F A ITS DIVERS
jugée par M. Brunetière
GHROMQUE YPROISE
La Libre-Pensée
Nous mangeons trop
L'«Echo de Paris» publiela ceuwersation
suivante, qu'un de ses rédacteurs a eue avec
M. Brunetière:
Le jour de l'éclipse, j'errais a travers la
forêt de Fontainebleau. Au moment du phé-
nomène, la futaie, pénétrée de rayons affai-
blis, se transforma en décor de légende. Nul
bruit, nul souffle des clartés expirantes.
C'était a se croire, au crépuscule, dans le
pare enchanté du chateau de la Belle au
Bois dormant.
Quand je sortis du couvert, je me trouvai
a proximité de Marlotte, oü M. Brunetière,
fatigué, se repose. Je voulus prendre de ses
nouvelles.
Sa santé est meilleure il travaillait.J'eus
la bonne fortune de le voir;il me paria a voix
basse, en raison d'une laryngite qui désole
ses fidèles. Leur impatiente attente de sa
guérison est pour lui un précieux réconfort.
J'appréhendais de l'importuner il eut la
bonté de me retenir notre causerie touchait
a un sujet qui l'intéresse.
J'ai lu, dis-je, ce matin, le programme
du congrès de la Libre-Pensée, ouvert a Pa
ris du 3 au 7 septembre il est aussi attirant
qu'une affiche de kermesse fanfares, prome
nades, Tour Eiffel, comédie, banquets,toute
la lyre...On ne voit pas ce que la philosophic
peut avoir a iaire la-dedans.
MBrunetière haussa les épaules
«II s'agit de politique. On bat la caisse
pour attirer les sots. Les libre-penseurs ne
sont rien de plus.
Cependant nous avons connu, nous
connaissons des hommes charmants, lettrés
et supérieurs, qui se flattent de penser libre-
ment.
Supérieurs qu'en savez-vous II
n'est point d'autre supériorité réelle que la
supériorité morale, et il faudrait connaitre
l'intimité de leur vie et de leur ame avant de
leur décerner un brevet de mérite.
II y a, e'est certain, parmi les libres-pen-
seurs, des meneurs avisés et instruits, que
l'intérêt guide; il y a aussi des fous ambitieux
qui se passent de main en main la torche
d'Erostrate et se prennent pour des porteurs
de flambeau.
«Mais vous êtes bien bon de leur accorder
une supériorité quelconque. On ne trouve
dans le mal que des êtres inférieurs, et la
libre-pensée n'est qu'une oeuvre de haine».
II n'en est pas moins vrai, objectai-je, que
la raison a étédonnéea l'homme apparem-
ment pour qu'il raisonne. En quoi est-il
torcément méchant et inférieur, s'il s'affran-
chit de certaines croyances que sa raison
n'accepte pas
II est forcément inférieur et méchant
lorsqu'il emploie sa raison contre les lois
naturelles (et traditionnelles paree que natu
relles) hors desquelles il n'y a ni familie, nf
société, ni patrie, en un mot point d'union
et de calme pour la collectivité, point de
bonheur ou de sécurité pour l'individu. La
libre-pensée, du moins celle qui est militante
qui s'affiche et combat, celle qui calomnie
bassement et sans cesse l'idée religieuse, son
influence et ses oeuvres, celle qui négligé les
diverses croyances et ne veut en détruire
qu'une, justement la croyance séculaire de
la France et qui a fait l'ame francaise,
cette libre-pensée la n'est qu'une méprisable
manifestation de l'esprit de révolte et de
destruction, qui, a coup de mensonges et de
sophismes, attire et leurre les ignorants, les
faibles, les naïfs, puis les grise et les surex-
cite en vue des luttes fratricides pendant
lesquelles les meneurs criminels triomphent
et s'enrichissent.
Qu'il y ait pourtant des libres-penseurs,
ou se croyant tels, qui soient hommes de
bien, je n'en disconviens pas absolument.
Mais ceux-ci ne s'affichent ni ne combattent,
ne mentent ni n'injurient. Leur coeur a gardé
quelque bonté, leur esprit quelque droiture;
leur existence demeure normale; par suite,
ils sont tolérants et réservés. Ils ne comptent
point au nombre des agitateurs et des blas-
phémateurs professionnels; ils se taisent,
tenant le doute ou la foi pour choses intimes
et personnelles, et affectent l'indifférence,
sans songer qu'elle est ordinairement faite
d'ignorance et d'égoïsme.
Que de sottise et de légèreté dans les
motifs que tant de gens se donnent pour ne
plus croire Leur principale faute est de
uger l'humanité sur l'homme, la justice sur
lejuge, Dieu sur le prêtre. Tout est bien
plus illogique dans le doute et la négation,
que dans la foi et l'affirmation. Est-il, je
vous prie, rien de plus absurde que la libre-
pensé émilitante, enragée de maudire et
d'attaquer le dogme, et le niant en même
temps II est ou il n'est pas. Elle y croit ou
n'y croit pas. S'il n'existe point, s'il n'est
rien, pourquoi tant d'assauts et de cris
La vérité simple est que le dogme la gêne
et l'bumilie. II est sa pierre d'achoppement.
La libre-pensée se brise sur lui comme sur
un théorème; il démontre que la raison a des
limites.
De même qu'elle ne peut s'affranchir des
propriétés du cercle ou des lois de la pesan-
teur, elle est enfermée dans le dogme et se
rebelle en vain. Exaspérée, elle attaque
l'Eglise qui lui impose cette barrière mais
en quoi l'Eglise gêne-t-elle la véritable li-
berté de l'esprit Est-ce en physique Est-ce
en histoire Nie-t-elle César ou Archimêde
Non certes, et dans ces deux motsLibre
pensee follement accouplés, et dont je ne
sais ce qu'ils veulent dire qui se puisse ad-
mettre, les libres-penseurs, d'ailleurs, les
prononcent sans les comprendre ou les com-
prennent trop bien, je ne vois qu'une
étiquette de l'anticléricalisme, une désigna-
tion de la guerre aux croyances, qui sont le
lien social indispensable a la vie d'un pays,
et qu'une minorité criminelle veut détruire
pour que les gens paisibles, sans défense,
puissent être dépouillés et asservis
M. Brunetière se tut. Je ne sus d'abord
que répondre, troublé par cette diction ar-
dente oü se révèle l'ame combative et droite
de l'éminent directeur de la Revue des Deux
Mondes diction qui, assourdie, n'est que
plus prenante.
D'tiu confrère
Pronez exrmple sur les trappisfes I
Ils se contente»! a partir du 14 sep
tembre jusqu'au premier samedi du
caième d'un seul repas eudéan? lts
vingt cjuatre heures. Ce repas esl lixé
2 heures 30 de l'après-midi, doiue
heures après le lever. Les trappisfes se
lèveut a 2 heures du mali». Ces 12
heures sont consacrées a la prière el
au iravail marmol. Les trappisles s'e»
portent tres bie» les troubles diges
tifs et les maladies sout trés rares
pai mi eux.
La uourrilure des trappisles se com
pose de pain, de pommes de lerre,
d'unesoupe sans graisse, d'un plat de
carottrs ou de legumes cuils a l'eau La
viaude, le poissor;, le beurre et les
oeufs sont iulerdils aux hommes bic»
portants l'huile ne peut être m-
ployóe qu'avec la salade.
La boissou ordinaire se compose
d'un demi-litre de cidre. (Ces p rlicu-
larilés se rapporlent au co» .ent f an-
gais. Dans d'aulres couveuls de Irap-
pistes on boit au lieu de cidre une
bière légère qu'ils fabriqueul eux-
mêmes). Le dessert se compose de
fruits crus ou cuits.
Cette manièce de vivre, loin de
raccourcir la viehumaine, donne p'us
de santé et prolonge l'exislence, sur-
tout quand ou y ajoute l'aclivilé et
l'air salubre dout jouissent cenx qui
vivent dans eet ordre ausière.
La goutte est iuconuue dans uïj
eouvent de trappisles depuis 28 ans,
le médeciu n'a plus conslalé uu cas
d'apoplexie, ni d'bydropisie, pas tie
crampe, jas de gravelle et pas de
maladies cancéreuses. Quand les plus
terribles maladies dévastent tout Ie
pays, elles ne frauchissent pas le seui
de la 'frappe.
To us les rapports sauiiaires des
couvents de trsppistesconeordent avec
l'avis piécité, qu'il s'agisse de l'Alsace
de la Belgique, de la Bosnië oil do
l'Afrique méridionale, car il fau
noter que tout Ositeur est étonné de
la vie sévère de ces moines et eu ob
serve minutieusemeut les couséquen-
ees. Les trappistes racontent que des
jerst nnes faibles et maladives qui
sont entrees dans l'ordre sout deve
ni es des frères forls et sairts.
Par contre, fout médeciu expéri-
menlé constate que la plupart des
maladies doivent leur origine a l'op
tosé du jeune.
Le célèbre ptéJicafeur Bourdaloue,
arrivé a nu S,ge avancé, se léjouissait
d'une sau?é vigouteuse. Le médeciu
ui demanda sa manière de vi re
Jne fois par jour je prends de la
uourrilure fut la répouse.
Ne di(os pas cela a n'importe qui,
ui fit observer le médt cin, sans cela
il n'y aurait plus rien a gagner pour
nous.
Le régime des trappisfes rie trou
vera eertos pas bcaucoup d'amateurs
inns la vie ordinaire et celui qui vou-
Iraitle suivre, exposé qn'il est aux
-•xcitations sans nombre de l'ainbiai'ce
devraif l'expier amc ene ut. Mais dans
celle extrémitéiéside aussi une preuve
que nos besoins ne sont pas restésdaDs
la lirnite des nécessités
Les listes électorales pour l'année 1906-
1907 sont arrêtées comme suit
Premier canton Sénat et Province, 1236
électeurs possédant 2.022 voix dont 662
électeurs a 1 voix, 362 a 2 voix, 212 a 3
voix.
Chambre des Représentants, 1418 élec
teurs avec 2238 voix, dont 823 a 1 voix, 370
a 2 voix, 225 a 3 voix.
Commune, 1158 électeuis avec 1923 voix,
dont 747 a 1 voix, 191 a 2 voix, 81 a 3 voix,
139 a 4 voix.
Deuxième canton, Sénat et Province, 1014
électeurs avec 3208 voix, dont S17 électeurs
avec 1 voix, 000 a 2 voix, 397 a 3 voix.
Chambre des représentants, 2104 électeurs
avec 3549 voix, dont 1074 a 1 voix, 615 a
2 voix, 415 a 3 voix. Commune, 1679
électeurs avec 3083 voix, dont 914 a 1 voix,
395 a deux voix, 101 a 3 voix, 269 a 4 voix.
Total pour toute la ville Sénat et Pro
vince, 3,050 électeurs avec 5,230 voix, dont
1,479 électeurs a 1 voix, 962 a deux voix,
609 a 3 voix. Chambre des représentants,
3,522 électeurs avec 5,787 voix, dont 1.897
électeurs a 1 voix, 985 a 2 voix, 640 a 3 voix.
Commune, 2,837 électeurs avec 5,011
voix, dont 1,661 électeurs a 1 voix, 586 a 2
voix, 182 a 3 voix, 408 a 4 voix.
Nous sommes heureux d'apprendre que
l'exposition des ouvrages executes par les
élèves de l'institut St Antoine a Locre, reste
ouverte jusqu'au Dimanche io Septembre.
Nous ne saurions trop engager nos lecteurs
a la visiter.
Ceux qui s'intéressent a l'ceuvre de l'édu-
cation de la jeunesse, ceux qui aiment a
admirer des riches trousseaux et des belles
broderies, ceux enfin qui ne recherchent que
la beauté du site et du paysage, tous nous
sauront gré de leur avoir fait connaitre la
route de Locre.
L'institut St Antoine n'est qu'a i 1/2 kil.
du Mont Kemmel et est relié au pavé par un
excellent gravier.
La réunion internationale du Footbail-
Club Yprois, favorisée par le beau temps, a
eu un succès complet. Les différentes épreu-
ves avaient lieu dans une des dépendances
du pare du Sénateur baron G. de Vinck,
président d honneur du F. C. Yprois.
Outre le F. C. Yprois, y ont pris part des
membres des clubs suivants Sporting-Club
Courtraisien, Olympique Lillois, Léopold-
Club de Bruxelles, Association Atlilétique
«La Gantoise Cercle Sportif Brugeois,
Sporting Club Meniuois, Athlétic and^iun'
ning-Club de Bruxelles, Union Sportive
Tournaisienne.
Voici les résultats
Prix du Président d'honneur (100 m. plat
handicap)i«r, Martens, S. C. C. (5 m.)
2", Poot, S. C. M. (5 m.) 3', Dubois, S. C.
C. (2 m.).
Prix X... («aut eu longueur, handicap)
l«r, Dubois, S. C.C., 6m. 35 (0.50); 2«,
Vercruysse, F. C. Y C m. 25 (0.50) 3«'
.agrand, O. L., 6 m. 20 (0.60).
Prix des Dames{[\0 m. haies, handicap):
1", Vanwinsen, F. C. Y. (2 m.)2*Duprez,
F. G. Y. (S m.) 38 Lagae, S. C. C. (7 m.)
Prix du F. C. Yprois (400 m. plat, han
dicap) ler, Vermeersch, A. R. C. B. (0)
2e, Marneffe, A. A. G. (15 m.)3« Cornaert!
S.G. C. (22 m.).
Prix du Président (saut en hauteur, han
dicap) ler, Martens, S. G. 0., 1,60 (0)
2«, VanwinseD, F. 0. Y., 1,58 (8); 3* De-
bevere, S. C. C., 1.57 (8).
Prix du Roi (1,500 nr., steeple chasse)
1», Doyen, A. R. C. B. (38)2« Lebrun, f!
C.Y. (50);3« Clés, O. L. (50).
On remarquait la presence de MM. le
Sénateur baron de Vinck, chevalier Hynde-
rickx, D Huvettere, conseiller provincial,
etc.
Pendant toute la durée de la fête, l'Har-
monie de Becelaere, a exécuté les meilleurs
morceaux de son répertoire.
Ne toussez p'üs. Je garantis la guérisöfl
du rhume et de la loux la 'plus opinatre en
deux jours au moyen du Sirop Depratere au
gourdon décoloré et au baume deTolu. C'est
le pectoral le plus prompt, le plus sur et le
plus agre'able qui existe. C'est un remède
incomparable, mais faites bien attention,
demandez et exigez toujours le véritable
Sirop Depratere.
Prix a fr. la bouteille. Le traitemeut
revient a o.io centimes par jour. En venïe
a Ypres, pharmacie Socquet, Libotte, Donck,
et Aertssens; Poperinghe, pharm.monteyrie,
Comines, Van Windekens; menin, Sioen et
Rotiers; Warneton, Vander marlière; Cour-
trai Hulpiau et De Boey Roulers, Veys
Dixmude,Ghyssaert; Iseghem (Grand'Place).
Rod en bach.
Un naufrage. La population de Bou
logne a été péniblement impressionnée
dimanche, par un accident qui s'est produit.
vers heures du soir et qui est dü a une
incompréhensible imprudence.
Quatre touristes, venus de Paris, eurent
la malencontreuse idéé de faire une prome
nade en bateau a voile, malgré la mer qui
était démontée et que la marée rendait exces-
sivement dangereuse. Détail encore plus
extraordinaire, ils ont trouvé un patron et un
matelot pour leur louer une embarcation et
les accompagner dans cette périlleuse excur
sion.
A peine le bateau avait-il quitté la jetée,
qu'on le vit emporté par les vagues, sans
direction possible.
Quelques minutes après sa sortie, un coup
de vent le chavira complètement, et ce spec
tacle jeta dans la plus vive émotion toutes
les personnes, au nombre de plusieurs mil-
liers, qui se trouvaient sur la plage.
Un remorqueur et le canot de secours de
la société des naufragés se rendirent immé-
diatement, en dépit des dangers de la mer,
sur le lieu de la catastrophe. Mais les recher
ches furent vaines
Par instant, soulevée par les vagues on
voyait réapparaitre la carcasse renversée du
bateau. Alors, sur la plage encombrée de
monde, des cris d'épouvante s'échappaient
de toutes les poitrines parmi les spectateurs
de ce drame poignant.
D'intrépides sauveteurs, montés sur les
chevaux qui servent au transport des cabines
de bains, s'aventuraient le plus loin possible
dans les flots, pour tenter une reconnaissance
impossible. Rien n'y fit. Aucune des victimes
n'a été retrouvée aucune n'a pu trouver,
hélas le moindre asile sur une embarcation
quelconque tant la mer était déserte.
II y a done six morts a déplorer celle du
patron du bateau, de son matelot ainsi que
celle des quatre touristes.
Ménagères n'achetez que le sucres en
paquets de la Raffinerie Tirlemontoise.