k m Mil FPHONE 59 Mereredi 14 Juin !9()o 40° Année - N° 8323 u Avis important Jean sans peur La désunion libérale Onzen Buyl Assassinat de M. Delyannis 10 centimes Ie sal M m r - ül 1 ii S Is On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rcyaume. Fanfare Royale La blessure est mortelle Mort de M. Delyannis L'assassin La carrière politique du défunt E-* B 5 J V i fee Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mereredi et le Samedi. Le prix de i'abonnement, payable par anticipation, est do 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'ótranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent. tin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de port, k I'adresse ci-dessus. de la Les annonces coütent 15 centimes la ligri Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligno. Los inactions judiciaires, l franc la ligne. Les iuméros supplémentaires coütent 10 fratiss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser k VAgence Havas Brnxelles, rue d'Argent, n° 34 ot a Paris,8, Place de la Bourse. Du ier juillet au 3i aoütles administrations communales doivent procéder a la revision des listes électorales en consequence 1'Asso ciation catholique et constitution nelled'Ypres adresse un pressant appel auxcatholiques de l'arrondissement de surveiller leurinscription et celle de leurs amis avec le nombre de voix auquel ils ont droit. Peuvent être inscrits les citoyens qui avant le 2 mai 1906 auront atteint lage de 25 ans, sur les listes pour la Chambre et l'age de 3o ans, sur les listes pour le Sénat.la Province et la Commune et qui, au ier juillet 1905 ont une année de domicile dans la Commune, pour la Chambre, le Sénat et la Province et trois années pour la Com mune. Des votes supplémentaires peuvent être obtenus de chef soit de la contribution personnelle,soitdc la propriété dimmeubles, même en indivision, soit d'une inscription au Grand-Livre de la Dette publique, ou d'un carnet de rente beige a la Caisse d'épargne et de retraite d'au moins cent francs de rente soit d'un diplome ou certificat universitaire ou d'un certificat d études completes homologué soit de fonctions, de professions ou de positions. tentative Paris, rue itastf au Kiosque de "la Grand'Place DIMANCHE 18 JUIN a 8 1/2 heures du soir. Jean sans peur a toujours peur de se faire connaitre. S'il ne s'appelait pas sans peur, nous n'aurions pas a lui reprocher sa couardise. II est libre de signer ou de ne pas signer ses élucubrations. Mais s'écrier par dessus les toits Je rCai pas peur moi, et puis se déro ber, non franchement cela nest pas intrépide. Nous aurions voulu connaitre l'opinion de M. Deweerdt ou de son correspondant nou veau, Jean sans peur, sur M. Malato, le libertaire francais arrêté pour excitation a l'assassinat sur le Roi d'Espagne et le Prési dent de la République francaise. Notre curiosité était bien légitime, puisque Jean sans peur, dans son hideux pamphlet de l autre jour, distribué la nuit, avait invo- qué a l'appui de ses thèses irnpies et porno- graphiques, l'opinion de son Collègue Charles Malato. Son Collègue Collègue en quoi En impiété, en pornographie, en anarchisme Notre curiosité ne sera pas satisfaite, parait dir tJean sans peur dans le «Weekblad». Est-ce done que les hommes noirs, écrit-il, voudraient connaitre notre opinion touchant le régicide Mais ami, Jean, et e'est que nous avons demandé a votre ami, Charles Deweerdt. Vous nous répondez ainsi soit-il mais vous nous promettez de passer a coté de la question, en falsifiant l'histoire Répondez nous franchement, carrérr.ent, a cette question; que pense M. Charles De weerdt, l'ami de Jean sans peur et de l'anarchiste Charles Malato, de régicide de l'autre jour, Rohan Que le Collègue en anarchie de Jean sans peur s'appelle le marquis Charles Amand Malato de Come qu'il soit talentueux ou non. Si l'accusation qui pèse sur lui est fondée, c'est un gredin de la pire espèce, et si Jean sans peur mérite d'être son Collègue, et si Charles Deweerdt les soutient directement ou indirectement, il ressembleaux autres. Or, M. Deweerdt a pour correspondant Jean sans peurun libertaire, sur lequel la süreté publique a peut être Pceil ouvert, en ce moment oü Charles Malato trouve en lui un admirateur et, sans doute, un collobora- teur. Voila Nous sommes un journal respon- sable. N'est ce pas que nous avons moins peur que Jean sans peur L'opinion du Progrèss'il vous plait, que pense t-il de ses co blocards Aurait-il peur de Jean sans peur et de Charles Deweerdt? Le Bloc est un fait accompli et l union anticléricale est depuis longtemps cimentée. Tel était ces derniers temps le résutné des polémiques de nos adversaires. Or, il parait qu'en dépit de ces belles assu rances et de cette foi profonde en l'infaillibili- té des principes, il y aurait lieu de déchanter a gauche. Une des citadelles du libéralisme national, notamment la position d'Anvers,serait,si l'on en croit le Ralliememt, dans de tres vilains draps. L'organe anticlérical écrit La tension qui existe entre les divers groupes vient a nouveau de se révéler par la proposition des groupes démocratiques de s'entendre avec les autres partis d'opposition pour former un cartel et la décision des autres groupes libéraux de ne pas répondre a cette invite (pour manque de formes ce qui aurait provoqué le Volkspartij libéral a deci der de lutter seul en 1906 II est temps, nous semble t il, que les libéraux du pays fassent comprendre aux Anversois qu'ils ont a cesser leurs querelles intestines et a se préoccuper de la situation d'ensemble du pays Voila quarante ans que dure a Anvers, avec quelques accalmies, cette lutte de pré- pondérance entre la vieille associationlibérale et les éléments avancés et flamingants du parti, sans que ces derniers soient parvenus a obtenir l'indépendancea laquelle ils ont droit. Aussi longtemps que cette lutte n'a pas com promis l'union devant i'ennemi, le mal était relativement faible, mais depuis quelques années la scission existe et elle ne fait que s'aggraver. D'abord, ce sont les éléments radicaux qui se sont séparés de la Ligue progressiste et ont conquis l'indépendance au prix d'une scission puis les éléments ouvriers libéraux ont rejeté de leur sein les émissaires doctri naires et ont conclu alliance avec les radicaux, d'oü le Volkspartij,tn attendant que d'autres éléments se détachent a leur tour de l'ancien bloc libéral. r Cette situation est pleine de périls et d'autant plus regrettable que vraiment l'en- tente est aussi facile que nécessaire II faut aussi craindre que la lutte entre les deux fractions libérales une fois engagée avec les violences inévitables, on ne voie se former a Anvers une alliance radicale socia- liste,qui aurait certes pour résultat un amoin- drissement considérable, si pas la défaite des anciens groupements On voit qu'il ne faut pas gratter beaucoup la belle «union anticléricale» pour découvrir les traces d'une discorde armant les uns con- tre les autres, non seulement les libéraux et les socialistes, mais même les libéraux entre eux. Nos adversaires historiques ne sont pas encore au pouvoir. II passera même beaucoup d'eau sous le pont avant que s'ouvre a leurs yeux la per spective de ce retour a meilleure fortune... pourvu que nos amis y mettent un peu de bonne volonté et s'inspirent du triste exemple de gauche pour universaliser la concorde et raffermir la confiance dans les rangs du parti catholique. La maitresse fustigation dont On\en Buyl a e'té l'objet a la chambre continue de dé- frayer les journaux. Le XX' Siècle écrit a ce sujet M. Buyl a beaucoup occupé la Chambre cette semaine. II l'a occupée d'attaques per- sonnelles, de potins de village, de dénonci- ations, courageusement faites a l'abri de rimmunité parlementaire, pour satisfaire des vengeances et des rancunes de politique locale. A ces mesquineries il a mêlé parfois des essais d'eloquence grandiloquente, de discours devant lesquels la gauche elle- même n'a pu tenir son sérieux. Au point de vue de la dignité, de l'efficacité des débats parlementaires, il faut certes se plaindre de la place que les propos derhomme-aux-potins ont tenue ces jours derniers dans les débats de la Chambre mais il faut s'en réjouir a un autre point de vue M. A. Buyl y est apparu a la fois odieux et grotesque. Et puis, certaines de ces attaques, qui visaient a atteindre, a travers une institution, des membres de la droite, ont eu ce bon résultat elles ont fourni a M. Helleputte l'occasion de mettre une bonne fois a néant des perfidies, des calomnies contre le Boe renbond qui trament depuis quelque temps dans certains journaux spéciaux destine's a soutenir des entreprises commerciales ou financières. II fallait un M. Buyl pour oser les ramasser la et venir les jeter au Parlement a la tête d'hommes comme M. Schollaert, le comte de Grünne, le baron de Broqueville, MM.Desmaisières,Helleputte, De Bruyn,etc. II en a cuit, d'ailleurs, au député des potins II s'est attiré de la part de M. Helleputte une réponse qui a été une véri- table exécution. II semble que la plus grande partie de la Chambre ait vraiment éprouve' une sorte de soulagement a voir ainsi administrer une correction dont il se souviendra a cette pré- tentieuse, encombrante et méchante nullité qu'est MBuyl. Un autre que On^en Buyl ne recommen- cerait plus. Mais le Messie du Veurne- Ambacht moms inconscient que Célestin, l'illustre fou national de Londs-Pirette, est tout aussi incorrigible que lui. Or, il ne peut pas nous déplaire de le voir revenir a la charge. Cela permettra a nos amis de récidiver. Président du Conseil d Athènes. ie n-inistre Frappé d'un coup de coutcau Atliènes, i3 Juin. Au moment oü M. Delyannis, président du Conseil, entrait a la Chambre, un individu, nommé Jheraka- ris, lui aporté un coup de couteau a l'abdo- men. La blessure est des plus graves. L'assassin a été arrêté. Get attentat a, jeté la consternation a Athènes, oü le ministre était estimé. Athènes, i3 Juin. L'opération tentée sul- M. Delyannis, pour arrêter l'hémorragie intérieure n'a donné aucun résultat. Unfl issue fatale est proche. Athènes, i3 Juin.—hl. Delyonnis vient de mourir. Athènes, r3 Juin. L'enquête a établi que l'assassin de M. Delyannis avait autre fois tué sa propre femme. II a déclaré quil avait voulu tuer M. Delyannis pour se ven- ger des mesures rigoureuses du ministre contre les maisons de jeu qu'il a toutes fait fermer dermèrement. Le corps sera exposé a la chambre, afin que le peuple puisse défiler devaut lui. Le roi vient d'annoncer qu'il rentrait a Athè nes. M. Delyannis est né en 1826 d'un familie de patriotes, dont les membres ont joué un role glorieux dans la guerre de 1 indépen- dance. II entra dans la vie publique en 1863. Successivement ministre des Affaires étran- gères, des Finances, de la Justice, de 1 in terieur, de la-Guerre, il fut pour la première fois président du Conseil'en 1885. II songea alors a réclamer 1'execution des clauses du traité de San Stefano, qui comportait un agrandissement de la Grèce et faillit entrer en lutte avec la Turquie. II y renonga sur les conseils de la France et quitta le pou voir. En 1890, il reprit la présidence du Conseiletlagardadeuxans.il succéda de nouveau, en 1895 a M. Tricoupis. La question crétoise prit alors un carac- tère menacant. La Grèce se trouva aux prises avec la Turquie et lui déclara la guerre. Vaincue, elle ne dut d echapper a une ruine definitive qua 1 intervention des puissances. M. Delyannis résigna une ïois de plus ses hautes fonctions. Depuis lors, il avait encore repris et quitté lo pouvoir. II y a quelques mois il occupait de la prési dence du Conseil. M. Delyonnis était regardé comme le champion des revendications extérieures de la Grèce. II représentait ce qu'on appelle Tesprit galikare, e'est-a dire la fidélité presqu'aveugle aux traditions nationales, en même temps qu'une certaine méfiance pour les innovations occidentales. Cest sur ces deux points qu'il se distinguait de son grand rival, M. Tricoupis. On rendait hommage a sa moderation, a son talent, a son urbanité et sa parfaite probité. Son fils est ministre de Grèce a Paris.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1