L'ARRONDISSEMENT Avis TELEPHONE 52 CHRQHIQUE ïPROiSE Samedi 4 ^ovembre 1905 10 centimes Ie N 40 \mtE N° 3360 Le meeting de Charleroi A Ostende La Tuussainl a Ypres Le procés de presse Revue de la Presse n s'abonne rue au Reurre, 3fi, a Vpres, el, a tous ies bureaux de poste du rryaume. Les nouveaux abonrsés au Journal d'Ypres pour 1906 rrcevront le Jour nal grafuitement jusqu'au nouvel art. >umMrM.-xarBaa*aB URNAL D'TPBES Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c, par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. (.es abonnement» sont d'un an et se régularisent tin Dérembre. es articles at communications doivent étra adressés franco da ort a I'adresse ci-dessns. Les annonces coütent 15 centimes la ligre Les réclames dans la corps du journa coutent30 centimes la ligne. Les inactions judiciaires, t franc 'a ligne. Les tuméros supplémentaires content 10 franss les cent exemplaires Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'artresser a JVAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. II importe d insister sur la facon pour le moins e'trange dont les socialistes exploitent le projet du gouvernement relatif aux travaux d'Anvers. Et a eet égard rien ne pourrait mieux caractériser l'attidude de la Sociale que le meeting donné lundi soir par le grand lama Vanderveide a la Bourse de Charleroi. Au compte rendu du Rappel de cette ville nous empruntons le passage suivant Le citoyen Vanderveide a propos des tra vaux militaires d'Anvers, les poings souvent tendus vers le plafond, a tonné contre le militarisme, li s'est attaqué,avec une extréme violence a la Royauté, faisantle plus vif éloge de la République sociale démocratique! Au milieu de ces tirades révo'.utionnaires et anti-dynastiques, un auditeur, grisé par cette declaration enflammée, s'est écrié a pleins poumons VlVE LA RÉPUBLIQUE L'orateur a reproché a une partie.des libé- raux d'etre moins fiers qu'en 1884, oü on les a vus crier sur les marches du Palais de Bruxelles A BAS LE ROl DE CARTON Aujourd'hui, ils se jettent aux pieds du Trone et de l'Autel, trouvant que les prêtres et les rois sont les gardiens natu rels de leurs privilèges et de leurs coffres forts. En terminant, le chef de la gauche socia- liste a envoyé son plus chaleureux salut au proletariat russe et a souhaité l'avènement de la République universelle. L'Europe du 2oe siècle a-t il dit, doit être une Europe républicaine, suivant la devise de nos gueux du i6e siècle, qui appelaient de leurs voeux le jour ou chacun pourrait dire Je suis mon maitre, mon pape et mon roi Socialistes de Belgique Resterez vous en arrière dans la bataille qui va s'engager con tre le gouvernement des prêtres, des rois et des généraux A bas le militarisme Vive le socialisme Vive l'Internationale des travailleurs Les sociaux battent énergiquement des mains. Un schismocrate chrétien s'est alors avanc sur l'estrade pour ratifier le discours du citoyen Vanderveide et crier haro sur le ministère catholique. C'est dans l ordre socialistes verts et rou ges s'entendent. Quant aux libe'raux, ils expient bien cruel- lement les fautes du passé. Combien de fois la Sociale ne leur a-t-elle pas rappelé les chansons émeutières de 1884 qui stigmatise- ronta jamais le parti des Devaux, des Frère Orban et des Bara Est-ce peut être pour éloigner le spectre du Roi de Carton que des libéraux comme M. Buisset, au meeting de Charleroi, quali fient de faute le dépot par le gouverne ment du projet relatif aux travaux d'Anvers, faute qui dans l'idée de l'ineffable depute radical doit permette aux libéraux de gravir moms péniblemeni les gradins du pouvoir et peut-être les conquérir ?l Et qu'on ne vienne pas fulminer ex cathe dra contre le militarisme des partisans des travaux d'Anvers Les tirades de M.Vander veide et de ses coreligionnairc-s ne résistent pas a l'analyse. Car, n'en de'plaise a M. Buis et, il suffit de lire YEtoile poux se rendre compte que les véritables militaristes sont précisément les adversaires du projet gouver- nemental. On n'a peut être pas assez remarqué la declaration importante par lequelle le minis- tre de la guerre a terminé son discours. La voici, telle qu elle est reproduite dans les Annales parlementair es Si les projets actuels ne sont pas votes, le devoir du gouvernement futur quel qu'il soit, sera de demander une augmentation de nos effectifs de guerre. II ne pourrait s'y soustraire sans encourir la plus grave res- ponsabilité. Cette declaration écrit YEtoile, fera-t-elle réfléchir les adversaires du projet? Certains d'entre eux refusent de le voter paree que,disent-ils, il entrainerait fatalement une augmentation des effectifs. Or, voici le gouvernement qui affirme, de la manière la plus solennelle, que, si le projet n'est pas voté, une augmentation des effectifs est inevitable. Dans cette hypothèse, si les adversaires du projet l'emportaient, leur vo'te négatif aurait comme conséquence nécessaire l'éventualité même qui le leur a fait émettre. Malheureusement pour le général Couse- bant, nous sommes porte's a croire que ses chiffres sont un peu optimistes. II est dou- teux, pour ne pas dire pins que nous ayons un effectif de guerre de 187,000 hommes. Et même si nous les avions, on pourrait se demander si ces 187,000 hommes font 187,000 troupiers. Faisons done la part de l'optimisme mini- stériel, mais, cette part faite, reconnaissons que le raisonnement du ministre est un joli coup droit porté aux opposants. Les opposants l'ont d'ailleurs compris sur- le-champ, puisqu'ils n'ont pas protesté lorsque le général Cousebant a dit que, si le projet n'était pas voté, l'augmentation des effectifs s'imposerait au gouvernement futur, quel qu'il soit. Les libéraux qui, par haine du cléricalisme, s'associent aux déclarations des pontifes du socialisme en matière ou sous couleur de protestation contre les travaux d'Anvers, ne font done pas seulement profession de foi républicaine et anarchiste, c'est-a-dire renou- vellent la faute de 1884, mais a force de vouloir mitrailIer le militairisme, sont plus militaristes que ceux qu'ils conspuent. Voila le joli re'sultat auquel aboutit l'incon- séquence libérale 1 D'Ostende nous parvient la bonne nouvel le que les membres dc la nouvelle association catholique ont accepté les propositions des délégués de l'ancienne Association, notam- ment la création d'un comité de dix membres. iMardi soir, les délégués des deux groupes se sont réunis pour ratifier l'accord. Sous peu aura lieu une assemblee générale de l'Association catholique régénére'e. Puisse l'union se faire, solide et définitive c'est le voeu de tous nos amis Nous avons vu, dans toutes les églises de notre ville, le jour de la Toussaint une af fluence de fidèles a la Ste Table et aux offices divins, notablement plus grande que d'habi- tude. A St Martin seul, on a compté prés de mille communions C'est environ deux cents de plus que la moyenne des années précé- dentes. C'est la réponse éloquente que donnent les éléments chrétiens de notre population, aux débordements d'impiété stupide et écoeu- rante dont nous avons été témoins, ces derniers temps. La réponse a commence' par les protestations de foi, publiquement affir- me'e, dans Ia Procession du St Rosaire la réponse continue en s'accentuant. Quoi d'étonnant Des gens sans pudeur ont pris a coeur, avec une sorte de folie, d'e'taler aux yeux de notre population si religieuse et toujours chrétienne, la libre- pensée dans toute la laideur de ses conse quences logiques, en matière de morale surtout. Devant ce spectacle, n'est il pas naturel que toute ame, ayant conservé ne füt-ce qu'un reste de Foi, en appréoie mieux le prix inestimable et, au besoin, se res- saisisse La manifestation religieuse dont nous parlons, si édifiante et si consolante, nous dispense de répondre autrement a certaines élucubrations de jeunes impies, qui sans discernement, puisent dans les écrits d'un Bosmans quelconque, d'odieuses attaques et de sottes objections contre la Religion. Comme si leurs auteurs n'avaient pas été cent fois réfute's depuis trente a quarante ans 1 Comme si les vrais savants, et même les gens simplement senses, n'avaient rele'gué leurs critiques dans le bêtisier des ignares I Deux mots cependant. Aux yeux de certaine jeunesse tristement moderne, comme pour certains demi-savants, chercheurs de truffes, les prêtres, les reli- gieux et les religieuses sont tous, a leurs yeux, des espèces de monstres d'immoralité. II serait facile de leur répondre Si les prêtres, les religieux et les religieuses étaient ce que vous dites, comme ils seraient prés d'être des votres II est vrai que vous y mettriez une condition, non pas qu'ils cban- gent de moeurs, mais que, jetant le froc aux orties, ou que continuant a porter la soutane la soutane ne vous effrayerait plus ils affichent publiquement, cynique- ment, sans peur,leurmoraleinde'pendante N'avons-nous pas vu re'eemment, en France et quelques fois en Belgique, de mal- heureux prêtres dévoyés, uevenir ainsi in- stantane'ment des amis choyés, absolument sans changer de moeurs... bien au contraire La confession offusque aussi les jeunes impies. A les en croire, l'obscénité des propos font le tourment des jeunes filles chastes. Si cela était vrai, si le confessional était cela, il ferait les délices des filles et des femmes qui ne savent plus rougir. Cc se raient celles-la qui y afflueraient. Et peut-être bien qu'elles y entraineraient bien des jeunes gens, ceux-la surtout qui sont sans peur, ni pudeur. Et puis, les hommes faits, qui ont connu ce confessional abominable dans leur enfan- ce, mais qui l'ont abandonné depuis, y re- viendraient-ils lorsque la maladie les étreint et qu'ils voient la mort approcher Est-ce, a ce moment suprème qu'on retourne ce qui a dégradé la conscience Assez, n'est-ce pas A l'audience d'hier, oü le procés intenté par MColaert au Weekblad et consorts, devait être plaidé. les avoués des défendeurs ont solücité une nouvelle remise pour les plaidoieries, a la demande des avocats étran- gers qui doivent défendre Deweerdt et De vaux. Mtrc Begerem a consenti a cette remise, mais il a été bien entendu que les plaidoieries auront lieu le 22 Novembre, quoi qu'il arrive. Dès 9 heures du matin, il y avait foule dans les environs du Tribunal. Remarqué surtout quelques jeunes gens de 17 a 18 ans, espèce d'échappés de lecole, qui désirent apprendre sans doute comment il faut faire pour échapper a la Justice. Au cours d'une intéressante étude sur notre situation financière, la Gazette de Liège fait les constatations et leg observations suivan- tes En 1879, quand les libéraux arrivèrent au pouvoir, la dette s'élevait a 1,254 milions. Cela représentait en intéréts, amortissements et annuités, une charge annuelle totale de 63 millions. D'autrc part, les dépenses d'outil- lage économique faites au moyen de l'em- prunt rapportaient net 34.800,000 francs. En 1879 done, la dette publique coütait 63 millions et en rapportait a peu „prés 35, ce qui en définitive, se traduisait par une charge annuelle de 28 millions. Ces 28 millions de difference devant être demandés a l'impot, il s'ensuit que chaque habitant supportait de ce chef un fardeau annuel de 5 fr. 14. En 1884, après 5 années de gouvernement liberal,la dette était montée a 1,768 millions, et la charge totale a 81,800,000 fr. Le revenu net des capitaux empruntés étant de 42,800,000 fr., la difference a supporter par l'impot passait a 3p millions soit par habi tant un fardeau annuel de 6 fr. 75. En 1904, après 20 ans de gouvernement catholique, la dette publique atteint 3 mil liards 117 millions, et la charge totale 116 millions. Mais le revenu net s'élevant a 93 millions, il ne reste que 23 millions a demander a l'impot, e'est-a dire que le Trésor ne réclame de ce chef, par tête d'habitant, que 3 fr. 27 annuellement. C'est peremptoire. La gestion libérale se traduit done par une augmentation des sacrifices demandés aux contribuables pour la dette, et la gestion catholique par une diminution de ces mêmes sacrifices. Peut-on reprocher a nos dirigeants d'avoir augmenté cette dette, si tout compte fait, elle pèse moitié moins sur nos épaules qu'au vieux temps des graux impöts D'oü provient ce re'sultat Comment se fait-il que les revenus directs du domaine ont

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1