ORGANS CATHOLIQUE
DE L'ARRONDISSEMENT
TELEPHONE 52
CHROMQUE YPROISE
Mercredi 10 Mai 190S
10 centimes le N°
\v
Année 40 N9 3313
Association Conservatrice
Encore l'ineident du theatre
Eenouprez a Poperinghe
La procession du Saint-Sang
Manifeslation Frédéric
de Mérode
Mioistres d'Etat
LA GUERRE
Les grèves de Limoges
Un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de po$te du rryaurne.
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de rArrondissement d'Ypres
Reunion Générale Samedi
prochain 13 3d ai, k 2 1/2 h.
de relevée, au Volkshuis, rue
St Jacques, 26.
(hdre du jour:
Revision du Reglement
Le Progrès s'efforce de justifier la facheuse
attitude qu'il a prise en reproduisant la
carte anonyme de Poperinghe et en parlant
de tapages nocturnes soi-disant commis a
Ypres même.
L'écrit anonyme lui a été certijïé exact,
dit-ilII connait done les auteurs de cette
lacheté qui a eu des consequences devenues
irréparables. Qu'il fasse connaïtre ces tristes
personnages et nous verrons s'ils oseront
maintenir l'exactitude de leurs accusations.
Et alors, mais alors seulcment, le Progrès
sera justifié aux yeux de ses concitoyens, qui
déplorent unanimement les mesuresextrêmes
prises a l'e'gard d'un officier du plus grand
mérite et a qui on ne peut raisonnablement
reprocher aucune faute.
Notre article au sujet de l'ineident de
Poperinghe nous a valu autre chose que la
réponse du Progrès, aussi inepte et aussi
regrettable que sa première attaque. Nous
avons recu de retour ua numéro de notre
journal, souligné au crayon rouge avec des
mentions mensongesdisciples de Layala,
menteq, menleq toujours.
Cela nous vient en droite ligne de Pope
ringhe, et cela sent les amis du Progrès a
dix lieues a la ronde.
Disciples de Loyola— et non de Layala
- soitmais menteurs, non pas si non,
les personnes honorables, catholiques et
libéraux, qui se sont occupées en haut lieu
de l'ineident sont des menteurs aussi, et il
n'y a que le Progrès et son rédacteur, avec
leurs amis de Poperinghe, qui disent la
vérité
Menteq, menteq toujoursMais, Monsieur
a la carte anonyme, vous oubliez done que
c'est la l'adage de Voltaire, avec qui nous
n'avons rien de commun Seulement il ya
une difference entre lui et vous Voltaire
osait écrire ouvertement qu'il fallait mentir
et mentir toujours pour qu il en reste quelque
chosevous, vous n'osez pas signer vos
écrits
II y a peut-être une seconde difference,
c'est que Voltaire n'a pas eu autant de succes
que vous. Vous, vous avez triomphé de suite
en faisant un mal immense, et, nous le
répétons, un mal irréparablc a quelqu'un qui
nc vous avait pas fait le moindre tort. Voltaire
n'a réussi qu'a la longue
N'est-ce pas, Progrès, que c'est bien a
propos que 1 on invoque ici les paroles de
Voltaire en les attribuanta Ignace de Loyola?
Et tandisque nos amis politique» cher-
chent a atténuer lc mal que vous avez fait,
Monsieur, vous obtenez, par des menaces
peut-être que le Progrès continue a
plaider votre cause, qui est la cause de Ia
rancune et du désir de nuire.
Continuez votre besogne, Monsieur, aidé
et soutenu par le Progrès. Nous, nous con.
tinuerons a excuser une peccadille qui n'a
porté aucune atteinte au prestige de 1'arme'e.
Oui, si nos officiers, en rentrant a Ypres,
avaient conspué la police, ou n'avaient pas
obéi aux ordres recus, nous serions les
premiers a leur dormer tort. Mais nous ne
croirions pas encore devoir signaler ces faits
a M. Qui de droit, comme vous l'avez fait si
généreusement. Et c'est pour cela que nous
ne nous sommes pas occupés d'un incident
récent qui ne regardait que la police judi-
ciaire,et dont celle-ci seule avait a connaïtre.
La célèbre procession du Saint-Sang, nous
thélégraphie notre correspondant brugeois, a
fait lundi 1' ommegang traditionnel.
L'affluence detrangers, amenée par tous
les moyens de transport, trains, trams, ba
teaux, chars a-bancs, etc.,était innombrable.
Elle est évalvée a plus de 60,000 personnes.
Les trains de France avaient transporté un
contingent particulièrcment nombreux
A 9 1/2 heures, S. E. lc nonce apostolique
de Bruxelles, en présence de NN. SS les
évêques Waffelaert et Mostyn, évéques de
Bruges et de Menevia (Angleterre), a célébré
a la cathédrale une messe pontificale en l'hon-
neur de la précieuse relique du Saint-Sang de
Notre Saveur.qui avait été amenée en grande
pompe de la basilique du Bourg oü elle
repose.
La grande basilique était archi-comble. La
Scola Cantorum du sémintire a chanté la
messe en chant gre'gorien.
II était 11 heures quand la grosse cloche de
triomphé a annoncé la mise en branie du
cortège grace a un temps calme et doux,
quoique resté menacant jusqu'a la fin, la
procession, encadrée par des troupes du 3me
lanciers et du 4me de ligne, a pu se dérouler
dans toute sa splendeur. La partie religieuse
est toujours admirable par la fraïcheur et la
richesse de ses groupes. Grand succes aussi
pour la partie biblique figurant les scènes
principales de la vie du Christ et releve' cette
fois par des groupes nouveaux.
Trèsremarqué un fort contigent de nota-
bilités anglaises, représentant la catholicité
anglaise, et marchant dans le cortègc avec
sa superbe bannière de pélcrinage, qui tut
bénite l'an dernier par S.S. le Pape.
Le cortège était cloturé par le groupe
imposant formé autour de la précieuse
relique du Saint-Sang et suivi de NN. SS. les
évêques en grand apparat, des membres de
la noble Confrérie du Saint-Sang, parmi
lesquels on remarquait MM. le sénateur Van
Ockerhout, le député baron Ruzette, le j
procureur du roi Janssens de Bisthoven etc.; i
puis venait immédiatement le groupe des i
autorités,parmi lesquelles MM.le gouverneur
baron de Bethune, le bourgmestre comte
Visart, les membres du collége échevinal, les
membres catholiques du conseil communal,
etc.
II était I i/2heure quand le cortège s'est
groupé sur la place du Bourg, oü SS.le nonce
apostolique a donné avec l'inestimable
relique la dernière bénédiction a la foule
innombrable agenouillée, cependant que les
troupes présentaient les armes, que les trom-
pettes et tambours sonnaient et battaient aux
champs, que le bourdon du Beffroi se mettait
en branie et le carillon de ses notes grêles
accompagnait le chant du Tantum ergo
accompagnant ie geste du pontife bénisseur.
La cérémonie, dans ce cadre admirable
formé par les plus beaux vestiges de l'archi
tecture moyenageuse, laisse une impression
ineffacable chez tous ceux qui y assistent.
ün sait qu'il existe un projet d eriger sur
une des places publiques de Berchem, a
l'occasion des fêtes jubilaires, un monument
a la mémoire de notre liéros national,
Frédéric de Mérode.
Le coüt total du monument sera d'environ
fr. 75,000. La composition d une médaille
commémorative a été confiée au sculpteur
réputée Strymans, et le dessin vient d en être
approuvé par MM. le comte de Lalaing et
De Vriendt, membres du comité consuitatif.
Un concours a été ouvert pour la compo
sition de 12 cartes postales commémoratives
ou historiques. Le résultat de ce concours
sera bientöt connu, et les différents projets
seront soumis également a un comité, se
composant de M. Alfred Van Neste, MM. G.
Portielje :t Léon Abry.
Un concours a été cgalement ouvert pour
la composition d'un timbre réclame, qui
paraitra incessamment.
L'inaugurationdu monument sera celébrée
au mois d aoüt procbain par des fêtes
patriotiques. 11 faut que la manifestation
orgamsée a eet effet soit vraiment imposan
te, et constitue, en même temps que la glori
fication de l'intrépide volontaire,un hommage
reconnaissant du peuple beige aux artisans
obscurs de saliberté.
Dans ce but, indépendamment des appuis
accordés par le gouvernement, la province
d'Anvers, le commune de Berchem et la ville
d Anvers, la comité a décidé d'ouvrir une
souscription nationale oü tous, riches et
pauvres, pourraient apporter leur obole. II
importe done, pour que le monument revète
toute sa signification et soit vraiment un
symbole, que le comité puisse obtenir le plus
grand nombre possible de signatures. Aux
2700 communes beiges, il a été envoyé par
le comité un appel patriotique, avec une
brochure biographique. Au premier appel,
plus de 30U communes, depuis les villes
capitales jusqu'aux plus bumbles villages,
ont fait parvenir leur adhésion. Un rappel j
vient d'être adressé aux communes n'ayant
pas répondu la première fois; ce rappel n'est
pas resté sans écho. Plus de 200 de ces com
munes, parmi lesquelles les plus modestes
villages, on tenu a prêter au comité leur
concours. En outre,plus de 1000 particuliers
ont envoyé leur souscription.
En vue de la réalisation compléte du pro-
gramme que le Comité exécutif s'est trace,
nous publierons dans le Journal les noms
et le montant des souscriptions des communes
de notre arrondissement qui nous parvien-
dront.
En outre.une liste de souscriptionjminim.
5 fr.) est déposée au bureau du journal.
II est décidé, paraxt-il,que procbainement
MM le comte de Mérode.président du Sénat;
Schollaert, président de la Chambre, et
Dupont, vice-président du Sénat, seront
nommés ministres d'Etat.
II est question d'une quatrième nomina
tion, dont le titulaire serait soit M. Sam.
Wiener, soitM. De Mot.
Les Japonais attaquent
Un certain nombre de télégrammes de
Mandcbourie sigualent que les attaques des
Japonais contre le fianc droit russe se pro-
duisent de plus en plus. Le correspondant
militaire de la Novoie Vremia estime qu une
bataille générale pourrait s'engager avant
quinze jours.
L'usine assiégée. Un enfant
grièvement blessépar ies grévistes.
Soldats injuries et frappés
Limoges, 9 Mai.Ce matin,a neufheures,
M.Labussière.maire de Limoges, s'est rendu
a 1 usine Beaulieu et a eu avec le patron une
entrevue au cours de laquelle il a obtenu du
propre'taire de l'usine, la promesse de venir,
demain mercredi, a 9 heures du matin, a
1 Hotel de Ville, pour prendre part, avec les
déle'gue's des grévistes, a une re'union oü l'on
discutera la question des tarifs réclamés par
les ouvriers. M. Labussière, en sortant, a
annoncé la nouvelle aux grévistes. Ceux-ci
ont déclaré que si demain, a midi, une en
tente n'était pas intervenue, ils mettraient le
feu a l'usine. Les femmes qui prennent part
au blocus de l'usine se montraient particuliè-
rement exaltées.
Les grévistes ont consent! a laisser passer
des provisions de bouche pour M. Beaulieu,
sa familie et le personnel domestique, ainsi
que trois bottes de foin pour les trois che-
vaux qui se trouvent dans les écuries, mais
ils ont refuse d'enlever la grosse poutre qui
barre la porte extérieurement, ainsi que les
blocs de pierre qui cmpêchent l'entrée et la
sortie de camions.
Deux cents gendarmes, arrivés ce matin
sont prêts a intervenir en cas de besoin.
Un des incidents qui ont le plus révolté la
population est celui-ci Hier soir, les assié-
geants ont refuse' le passage au médecin qui
venait visiter le jeune Betoulle, agé iJans,
fils du concierge de l'usine, frappé si bru-
talement le matin alors qu il allait chercher
du lait pour ses petits frères. Ce n'est que ce
matin et sur l'intervention du maire que le
docteur Descazal a pu visiter Fenfant. 11 a
constaté qu'il avait, outre deux cötes frac-
turées, de nombreuses ecchymoses sur tout
le corps et que son état est des plus graves.
Devant la gravité des sévices dont a été
victime le jeune Betoulle et devant l'inertie
de 1 autorite, M. Beaulieu a télégraphié et
téléphoné au ministre de lTntérieur pour
l'informer des événements qui se déroulent
autour de sa maison.
Limoges, 9 Mai. A la suite des condam.
nations prononcées hier par le tribunal
correctionnel contre des émeutiers, une vive
JOURNAL D'fPRE