Mercredi 1903 10 centimes Ie V Année 40 - N° 8309 Resurrection L'ouverture de l'exposition de Liège La Messe obligatoire s'abonne rue au Beurre, pres, VilSe d' Vpres y sir- tous les bureaux de po 5 du n va unie. Le JOURNAL D'VPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. pour tout le pays pour l'étranger ia port 50 c. par an !a port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Dérerabre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus. organisé par l Harmonie Communale de la vilie d'Ypres, le Lundi, i Mai igo5,a 7 heures du soir, en la grande salie des Halles, avec le concours de Melle JEANNE FLAMENT, contre alto des concerts du Conservatoire Royal de Bruxel- les Melle G. CORNÉLIS, harpiste, 1r prix du Conservatoire Royal de Bruxelles et Mr EDOUARD Jacobs, violoncelliste, professeur au Conservatoire Royal de Bru xelles. Programme ire partie 1Adagio et Allegro de la ire sytri phome, par l'Harmonie Commu nale, Saint Saêns 2. Romance, pour harpe, par Mclle G. Corr.elis, J. RlSLER 3. Adagio et Allegro du concerto en mi mineur, pour violoncelle, par M. Edw. Jacobs, DAVIDOFF 4. Panis AngelicasCÉSAR FRANCK avec accompagnement d harmonium, violoncelle et harpe, par Melle J. Flament. 5. Transcription del'op. Samson et Dalila, par l'Harmonie Com munale, Saint Saêns 2° partie 1. Les francs Juges, ouverture, par i'Harmonie Communale, BERLIOZ 2. Valse, pour harpe, par Mclle G. Cornelis, HASSELMANS 3. AI Serenade de Milenka, J. BLOCKX B/ Het Roosje, P. BENOIT avec accompagnement de violon celle, harpe et piano, par Mell° J. Flament. 4. AI Le Cygne B/ Humoresque, CI Tarentelle, par M. Edw. Jacobs. 5. Ballade pour harpe, par Melle G. Cornelis, 6. AHeures de tristesse, BBerceusepar MeIIe J. Fla ment, Brahms Saint Saêns Dvorak Popper G. Pfeiffer Kervéguen On pourra se procurer des cartes d'entrée aux jours et heures annoncés par les affiches et par les cartes-avis, et en outre, le Lundi, i Mai, de 11 h. a midi. En ces jours oü 1 Eglise commémore la Résurrection du Sauveur, chacun peut se rendre compte que, malgré les efforts de la libre-pensée, les foules n ont pas renié encore leurs croyances chrétiennes. La science rationaliste, la raillerie, la per secution, la corruption habile, se sont con- jurées pour battre en brèche les fondements de notre foi. Leurs industries ont égaré et perdu des malheureux en grand nombre. Elles n'ont pas réussi a vaincre le dogme. Dans toutes les situations sociales, parmi les pauvres et les ignorants comme parmi les savants et les riches, l'éiite morale de l'humanité croit au Christ ressuscité avec autant de fermeté et de ferveur qu'aux plus beaux siècles chrétiens. Les arguments par lesquels la critique moderne a essayé de poursuivre son oeuvre de destructrice, ont oblige' les catholiques a examiner de plus prés, eux aussi, les Les annonces coütent 13 centimes la ligre Les réclames dans lo corps du journa coütent30 centimes la iigne. Les i.wtions judcciaires, 1 franc la ligne. Les iuméros supplémentaires coütent 10 trams les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Beigique (excepté les deux Flandres) s'artr esser I'Agence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. fondements de leur foi. Et ces recherches ont mis au jour des preuves nouvelles devant lesquelles la critique moderne elle-même, bien souvent, a du s'incliner. Pour enlever toute crédibilité au ré.:it des Evangiles les rationalistes s'e'taient évertués, d'abord, a nier que les Evangiles eussent une origine apostolique. On a relu, alors, les premiers écrits de la littérature chrétienne. Et, en remontant jusqu'a la fin du premier j siècle de notre ére, l'on s'est apercuqueces e'crits citaient les Evangiles et supposaient ceux-ci connus et répandus partout oü la doctrine chrétienne avait été prêchée. Aussi les savants incrédules avouent ils aujourd'hui que les evangiles,au moins les trois premiers, j ont été rédigés vers le milieu du premier i siècle, c'est-a dire presque au lendemain des événements qu'ils racontent, et lorsque la plupart des témoins des miracles du Christ vivaient encore. Du même coup tombait Thypothèsemythi- que, caressée par quelques démolisseurs durant un certain temps. II eüt été possible dexpliquer la formation des mythes si les évangiles avaient été écrits au 3e ou 4e siècle, en vue de fixer la tradition. Mais les mythes ne naissent pas instantanément, surtout aux époques de culture intellectuelle, et en tout cas, les rédacteurs des évangiles narrent les faits, non comme des expressions de la croy- ance populaire, mais comme des réalités certaines, qui se sont de'roulées sous leurs yeux, et qui présentent la vie, la mort et la résurrection du Christ dans un cadre dont la fidélité historique n'a pu pêtre prise en défaut. Quant a supposer que les apötres fussent des imposteurs, on l'a essayé, mais l'invrai- I semblance de pareille allégation est apparue a tous les esprits. Les rationalistes eux-mêmes n'ont pu lire les évangiles et les épltres sans rendre hommage a l'inimipage. Imposteurs, des hommes qui vivaient dans la pauvreté et dans la vertu et qui offraient leur sang pour confirmer ce qu'ils avaient vu L'accusation était plus saugrenue encore qu'odieuse, et elle a été abandonnée. II semble qu'il ne restait plus a la critique rationaliste, après cela, d'autre ressource que d'affirmer l'hallucination. C'a été, en effet, la thèse favorite des me'créants acculés A les entendre, les disciples croyaient fermement que Jésus ressusciterait, et leur apparaitrait. Cette foi aurait créé en eux l'illusion... Seulement, il est inexact que les disciples s'attendissent a voir Jésus ressusciter et leur apparaitre. Marie de Magdala pleurait paree que le corps de son Maitre avait disparu. On s'attendait si peu a la Résurrection qu'on voulait embaumer le corps du Sauveur. Les disciples d'Emmaüs étaient plonge's dans l'abattement lorsque le Christ se montra a eux et, d'abord, ils ne le reconnurent pas. Les autres disciples ne crurent pas ce qu'on leur racontait de Jésus ressuscité. Thomas voulut mettre ses mains sur les plaies avant de convenir qu'il n'était pas victime d'une illusion. Et les 5oo témoins de 1'Ascension, dont la plupart vivaient encore lorsque Paul invoquait leur témoignage, dans une épitre dont l'authenticité est rcconnue par tous, comment supposer chez eux une hallucina tion collective et unanime Qu'y a-t-il de commun entrelesconvulsionnairesdu Moyen- Age et ces hommes calmes, décidés, dont le parfait équilibre intellecluel et moral s'atteste dans toute l'histoire de la primitive Eglise Et par quel phénomène étrange expliquer que, tout d'un coup, cette hallucination ait cessé chez tous Car, après les quarante jours qui suivent la fête de Paques, il n'est plus question de ces apparitions. La réalité de la vie et des miracles, de la mort et de la Résurrection du Christ était a ce point irrécusable que même les non- chrétiens 11e la niaient pas. Celse admettait les miracles du Christ, mais les attribuait a la magie. Le Talmud, recueil des traditions de la Synagogue, déclare que Jésus séduisit les masses par des prodiges et ces prodiges, il prétend les expliquer en disant que Jésus avait dérobé dans le Temple le nom de Jehovah. L'historien juif Josèphe, dar:S un passage oü les incrédules ont voulu voir une interpolation, mais dont Renan lui-même confesse 1 authenticité, écrit Vers ce temps apparut Jésus, homme sage (si toutefois 011 doit Lappeler homme) car il fit des choses surprenantes.il s'attacha comme disciple beaucoup de païens.Il était le Messie. Pilate le condamna au suplice de la croix sur les accusations des principaux d'entre nous, mais ceux qui l'avaient aimé ne lui furent pas infidèles il leur apparut vivant le troi- sième jour, ce que les prophètes avaient préditdelui, ainsi que mille autres choses merveilieuses, et Ia race des chrétiens, qui tirent leur nom de lui n'est pas encore éteinte a présent. (Antiq. jud. XVIII,III.) «Je crois, écrit Renan a ce propos, je crois le passage de Josèphe sur Jésus authentique et si eet historiën a fait mention de Jésus, c'est bien comme cela qu'il a du en parler. Or, Josèphe naquit en l'an 37 ou 38 de notre ère. Son témoignage, relativement a la croyance de ses contemporains même juifs, est autrement probant que les misérables et pédantesques arguties par lesquelles le ratio nalisme d'outre-Rhin, dix huit siècles plus tard,s'est efforcé de profaner le grand miracle sur lequel est fonde'e notre foi. En résumé, il n'est pas devénement his torique mieux établi que la Résurrection du Christ,et par des te'moignages plus nom- breux, plus véridiques et plus concordants. Ceux qui nient eet événement le nient non par des motifs tirés de l'histoire, mais par des raisons d'ordre philosophique, paree qu'ils repoussent a priori l'intervention du surna- turel dans 1 humanité. La section totale beige est loin d'etre prête. Si l'on excepte le compartiment de la ville d Anvers, vraiment coquet, et les sections de lart militaire, des cuirs, de l'alimentation et de 1 automobile, il faudra donner un rude coup de collier pour faire figure a la solennité dejeudi. Le ministre Francotte qui est venu hier, sen est rendu compte et a donné des instructions pour que les sections qui dépen- dent du gouvernement soient prêtes mercre di. Les galeries réservées aux machines sont avancées déja. Les palais et pavilions sont tous achevés extérieurement, sauf le pavilion bulgare et celui des métiers bourgeois beiges. Les aménagements intérieurs ne sont pas finis et, seul le palaisdela ville est visible aujourd'hui. La majorité des attractions fonctionnent eet après-midi et l'on buvait dans toutes les brasseries allemandes. Le Vieux-Liège est complètement achevé, Toutes les maisonnettes sont ouvertes, Vendeuses, serveuses et la garde sont en costumes de l'époque LouisXV et LouisXVI. Un orchestre joue sur un balcon et la foule afflue dans les guinguettes et les tavernes. La toilette des jardins sera,assure Tarchite- cte paysagiste, M. Van der Swaelen, rapide* ment faite. Le programme officiel de la cérémonie de jeudi est arrêté. Le prince et la princesse arriveront a 2 heures et repartiront a 6 h.Un banquet de cinq cents convives précédera au raout offert par Tadministration communale. Plusieurs trains spéciaux amèneront les douze cents invités de la capitale et, le soir, a 6 h., les ramèneront vers Bruxelles, Anvers et Gand. s'est faite dimanche, officieusement.L'exposi tion estlcin d'être prête. II faudra bien des semaines avant qu'elle ait figure Voici, brièvement résumé, oü l'on en est. Dans les galeries, la France est fort en retard. L'Allemagne est prête en partie. L'Anglererre,l'Amérique et le Japon exhibent jusqu'ici e'normement de caisses. La section péruvienne achève ses cloisons. Par contre, la Chine est prête TItalie le sera dans quelques heures, et la Hollande a complète ment terminé son installation. La Russie sera suffisamment achevée pour jeudi et le compartiment de l'Autriche-Hon- grie, celui de la Suède, enfin la section de la Bosnië sont complètement en état. La Suisse est encore plus en retard que la France. La Perse, Ia Grèce et le Luxembourg commencent seulement leurs installations. j D'après la Flandre libérale, les catholi ques, en votant le projet de loi sur le repos du dimanche, n'ont eu d'autre but que de préparer une loi décrétant... la messe obli- j gatoire. J Superflu de dire que cette saugrenue décou- verte est née dans le cerveau d'un rédacteur j de la Flandre libérale I Jusqu ici, écrit-elle, les cléricaux n'ont j pas encore décrété la messe obligatoire ou le salut obligatoire. Mais patientez un peu on y arrivera bien. II ne suffira pas de rendre hommage au Seigneur en ne travaillant pas, 1 en observant un des dix commandements de Dieu, il faudra bientot se montrer un catho- lique actif et pratiquant. En tout cas, les ouvriers visés n'auront désormais plus aucune excuse en ne se rendant pas a Téglise. Et ils seront Tobjet d'une surveillance d'autant plus e'troite et efficace de la part du curé de leur paroisse. Notez que quelques lignes plus bas, la même feuille écrit Devant les ouvriers la loi est une plaisan- terie. Le chef du cabinet lui-même a dit que grace aux atténuations qu'elle a subies, elle ne présente qu'un caractère anodin. C'est une nouvelle loi de facade dont l'application ne sera pas même rigoureusement pour- suivie. Voila qui s'accorde bien, n'est-ce pas avec la déclaration précédente Le premier hanneton du printemps s'est logé dans la botte cranienne du ge'nial journa liste.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1