclaré au banquet de la Grande Harmonie que les libéraux n'entendaient pas faire la guerre aux religieux, mais simplement les placer, comme tous lesautres citoyeus, sur un pied d'égalité absolue vis-a-vis des lois. Plus de privilège, plus d'ostracisme, 1'ega- lité pour tous et dans tout, voila ce que ré clame l'opinion, voila l'ceuvre de concorde nationale qu il importe au libéralisme de réaliser Le pays ne vent plus être gouver- né ni administré par une coterie, il veut se gouverner lu,i-même au libéralisme d'être son mandataire et de ne jamais démériter de sa conflance Au lendemain de 1 echec anticlérical pa- tenté du 25 Mai 1902, la Réforme mani- festait moins d'enthousiasme. La détention du gouvernement, écrivait alors l'organe libéral, est pour un parti un puissant moyen d'action. Or, on a dit et redit qu'un gouvernement perdait de sa forco en vieillissanton l'a dit, avant les élections du gouvernement actuel. En ce temps la, l'on s'est trompé l'événement l'a bien établi, et si l'on a commis cette erreur, c'est par suite d'une assimilation irraison- née entre deux ckoses qui n'ont rien de commun et qui ne sont susceptibles d'aucun rapprochementun organisme vivant, sujet a la vieillesse, et partant a la décrépitude et a la mortun organisme politique, un parti dont la force grandit au contraire a mesure que se perpétue sa prédominance et son action sur la législation, le gouvernement et l'administration dun pays. Ce qui revenait a proclamerl'iuamovibilité du gouvernement catholique ou a enlever au parti libéral toute illusion sur 1 eventuelle realisation d'un quelconque programme et sur les dispositions des vaincus impatients qui, comme soeur Anne, las d'attendre sous l'orme a ne voir rien venir, passeront a la longue avec armes et bagages du cöté du vainqueur. Or, les discours des Onqen Buyldes Janson, des Goblet et tutti quantiqui ont pérorés au meeting monstre de diman che, prouvent que, depuis 1902, la situation u'a pas cbangé. Le parti catholique est plus solidement que jamais assis au pouvoir et le parti libéral n'a fait de progrès que dans le schismeet dans ses tendances socialistes. La socie'té horticole de Farrondissement d'Ypres, sous la pre'sidence de M. Nicolas Vanwinsen, organise dans une des salles des Halles, une exposition de chrysanthèmes, le dimanche i3 courant, et les deux jours suivants. L'exposition, d'après les nombreu- ses adhesions parvenues, promet d'etre tres abondante. Les fêtes du centenaire du Code civil vien. nent de se terminer a Paris. Grande ou petite, la collaboration effective que Napoléon donna a la confection du Code, le monument est de ceux qui commandent l'admiration. Une lettre écrite par le prince Napoléon di. sait que ce que le Constituante, la Conven tion et le Directoire n'avaient su accomplir en plusieurs années, un grand soldat l'avait fait en quatre. Petite ou grande, la part de Napoléon est sans doute que le Code aurait été indéfiniment ajourné, sans l'impulsion irrésistible donnée par le premier Consul. Sa dynastie a disparu, les frontières qu'il marqua a la France ont été modifiées, l'or- ganisation intérieure qu'il avait créée a été changée le Concordat, que quelques-uns discutent et qui aura été la plus durable de ses oeuvres, est en péril seul le Code, de ses nombreuses oeuvres, reste stable. Méme ses auteurs, ainsi que le remarque le Times, n'auraient pas attendu de leur tra vail l'influence aussi étendue que celle qu'il a exercée. Beaucoup espéraient que certains principes de la Révolution auraient fait le tour du monde,mais certainement ils ne pen- saient pas que leur exercice de condification aurait été la plus puissante des victoires pour maintenir l'autorité de la France. Le succès du Code au-dela de ses frontières fut vrai- ment admirable il pénétra en Belgique, en Italië et en Suisse il fut introduit dans des pays comme la Pologne et le royaume de Naples, a peine émergés des coditions moyennageuses il exerca une efflcacité dans les codes de certains Etats sud américains il fut imité dans les regions allemandes qui détestaient la France, et il fut le modèlc de la récente législation du Japon. Dans la signification la plus large de la littérature, chaque code forme une partie trés importante de la littérature nationale et le Code Napoléon peut être conside'ré comme un des chefs d'ceuvre de la littérature francaise c'est un des peu nombreux grands livres du monde un de ceux qui eurent la plus vaste circulation et la plus durable influ ence. On peut ajouter que le Code, avec tous ses défauts que les juristes ont relevés, a la vertu caractéristiquede la littérature francaise Pour pouvoir bien écrire, je lis chaque matin une page du Code civil, disait Stend- hall, admirant, sans doute, sa brièveté, sa justesse, son heureuse union de la précision et de la simplicité. C'est un lieu commun de dire que les élé ment originaux sont rares dans les parties quelconques du Code civil. Celui-ci fut une renovation des vieilles lois francaises. Sans doute les compilateurs eurent l'impression de faire une oeuvre entièrement neuve, mais le passé avait laissé sur eux une empreinte trop forte, pour qu ils puissent écrire un volume qui ne fut au fond et en substance singulièrement conservateur, avec les princi- JOURNAL D'TPRES —■a""

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1