I ORGANE CATHOLIUUE DE L'ARRONBISSEM ENT AVIS TELEPHONE 52 GHROMQUE YPRQISE Samedi 13 Mai 1905 Année 40 N° 3314 Association Conserva'rice A Karel Deweerdl Rapprochement L'école officielle et Ie patriotisme 10 centimes le Nc !n s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du rcyaurae. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 cJ par an pour tout le pays pour l'ótranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de rort a l'adresse ci-dessus. de l'Arrondissement d'Ypres Reunion Générale aujourdChtd Samedi 13 Mai, a 2 1/2 h. de relevée, au Volkshuis, rue St Jacques, 26. Ordre du jour: Revision du Règlement Le Bassin de natation sera ouvert au public a partir du 15 Mai prochain. Le journal innomrnable s'explique enfin par l'organe de son éditeur. Quelle triste retraite Quelle défaite S'entendre taxer le dernier des pornogra- phes et le dernier des lacheset ne pas nous attaquer C'est incompre'hensible, et l'incon- science de M. Deweerdt peut seule expliquer pareille attitude. L'éditeur dun journal doit pouvoir résister a tout cela, dit-il. Que le rédacteur supporte beaucoup, soit. II n'est pas désigné nominalement. Mais, pcrsonnellement, s'entendre traiter de tout a rien et ne pas relever de suprêmes injures, franchement cela dépasse toute imagination. Done M. Deweerdt, l'éditeur responsable du torchon qui est son journal personnel, est qualifié pour toujours. D'autres diront qu'il est disqualifié. C'est peut être l'un et l'autre. Toujours est- il qu'il est flétri. Pour expliquer son inaction, M. Deweerdt dit que bien des fois le Journal d Ypres, l'organe de M. Colaert et le Progrès l'organe de M. Nolf, se sont traités de pornographes et leurs rédacteurs de sales bêtes d'encre et CHICANES D'ENFER (sic). Jamais, Monsieur, nous n'avons accusé le Progrès de pornographie, et le Progrès ne nous a lancé pareille insulte. Nous vous défions de prouver votre assertion. Jamais nous n'avons parlé de sales bêtes d'encre et de chiennes d'enfer. Et encore ces dernières injures seraient supportables, depuis que M. Picard a traité VEtoile Beige de chienne d'enfer. Sans doute tous les journaux se sont vu infliger l'une ou l'autre condamnation pour exces de langage, et vous les en excusez. C'est ainsi qu'un journal de Menin, sortant de vos presses, s'est vu flétrir récemment, et c'était mérité. Mais jamais, croyons nous, un journal quelconque, ou plutot un rédacteur de journal, ne s'est entendu qualifier comme nous vous avons taxé, sans recourir aux tribunaux pour faire venger son honneur j Voüs n'en faites rien Malgré nos som- mations, vous n'osez pas entremettre, entre nous et vous, la justice de votre pays. C'est que vous êtes coupable de diffamation c'est que vous êtes un pornographe et un lache. Allons, courage, M. Deweerdt, éditeur du Weekblad courage, nous vous attendons en justice. Du papier timbré, s'il vous plait. Des journaux parisiens, importants, notoirement dévoués aux institutions répu- blicaines, le Temps, par exemple et le Journal des Débatssignalent avec une visible inquietude les nombreux symptömes d'anarcbie qui se produisent en France. Ce cri d'alarme n'est que trop bien londé. Dans plusiears villes importantes, l'ordre public, le respect du aux personnes et aux propriétés ont subi de tres graves atteintes. Les grèves industrielles, qui vont se multi- pliant, ne sont pas settlement des conflits économiques elles se manifestent avec ie caractère, deplus en plus marqué, degres sions révolutionnaires, D'autre part, l'inter- vention des autorités chargées de ia sauve- garde de la paix sociale se montre de plus en plus faible et hésitante. Leur action préventive est nulle leur action répressive est tardive et maintes fois inefficace.On peut même signaler des cas oil l'attitude des magistrats locaux se caractérise par une abstention, voisine d'une complaisante tolérance, sinon d'une occulte complicité. II n'est pas difficile, nous en avons déja fait la remarque, de remonter a l'origine de cette situation, évidemment périlleuse. L'orientation actuelle de la politique fran^aise est incompatible avec le gouverne ment ferme et régulier du pays. Obligé de s'appuyer sur les éléments les plus avancés et les plus remuants du socialisme, le cabinet magonnique est amené, pour con- server eet indispensable appui, a fermer les yeux sur les progrès de la propagande révolutionnaire et sur les désordres qui en sont le naturel et inévitable résultat. C'est ainsi que pour faire face au péril clerical il aggrave le péril social, au point d'éveiller les inquietudes des anticléricaux eux-mêmes et de jeter le désarroi parmi les défenseurs indiqués de 1 ordre public et de la légalité qui, de peur d'encourir la disgrace du gouvernement,craignent de faire leur devoir contre les notoires amis du gouvernement. Le Journal des Débats n'hésite pas a écrire II n'y a ni sécurité individuelle, ni prospérité industrielle possible dans eet état de guerre civile latente, de révolution éparse. Aussi, un judicieux publiciste, M. Arthur Loth, tire-t il des multiples constatations faites par les journaux de nuances les plus diverses, la conclusion suivante Nous arrivons au moment oü le conflit s'engagera partout entre les principes de la Révolution et les droits de l'ordre et de la société. Dès maintenant on voit grandir l'impuissance des hommes qui ont la charge du pouvoir. On ne voudra plus de solutions pacifiques pour les grèves on cherchera a les résoudre par la violence. L'impunité laissée aux grévistes de Limoges sera un encouragement pour d'autres. Le désordre, lemeute conquièrent ainsi, chaque jour, des droits nouveaux. L'autorité sociale, au contraire, perd les siens, paree quelle ne sait plus remplir ses devoirs. Comment la société résistera t-elle a une crise oü la violence ne rencontrera devant elle que l'impuissance? Les temps semblent done prêts pour la Révolution. Si, de notre coté, aous appelons itérative. ment l'attention de nos lecteurs, sur les progrès alarmants de ladécadence fran^aise, Les annonces Coütent 13 centimes la ligrs. Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les ruméros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresset a YAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°.34 et a Paris,8, Place de la Bourse. ce n'est point pour la vaine satisfaction de broyer du noir et de nous poser en pro- phètes de malheur. Mais il nous semble que notre pays a d'utiles enseignements a tirer, pour son propre compte, de la leQon de choses que lui donne un gouvernement étranger a qui nos libéraux beiges ne ména- gent ni leurs sympathies,ni leur admiration. Quel est, en effet, 1 objectif immédiat de la campagne menée chez nous par tous les groupes coalisés de l'opposition N'est-ce pas de renverser le ministère actuel et la majorité qu'il représente au pouvoir pour les remplacer,en 190ö,par un gouvernement chargé de naturaliser chez nous le régime francais L 'Indépendance elle-même en convenait naguèrele cabinet Combes i) correspondait comme tendances a ce que it serait a peu prés che^ nous un gouverne- ment libéral, soutenu par le groupe par it lementaire socialiste et ayant a faire face a de dangereux mouvements grévistes. Eh biennous venons de voir a quelle situation pleine d'anxiété, cette belle poli tique, aussi funeste aux intéréts moraux, a conduit la République fran^aiseCe spectacle n'est pas fait pour exciter notre admiration et notre envie, ni pour inviter les eiecteurs patriotes a frayer une voie cyclable au triple tandem du libéralisme, du socialisme et du daensisme. C'est une conclusion que l'observation des événements et la réflexion ne peuvent que développer. Nous aurons, plus d'une fois encore, l'occasion d y revenir. Ce n'est pas en Belgique seulement que le personnel des écoles officielles est ravage' par la lèpre socialiste. Partout oü les pouvoirs publics ont travailié a déchristianiser l'iin struction populaire, le même phénomène se reproduit. II est particulièrement significatif en France. Les instituteurs officiels francais, sous couleur de prêcher la paix universelle, s'effor- cent d'inspirer a la jeunesse la haine de l'armée, qu ils considèrent comme le boule vard du régime capitaliste. L'amour de la paix se traduit, chez eux, par des appels a la desertion et par le conseil de me'priser les devoirs militaires. Lorsque la ge'nération élevée par de tels maitres sera parvenue a lage d'homme, on se demande quelle force la France aura conser- vée pour faire quelque figure dans le monde. La situation révèle une gravité telle que M. Goblet, l'un des chefs du radicalisme, croit urgent d'en signaler le péril dans la Revue politique et parlementaire. En sa qualité d'ancien ministre de l'Instruction publique, M. Goblet a d'ailleurs été dans l'occasion de tater le pouls au personnel de l'ccole laïcisée Tel est l'enseignement viril, écrit-il, que les anciens re'publicains comptaient voir donner par l'instituteur a la jeunesse. Nous en sommes loin si, par une complaisance coupable ou parfaiblesse,on laisse s'introduire et se propager dans l'école les dangereuses doctrines de l'internationalisme et du paci fisme a outrance. Les choses ont été déja poussées a ce point que le gouvernement a fini par comprendre la nécessité d'intervenir. Interpellé a la Chambre,au cours du mois de Juin de l'année dernière,le ministre de l'instruction publique, tout en se gardant de consommer le rêve de la paix universelle, l'espoir en fut il chimé- rique, a réprouvé avec la dernière énergie les appels a la de'sertion et au désordre et les j conseils donnés aux jeunes gens de ne pas obéir a leurs devoirs militaires. II ne pouvait pas moins faire assurément. Cependant les socialistes parlementaires ont immédiatement protesté contre ce langage si mesuré et l'on a pu voir par les incidents qui ont suivi, par les manifestations inconvenan- tes d'un certain nombre d'instituteurs envers le ministre et par les élections du Conseil supérieur et a de trop nombreux Conseils départementaux, le peu d efficacité qu'a eu la parole ministérielle. Plusieurs reunions d'instituteurs y ont même répondu en votant inscription, parmi les livresclassiques, du livret de M. Hervé, dont le ministre avait dit que s'il avait été trouvé dans une école, il l'aurait déféré immédiatement au Conseil supérieur. Les internationalistes et les pacifistes affir- ment que cette tendance nouvelle de l'école est sans danger, paree qu'une grande révolu tion est en train de s'opérer parmi les peuples dominés autrefois par l'instinct guerrier et qui aspirent aujourd'hui a l'union et a la paix. Mais nous sommes loin de ces temps idylliques. II suffit de regarder autour de soi pour s'en convaincre, Non seulement dans les continents lointains, oüles intéréts de toutes les nations civilisées se trouvaient déja en contact, des menaces plus ou moins prochaines se révèlent de la part des races trop longtemps dédaignées, mais en Europe même abondent les occasions de conflits. Pense-t-on que la France puisse en rester impunément a l'écart et veut-on la mettre hors d'état de saisir les chances favorables qui pourraient s'offrir d'obtenir enfin les répara- tions nécessaires Le Temps approuve ce langage de l'ancien ministre de l'Instruction publique et il signale en particulier la malsaine popularité du sieur Hervé chez certains instituteurs M. Hervé, que des hommes politiques tels que M. Gérault Richard et M. Viviani jugent un peu compromettant, jouit d'une popularité sans réserve dans une partie de notre personnel d'instituteurs. La plupart des autres revues pédagogiques et des Bulletins des sociétés amicales le citent et accueillent ses théories avec complaisance. Les ministres de l'instruction publique et les hauts fonctionnaires de l'enseignement sont désarmés. Lorsque M. Chaumié blama a la tribune de la Chambre, les appels a la désertion et les conseils donnés aux jeunes gens de ne pas obéir a leurs devoirs militaires, plusieurs reunions d'instituteurs se permirent des manifestations inconvenantes contre le ministre, et ripostèrent a ses déclarations en votant l'inscription parmi les livres classiques du livre de M. Hervé. En outre, les instituteurs internationalistes éliminèrent du Conseil supérieur et de plusieurs Conseils départementaux, les candidats qui avaient eu l'imprudence de faire profession de patriotisme. Récemment, un éditeur, après avoir demandé a Mme Paul Bert l'autorisation de publier la vie de l'ancien ministre de l'instruc i JOURNAL D'YPRES

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1