L PHONE Mercredi 21 Juin 1905 10 centimes le 1\° 40' Année - N° 3325 Avis important Au Cercle Catholique Le courant libéral Louis Veuiliot et le péril jaune Barnum^ a Poperinghc Saint-Siège RUSSIE Bonnes paroles du Tsar bureaux Bcurre, n vaume s'abonne Un Concertsera donné au jar- din du Cercle par la Fanfare Royale, lejeudi 29 Juin, (fête des SS. Pierre et Paul) k 8 1/2 du soir. Cette fête est réserrée exclusi- ▼ement aux membres du Cercle et k leur familie. a v%3 Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'aboanement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'ótranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et so régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent étro ndr.issés f'.ancode rorta I'adrosse ci-dessns. Du ier juillet au 3 i aoüt les administrations communales doivent procéder a :a revision des listes electorates en consequence 1 Asso ciation catholique et constitutionnelle d'Ypres adresse un pressant appel auxcatholiques de l'arrondissement de surveiller leurinscription et celle de leurs amis avec le nombre de voix auquel lis ont droit. Peuvent être inscrits les citoyens qui avantle 2 mai igoöauront atteint l'age de 25 ans, sur les listes pour la Chambre et Page de 3o ans, sur les listes pour le Sénat.la Province et la Commune et qui, au ier juillet igo5 ont une année de domicile dans la Commune, pour la Chambre, le Sénat et la Province et trois années pour la Com mune. Des votes supplémentaires peuvent être obtenus de chef soit de la contribution personnelle,soitdc la propriété dimmeubles, même en indivision, soit d'une inscription au Grand Livre de la Dette publique, ou d'un carnet de rente beige a la Caisse d'épargne et de retraite d'au moins cent trancs de rente soit d'un diplome ou certificat universitaire ou d'un certificat d'études completes homologué soit de fonctions, de professions ou de positions. Ta, ta, ta En vain XIndépendance s'épui se a censurer le gouvernement clérical et ses lois de facade jamais le prolétariat ne pourra croire que les hommages des Vander- velde, des Destrée, des Jules Lekeu et des Berloz a l'adresse du ministère catholique soient de la frime. La feuille libe'rale a beau se raccrocher au dérivatif de la crise pro- fonde et dangereuse que traverse actuelle- ment le parti catholique les badauds ont l'oreille ailleurs. Ce sont fes actions de la société anonyme le Courant liberal qui traversent en ce moment une crise, mais une crise tellement forte qu'elle menace d'englou- tir le parti liberal dans ses flancs {La Patrie) La gauche libérale, il fallait sy attendre, a chargé le moins incoherent de ses organes de pallier l'impression faite sur les effectifs anticle'ricaux par Particle du citoyen Berloz, députe' de Thuin, publié par l'Eclaireur socialiste. Aussi bien, avec une eloquence digne d'une meilleure cause, Vindépendance s'attache a commenter ce qu'elle appelle le «pessimisme» du depute socialiste. Ce qui a le plus peiné les libéraux a la veille de la campage décisive de 1906, c'est la sincérité de M. Berloz qui, après tent d'au- tres, se croit obligé de rendre a César ce qui lui appartient. Ecoutez la feuille libérale. Elle dit Ce qu'on doit regretter de sa part, c'est qu'a la veille de la bataille il commette la faute déja commise par MDestrée et rende au gouvernement clérical un hommage qu'il ne mérite pas en le louant d'avoir pr is Pinitia- tive d'un grand nombre de lois ouvrières et d'avoir donné quelques satisfactions aux revendications si legitimes du prolétariat. M. Berloz n'ignore pas pouitant que les lois ouvrières du gouvernement clérical ne sont que des lois de facade et qu'aucune d'elles n'a donné satisfaction au prolétariat. Dans eet ordre de choses comme dans beaucoup d'autres, le gouvernement clérical n'a donné des preuves que de son impuissance ou de son mauvais vouloir. Dans YUnivers du 6 mai 1867, on pouvait lire sous la signature de Louis Veuiliot On aurait tort de croire que les immen- ses populations de la Chine et des contrées lointaines quatre cents millions d'ames, pcut-être davantage ne sont que de timi des troupeaux, en qui nulle énergie ne se réveillera jamais. Un jour les Orientaux auront les armes de rOccident, un jour quelque prince baptisé. ira paria se munir de chair a canon, et j se- mer la graine militaire un jour quelque souverain de la Chine ac'nètera la fleur des écoles savantes de l'Europe et cette élite ab- jurera sans difficulte' le christianisme et la patrie européenne. Ces lignes prophétiques ont été reprodui- tes dans le tome ier de la 3e série des Mé langes-, elles avaient été écrites a l'annonce du massacre de trois missionnaires, massacre qui n'avait produit en Europe aucune émo- tion. Avecsonhabituelleclairvoyance, l'éminent écrivain pre'voyait que la crimmelle indiffe rence des blancs donnerait aux multitudes jaunes le sentiment de leur force, que ces masses conscientes s'affranchiraient de toute tutelle, en attendant d'imposer leur joug. Les avertissements n'aurontpas manqué a l'Europe. Le mouvement xe'nophobe qu'on a appelé le soulèvement des Boxers était singuiière- ment significatif. Aujourd'hui, les jaunes que nous avons armés et préparés a la guerre reconquièrent le terrain gagné sur eux. Que sera-ce demain, quand les 700 mil lions de Chinois et d'Indous, ent rat nés par leurs frères Japonais, viendront, suivant l'expression de Veuiliot, chercher dans nos capitales le baptême que nous n'irons plus leur porter La fameuse grrrande journée libérale du 7 Mai a fait souche de petites journées toutes aussi fameuses que leur mère commune. Notre province notamment a été «sillonée» dimanche par de nou velles «escouadesde tribuns anticléricaux qui ont été porter la bonne parole des loges a nos catholiques populations. Inutile de dire que partout ou. ils se sont présentés, les oratcurs gueux ont été portés en triomphe en attendant l'infinité de victoi- rettes libérales qui en 1906 changeront la face électorale de la Westflandre. Les annonces coutent 13 centimes la ligr<a Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la 1 gne. Les insertions judcciaires, t franc ia ligne. Les tuméros supplémentaires coütont 10 fratm les cent exemplaires. Pour les annonces do France et de Belgique (excepté !es deux Flandres) s'adresser a 1 'Agence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n"34 et. a Paris,8, Place de la Bourse. Oyez a ce sujet l'entbousiasme commu- nicatif de la Gazette. Le feuille libérale écrit La journée du 18 juin a été particulière- ment féconde dans la Flandre occidentale. II y a eu des réunions a Poperinghe oü l'on n'avait plus entendu parler un libéral depuis trente huit ans auditoire de plus de trois cents personnes a Rousbrugge a Harlebeke a Mouscron succès charleu- reux. A Beerst, trés populeuse commune des environs de Dixmude, une fête musicale avait été organisée, malgré l'opposition acharnée des cléricaux. Ca été un succès triomphal. Dix sept sociétés de musique y ont donné un concert monstre.Et des milliers de personnes sont accourues. Alors, la Jeune Garde libérale de Dixmude a profité de la circonstance pour improviser un meeting. MM. Buyl et Sersuys, les deux orateurs si sympathiques se trouvaient la comme par hasard. lis ont pris la parole. Et M. Buyl a même dü conférencier en deux endroits, la foule étant trop grande. On les a chaleureusement acclamés. On pense si les cléricaux sont furieux de ce «coup de Jarnac» Ce «parhasardn accolé au nom de On\en Buyl a une saveur spéciale et le coup de Jarnac fait rêver. Mais la note la plus délicieuse est celle que suggère a la feuille anticle'ricale le meeting de Poperinghe, cette terre d'obscurantisme et de barbaric oü l'on n'avait plus entendu parler un libéral depuis 38 ans Ce qu'ils ont dü faire une tête les préhistot'iques et antidiluviens Poperinghois, a la vue du libéral de'Iégué de la loge Brugeoise personnage de rêve dont ils ne connaissaient la chime'rique existence qu a la faveur des contes «bleus» colportés par les traditions ancestrales au légendaire foyer oü songent les tous petits Aussi bien la curiosité excitée par ce Bar- numesque phénomène a été tellement forte, que 3oo personnes, au dire de la Gazette, orit été le voir. L'histoire ne dit pas si on rendait l'argent alaporte. Mais les Poperinghois ne perdront pas de sitot le souvenir de cette étrange apparition d'un représentant ailé de la lumière et du progrès sur le sol barbare oü fleurit le houblon doré des Flandres. Sous le chaume, comme dirait Béranger, on en pariera longtemps... Patrie LEPAPEET LES CATHOLIQUES 1TALIENS Aujourd'hui a été publiée l'Encyclique du Pape aux évêques italiens. Cette encyclique cohcerne Paction des catholiques démocrates c'nrétiens et du clergé. Le Pape encourage l'institution des associations populaires, autour desqueljes devront se grouper toutes les autres associations catholiques de carac tére économique. II invite les catholiques a participer a la vie publique et politique. Le Pape dit que l'Eglise a toujours montré qu'elle pouvait s'adapter aux besoins de la société civile en maintenant l'inlégrité de sa foi et de sa morale. Les catholiques partici pant aux associations économiques et aux administrations publiques doivent toujours dépendre de l'autorité ecclésiastique tout en gardant la plus large liberté pour ce qui concerne leurs intéréts temporels. Le Pape réprouvé par conséquent ceux qui n'ont pas cette doctrine. II invite enfin le clergé a rester étranger aux luttes des partis et a con- tinuer a ramener au Christ ceux qui n'ont pas sa foi. II termine en bénissant les évêques, le clergé et le peuple italiens. Une seconde dépêche résumé comme suit Pimportante encyclique du Pape sur Paction catholique en Italië Cette lettre, datée du jour de la Pentecote, contient 23 pages en italien. Après avoir rappelé le role et l'efficacité de l'Eglise sur le terrain de intéréts temporels et matériels, comment elle fut l'inspiratrice et reste la seule vraie gardienne de la civilisation, le Pape justifie et loue le concours des la'iques.définit Paction catholique, et démontre la nécessité d'une forte vie intérieurepour rendre efficace cette vie extérieure. Le Souverain Pontife groupe toutes les oeuvres en trois grandes unions la première serait une Union populaire calquée sur le type du Volksverein la seconde est la fédé- ration des oeuvres économiques sous la direction actuelle la troisième est l'organi- sation de la participation a la vie publique. Sur ce dernier sujet, Pie X, dans un paragraphe trés important affirme le main- tien général du Non expeditmais il indique les conditions des dispenses qui pourront être concédées spécialement quand les évê ques le jugeront strictement nécessaire et en feront la demande au Saint-Père. L'Encyclique rappelle ensuite la nécessité du respect et de l'obéissance a l'autorité ecclésiastique, ainsi que la condamnation du mouvement inde'pendant. Elle precise enfin Ie role des prêtres dans Paction catholique. Avant tout, le prêtre doit remplir le minis tère spirituel, rester au dessus des partis et il ne s'occupera d'oeuvres matérielies que d'accord avec son évêque et sans risquer de responsabilités matérielles. Mais il doit se sentir ému comme le Christ devant les foules tourmentées. Par la presse et la parole, il prêtera son concours pour favori- ser les oeuvres qui sauvent les masses popu laires de la ruine économique et de la désorganisation morale. Le Tsar s'est enfin décidé lundi a recevoir en audience privée, au palais Alexandra, a Peterhof, la deputation du Congrès des zemstvos de Moscou, les maires et les repre- sentants de Pétersbourg. Le prince Troubetzkeï a adressé a Nicolas II un long discours insistant sur la situation pénible de la Russie et, sur Pobligation morale des morale des zemstvos de s'adresser directement au Tsar.Celui ci a paru vivement impressionné. M. Fedoroff a parlé pour la ville de Saint- Pétersbourg. Nicolas II a repondu par un long discours dans lequel il a exprimé son regret de faire des sacrifices énormes pour la guerre,surtout depuis la dernière défaite navale. II a terminé ainsi Je vous remercie, messieurs, des sentiments que vous avez exprimé. Je crois en votre désir d'aider a établir les principes d'un nouveau régime. Ma volonté de Tsar

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1