L'Eglise des Beiges a Borne
Les Impóts
Grève des écfoles en Pologne
Le pope Gaponi a Paris
Le scandale colonial
Le cas du
général Grippenberg
Faits divers
Mandchourie jusqu a Kharbine, comme par-
tie intégranté de l'empire chinois.
La difficulté résideraitdansle reglement de
la question de l'indemnité sur laquelle, on
le sait, le Japon insistera. Mais on pense que
eet obstacle ne sera pas insurmontable. Les
personnes les mieux informées sont d'avis
qu'étant donne'e la situation intérieure, la
paix sera conclue, sur les lignes indiquées,
dans un délai relativement court, si la ques
tion de l'indemnité peut être résolue.
La souscription des Etrennes Pontificales
se poursuit cette année avec un magni-
fique élan. Le chiffre atteint aujourd'hu,
dépasse trèsnotablement celui obtenu Tanjtée
dernière a la même date. Une fois deplus,
le zèle et le dévouement des catholiques, bei
ges se manifeste avec éclat. Nous savons que
le Saint-Père en a été particulièrement
touché.
Dans sa sollicitude pastorale, Pie X s'est
ému profondément de la misère morale d une
partie de son peuple de Rome. Savoir que
des milleurs de pauvres gens sont privés de
secours spirituels, par suite du manque
d eglises dans ces quartiers oü le surcroit de
population s'est porté depuis quarante ans,
lui est une souffrance indicible. Sa douleur
était grande de ne pouvoir, faute de ressour
ces suffisantes, apporter remède a ce mal.
Le projet d'offrir une église au Pape, dont
l'Association des Journalistes catholiques a
pris 1 initiative, avec l'approbation de TEpis-
copat, a pu paraitre au premier abord un
peu hardi le généreux empressement avec
lequel les catholiques beiges ont répondu a
1'appel de l'Association, permet de dire que le
succes en est aujourd hui assure', car les
souscripteurs ne laisseront pas l'oeuvre ina-
chevée.
La pèlerinage de la presse catholique
part ce soir pour Rome devancant un peu sa
date coutumière, afin de coincider avec la
visite ad limina de Son Eminence le cardinal
Goossens.
L'audience pontificale aura lieu vraisem-
blement le dimanche 25 ou le lundi 27. Sa
Sainteté y procèdera, en présence de Son
Eminence et des pélerins beiges, a la béné-
diction de la prémière pierre de la future
église.
Le départ de la delegation de l'Association
des Journallistes catholiques n'interrompt
pas la souscription celle-ci restera ouverte,
comme les autres années jusqu'aux fetes de
Paques. Nous engageons vivement nos lec-
teurs a s'y associer, s'ils ne l'ont pas fait
encore, et a se faire, dans leur millieu, les
zélateurs de cette oeuvre, qui réjouira le coeur
paternel de Pie X.
Le Moniteur publie l'état comparatif du
produit des impóts directs pendant les an
nées 1904 et 1903. Nous le résumons ici
Impóts directs. Le montant de ces im
póts rendus exécutoires a la fin de l'année
1904 était de 57.104.050.97 fr. Les termes
échus et exigibles étaient de 52,345.380 fr.
et les recouvrements se sont élevés a
54.736.322.04 fr., soit une difference en plus
de i J70 942 04 fr.
Impóts indirects et autres produitts. Le
montant des evaluations de ces revenus était
de 471 millions 782.5 to fr II n'a été recouvré
que 470 mil. 413.871.91 fr. soit 1.368.638.09
fr. de moins. C'est la première fois, depuis
vingt ans, que ce mécompte léger il est
vrai se présente. 11 est dü aux droits d'ac-
cise sur les eaux indigènes qui, par suite des
heureuses modificationsintroduites par M.de
Smet de Naeyer, n'ont produit que 37. mil.
276.241.01 fr. tandis que les évaiuations
étaient fixées a 55.821. 200 fr. C'est du reste
la seule recette qui produise sensiblement
moins que les prévisions.
Celles qui ont donné des recettes beaucoup
plus élevées que les prévisions, sont les droits
de douane 1.370.000 fr. les sucres de canne
et de betteraves, 2.2i5.ooo fr. les tabacs,
177.000 fr.; l'enregistrement et la transcrip
tion, 3.200.000 les successions et mutations
par décès, i.o85,i5oet lés chemins de fer
prés de 7 millions.
Le fonds communal devait rapporter
40.129.980; il a rapporté 41.598.751, soit
1.468.771.69 de plus.
Varsovie, 21 févriejl-, Un grand nombre
de parents d elèves s# son|; réunis, hier, pour
discuter la situatiotjfo relativement a la grève
des élèves des écoXes du gouvernement.
Cette réunion/a cec} de remarquable que
c'est la premièrj-e de ce genre tenue en Po
logne depuisjginquante ans. Le chef de 1 In
struction pmfëiique en Pologne a avoué caté-
goriqueme^f qu'un peuple possédant une
histoire Jfx une littérature comme la Pologne
avait («droit a quelques concessions au sujet de
la laa
rgue.
££es parents ont demandé que les écoles
uéstassent fermées huit jours encore. Les au
torités ont refusé d'accéder a cette requête et
ont ouvert les écoles ce matin mais les élè
ves ont organisé des barrages prés des écoles
pour empêcher leurs camarades dentrer. La
police a arrête' soixante des jeunes gens qui
formaient ces barrages.
Pendant la grève d'une école de filles a
Lublin, la fille d'un boucher polonais que
ses parents obligeaient a aller a l'école, sest
suicidée en avalant du poison.
La Libre Parole nous apprend que le pope
Gaponi est a Paris, qu'il a pu l'interviewer
même. Gaponi a fait, après l'histoire de sa
vie deja connue, la genèse des événements du
9 janvier, après lesquels ils dut se déguiser,
changer plusieurs fois de costume et s'enfuir.
II croit que le tsarisme est mort, qu'il y aura
des revanches terribles, et il rappelle a notre
confrère la parole du ChristQuiconque
frappera par l'épée, périra parl'épée.
L'entretien se termina par des conseils de
prudence reste a savoir si le pope Gaponi,
interviewé a Paris, est bien le vrai
On écrit de Bruxelles, i la Patrie, a la
date du 19 février
J'appvends de bonne source que le Hoi
fera eet été une série de voyages officiels en
Belgique. Ces voyages coïncideront avec
les fêtes anniversaires quel'on prépare. Sa
Majeste visitera une quarantaine de loca-
lités du pays. Elle sera accompagnée dans
ces visites par des dignitaires de la Cour et
par dos officiers de l'armée. Les réceptions
auront un caractère officiel.
L'ordre dans lequel elles auront lieu n'est
pas encore complètement déterminé. Le
principe de ces visites du Roi en Belgique
est tout a fait décidé.
Elles commenceront probablement au
mois de mai.
Lq defense des accuses
Paris, 20 février.— Me Joseph Ménard,qui
a été a Paris l'avocat de M. Toqué, a com
muniqué a la presse deux lettres, l'une de
M. Toqué, l'autre de M. Proche,adjoint aux
affaires indigènes, et qui, on le sait, a été
rappelé également a Brazzaville, comme
inculpé d'avoir pris part aux crimes commis
a Fort Crampel.
M. Toqué proteste avec énérgie, mais en
termes généraux, contre l'accusation qui pèse
sur lui. Ilaremis a Me Ménard un mémoire
justificatif.
M. Proche dit que, désireux de fournir
tous les éclaircissements qu'on pourrait lui
demander et bien que son congé de conva
lescence ne soit terminé qu'au mois de mai,
il n'hésite pas a partir pour Brazzaville.
M. Proche ajoute
Je dois vous faire connaitre qu'au mois de
novembre 1903 une enquête administrative
fut ouverte par mes chefs au sujet d'attaques
qui avaient été portées contre moi et qui sont
certainement les mêmes que celles qui font
l'objet du dernier rapport de M le gouver
neur du Congo Gentil m'incriminant.
Ce Conseil d'enquête conclut a ma non-
culpabilité je fus proposé pour le grade
supérieur et nommé par M.Gentil lui- même,
le 14 juillet 1904.
Je proteste done aujourd'hui prés de vous
avec la dernière énergie contre cette facon
d agir qui porte une grave atteinte tant a 'ma
personne qu'a ma réputation et qu a mes
droits les plus incontestables.
On publie, d'autre part, des lettres de M.
Gaud a des amis de France. Dans l'une, il
fait sonner haut ses titres et se plaint de
n'avoir pas la situation qu'il mérite. Elle est
datée, chose curieuse, du 14 juillet dernier,
lendemain même du jour 011 il aurait commis
le crime de faire «exploser» un noir
Le 12 décembre suivant, il écrit qu il est a
Brazzaville, victime de jaloux, qui ont voulu
le perdre par tous les moyens,mais qu'il espè-
re s en tirer,et reviendra dèfinitivement tran
ce, 011 il continuera ses études de pharmacie
tout en faisant un petit commerce a l'aide de
ces économies.
Une interpellation
Paris, 20 février. M. le Herissé se pro
pose de déposer sur le bureau de !a Cham-
bre une demande d'interpellaiion sur les
déplorables incidents qui se seraient passes
au Congo francais et 1c róle quy auraient
joué les administrateurs francais Toqué et
Gaud.
Los appreciations de la presse eel4 e
L'Indépendance beige émet ses réflexions
a propos des atrocités, d'ailleurs invraisem-
blables dont sont accuses en ce moment des
fonctionnaires dn Congo francais
A propos de la Commission d'enquête, il
sera bien permis de s'étonner quelque peu
que les Anglais l'aient exigée pour 1 Etat
indépendant, alors qu'il ne font nullement
mine de s'émouvoir de ce qui se passé dans
d'autres contrées africaines. Cette enquête,
par exemple, n'a jamais été demandée pour
les possessions portugaises 011 la presse a
signalé a plusieurs reprises des faits que les
bumanitaires marchands de Liverpool ne
peuvent pourtant excuser et justifier. Est ce
paree que le Portugal a des relatious particu
lièrement amicales avec l'Angleterre, paree
que ce pays est en quelque sorte protégé par
la Grande-Bretagne
Les congophobes d'Outre-Manche auront
sans doute quelque peine a s'expliquer a ce
sujet, mais les esprits impartiaux admettront
certainement que cette tactique des deux
poids et des deux mesures est deplorable
pour la sincérité avec laquelle certaines per-
sonnalités d'outre-Manche se sont lancées
dans la campagne contre l'Etat indépendant.
Le Bien public dit, de son cóté
Nous ne pouvons mieux faire que de nous
approprier cette argumentation. Elle com
pléte et elle confirme ce que nous venons
d écrire nous-mêmes a propos des événements
qui ce sont produits au Congo francais. On
peut d ailleurs se féliciter, dès a présent, de
l'échec de la campagne, menée, avec plus de
passion et dapreté que de loyale justice,
contre l'oeuvre du roi Leopold II. Les mo
biles intéressés, qui ont inspire cette guerre
de systématique dénigrement, sont aujour
d'hui parfaitement mis a nu. II est établi que
si l'Etat indépendant rencontre des détrac-
teurs, ce n'est point paree que son fondateur
a manqué aux engagements qu'il avait pris,
c'est, au contraire, paree qu'il les a dépassés
c'est paree qu'aucune entreprise coloniale
analogue n'a été, en quelques années, et
malgré de grosses difficultés et d'injustes dé-
fiances, mieux organisée, mieux outillée,
mieux lancée dans la voie du progrès et de la
prospérité. C'est l'importance et leclat même
de son succès qui lui ont valu des envieux.
Les renseignements compiémentaires re
cueillis sur le conflit survenu entre le géné-
ralissime russe et le commandant en chef de
la 2e armée confirment la première opinion
qu'on s'était faite sur le fond du débat. II
s'agissait bien, pour Grippenberg, d'une
simple operation d'aile tendant a dévoiler la
composition et la force de la gauche japonai-
se; s'était d'une réconnaissance en force, de
l'« Auskundung mit Gewalt du vocabulaire
militaire allemand, qu'il était question. Le
caractère restreint de l'entreprise ne faisait
pas de doute. Grippenberg savait trés bien
qu'elle ne pouvait ni ne devait, en aucun
cas, sous aucun prétexte, dégénérer en une
grande bataille, et Kouropatkine avait dü
d autant plus insister sur ce point que la
contiguité des autres arme'es japonaises ren-
daient justement trés facile une généralisation
de Taction. j
Ces bases et ces limftes une fois posées, le
seul résultat que Grippenberg pouvait espé-
rer, outre les renseignements recueillis sur
les forces de 1'enne mi était de rectifier un
peu son propre dispositif. Bénétice douteux
et oü se reconnait bien le vague de la con-
ception qui pre'sidait a l'opération. L'ide'e de
cette rectification apparaït dans le choix fait
de l'objectif de Sandepou elle conduisit
devant ce village, a 1 échec du 26. Grippenl
berg, non découragé, jugea bon de répéter
la tentative sous une autre forme le 27 et le
28 c était son droit mais le devoir du
généralissime était de s'inquiéter d'une intia
live, qui entrainait a vingt-cinq kilometres au'
sud un corps de la 2* armée et la compro.
mettait tout entière dans une longue san
glante et douteuse operation. Cependant'
Kouropatkine n'intervint pas dans ces deux
journéès. respectant 1 autonomie de so
su' ordonné peut être même ne serait-il na"
mtervenu le 28 au soir, si Grippenberg J
setait pas adressé a lui en lui demandant du
secours. Cette requête allait a rencontre de
la convention initiale d'après laquelle Grip
penberg devait entreprendre l'affaire et la
fin.r avec ses seuls moyens il y avait antici
pation du subordonné sur Ie terrain du chef
Dans ces conditions, la seule re'ponse qUe le
chef pouvait faire était l'ordre de mettre fin a
I entrepi ise et de rompre le combat.
Grippenberg a declare' que eet ordre de
rupture lui était parvenu a l'heure la plus
inopportune, au moment oü les Japonais
étaient a quia» et oü le moindre redou-
blement d efforts les aurait enfonce's. II se
peut, et le témoinage du mare'chal Oyama
sur la triste situation oü se trouvait la gau
che le soir du 28 vient a l'appui de cette
opinion mais ce point n'est relatif qu'aux
circonstances de l'exécution. Or, Kouropat
kine n'aurait pu profiler de l'occasion que
Grippenberg se croyait prêt a saisir qu'en
violant des principes devant lesquels l'un et
l'autre devaient s'incliner. Ces principes
posent que la conception d'une opération doit
demeurer intacte jusqu au bout de l'exécution
et qu'aucune des circonstances du champ de
bataille ne doit faire remettre en cause l'idée
stratégique d'oü l'engagement a procédé
Kouropatkine a tenu ferme sur eet article, et
il a bien fait.
Que dire, après cela, de la colère du
général Grippenberg, de son télégramme
adressé directement a Tempéreur, de son
refus de communiquer avec le généralis
sime, du superbe dédain avec laquelle il faisait
fi de 1 insistance que celui-ci, agissant cette
fois en camarade, voulait mettre a le retenir
II ny a la que des actes d'indiscipline si
patents, si affiigeants qu'on craint d'avoir
a les caructériser et que le moins qu'on
en dira sera le mieux. En particulier, le
départ précipité du général pour la Russie,
eet abandon de poste qu'on punit sévère-
ment dans toutes les armées, pour les plus
petits services et même pour la garde des
écuries, étonne de la part d'un dignitaire
comblé d'honneurs autant que chargé de
responsabilité.
YPRES
Un Jubilé. M. René Begerem, conseil-
Ier communal,officier de l'ordre de Leopold,
a célébré dimanche son cinquantiême anni-
versaire comme membre du Cercle La Con
corde. A cette occasion, un banquet lui a été
offert.
Internée Une nomme'e Duhameeuw
Céline, de Comines, qui était venue seule a
Ypres, chez le médecin Delie, donna subite-
ment des signes d'aliénation mentale et a dQ
être internée a THospice du Sacré-Coeur.
Des Forcenés. Dimanche soir, vers
neuf heures, des individus de Voormezeele-
Saint-Eloy, entrèrent dans 1 estaminet Au
Tivoli, Porte de Lille. Sans provocation
aucune, ils injurièrent et frappèrent la
patronne et les consommateurs. L'un d'eux
tira même de sa poche un long coüteau. Les
consommateurs prirent la fuite.
Les forcenés firent voler la porte en éclats
a coups de pieds cassèrent des carreaux et
arrachèrent même une partie de la haie de
cloture.
Avisant de paisibles passants, dont le
garde-barrière du passage a niveau du chemin
de fer, qui se trouve prés de la, ils les inal-
traitèrent et les jetèrent sur le sol.
MENIN
Un récidivisleLa police de Menin a
arrêté dans la soirée de dimanche,un nommé
Auguste Claerbout, agé de 55 ans, ouvriers
distillateur, né a Ypres, et domicilie en der-