1
ff
Année 40
N° 3299
10 centimes Ie N
Mercredi 22 Mars 190a
Conférences
Un congres catholique
Le repos dominical
l/antipornographie
Le Congo
LA GUERRE
Beurre,
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VAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8. Place de la Bourse.
Pour
M. A. Verhaeghe se propose
Itoppcl.
de donner
a la Salie
une série de cinq Conférences
Iweins.
Ces Conférences seront purement littérai-
res. Elles auront pour sujet trois des
principales pieces de t hakespeare, Hamlet
d'abord, le Roi Lear ensuite, le Marchand
de Venise enün. Elles tenteront de faire
revivre devant nous ces clieis-d ceuvre et de
mettre ainsi en une pleine lumière la
merveilleuse originalité du génie de
Shakespeare.
La durée des conférences ne dcpassera
pas une heure.
La première a eu lieu le Jeudi 16, et les
autres, se feront les Jeudi 23 et 30 Mars,
G et 13 Avrila 8 heures du soir.
Les cartes valables pour une familie et
pour la série compléte des cinq Conlórences
seront au prix de 10 fr.; les cartes person-
nelles donnant entrée a une conférence
ooüteront 3 fr. Après la lre Conférence les
cartes personnelles pourront être échangées
contre une carte de série et de larnihe
moyennant l'appoint de 7 fr.
On peut se procurer des cartes chez M.
Calleipaert, imprimeur, rue au Beurre, et a
l'entrée de la Salie Iweins les soirs de
Conférence.
Depuis longtemps, le vif désir d'union et
de concorde qui se manifeste de plus en plus
parmi les catholiques avait fait germer dans
I'esprit de plusieurs et des plus éminents de
nos amis, 1 idéé d'un cougrès tel que furent
les mémorahles congres de Liège et de Mali
nes et tel qu annuellement en tienuent nos
coreligionnaires d O utre- Rhin
Nourris des pieux souvenirs de la grande
reunion de Malines, nous avons été des pre-
miersackaleureusement pröner cette louable
entreprise et nous sommes heureuxd'appren-
dre que le projet couvé par nos amis est a la
veille d'aboutir a, une réalisation integrale.
Le correspondant bruxellois du Courrier
de lEscaut écrit en effet
La réuuion dans ie courant de l'été d'une
assemblée générale de tous les catholiques
du pays est, en principe, décidée. Cette dé-
cision a été arrêtée dans une réunion qui
s'est tenue récemment chez M. Gustave
Francotte et a laquelle assistaientnotamment
MM. Woeste, Verhaegen,IIelleputte, Coose-
mans et Jolly.II reste a fixer le lieu et la date
de cette grande séance, au cours de laquelle
on exposera, dans le détail, l historique et le
développement de toutes nos esuvres catho
liques, de la^on a faire ressortir le bien
qu'elles ont produit, les faiblesses qu'elles
offrent encore, les progrès dont elles sont
susceptibles et les efforts qu'elles requièrent.
Cette réunion mémorable renouera la chai-
ne interrompue des grands congrès de Liège
et de Malines; des instances sont faitcs pour
qu elle ait lieu dans l'une ou 1 autre de ces
deux villes. II est inutile d'insister sur l'im-
portance inappréciable de cette décision qui
sera le gage le plus certain de notre victaire
en 1906.
C'est également en saluant la perspective
de cette victoire que nous formons des voeux
pour la réussite de la grande journée catho
lique de 1905.
Ainsi qu'il fallait l'espérer, le gouveme-
ment a fait un accueil favorable aux legiti
mes revendications des employés de commer
ce,primitivement exclus du bénéhee de la loi
éminemment humanitaire insjituant le repos
dominical.
Le gouvernementdéposera,eneffet,demain
ou mercredi de nouveaux amendements au
projet de loi sur le repos dominical. Ces
amendements tiendront compte du vceu gé-
néral tendant a ce qu'au moins un demi jour
de congé par dimancbe soit accordé aux
employés.
On assure qu'a la suite des études faites a
1 initiative de M. Francotte dans le monde
maritime de lamétropole,uneréglementation
spéciale interviendra pour le commerce
maritime d'Anvers et qu'une formule serait
trouvée conciliant les intéréts de ce commer
ce avec les aspirations légitimes des em
ployés a un repos régulier.
De toutes parts s'élèvent les protestations
indignées des individus et des populations
contre la licence des rues. La justice s'émeut,
la police sévit, la loi elle-même octrois des
pouvoirs répressifs a l'autorité forcée jusqu'ici
d'assister impuissante, a l'étalage de la fange
orduricre qui faisait rougir les mères de nos
enfants.
La Belgique a prêché d'exemple sur ce ter
rain, oü s'apprêtent a la suivre la plupart des
nations civilisées. La France elle-même, oü
la licence est si effrénée, ne tardera pas den-
trer dans le mouvement, si l'on en croit les
espérances données par le congrès national
contre !a pornographie qui vient de se réunir
a Bordeaux, sous la présidence du sénateur
Bérenger. Parmi les voeux adoptés, signa-
lons, en effet, les suivants
Le congrès prie respectueusement le mini-
stre de la justice de rappeler aux magistrats
que la loi du 16 mars 1898, punissant les
outrages aux bonnes moeurs, doit être appli-
quée sans la moindre hesitation tant qu'elle
n'aura pas été abrogée par une loi nouvelle
Que les concessionnaires des bibliothèques
de chemin de fer, dont les étalages fourmil-
lent de livres etde journaux pornographiques,
soient rappelés au respect de la pudeur
publique, et qu'il soit pris a leur égard, par
les pouvoirs publics et les administrations
compétentes, toutes les mesures de nature a
donner sur ce point satisfaction aux justes
reclamations des honnêtes gens
En ce qui concerne les bureaux de tabac,
que l'administration des contributions indi-
rectes renouvelle i'interdiction d'exposer ou
de vendre les cartes postales et publications
contraires aux bonnes moeurs et de tenir la
main a sa stricte exécution
Que le ministre de 1 inte'rieur invite les
municipalités a subordonner les concessions
ou autorisations qu'elles donnent aux kiosques
ou aux étalages sur la voie publique a
I'interdiction d'exposer et de vendre les livres,
les images, cartes postales et publications
obscènes ou contraires aux bonnes moeurs.
En ce qui concerne la censure, le congrès,
après lecture d'un rapport de M. Bérenger, a
voté la motion suivante
Le congrès, considérant que la commission
constituée au ministère des beaux-arts sous
le nom de censure est impuissante, tant par
son fonctionnement que par les moyens de
controle dont elle dispose, a empêcher les
representations au théatre de pieces notoire-
ment contraires a la morale, qu'elle sert, au
contraire, dans l'état actuel de la législation,
a abriter les entrepreneurs peu scrupuleux de
spectacles immoraux émet le voeu que la
censure soit purement et simplement suppri-
mée.
Le Congrès antipornographique de Bor
deaux a même été plus loin que le législateur
beige. II a renouvelé le voeu adopté par la
Ligue francaise de la moralité publique,
d'accord avec la société de protestation contre
la licence des rues, demandant que la faculté
de poursuite directe füt accordée aux associa
tions justifiant d'un but d'utilité et de mora
lité publique, moyennant certaines garanties
a déterminer.
C'est le seul moyen d'aboutir a une repres
sion pratique dont la justice vinculée pat' les
jurys d'assises et la police arrêtée par des
difficultés d'appréciation, ne peuvent pas
toujours se permettre le luxe.
En attendant que ceux qui croient avoir a
se plaindre des rigueurs de la loi et de ce
nombre sont la plupart de nos adversaires
historiques, tournent leurs regards vers la
France, oü les beautés du régime magonni-
que n'empêchent pas les re'publicains éclairés
de voirle péril et de se coaliser pour sauver
la société francaise du péril qui menace de
1'engloutir dans le gouffre de l'immoralité.
En presence de l'odieuse campagne menée
parlapresse internationale et spécialement
par la presse anglaise contre le Congo beige,
les catholiques anglais ont pris la louable
initiative de faire présenter a S. M. le Roi
Léopold II une adresse oü ils expriment leur
admiration pour I'oeuvre congolaise du Roi-
Souverain et leur disapprobation a legard
des critiques dirigées contre celle-ci.
Voici, d'après le Catholic Heraldles
passages principaux de cette lettre
«Les catholiques d'Angletterreet d'Irlande
ont vu avec satisfaction que beaucoup d'accu-
sations terribles etinfamantes lancées par des
personnes malveillantes et intéressées contre
les fonctionnaires du Congo ont été réfutées
devant lestribunaux et aussi par les témoi-
gnages les plus éclatants et les plus sürs et
c'est pourquoi ils ne cachent pas leur sympa
thie pour l'administration du Congo, dont
chaque action est l'objet d.'attaques immora-
les. Ces attaques proviennent d hommes qui
se posent en défenseurs honnêtes des indi-
gènes mais que ne sont, en réalite', que des
fomenteurs de dissensions religieuses ou des
conspirateurs, ou simplement les creatures
de ceux qui ont entrepris cette croisade pour
y servir des ambitions personnelles.
Les signataires de l'adresse après avoir
assure S. M. Léopold II de leur dévouement
pour refuter les calomnies des congophobes
ajoutent
II est évidemment hors de doute que des
méfaits doivent fatalement se produire, mais
ils ne diminuent en rien la grande et noble
tache accomplie par les Beiges au Congo
aussi, des autorités compétentes sont-elles
d'avis que le Congo se perfectionne et se dé-
veloppe a mesure que sont promulguées de
nouvelles lois pour l'amélioration du sort
des indigenes.
La mission des Beiges au Congo est
noble et haute, et les signataires de cette
adresse sont heureux de ce que Votre Majesté
le comprenne pnrfaitement. Ils n'oublient
pas que ceux qui inspirent les attaques contre
l'administration du Congo se sont bien gar
dés de s'intéresser aux affaires congolaises
jusqu'au jour oü, sous la surveillance de
Votre Majesté, ces affaires sont entrees dans
la voie florissante actuelle. Jusqu'a main-
tenant, la Belgique a provoqué la jalousie et
1 envie de ceux qui, aujourd'hui, tachent de
la priver des fruits de son travail et qui veu-
lent s'approprier les résultats des victoires
qu'elles a remportées.
Les conspirateurs anticongolais ont
montré clairement que ce sont des motifs
mauvais et inavouables qui leur inspirent
leurs critiques si souvant réfutées.
Et la lettre conclut en souhaitant de voir
I'oeuvre des Beiges au Congo pourl humanité
et la civilisation devenir encore plusféconde.
Comme on le voit, mênie en Angleterre, la
campagne anticongolaise soulève de vives
protestations.
Dès lors, que reste-t-il des accusations de
la presse a la solde de quelques intéressés,
accusations que les socialistes ont le toupet
de rééditer a la tribune de la Chambre? L'at-
titude de ces derniers montre clairement leur
antipatriotisme et leur haine contre le Sou-
verain dont ils voudraient amoindrir I'oeuvre
si grande et si digne d'admiration.
Les libéraux qui rolontiers se disent
loyalistes sont trés gênés par la conduite de
leurs futurs allies et défendent avec ardeur
I'oeuvre congolaise.
Mais leur anticléricalisme les empêche de
voir que dans toutes les questions, ils auront
toujours a compter avec l'anticapitalisme et
l'antipatriotisme de ceux avec qui ils disent
pouvoir gouverner le pays.
Le général Liniévitch
La nomination du général Liniévitch com
me généralissime a cause une vive surprise
a St Pétersbourg, car la veille encore, chacun
s attendait au remplacement du général Kou-
ropatkine par le grand due Nicolas.
On explique maintenant dans les spheres
militaires que le grand-due, auparavant dis
posé a commander l'armée de Mandchourie,
ne voulut plus assumer une pareille respon-
sabilité après les derniers désastres et refusa
le commandement.
La presse russe se livre a des commentai-
res sympathiques sur le général Kouropat-
kine et, malgré son rappel, elle loue son
énergie et sa determination en face des
difficultés écrasantes qui se sont éleve'es
devant lui dès l'instant oü il assumale com
mandement. De toutes parts, on approuve la
nomination du général Liniévitch. Les jour
naux espèrent qu'il redressera la balance et
conduira la Russiu a la victoire. On le dit
extrêmement populaire dans l'armée.
Le nouveau généralissime est agée de 67 ans.
Engage volontaire dans l'infanterie, au sortir
du collége, il resta simple soldat pendant un
an et demi et conquit ses grades au Caucase,
oü il recut plusieurs blessures il a gardé de
l'une d'elles une claudication qui l'oblige a
s'aider d'une canne pour marcher,
argues kt<!jpt