ORGANS CATHOLIQUE DE L'ARRONDISSEMENT TELEPHONE 52 Samedi 26 Novembre 1904 10 centimes le Nc Annéi 39 N° 3898 Abonnements Sle Cécile Cercle Catholique OEuvre des Dames de la Providence Les résultats de la guerre LA GUERRE Comment succombera Port-Arthur Russie La statue de la Liberté II pleut sur le Temple 1200 démissions Téléphone Un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux Tie poste du rcyaume. Le JOURNAL. D'TPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an" pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent? i5 centimes la ligr«. Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les juméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. 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Voicice qu'en pmsent les Francais .- II est probable que le Japon est sincere lorsqu'il affirme qu'il veut rendre la Mand- chourie a la Chine car ce qu il cherche dans la guerre actuelle, ce nest pas conquérir la Mandchourie, conquête qui lui causerait les plus grandes difficultés avec d'autres puis sances ce qu'il cherche, c'est d'acquérir une suprématie en Chine, qui lui permette sous divers prétextes d'obtenir une zone d'influen- ce dans la Chine du Sud, si ce nest un véri- table protectorat. Si le Japon est définitivement vainqueur de la Russie, il rendra done la Mandchourie a la Chine, mais en exigeant comme récom- pense d'importantes concessions dans la Chine du 3ud. Si au contraire il est vaincu, il soutiendra encore la même politique. En effet, que se produira-t-il en cas de victoire compléte de la Russie? Cette puissance évidemment reste ra établie en Mandchourie sous une forme quelconque, si même son ambition ne la mène pas plus loin. Aussitot d'autres puis sances protesteronton reparlera du principe d'intégrité de la Chine. Or il est fort possible qu'après de longs pourparlers, les autres puissances consentent a admettre le fait ac compli, n etant pas de taille a entreprendre une lutte contre le Russie. Mais alors, bien qu'ayant parlé au nom du principe d'inté- grité de la Chine, elles oublieront soudaine- ment ce principe et ra'clameront de nouveau leurs fameuses zones d influence, c'est-a-dire des promesses de protectorat pour l'avenir sur telle ou telle région. Naturellement les amis du Japon soutien- dront qu'il serait absolument injuste que ce pauvre petit pays, si intéressant, si chevale- resque, etc., n'ait pas sa part du gateau après avoir si bien combattu pour l'obtenir et le Japon, même écrasé momentanément par la Russie, peut avoir la chance.fd'obtenir cette part comme consolation de ses infortunes. Voila ce que la France doit surveiller de tres prés, car il est a craindre que le Japon ayant une zone d'influence dans la Chine du Sud il n'en profiterait aussitot pour s'établir en éducateur, sinon en maitre dans toute la région entre le Yang-Tsé-Kiang et nos pos sessions. j Nous prouvons trés bien nous entendre a ce sujet avec l'Angleterre, dont l'influence est également trés menacée. D'ailleurs, notre intérêt est que, non seulement l'Angleterre, mais toutes les autres puissances européen- nes, y compris même l'Allemagne, gardent le plus d influence possible en Extrême- Orient, a l'exclusion du Japon. Le Japon est la seule puissance qui soit vraiment a craindre pour notre empire d'In- do-Chine la seule que nous ne puissions pas mettre en échec sur un autre point du globe. Enfin, il est a souhaiter pour l'humanité et la civilisation que les peuples européens fassent tous leurs efforts pour rester d'accord entre eux et permettre a la race blanche de garder sa suprématie dans tout l'Extrême- Orient. Mille faits dénoncent chaque jour les ve'ri- tables ambitions du Japon qui veut profiter des dissentiments des Européens pour les remplacer a la tête des nations asiatiques. Le voyage du marquis Saionji est de ceux-la. Nous devons dés maintenant prévoir la possibilité d une Chine du Sud aux dévotions du Japon réformateur et éducateur, d'une Chine du Sud devenant nationaliste grace a lui, probablement antidynastique et certai- nement xénophobe. C. P... Journal de Roubaix. Le Chicago Daly News publie une inter- vieuw du général baron Kodama, chef interimaire de l'état-major nippon en absen ce du marquis Oyama. 11 a fait ressortir les difficultés qu'il y a pour s'emparer de Port- I Arthur, mais il a déclaré que les Japonais 1 hiverneraient devant la forteresse. Le correspondant ayant demandé pour- quoi les Russes ne se servaient pas de leurs canons contre la flotte japonaise, le baron Kodama a répondu que les contre-mines japonaises étaient posées de telle manière que, si des obus les faisaient exploser, elles feraient, a leur tour, partir des mines rus ses et endommageraient les defenses cötières du port. C'est ainsi que, arrêtée par des mines et des contre-mines, la marine japo naise doit rester inactive, tant que la flotte russe ne veut pas prendre l'offensive. Le correspondant ayant demandé si l'in- fanterie ne devait pas, tinalement, s'empa rer de la forteresse,le baron Kodama répon. ditNon, c'est une question de stratégie, de tactique et de travaux a faire par le génie, L'ennemi a environ vingt mille hommes et noqs en avons environ soixante mille il nous est impossible de nous servir d'un plus grand nombre d'hommes. Le résultat, main tenant, dépend des questions de munitions et de direction générale. Le baron a fait la deserpition des forts, dont les plans, a-t-il dit, on été tracés par un habile ingénieur. On ne peut plus dire maiatenant qu'un seul fort constitue la clef de toutes les autres, car les forts sont dispo sés de telle manière qu'ils doivent être pris l'un après l'autre. Une revolution qui couve La Difesa de Venise,qui a les yeux ouverts sur les affaires slaves, publie les informations suivantes au sujet de troubles graves, qui se son-t produits trés récemment dans des Uni- versités russes «Aux Journaux polonais de Cracovie et de Le'opol arrivent des détails étendus au sujet de mouvements révolutionnaires, qui ont eu lieu ces jours derniers sur divers points de la Russie et dont l'Agence télégraphique russe ne donne qu'une connaissance trés incom- pléte. Les troubles sont a l'ordre du jour a l'LTniversité de Pétersbourg. Le point de depart a été le retus opposé aux étudiants lesquels demandaient l'autori- sation de rouvrir les salles a manger pour étudiants pauvres. Ces salles ont été fermées par la police il y a deux ans; on avait consta- té qu'il s'y faisait une active propagande révolutionnaireparmi lelément universitaire. Les manifestations des étudiants, sur ce terrain, sont promptement devenues des manifestations contre la guerre On a crié «A bas la guerre et même: «A bas le Tsarisme Le cortège des universitaires, auquel se sont joints un grand nombre d'ouvriers et de bourgeois, a parcouru les principales rues de la ville, arrivant enfin au Newski Prospect, oü l'attroupement était vraiment extraordi naire. La police s'est montréerelativement calme, craignant qu une simple étincelle n'allumat le feu de la revolution. D'autres centres universitaires, 011 annonce aussi des troubles sérieux, notamment de Iékaterinoslaw et de Kiew. A Odessa, on a distribué une proclamation émanant proba blement d'une société setréte, et dans laquelle toute la jeunesse étudiante de Russie est engagée a s'insurger contre le gouvernement actuel, «qui ruine le pays par une guerre désastreuse.» En Pologne russe Dans la Pologne russe, le mouvement révolutionnaire augmente dans des propor tions alarmantes. A Varsovie et dans d'autres villes de la Pologne, les fonctionnai- res du gouvernement recourent a tous les prétextes pour se faire transférer ailleurs, craignant d'être les premières victimes de la fureur populaire, si une rébellion venait a éclater. Plusieurs fonctionnaires russes ont déja envoyé leurs families dans les localités plus süres. La mobilisation ordonnée par le gouver nement a provoqué un vif mécontentement parmi la population de la Pologne russe. Dans toutes les localités oü des róservis- tes ont été rappelés de graves tumultes se produisent a tout moment. Les réservistes sont accompagnés de leurs aoeurs, qui les supplient de ne point endosser l'uniforme en abandonnant leurs families dans une extréme misère. Le gouvernement, pour éviter les plus sanglants conflits, a été contraint d'exemp- ter de la mobilisation les trois principales villes de la Pologne, a savoir Varsovie, Lodz et Sosnowjce. La dernière rencontre qui s'est produite a Varsovie entre la troupe et la population a été une véritable bataille. Une foule de gens armés se sont réunis devant le palais du gouverneur en criantNous ne voulons pas entendre parler de mobilisation A bas Ia guerre A bas le Tsar La garnison a voulu réprimer des démon- strations, et il s'est engagé dans les rues un combat qui a duré longtemps en faisant une cinquantaine de morts. Toute la ville de Varsovie est maintenant occupée par les troupes. La proclamation de l'etatde siège est imminente, si ce nest déja fait. Beaucoup de personnes riches abandonnent la ville. La célèbre statue de la Liberté qui se dres- se a 1 entrée de la rade de New-York menacait, paraft-il, de ne pas survivre longtemps a son auteur. Peu de jours après la mort de Bar- tholdi, on s'est apercu qu'il étak temps d'avi- ser et d'entreprendre au plus tot de grand» travaux de restauration. Le cuivre de la sta tue, couvert d'oxydes par les intempéries, commence a se ronger. Les pierres des moulures et de l'entable- ment se délitentles fondations elles-mêmes donnent de lmquiétude. Le département de 1* guerre s'est e'mu et a decide que le monu ment allait être livré, d'urgence, aux archi- tectes. La statue sera nettoye'e, le piédestal re'paré, les fondations consolidées. Un ascenseur électrique remplacera, a l'inte'rieur, l'ancien escalier de bois qui con- duisait les touristes, a la sueur de leur front, jusqu'a celui de la Liberté. Et l'on veillera soigneusement, a l'avenir, a l'entretien du monument offert a la République américaine par la République francaise. Selon le Figaro, on annonce dans les mi lieux maconiqucs que Vadecard aurait été mis dans l'obligation de se démettre de ses fonc- tions de secrétaire du Grand-Orient. Ainsi en aurait décrété le conseil supérieur de l'Ordre, dans sa dernière séance, malgré une vive op position de M. Delpech. Le Grand-Orient aurait recu 1200 démis sions, dont 5oo émanant d'officiers. Un circuit sera posé prochainement entre Ypres et Roulers. De nouvelles extensions seront effectuées dans le groupe de Gourtrai lors de la creation a Comines, d'un bureau central Téléphonique.qui sera probablement ouvert dans le courant de l'année prochaine. Les extensions envisagées sont un circuit Ypres Comines Menin id CominesCourtrai id Menin Roulers. JOURNAL D'TPRES

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 1