L'ARRONDISSEMENT
Avis
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CHRQHIQUE ïPROiSE
Samedi 4 ^ovembre 1905
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40 \mtE N° 3360
Le meeting de Charleroi
A Ostende
La Tuussainl a Ypres
Le procés de presse
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II importe d insister sur la facon pour le
moins e'trange dont les socialistes exploitent
le projet du gouvernement relatif aux travaux
d'Anvers. Et a eet égard rien ne pourrait
mieux caractériser l'attidude de la Sociale que
le meeting donné lundi soir par le grand
lama Vanderveide a la Bourse de Charleroi.
Au compte rendu du Rappel de cette ville
nous empruntons le passage suivant
Le citoyen Vanderveide a propos des tra
vaux militaires d'Anvers, les poings souvent
tendus vers le plafond, a tonné contre le
militarisme, li s'est attaqué,avec une extréme
violence a la Royauté, faisantle plus vif
éloge de la République sociale démocratique!
Au milieu de ces tirades révo'.utionnaires et
anti-dynastiques, un auditeur, grisé par cette
declaration enflammée, s'est écrié a pleins
poumons VlVE LA RÉPUBLIQUE
L'orateur a reproché a une partie.des libé-
raux d'etre moins fiers qu'en 1884, oü on les
a vus crier sur les marches du Palais de
Bruxelles A BAS LE ROl DE CARTON
Aujourd'hui, ils se jettent aux pieds du
Trone et de l'Autel, trouvant que les
prêtres et les rois sont les gardiens natu
rels de leurs privilèges et de leurs coffres
forts.
En terminant, le chef de la gauche socia-
liste a envoyé son plus chaleureux salut au
proletariat russe et a souhaité l'avènement
de la République universelle. L'Europe du
2oe siècle a-t il dit, doit être une Europe
républicaine, suivant la devise de nos gueux
du i6e siècle, qui appelaient de leurs voeux le
jour ou chacun pourrait dire Je suis mon
maitre, mon pape et mon roi
Socialistes de Belgique Resterez vous en
arrière dans la bataille qui va s'engager con
tre le gouvernement des prêtres, des rois et
des généraux
A bas le militarisme Vive le socialisme
Vive l'Internationale des travailleurs
Les sociaux battent énergiquement des
mains.
Un schismocrate chrétien s'est alors avanc
sur l'estrade pour ratifier le discours du
citoyen Vanderveide et crier haro sur le
ministère catholique.
C'est dans l ordre socialistes verts et rou
ges s'entendent.
Quant aux libe'raux, ils expient bien cruel-
lement les fautes du passé. Combien de fois
la Sociale ne leur a-t-elle pas rappelé les
chansons émeutières de 1884 qui stigmatise-
ronta jamais le parti des Devaux, des Frère
Orban et des Bara
Est-ce peut être pour éloigner le spectre du
Roi de Carton que des libéraux comme
M. Buisset, au meeting de Charleroi, quali
fient de faute le dépot par le gouverne
ment du projet relatif aux travaux d'Anvers,
faute qui dans l'idée de l'ineffable
depute radical doit permette aux libéraux
de gravir moms péniblemeni les gradins du
pouvoir et peut-être les conquérir ?l
Et qu'on ne vienne pas fulminer ex cathe
dra contre le militarisme des partisans des
travaux d'Anvers Les tirades de M.Vander
veide et de ses coreligionnairc-s ne résistent
pas a l'analyse. Car, n'en de'plaise a M. Buis
et, il suffit de lire YEtoile poux se rendre
compte que les véritables militaristes sont
précisément les adversaires du projet gouver-
nemental.
On n'a peut être pas assez remarqué la
declaration importante par lequelle le minis-
tre de la guerre a terminé son discours.
La voici, telle qu elle est reproduite dans
les Annales parlementair es
Si les projets actuels ne sont pas votes, le
devoir du gouvernement futur quel qu'il
soit, sera de demander une augmentation de
nos effectifs de guerre. II ne pourrait s'y
soustraire sans encourir la plus grave res-
ponsabilité.
Cette declaration écrit YEtoile, fera-t-elle
réfléchir les adversaires du projet?
Certains d'entre eux refusent de le voter
paree que,disent-ils, il entrainerait fatalement
une augmentation des effectifs.
Or, voici le gouvernement qui affirme, de
la manière la plus solennelle, que, si le
projet n'est pas voté, une augmentation des
effectifs est inevitable.
Dans cette hypothèse, si les adversaires du
projet l'emportaient, leur vo'te négatif aurait
comme conséquence nécessaire l'éventualité
même qui le leur a fait émettre.
Malheureusement pour le général Couse-
bant, nous sommes porte's a croire que ses
chiffres sont un peu optimistes. II est dou-
teux, pour ne pas dire pins que nous ayons
un effectif de guerre de 187,000 hommes. Et
même si nous les avions, on pourrait se
demander si ces 187,000 hommes font
187,000 troupiers.
Faisons done la part de l'optimisme mini-
stériel, mais, cette part faite, reconnaissons
que le raisonnement du ministre est un joli
coup droit porté aux opposants.
Les opposants l'ont d'ailleurs compris sur-
le-champ, puisqu'ils n'ont pas protesté lorsque
le général Cousebant a dit que, si le projet
n'était pas voté, l'augmentation des effectifs
s'imposerait au gouvernement futur, quel
qu'il soit.
Les libéraux qui, par haine du cléricalisme,
s'associent aux déclarations des pontifes du
socialisme en matière ou sous couleur de
protestation contre les travaux d'Anvers, ne
font done pas seulement profession de foi
républicaine et anarchiste, c'est-a-dire renou-
vellent la faute de 1884, mais a force
de vouloir mitrailIer le militairisme, sont
plus militaristes que ceux qu'ils conspuent.
Voila le joli re'sultat auquel aboutit l'incon-
séquence libérale 1
D'Ostende nous parvient la bonne nouvel
le que les membres dc la nouvelle association
catholique ont accepté les propositions des
délégués de l'ancienne Association, notam-
ment la création d'un comité de dix membres.
iMardi soir, les délégués des deux groupes
se sont réunis pour ratifier l'accord. Sous
peu aura lieu une assemblee générale de
l'Association catholique régénére'e.
Puisse l'union se faire, solide et définitive
c'est le voeu de tous nos amis
Nous avons vu, dans toutes les églises de
notre ville, le jour de la Toussaint une af
fluence de fidèles a la Ste Table et aux offices
divins, notablement plus grande que d'habi-
tude.
A St Martin seul, on a compté prés de
mille communions C'est environ deux cents
de plus que la moyenne des années précé-
dentes.
C'est la réponse éloquente que donnent
les éléments chrétiens de notre population,
aux débordements d'impiété stupide et écoeu-
rante dont nous avons été témoins, ces
derniers temps. La réponse a commence' par
les protestations de foi, publiquement affir-
me'e, dans Ia Procession du St Rosaire la
réponse continue en s'accentuant.
Quoi d'étonnant Des gens sans pudeur
ont pris a coeur, avec une sorte de folie,
d'e'taler aux yeux de notre population si
religieuse et toujours chrétienne, la libre-
pensée dans toute la laideur de ses conse
quences logiques, en matière de morale
surtout. Devant ce spectacle, n'est il pas
naturel que toute ame, ayant conservé ne
füt-ce qu'un reste de Foi, en appréoie mieux
le prix inestimable et, au besoin, se res-
saisisse
La manifestation religieuse dont nous
parlons, si édifiante et si consolante, nous
dispense de répondre autrement a certaines
élucubrations de jeunes impies, qui sans
discernement, puisent dans les écrits d'un
Bosmans quelconque, d'odieuses attaques et
de sottes objections contre la Religion.
Comme si leurs auteurs n'avaient pas été
cent fois réfute's depuis trente a quarante
ans 1 Comme si les vrais savants, et même
les gens simplement senses, n'avaient rele'gué
leurs critiques dans le bêtisier des ignares I
Deux mots cependant.
Aux yeux de certaine jeunesse tristement
moderne, comme pour certains demi-savants,
chercheurs de truffes, les prêtres, les reli-
gieux et les religieuses sont tous, a leurs
yeux, des espèces de monstres d'immoralité.
II serait facile de leur répondre Si les
prêtres, les religieux et les religieuses étaient
ce que vous dites, comme ils seraient prés
d'être des votres II est vrai que vous y
mettriez une condition, non pas qu'ils cban-
gent de moeurs, mais que, jetant le froc
aux orties, ou que continuant a porter
la soutane la soutane ne vous effrayerait
plus ils affichent publiquement, cynique-
ment, sans peur,leurmoraleinde'pendante
N'avons-nous pas vu re'eemment, en
France et quelques fois en Belgique, de mal-
heureux prêtres dévoyés, uevenir ainsi in-
stantane'ment des amis choyés, absolument
sans changer de moeurs... bien au contraire
La confession offusque aussi les jeunes
impies. A les en croire, l'obscénité des propos
font le tourment des jeunes filles chastes.
Si cela était vrai, si le confessional était
cela, il ferait les délices des filles et des
femmes qui ne savent plus rougir. Cc se
raient celles-la qui y afflueraient. Et peut-être
bien qu'elles y entraineraient bien des jeunes
gens, ceux-la surtout qui sont sans peur, ni
pudeur.
Et puis, les hommes faits, qui ont connu
ce confessional abominable dans leur enfan-
ce, mais qui l'ont abandonné depuis, y re-
viendraient-ils lorsque la maladie les étreint
et qu'ils voient la mort approcher Est-ce, a
ce moment suprème qu'on retourne ce qui
a dégradé la conscience
Assez, n'est-ce pas
A l'audience d'hier, oü le procés intenté
par MColaert au Weekblad et consorts,
devait être plaidé. les avoués des défendeurs
ont solücité une nouvelle remise pour les
plaidoieries, a la demande des avocats étran-
gers qui doivent défendre Deweerdt et De
vaux.
Mtrc Begerem a consenti a cette remise,
mais il a été bien entendu que les plaidoieries
auront lieu le 22 Novembre, quoi qu'il arrive.
Dès 9 heures du matin, il y avait foule
dans les environs du Tribunal. Remarqué
surtout quelques jeunes gens de 17 a 18 ans,
espèce d'échappés de lecole, qui désirent
apprendre sans doute comment il faut faire
pour échapper a la Justice.
Au cours d'une intéressante étude sur notre
situation financière, la Gazette de Liège fait
les constatations et leg observations suivan-
tes
En 1879, quand les libéraux arrivèrent
au pouvoir, la dette s'élevait a 1,254 milions.
Cela représentait en intéréts, amortissements
et annuités, une charge annuelle totale de 63
millions. D'autrc part, les dépenses d'outil-
lage économique faites au moyen de l'em-
prunt rapportaient net 34.800,000 francs.
En 1879 done, la dette publique coütait 63
millions et en rapportait a peu „prés 35, ce
qui en définitive, se traduisait par une charge
annuelle de 28 millions.
Ces 28 millions de difference devant être
demandés a l'impot, il s'ensuit que chaque
habitant supportait de ce chef un fardeau
annuel de 5 fr. 14.
En 1884, après 5 années de gouvernement
liberal,la dette était montée a 1,768 millions,
et la charge totale a 81,800,000 fr. Le revenu
net des capitaux empruntés étant de
42,800,000 fr., la difference a supporter par
l'impot passait a 3p millions soit par habi
tant un fardeau annuel de 6 fr. 75.
En 1904, après 20 ans de gouvernement
catholique, la dette publique atteint 3 mil
liards 117 millions, et la charge totale 116
millions.
Mais le revenu net s'élevant a 93 millions,
il ne reste que 23 millions a demander a
l'impot, e'est-a dire que le Trésor ne réclame
de ce chef, par tête d'habitant, que 3 fr. 27
annuellement.
C'est peremptoire.
La gestion libérale se traduit done par une
augmentation des sacrifices demandés aux
contribuables pour la dette, et la gestion
catholique par une diminution de ces mêmes
sacrifices.
Peut-on reprocher a nos dirigeants d'avoir
augmenté cette dette, si tout compte fait, elle
pèse moitié moins sur nos épaules qu'au
vieux temps des graux impöts
D'oü provient ce re'sultat Comment se
fait-il que les revenus directs du domaine ont