D
TELEPHONE 52
Mercredi 30 Aoüt 1905
10 centimes le N
A Liége
Les travaux d'Anvers
La paix
Comment la paix
a été conclue
On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du rcyaume.
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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YAgenee Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse.
La Fanfare Royale se rend a Liége le
Dimanche 10 Septembre 1905.
Dépait d'Ypres a 5 b. du matin.
Départ de Liége a 3 h. 47 le Lundi ar-
rivée a Ypres a 9 h. 35.
Les membres honoraires qui désirent ac
compagner peuvent se faire inscrire cbez
M. Callewaert, rue au beurre.
En présence de la ferme resolution qu'a la
Chambre de ne reculer devant aucun sacri
fice pour assurer l'avenir du port d'Anvers,
il dépend du gouvernement que ce problème
soit résolu de l'accord unanime de tous les
membres du Parlement.
La proposition de loi signée G. Helleputte
et relative a l'exécution d'un canal-bassin
avec darses a Anvers, comporte des dévelop-
pements qu'il ne sera pas inutile de repro
duce en partie.
M. Helleputte pose en principe la néces-
sité de dével opper le plus tot possible les
installations maritimes du port d'Anvers.
Le projet de loi déposé par le gouverne
ment comporte quatre parties bien distinctes.
Ce sont
i° La construction d'un canal-bassin avec
darses reliant les installations maritimes
actuelles au Kruisschans
La modification du cours de l'Escaut
entre Austruweel et le Kruisschans par l'exé
cution du travail désigné sous le nom de «la
Grande Coupure
3° La demolition de l'enceinte actuelle et
son remplacement par une enceinte nouvelle;
40 La construction d'une série de forts et
ouvrages avancés.
On peut affirmer, dit M. Helleputte, que,
dans sa teneur actuelle,le projet ne réunit pas
une majorité au sein de la Chambre.
Mais il est des points sur lesquels l'entente
existe.
Ainsi en est-il notamment du travail qui
fait l'objet de la présente proposition. Celle-
ci comporte l'exécution d'un canal-bassin
avec darses partant a l'amont des installa
tions maritimes actuelles et aboutissant au
Kruisschans ou en un point de l'Escaut situé
plus en aval.
Or, la Chambre est bien décidée a faire a
Anvers tout ce qu'il faut. Elle envisage dans
toute son ampleur le vaste problème qui lui
est posé.
Elle se dit qu'il faut voir grand, qu'il faut
voir loin.
Mais elle se dit aussi qu'il faut voir juste.
C'est pour cela qu'un certain nombre de
députés ont proposé la nomination d'une
commission d'enquête dont la mission serait
d'éclairer la Chambre sur les propositions
qui lui sont soumises pour la modification
du cours actuel de l'Escaut, comme pour la
defense d'Anvers.
Les travaux de cette commission pourront
sans aucun doute être rapidement menés.
Cependant, en attendant qu'ils soient ter
minés, en attendant que la Chambre se soit
prononcée sur les points discutés, rien n'em-
pêche de procéder immédiatement a l'exécu
tion de la partie du projet qui ne rencontre
pas d'opposition.
Elle est de nature a donner satisfaction 4
tous les besoins du port d'Anvers en ce qui
concerne l'extension des bassins. Et il n'est
pas inutile de faire remarquer que, jusque
dans ces derniers temps, la ville d'Anvers
bornait a cela ses désirs.
Les deux puissances
tombent u'accord
Paris, 29 aoüt. L'Agence Havas
public la depêche que voici
New-York, 29 a<üL La confe
rence est arrivée a nu accord complet
sur foutes les questions et a decide de
procé ler a la redaction <iu iraité.
LES BASES DU TRAITÉ
Portsmouth, 29 aoüt.Le «Bulle
tin official dit
La conférence a abouti a un ac
cord complet sur toutes les questions.
Elle a decide de procéder a l'élabora-
tion d'un traité.
New-York, 20 aoüt. Les Japo
nais ont cédé en substance sur tous
les points controversés.
lis ont accepté l'ultimaium russe
pasd'indemnité et partage deShakha-
line sans paiement de rachai. en
argent.
lis ont eussi cédé sar la question
des vaisseaux de guerre russes iuter-
nés et sur la limitation de la puissan
ce navalede la Russie. (Havas).
C'est la ua< éclatance victoire de la
diplomatie russe et de la ténacité de
N.colas II.
Conclusion d'un armistice
Portsmouth, 29 aoüt. Les pléni-
poleatiaires ont propofés a leur
empereur respectif de conclure un
armistice immédiat.
Le bruit court qu'il existerait un
accord secret dans la pénombre du
travail.
Portsmouth, 29 aoüt, L'armistice
sera probablement arrangé cette
après-midi.
Le róle de M. Roosevelt
Portsmouth, 29 aoüt.Les missions
russe et japonaise ont mis vingt jours
pour mener a bien Toeuvre difficile
entre toutes qu'ils avaient entreprise
sur l'initiative du président Roosevelt.
Le 9 aoüt, après des hesitations et
des retards qui faisaient déja mal au-
gurer de Tissue des négociations, les
plénipotentiaires entraient en confé
rence et vérifiaient leurs pon oirs.
M. Witte et le baron Komura se trou-
vaient en présence, dit-on, avec une
ligne de conduite rigoureusement tra-
cée par leur gouvernement respectif.
Le fait était. exact, car ioisque les
difficultés surgirenL les plénipoten-
tiaires se heurfèrent aux ordres for-
meis qu'ils avaient recus de Tokio et
de Saint-Pélersbourg et qui bornaient
leur initiative.
C'est alors qu'intervint le président
Roosevelt, dont 'activité admirable
renoua la discussion, que les délégués
paraissaient disposés a ahandonner.
Huil points sur douze étaient traités.
Sur tous ces articles, les délégués
russes acceptaient presque sans modi
fication les exigences japonaises. La
teneur de ces articles était a pen prés
la suivante
i° La reconnaissance par la Rnssie
de Tinflunnce prépondérante du Japon
en Corée, ie JapoG s'engageant a res
pecter 1'intégrité et, croit-on, la poli
tique de la porte ouverte
2° L'obligatiou mutuelle devacuer
la Mandchourie
38 L'ohügation pour le Japon de
rétrocédar la Mandchourie a la ChineJ
4" L'obligation naturelle de respec
ter a l'aveair i'iotégrité territoriale
et l'entiié administrative de la Chine
en Mandchourie
5° La cession au J>.pon des baux
russes de la pénirsule du Liao Toung
y compris ceux de Port-Arthur, de
Dair y, des Pes Blonde et Eliott
6° La cession a la Chme de la ligne
du chemin de fer oriental chinois al-
lant de Kharbine a Port-Arthur et
Nioc Cbouang, avec retrocession de
tous les privilèges obtecus par la
concession de 1898
7° La limitation de la concession
obtenue de la Chine en 1896 par M.
Rothstem et le prince Ouchtomsky,
laissant la propriété de la ligne qui
relie le Transsibérien au chemin de
fer de TOssouri et au c emin de fer
oriental chinois, maisavec un amen
dement permettant la substitution
future de la police impériale chinotse
aux gardes de chemins de fer russes;
8° L'cctroi aux sujets japonais du
droit de pécher dans les eaux territo
riales russes de Vladivostock a la baie
de B hring
Sur les quatre questions suivantes
l'accord ne pouvait se faire
1» La cession de i'ile de Sakhaline,
au Japon 2° Rémunération pour
frais de guerre; 3° Remise des navires
de guerre russes laissés dans les eaux
neutres 4° La limitation de la puis
sance navale russe dans les eaux du
Pacifique.
Les plénipotentiaires se doonèrent
quatre jours de délai, sous prétexte
de permettre aux secrétaires de rédi-
ger les protocoles des questions a ar-
river.
A partir de ce moment, M. Roose
velt intervint comme rnédiateur. Ne
pouvantrienobtenir des r égociateurs
eux-mémes, il s'adressa au Tsar et au
Mieado. Deux fois encore, la confé
rence tut interrompue. M. Witte re-
fusait de céder aux exigences japo
naises.
Enfin, sur une dernière sollioita-
tion du président des Etats Unis, le
cabinet de Tokio se réur issait hier en
séance extraordinaire et sa décision,
parvenue dans la nuit, perreettait au
baron Komura de renoncer aux pré-
tentioos de quatre articles en litige,
sauf pour ia moitié de Sakhaline.
La fin d'une Guerre
Paris, 29 aoü?. Les hostiü'és
commeceées par la trailresse surprise
de Port-Arthur le 9 février 1905, et
le lache guet-apens de Chemulpo, oü
deux navires russes furent attaqués
pir 19 navires japonais auront duré
567 jours. Les étapes de cntte g'ierre,
sanglante entre toutes, sont marquées
par la bataille du Yaiou, le 30 avrii,
qui ouvrait la Mandchourie aux trou
pes japonaises déja maitresses de la
Corée et par celle de Kai-Ping, qui
met'ait définitivement Port-Arthur
hors de portée des armes russes.
A dater de ce moment, les routes
conduisanta Liao Yang furent inces-
samment le théatre de violents com
bats, dont Ses plusretentissants furent
ceux de Niou-Chouang, Hai-Tcheng,
Yan-Fan-Gou, dans lesquels les Rus
ses cherchèrent vainement, soit a
briser la ligne d'envabissement japo
nais, soit arrêter sa marche lente,
mais süre vers !e Nord.
L'aboutissement de tons ces combats,
de ces batailles même, fut la rencon
tre de Liao-Yang, oü, au commence
ment de septembre 1904, pendant dix
jours, les Russes résistèrent désespé-
rement. Leur reeul fut minime et un
mois après, a la suite d'une retentis-
sante proclamation de Kouropatkine,
fisseruèrent en une offensive msl-
heureuse sur les bords du Chaho.
Puis, ce fut, après de véritables héca-
tombes humaines, la reddition sensa-
tionnelle de Port-Arthur. Au com
mencement de cette aDnée, la terrible
bataille de Moukden et la retraite qui
s'en suivit, encore présente a toutes
les mémoires.
Sur mer, les Russes perdirent ie
combat naval du 15 Avril, oü suc-
comba leur amirsl Makharoff, conlé,
avec son cuirassé le Pelropauwlosk par
une mine. Puis la bataille navale du
10 aoüt, oü leurs navires dispersés,
dureut, les uns s'échouer dans des
ports neutres, les autres reutrer a