n'cntreraient, dans cette clientèle, que pour le tiers restant. Je dois encore faire remarquer que le coefficient de consommation d'Ypres est ne'cessairement plus élevé que celui des autres villes associées, les Yprois sont ha bitue's au gaz, a certain genre de vie qu'on ne rencontre guère dans les petites vlies. On consommera proportionnellement beaucoup plus de gaz ici qu'a Warneton ou Poperinghe oil, a 9 heures du soir, tout le monde est couché. (Hilarité.) II y a des exceptions, mais, en thèse générale, il est évident que l'habitant d'Ypres consomme plus de gaz que l'habitant de Warneton ou de Poperinghe. II faudrait done admettre que si Ton consomme en tout 1800,000 a 2 millions de mètres cubes, la ville d'Ypres entrera, dans cette consom mation, pour 1. ïoo.ooo mètres cubes On dit que notre consommation triplera. Pas tout a fait, paree que, dans les 5oo 000 mètres cubes actuels, est compris l'éclairage public et celui-ci n'augmentera pas dans une pareille proportion. Af. le Bourgmestre. Au lieu de 317 il y aura 400 lanternes au moins. M. D'Huvettere. Oui, mais ce seront 400 lanternes avec 400 bees Auer, qui con- sommeront moins que les 314 lanternes actuelles. La consommation du gaz public restera done Ia même et pour arriver a un million de mètres cubes, il faudrait supposer que la consommation des particuliers qua druplera. On a dit aussi qu'a Courtrai on ne fait plus usage du gaz industriel. On peut done se demander pourquoi on continuerait a en faire usage ici. Af. le Bourgmestre.J'aiditque la con sommation du gaz public et celle du gaz privé se développeraient dans des proportions parallèles. M. D'Huvettere. Oui, mais en parlant de Courtrai vous avez dit, en citant la con sommation du gaz en cette ville, que celle du gaz industriel n'y était pas comprise paree qu'on n'en faisait plus usage. Or il n'y a pas d'effet sans cause et si cette cause existe a Courtrai elle existera, a un moment donné, a Ypres également. M. le Bourgmestre.Nous consommons 5oo,000 mètres cubes de gaz, alnrq nnr» '- iTiuUsiriei n existe pour ainsi dire pas dans notre ville, Al. D Huvettere.Nous avons beaucoup de moteurs a gaz et e'est pour cela que j'ad- mettais le chiffre de 5oo,ooo mètres cubes. Ilfaut que nous arrivions a une consom mation d un million de mètres cubes, sans cela nous n'arriverions pas aux chiffres espé- rés, et, dans ce cas, nous serions en déficit. Mais, enfin, admettons que nous arrivions a une consommation totale de 1 800.000 mètres cubes, Poperinghe et Warneton in- tervenant Ia dedans pour 600.000 mètres cubes. Acceptons le bénéfice de 7 centimes par mètre cube indiqué par l'honorable Bourg mestre, cela nous donnera un bénéfice de 42.000 francs dü a la consommation du gaz a Poperinghe et Warnêton. Pourobtenirce bénéfice de 42.000 francs, nous devons nous associer dans 1 Intercom munale. Quelles sont les dépenses a faire de ce chef? Je viens de les énumérer tuyau- teries, construction de gazomètres a Poperin ghe, de machines de refoulage a Ypres. Je viens de dire aussi que cela nous coQtera i3.ooo francs par an. Nous aurons, en plus, les frais d'achat de charbon, les frais de personnel, les préposés a la surveillance des gazomètres, et les frais fixes minimum d administration qui sont de 25.000 francs, etc. J ai calculéque nous arri- verions ainsi a une dépense annuelle de 43.000 francs. Par conséquent,pour gagner 42 000 francs ce n est pas ia pèine d en de'penser 43 000 (Hilarité). Et jen conclus que si l'on ne peut pas espérer de Poperinghe et Warnêton une consommation annuelle supérieure a 600.000 mètres cubes, on n a rien a espérer en s'em- barquant dans une Intercommunale. Warneton interviendra, dit-011, dans le chiffre de 1.800.000 mètres cubes, pour plus de i3o.ooo mètres cubes. C'est possible,mais cela ne prouve rien car, évidement, la plus grande partie sera absorbée par l'éclairage public et celui-ci ne coüte que 10 centimes au mètre cube or, il parait qu'a raison de 10 centimes le mètre cube, il n'y a pas de bénéfices a la vente du gaz. II en re'sulte que Sl, dans un milieu donné, l'éclairage public est proportionnellement plus élevé que l'é clairage privé,eet éclairage public constituera une perte póur la société dans ce milieu. II en résulte aussi que si, dans un autre mi lieu, l'éclairage privé est, au contraire proportionnellement supérieur a l'éclairage public, il y aura gain dans ce milieu. Et la conclusion c'est que l'une ville sera éclairée au détriment de l'autre. Je dois faire remarquer que,dans le chiffre de 4».000 francs, que j'ai cité tout a l'heure, je n'ai pas tenu compte des frais d'allumage, d'extinction et de remplacement des man- chons des becsAuer.On m'a assuré cependant que cela revient a 10 fr. par bec et par an Considérons maintenant le cas ou la ville d Ypres s'éclairerait elle-même, isolément, sans autres villes associés. En prenant pour base une consommation générale de 1.800.000 mètres cubes, nous avons admis que la ville d'Ypres consommait 1.200.000 mètres cubes. J'ai calculé que pour finstallation de l'é clairage a Ypres, il faudrait un capital de 5oo.ooo francs. Je puis appliquer ici le même raisonne- ment que j'ai développé tantot et dire qu'a raison d un bénéfice de 7 centimes par mètre cube il y aurait pour la ville un bénéfice annuel de 34.000 francs. Quant au capital, je voudrais qu'au lieu de le rémunérer sous la forme de 5 0/° mini mum de dividende on donnat un revenu fixe de 5 °/o- Les dividendes ne sont prélevés que sur les bénéfices. Or, il peut arriver qu'rl n'y ait pas de bénéfices et qu'on ne distribue rien. Un inlérêt, au contraire, est une dette et cette dette est reportée d'un exercice a l'autre. L'autre système peut présenter des incon- vénients, si, pour une cause quelconque, l'exercice social ne donnait pas de bénéfices. Vous n'auriez aucune remuneration de votre capital de 25o.ooo francs. Al. le Bourgmestre. Comme pour les chemins de fer vicinaux. M. D Huvettere. Cela nest pas la même chose. Pour eet emprunt de 220.000 francs, vous devrez servir 1 intérèt et faire l'amortis- sement annuel. Et si pendant une année, votre société 11e donnait aucun bénéfice -,--..u,u IC3-VQ^S votr» k., J Au fond, Messieurs, ce ne serait'qu'un changement detiquette et, en le faisant, comme je dis, votre budget serait toujours équilibré. 11 faut done du chef duservicede l'emprunt, de'falquer du bénéfice de 84.000 francs, une somme de 25.000 francs par an. Dans tous les projets que nous avons entendus exposeraujourd'hui,la ville prévoit pour l'emploi de son sous-sol, ce en quoi elle a parfaitement raison, une redevance de 9 000 francs. Cette redevance constitue une charge sociale et il faut également la déduire. II resterait done 20.000 fr. de bénéfice. Je défalque encore i5 pour frais de direction, et il resterait ainsi un bénéfice net de 42.500 francs. Ces 42.500 francs devraient être partagés entie la ville et son associé, chacun pour moitié. En définitive, au bout d un an, en prenant pour base les mêmes chiffres, quel serait le bénéfice pour la ville a) En premier lieu, la difference de 1 1 2 entre le taux de 1 intéret a percevoir et le taux d'intérêt du capital emprunte', soit 3 y5o fr. b) En second lieu, Ia ristourne de 9.000 fr c) En troisième lieu, le bénéfice de l'ex- ploitation soit 21.2J0 fr. Comparons maintenant, a cette exploita tion, celle de l'intercommunale, toujours en prenant pour base la même intervention pecuniaire de la ville calculée sur un chiffre d'actions de 25o.ooo fr. L'Intercommunale réaliserait dans l'hy- po thèse a'une consommation de 1.800.000 mètres cubes un bénéfice de 126.000 fr sur lequel il faudrait prélever une réserve qu il faudrait, d'ailleurs, prélever égale ment dans la première hypothèse, "avec cette difference cependant que, dans ce dernier cas, nous ne pouvons pas envisager la réserve au même point de vue que dans le comme mauvaise. Eh premier cas.Dans une société enparticipation la réserve est, en effet, un bénéfice réel.' Cela ferait done une première somme de 6.3oo frs. a défalquer du bénéfice de 126 000 frs du enfin, 1 Déduisez ensuite une somme de 55.000 fr. étant la rémunération du capital engage' sur le prix de 5 l'an 1100 000 francs) II resterait un actif partageable de 64 700 frs. II faudrait prélever alors les différents chiffres qu'on vient de nous citer et qui se montent ensemble a 26 0/° soit 17.1.Q frs. II faut encore défalquer de ce chiffre 9 .000 frs. pour la redevance due a la ville d Ypres et ilrcsterait ainsi un bénéfice partageabie de 36.545 frs. dont la ville n'aurait que le qu m, puisqu'elle n'aurair que le quart du capital actions, soit qi36. 12 frs. Quel serait alors le résuliat d une anné^ sociale? La ville aurait sa part dans la difference du taux d'intérêt soit 2720 fr,. puis sa part quart dans la réserve, soit 1 25o fr. et la redevence de 9.000 fr. Sa part dans ies bénéfices ne serait que de 9.1 36 fr. De so; te qu'il n'y aurait qu'un bénéfice de 23.136 fr, Voila ce que la ville, en prenant les choses au mieux, toucherait dans une intercommu nale, alors que nous avons vu que si la ville, seclairait seule, sans entrer dans une inter communale, son bénéfice annuel serait de 344)00 fr. II y aurait done une difference de 1 t,ooofr. en chiffres ronds. On a dit, en faveur de l lntercommunale, que plus la production est grande, plus Ls frais généraux sont moindres. Cela est sou vent vrai, mais pas toujours. La fabrication du gaz n est pas une fabri cation compliquée demandant beaucoup de main d'ceuvre. Peu d'ouvriers y sont employés. Le tout consiste dans la combustion et la distillation de la houille et tout ce que l'on peut espérer, en fait de bénéfices sur les frais généraux, e est d'avoir des matières a meilleur compte en concluant de grands marches d achat. Mais, pour arriver a ce résultat, il y a un moyen trés simple et trés connu. Plusieurs- consommateurs s'associent et font des achats en gros, qu'ils se partagent ensuite entre eux. Cette consideration ne doit done pas entrer en ligne de compte pour diminuer les frais cie revicm uuumucuc iut. _i„ j_;ti 0 supposant que cela fasse quelque chose, ce serait, en tous cas, trés infime. Admettons qu'il puisse y avoir, de ce chef, une économie de un franc par tonne de charbons. D'après les chiffres fournis.la tonne de houille produit 25o mètres cubes de gaz. II y aurait done un franc de bénéfice a répartir sur 25o mètres cubes, soit un béné fice de un centime par 2 1/2 mètres cubes, pas même 2,5= de centime par mètre cube C'est la, par conséquent, un (acteur absolu- ment négligeable, d'autant plus que si l'on re'partit le coüt de l'administration générale de l'intercommunale, soit un minimum de 25.000 fr. sur les mêmes chiffres, il surchar ges le mètre cube de 1 1/2 centimes. En conse'quence, Messieurs, jusqu'a plus ample démonstration, je crois que l'Inter- j communale ne nous est pas favorable et je me réserve de ne pas voter cette combinaison. Af. le Bourgmestre. Je vais répondre trés brièvement aux observations faites par 1 honorable M. D Huvettere, qui exprime d'ailleurs, l'espoir de voir ses chiffres être dementis par les faits.De mon coté, j'exprime l'espoir que toutes les noires ide'es de M. D Huvettere ne se réaliseront pas. J'ai eet espoir, Messieurs, et voici pourquoi Dans deux ou trois ans, au plus tard, nous aurons l'expe'rience de la concession que nous allons accorder. Si cette expérience est calammi- teuse, la société périclitera, mais la ville n aura rien a y voir c'est affaire au con- cessionnaire. Celui-ci peut, a ses risques et perils, constituer une société que nous pré- voyons être bonne, que M. D'Huvettere lui-même n'ose pas dire être mauvaise. M D'Huvettere. Elle sera bonne pour Texploitant mais pas pour la ville. Af. le Bourgmestre. II aurait intérêt a la rend re bonne pour la ville aussi. Mais, je suppose même que nous la conside'rions bien, notre altitud •-ypiriaTj M.D'Huvettere. Nous sommes d'accord Af. le Bourgmestre. - Vous demandezsi le cas e'chéant, nous ne pourrions pas entre' dans une société en participation. P0Ur entrer dans une société en participation, c'est a dire pour accepter la proposition de M. Valcke ou de tout autre,nous sommes d'accord pour dire que nous devrions emprunter un capital La sociétéjproposée par M. Valcke demande a la ville d'Ypres, poursa part, un capital de 140.000 francs. Vous savez que, administra- livement, nous ne serions pas autorisés a emprunter dans dc pureilles conditions acta elle ment du moins. M. D'Huvettere. AciuUlement. M. ie Bourgmestre. - Oui, actu'ellement Done, il ne peut être question d une société rn participation n'est-ce pas? Par conséquent, ne ,'aiSonnons. ni dans l'hypothèse d'une paiticipationni dans cclle d'une Intercom munale et ne discus p s.de facon absolue, ex caineJia. quune sociéié intercommunale est Sonne ou mauvaise. Pour ma part, je n'affirtne rien, mais il m'est difficile d admettre, d'une part, qu'un homme de la competence de M. De Brouwer se lanccrait dans une pareille affaire sans être sur de son fait et que, d autre part, M.M. les membres du groupeYprois qui se sont mis en avant iraient, de gaité de coeur, se fourvoyer avec nous dans une mauvaise affaire. De.s concessions intercommunales existent en fait dans beaucoup de localités. II en existe une, notamment, entre Roubaix, Wa terloos et Wasquehal. Et, soit dit en passant, il pariiitassez étrange que M. Desclée, qu- fait partie de cette intercommunale, décon- seille a M. De Brouwer d'entrer dans une société analogue en Belgique. Quelle diffe rence y a t il S'il y en a une, elle consiste- rait en cec, c'est que, dans ies concessions intercommunales beiges, M. De Brouwer distribuerait du gaz a haute pression, tandis que dans les concessions francaises, le gaz continue a être distribué a basse pression C'est peut être la le motif pour lequel M* Desclée trouve que M. De Brouwer a tort et que cesera pour son beau frère une mauvaise affaire. Je ne suis pas du tout de cet avis, mais quand bien même cela serait, les intéréts de la ville, les seuls que nous ayons a considérer ici, seraient saufs et cola doit nous suffire le ^Ue >e ne Puis Paa croirc que ce serait une mauvaise affaire, car, enfin, il saute aux yeuxque plusieurs communes voisines qui out besoin d'être bien éclairées et dans de bonnes conditions, ont tout inte'rêt a s'asso- cier dans ce but. Mais encore une fois, je le répète, rien ne nous oblige a entrer dans une pareille combi naison. C est simplement un droit que nous nous re'servons. Comprenez done cela mon ener collègue Mais- nous dites-vous, on trouvera peut- etre un système d'éclairage qui serait plus particuherement favorable aux communes rurales. Soit, mais cela ne concerns ni Pope ringhe, ni Warneton, qui ne sont pas des communes rurales «qui, d'ailleurs,seraient eventuellement, engage'es comme nous. Or' cela étant, nous aurions toujours une popu lation de 40.000 habitants qui serait suffi- sante pour nous donner les résultats que nous prévoyons. j Vous nous demandez si les if o/0 d'econo I mie pourrontêtre réalisés.et, immédiatement apres, vous nous donnez des chiffres, qui nronveint a tnntP quoique momentane'ment inemployable. II l'avis des uns peut etre placé et i' - jest toute indique'e nous n'y entrerons pas) Mais, parce qu une chose pourrait, de peut avoir un résultat douteux, de - etre Partagé, a un l'avis des autres avoir un résultat excellènr" i moment donne, par pan, e-g,|e,, en,„ doi, on, pour cela. en ecarter jr"c n interesses. 11 n en est pas de même dans une possibility Or, ce „'est que dé PJu intercommunale. s'agit aujourd-hui, prouvent, a toute e'vidence, que cette écono mie est réahsable ct que nous pourrons arnver ainsi, le cas échéant, a renoncer a la concession existante et a en donner une autre Tout dans ce contrat est a notre avantagê et rien, absolument rien, neprésente, a notre point de vue, un danger quelconque. Au res.;:, je Ie répète, ou bien vos prévi- sions se réaliseront, ou bien les notres se realiseront. L'un de nous done chantera triomphe. Mais, voulons-nous remettre cela a plus tard ^a question a e'té mQrement examinee et etudiee. II s'agit maintenant de savoir si vous voulez avoir, dans les mêmes conditions, une concession avec laquclle vous n'auriez aucun espo.r de pouvoir arriver jamais a 1» constitution d'une société intercommunale, ou s, vous voulez une concession, qui vous cet espoir, .vec, je ne dirai pas la certitude, on ne peut presque pas pronon- cer ce mot lorsqu'il s'agit de choses humaines mais avec la probabilité que cette inter communale donnera des bénéfices tels a la vi le que les prix du gaz privé et celui du gaz public pourront être abaissés,

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1904 | | pagina 2