V1LL' ü'ÏPKfiS Co seil communal dans tous ses details. Nous sommes arrivés ainsi aux conclusions dont j'ai eu l'honneur de vous faire connaitre les résultats. Permettez-moid'ajouter des maintenantque le projet que nous allons discuter,présente de grands avantages pour la ville, qu'il contient des dispositions importantes, qui changent complètement le contrat actuellement en cours. Le système actuel,quand il a été adop- té en 1886, paraissait avantageux a la ville. II a été vote' a l'unanimité mais je puis dire que la question, a ce moment-la, n'a pas été examinée comme elle l'a été maintenant. Le contrat a été fait de telle facon que M. Val- cke lui-même a lieu de sen plaindre; car,que si la ville use de son droit, elle pourra traiter M. Valcke comme un locataire ordinaire, a l'expiration de son bail. Vous savez que M. Valcke a fait des con structions que la ville a le droit de reprendre en vertu de Particle 555 du code civil, de même qu'un propriétaire a le droit de repren dre les batiments construits et arbres plantés par son locataire. Si le propriétaire ne re- prend pas, le locataire est obligé d'enlever le tout et de remettre les lieux dans l'état oü il les a trouvés au moment de la location. A ce point de vue done, le contrat de M. Valcke est draconien et l'on comprend tres bien que lorsque des plaintes se sont élevées au sujet de l'insuffisance de l'éclairage, nous avons accusé M. Valcke de ne pas toujours y avoir fait droit. Son contrat est tel que si, a l'expiration de celui-ci, la ville ne peut ou ne veut pas s'entendre avec lui, elle peut, usant de son droit, laisser enfoui dans le sol un capital assez considérable;représenté par la canalisation ou bien ordonner a M.Valcke, ce qui lui coOterait beaucoup plus cher, de l'enlever complètement. On comprend done que M.Valcke, en présence d'une éventualité pareille, n'ait presque rien fait depuis io ans pour améliorer son exploitation.A la rigueur, la ville pourrait lui dire De tout ce que vous avez édifié, nous ne voulons rien re prendre. Aussi, espérons nous que si M. Valcke n'est pas déclaré nouveau concession- naire, il pourra s'entendre avec son succes- seur. J'ai même promis, a plusieurs reprises, a M. Valcke d'interposer mes bons offices entre lui et le nouveau concessionnaire afin que celui-ci reprenne l'usine et la canalisa tion, en tant cependant qu'elles soient encore en bon état. Cette clause est même visée dans le projet de contrat. D'autre part, le contrat en cours dit que l'on ne pourra exiger le placement de lanter nes hors de la ville a une distance de 600 mètres des remparts extérieurs.Si, par exem- ple, l'on demandait a M. Valcke, d'établir des lanternes dans les environs de lecole de bienfaisance, il serait en droit de répondre qu'il n'a pas l'obligation de placer le gaz en eet endroit. Dans le nouveau contrat, au contraire, c'est le Collége qui détermine les endroits oü le concessionnaire devra, le cas échéant, établir de nouvelles lanternes. Le contrat prévoit aussi de nouvelles pénalités qui permettront l'application des diverses clauses dans toute leur rigueur.Nous désirons obtenir en ville un éclairage public, qui ne laisse plus rien a de'sirer. Si nous examinons maintenant l'article 2 qui vise le contrat annexe, nous devons re- connaitre qu'il contient de grands avantages sur le contrat en cours. Le premier, c'est la possibilité, pour la ville, d'adopter tout nou veau système d'éclairage, électricité, gaz per- fectionné, ace'tylène ou tout autre mode re- connu meilleur. Du moment oü il est établi que ce système donne un bénéfice dei 5c pour l'éclairage public, nous avons le droit den exiger l'application. Cet avantage est telle- ment évident, que je ne crois pas nécessaire d'insister. II saute aux yeux de tous. Le second, c'est celui qui est contesté par l'opinion publique, par une partie de l'opi- nion publique au moins, mais qui ne l'est plus par ceux qui, a la dernière minute, nous Ont présenté des propositions. II ne l'est plus non plus par ceux qui m'ont fait des offres verbales et qui voudraient constituer une intercommunale, mais qui redoutent de le faire paree que, disent-ils, nous ne sommes pas certains d'obtenir le concours de techni- ciens capables. L'on ne contestera pas, par exemple, qu'en matière d'éclairage au gaz, M. De Brouwer est un des premiers techniciens de l'Europe entière. Ses capacités a cet égard ont encore été consacrées récemment a Paris oü il a obtenu une flatteuse distinction dans une exposition. Quand vous aurez entendu les chiffres que je citerai et quand le public jles reconnaitra, je suis convaincu que le public, le public intelligent tout au moins, répondra lui-même aux attaques dont nous avons pu être l'objet. Je ne parle pas de ces attaques mesquines auxquelles on doit toujours s'at- tendre de la part d'une partie de la popula tion. Mais, après l'exposé que j'ai tache' de 'faire aussi complet que possible, le public instruit saura de quoi il retourne dans le s projet et il ne pourra qu'applaudir a la solu tion que vous prendrez. Qu'il soit bien entendu, une dernière fois, que la ville n'a aucune obligation d'entrer dans une socie'té intercommunale.Elley entrera,le cas échéant, quand la loi le lui permettra, mais encore fera-t-elle a ce moment ce quelle voudra. C'est la faculté que lui réserve le nouveau contrat. Peu de personnes connaissent le nombre exact de mètres cubes coDsommés actuelle ment mais ce n'est pas la un mystère pour les membres du Conseil. Au cours des con férences que nous avons eues avec M.Valcke. il a reconnu loyalement que cette consom- mation atteignait 400.000 mètres cubes et je le remercie de cetfé loyauté. II m'a dit que cette consommation s'élevait même a 5oo 000 mètres cubes. La consommation actuelle correspond done par tête d'habitant a 29 ou 3o mètres cubes par an. Notre devoir était naturellement d'examiner ce qu'on a fait ailleurs et ce qu'une exploitation semblable peut donner. Vous pouvez tenir pour certain qu'aCour- trai, qui est éclairé depuis un an en vertu d'un nouveau contrat, l'on produit .aujour- d'hui 2 millions de mètres cubes alors qu'il y a deux ans on n'y produisait qu'un million. La production est done doublée. Si l'on établit la proportion entre Ypres et Courtrai, on peut certainement soutenir que nous arriverons :a^Ypres au même résultat. Ypres consomme aujourd'hui la moitié de ce que Courtrai consommait il y a deux ans. II n'y aurait done rien d'étonnant a ce que prochai- nerr.ent et avec une nouvelle concession, la consommation a Ypres soit également dou blée. Et je suis convaincu que M. Valcke ne me contredira pas quand j'affirme que s'il avait été a même, en vertu de son contrat, d'étendre sa canalisation et de donner du gaz a tous ceux qui en demandaient dans ces derniers temps, s'il ne s'était pas trouvé vis a-vis de cette mauvaise clause qui nous permet de le congédier purement et simple- ment sans indemnité, il aurait introduit des modifications et des ameliorations telles que la consommation en serait considérablement augmentée. C'est, du reste, ce qu'il avait demandé dans sa première proposition. Dans d'autres localités, Messieurs, le même phénomène a été constaté. J'ai été rechercher des exemples dans d'autres pays et voici un fait qui vous frappera certaine ment. En Hollande.il y a i5 villles,dont la popu lation est a peu de chose prés, égale a celle de la ville d'Ypres, et pour la moyenne de ces a5 villes la consommation par tête d'habitant est de 67 mètres cubes par an et il n'y a guère beaucoup d'industries dans ces localités.Nous pouvons certes avoir la prétention, je pense, d'arriver, sinon immédiatement, au moins dans quelques années, a semblable consom mation. A ce million de mètres cubes que nous pouvons prévoir pour la ville d'Ypres, ne pourrions-nous pas joindre un million pour les autres communes de l'arrondisse- ment Vous avez entendu que l'usine devrait être établie a Warnêton. II n'en est rien, Mes sieurs, l'usine restera a Ypres et gröce a une plus grinde consommation, il sera possible d'occuper un plus grand nombre d'ouvriers dans l'usine, ce qui sera encore un bienfait pour la ville. Je continue ma statistique. On m'a objecté que Courtrai est une ville plus industrielle qu'Ypres. C'est vrai mais remarquez que le gaz industriel n'est pas compris dans mes calculs, pour le motif qu'il y a peu de gaz destiné la bas a la force motrice. D'ailleurs, s'il y a des usines a Courtrai, il y en a aussi aYpres ainsi qu'a Poperinghe et a Warnêton. Ici, a Ypres, deux industriels n'ont-ils pas déja l'électricité dans leurs usines? Je dis done que nous pouvons calculer qu'en ex ploitantenintercommunale l'éclairage dans les trois villes et dans d'autres localités encore nous arriverons a une consommation de 2 millions de mètre scubes,sans être taxé d'exa- gération. Voici maintenant ce que les chiffres peu- vent donner. Supposons une société consti- tuée pour 1 exploitation de 1 éclairage. Les frais fixes doivent être évalués comme suit traitement du directeur, y compris feu, lumi- i ère et habitation, 6.000 frs traitements des Icontremaitres et employés 6.000 frs; frais généraux 8.000 frs. Total 20.000 frs mettons 35.000. On peut aller encore au-de la et prendre comme maximum 3o 000 frs. II s agit de savoir maintenant ce que coütera le gaz^ Les frais variables se chiffrent aujourdhui comme suit et on peut interroger la-dessus les principaux gaziers charbon par tonne ren- due 15 frs Chaque tonne doit donner 2-0 mètres cubes salaires frs. 2 5o par tonne de charbon distillé, y compris les ouvriers de la cour; ajoutez-y les autres dépenses.chauffage. matières, etc. environ fr. 1.5 par tonne de charbon, soit au total 19 frs. par tonne de charbon dont il faut déduire la valeur des sous-produits, cokes, etc. et vous arrivez a constater que la tonne de charbon distillé coüte 7 francs. Les 2 millions de mètres cubes dont je pariais tout a l'heure absorberont 8.000 tonnes et coüteront done,en frais fixes, 25.000 frs. ajoutez 56.000 frs. coüt du char bon, total 81.000 frs ce qui fait un peu plus de 4 centimes par mètre cube Je ne dis pas que chaque concessionnaire vous fera cet aveu-la. (Hilarité.) II aurait tort de le faire,lorsque dans des villes comme celles de Roubaix et de Paris, par exemple, on compte encore 20, 26 et même 29 centi mes aux particuliers, par, mètre cube et actuellement 18 a Ypres. En prenant done le prix a 11 centimes, la recette sera de 220.000 francs et les bénéfices de 139.000 pour la so ciété a constituer. II y a lieu de déduire de ce bénéfice le pré- lèvement en faveur de la réserve légale, met tons 50/° et donnons également 50/°au capital, nous arrivons ainsi a 77.o5o francs. Je crois qu'il est de bonne administration de placer ses fondsa 50/°. C'est la un trés beau rende ment et nous avons vu, il y a quelques années, que I on peut avoir des fonds a frs. 3.5o, amortissement compris. L'administra- tion des Hospices nous prète a ce taux. Ce serait done une trés bonne operation d'avoir un bénéfice assuré de 11/2 par 100 frs.de capital. Voila done le premier et grand avantage que la ville pourrait retirer d'une Intercom munale. II y aurait a payer, en outre, aux administrateurs un pour cent dans les béné fices, chiffre pris au taux le plus élevé, un tiers aux commissaires, 50/° au personnel et a la direction et même si l'on créait des actions de jouissance, 150/° pour cent pour celles-ci. II resterait alors encore,comme part de béné fice pour les communes et les particuliers associés, 56.63 1 francs que I on utiliserait de la facon que 1 assemblée générale annuelle déciderait, probablement en distribuant un second dividende ou en augmentant la part de réserve, ce qui est toujours de bonne administration. Voila, Messieurs, ce que nous avons l'oc- casion de faire et, pour ce faire,nous sommes entrés en relations avec un homme de grande valeuret qui nous a présentéle contrat annexe que nous allons examiner. Nous avons en- suite les autres propositions que je vous ai déja fait connaitre et des proposition verbales que je ne crois pas avoir le droit de vous faire connaitre. Ces propositions pourront être examinées publiquement, après votre vote d'aujourd'hui. Un grand point pour tous ceux qui nous ont fait des offres, c'est l'obligation d admettre les communes de Poperinghe et de Warnêton a faire partie de la combinaison. Nous avons examiné tout cela trés longuement en com mission spéciale avec les diligués de ces vil les. (Nous nous sommes entendus avec M. De Brouwer, mais sans engager la Ville d'Y pres. Nous conservons le droit de déciderce que nous voulons taire, non seulement au sujet de l'intercommunale, mais même au sujet de la concession principale. Les villes de Poperinghe et de Warnêton agiront a leur facon mais il est évident que si des amateurs de concessions, quels qu'ils soient, venaient nous faire des propositions, nous pourrions leur répondre Apportez-nous le consentement de Poperinghe, de Warnêton et d'autres communes. II en est qui disentNous pourrions vous apporter le constatement d'autres com munes quant a nous, nous parions des communes principales et nous pensons que si la société s'établit, on peut s'attendre au concours de plusieurs autres communes de l'arrondissement. D'autre part, la concession que nous donnerons a celui qui sera désigné dans huit jours et j'insiste pour que cela soit a huitaine au plus tard, devra apporter l'engagement de plusieurs communes qui consentiront a souscrire d'entrer avec nous dans l'intercommunale. Voilii, je pense, la question exposée aussi clairement que j'ai pu le faire, un peu lon guement peut-être, je vous en demande par don, paree qu elle devait êlre examinée sous toutes ses faces. Si j avais oublié 1 un ou l'autre détail, vous voudrez bien m interroger et, le cas échéant, soulever les questions qui auraient pu m echapper. Mon exposé servira de rapport ou plutót d introduction a la discussion. Nous pouvons commencer, si vous le vou- lez, la discussion des articles puisque les questions de principes se trouvent dans les différents articles du projet. Si personne n a des préférences, je propo se done de passer il la discussion genérale. M. D Huvettere demande la parole. a suivre Séance publique du 12 Décembre 1904. Le Conseil communal s'est réuni lundi a 4 heures de l'après midi. Présents MM. Colaert, bourgmestre; Struye, Vandenboo- gaerde, échevins; Begerem, Vanderghote, Fiers, D'Huvettere, Vaadenpeereboom,Bou quet, Vandevoorde, Canepeel, Sobry,Iweins ü'Eeckhoutte, Lemahieu, conseillers; Lor rissen, secrétaire. Un public trés nombreux assiste h la séance. M. Vanderghote demande pourquoi on a refüsé l'autorisation de faire de la musique et de ladanse a certaines sociétés.Le bourg mestre explique qu'on n'a pris une mesure générale que paree qu'il y avait des abus. II n'est pas hostile aux fêtes de ce genre lorsqu elles sont réservées aux membres des sociétés et il déposera un règlement en ce sens. M. Sobry voudrait que 1'administration fasse une instance auprès de l'administra- tion des Flaudres pour l'obtention d'une horloge al'extérieur de la gare. II sera l'ait ainsi. M- D'Huvettere demande la construction du trottoir qui mêne a la gare halte de Zillebeke. Le procés-verbal d'adjudication pour la fourniture des charbons du chateau d'eau est approuvé. Le soumissionnaire est M. Alphonse Latour, au prix de 15 fr. 40. La question de i'éclairage public M. Canepeel proteste contre le bruit qui court en ville qu'il aurait communiqué des pieces se rapportant a la question de lëclai- rageet dit que s'il avait présent a la dernière séance, il aurait voté l'article consacrant le principe de l'intercommunale. M. le bourgmestre expose que le contrat consacrant éventuellement l'incercommuna- le étant voté, il reste a examiner les propo sitions des soumissionnaire. M. Valcke, par lettre du 3 décembre, déclare s en tenir a ses propositions anté- rieures. Comme elles excluent l'intercom munale,le Conseil ne peut les accepter. Le bourgmestre fait connaitre les propo sitions du groupe Yprois et donne lecture d'une lettre dans laquelle celui-ci demande un délai, qui, en fait, serait d'un an. La ville, dit M. Colaert, n'a jamais eu en vue que l'intérêt des habitants; il est done impossible d accorder le délai demandé, la question étant a l'étude depuis un an. Le groupe Yprois demande en outre de constituer une société anonyme, mais ne fait paB connaitre son technicien. C'est un» lacune, car bien que le groupe soit des plus honorables, il importe de connaitre la per sonne qui éventuellement devrait diriger l'installation. Les ditiérentes autres propositions du groupe, comme celle de l'installation,le prix du gaz, etc., ne différent pas de celles deB autres soumissionnaires, qui sont tout aussi avantageuses Les villes de Poperinghe et de Warnêton admettent également le principe de l'inter communale et ne veulent traiter qu'avec M. Debrouwer. Done, le groupe Yprois n'a aucune chance de réussir en ces villes. Si nous accordions un délai qui, de fait, serait d'uneannée, la ville subirait une perte de 9.000 francs, sans compter celles qu'elle ferait ainsi que les particuliers en payant pendant ce temps 1'ancienne taxe.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 2