NT
Samedi 11 Novembre 1905
10 centimes le !V°
AO \mtM - N° 8362
Église St Martin
Ste Cécile
Concert
Les travaux d'Anvers
a la Chambre
Autres projets de loi
F ranee
Un roman
franco-geru ano-belge
L'obseénité artistique
et Tenfant pauvre
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Les nouveaux abort Dés an Journal
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Pour les annonces de France et de Belgique (excenté les deux Flaudres) s'adresser a
I'Agence Iiavas Bruxelles, rue d'Argent, n°34 et a Paris,8. Place de la Beurse,
DIMANCHE prochain, 19 NOVEMBRE,
a 4 h. de relevée
Sermou tie Cliarité
tpar le R. P. Caruel, S. J.
l éminent prédicateur de N. D. de Paris et
de Ste Gudule de Bruxelles, au profit des
Pauvres secourus par les Dames de la Provi
dence.
Dimanche 26 Novembre, a 5 1/2 heures de
relevée, la Fanfare Royale donnera un Con
cert-Promenade a la Salie Pauwels.
A 7 heures du soir, a la Salie Iweins,
Banquet Annuel.
Le premier grand Concert de la Fanfare
sera donné a la Salie Iweins, le Dimanche
10 Décembre prochain a 7 1/2 h. du soir.
Pour ceite fête la Fanfare s'est assuré le
Concours d'artistes de tout premier ordre.
Nous donnerons le programme dans un
prochain numéro.
Les votes émis par les sections permettent
d'espérer quun accord intervienclra sous
peu entre les membres de la majorité.
Tous les membres de l'oppositiou ont voté
l'enquête avec quelques rares membres
catholiques. II y a done eu une majorité
numénque en faveur de i'enquête. Mais les
sections sont ainsi composées trois contre
trois que eest la voix du Président qui
départagera les votes, et l'on sait que M.
Schollaert nest pas partisan de l'enquête,
qui du reste serait contraire aux précédents
parlementaires.
Dans la réunion de la Droite, qui a pré-
cédé celle des sections, le gouvernement a
fait preuve de beaucoup de bonne volonté,
en faisant des concessions qui semblent
devoir aboutir a un accord parfait entre tous
les membres de la majorité.
Les membres du gouvernement ont fait
connaitre ces propositions dans les sections.
Le grand évéuement est done le maintieu
provisoire du gouvernementnous espérons
pouvoir en conclure son maintien défimtif,
grace a des concessions réciproques.
La proposition Helleputte execution du
canal-bassin a étó adoptée dans toutes les
sections, le gouvernement ne s'y étantplus
opposée formellemsnt.
MM. Itenkin, Woeste, de Broqueville,
Terwagne, Tonnelier et Melot forment la
section centrale, avec M. le Président. Les
trois premiers, ainsi que M. Schollaert sont
opposés a l'enquête, les trois autres y sont
favorables.
Tous les députés, a 1'exception.de quatre
ou cinq, étaient présents a la réunion des
sections. MM. Colaert et Van Merris ont
voté avec le gouvernement.
La discussion du projetde loi sera conti -
nuéc, la semaiue prochaine. 11 y aura saus
doute des déclarations du gouvernement
qui donneront le sceau a Paccord patriotique
de la Droite, qui, pour le fond^sera suivi 1
par plusieurs représentants de la Gauche
libérale.
A W
Dans la séance publique d bier M. Denis
a demandé que le projet de loi sur la pro
tection de l'enfance, dont le rapporteur est
tout désigné dans la personae de M. Colaert,
soit soumis sans retaid a Pexamen de la
section centrale.
M. Colaert a appuyé cette proposition,
disant que dès que la note de M. Denis lui
serait remise, le rapport sur la recherche de
la paternité pourraitêtre déposé.
La section centrale ckargée de l'examen
de ce dernier projet est couvoquée pour le
Vendredi 24 Novembre. M. Colaert y donne
ra lecture de sou rapport, qui a été longue-
ment discuté et approuvé dans des séances
précédentes de la section centrale.
La note de M. Denis est relative a la
recherche de la paternité des enfants adul-
térins et incestueux. M. Colaert combat
énergiquement cette thèse, et sou avis est
partagé par les autris membres de la
section centrale, libéraux comrne catholi
ques.
M. Berteaux, ministre de la guerre, a
donné sa démission au cours de la séance de
la Chambre. Le Cabinet, fortifié par un vote
de confiance, reste aux affaires.
Les événemeats internationaux récents,
dans le domaine de la diplomatie et surtout
dans celui de la presse, affectant les relations
mutuelles entre la France, lAllemagne et
l'Angleterre, viennent de rechef d'avoir un
contrecoup relativement a la Belgique.
Une première fois, un journal parisien
nommait Anvers un pistolet chargé, dirigé
sur lAngleterre. Ensuite ce fut le tour
d'un journal de Cologne, qui voyait l'Alle-
magne derrière le nouveau plan de fortifica
tions d'Anvers.
Aujourd'hui c'est d'abord le périodique
hebdomadaire anglais Outlook qui revient
sur les récents incidents franco-allemands.
L'auteur de l'article rappelle les différentes
circonstances oü 1 Allemagne, a depuis 1871,
cherché a attaquer la France. Après avoir
mentionné l intervention du Tsar et de la
reine Victoria en 1875,qui évita une attaque
de la part de l'Allemagne, il prétend qu'il y
a treize ans, l'Allemagne se préparait a
renouveller sa tentative avec l'appui du roi
des Beiges Les troupes allemandes
devaient passer par la Belgique.M.Constans,
ministre de l'intérieur, organisa alors une
contre conspiration tendante au renverse-
meat du roi Léopold et a la proclamation de
la république en Belgique, oü régnait un
fort courant révolutionnaire (11!) C'est sans
doute en présence de cette menace que le
roi Léopold interrompit ses négociations
avec l'Allemagne.
Ce singulier article, dit le Petit Bleu, fera
surtout sourire. II faut se faire une singulière
idéé de la mentalite' de notre souverain en le
supposant capable de comploter contre l'une
ou l'autre des deux grandes puissances
voisines et amies. Et quant au prétendu
complot de M. Constans pour renverser, il
y a treize ans, e'est-a-dire en 1S92, le
roi des Beiges et établir chez nous la républi
que, il ne peut que susciter chez nous un
éclat de rire. En 1892, il n'y avait pas chez
nous le moindre courant révolutionnaire. II
y avait une agitation légale pour le S. U.
qui aboutit l'année suivante, après quelques
troubles, a la revision de la Constitution et
au régime du S. U. avec vote plural. Dire
qu'il fut question de république, c'est vrai
ment trop se moquer du monde. II n'y a
dans l'article du périodique anglais qu'une
tentative de plus pour surexciter Francais
contre Allemands, füt ce au dépens du
renom de sagesse de la Belgique.
D autre part, un journal francais, le Phare
de la Loire publie une trés intéressante
étude sur les progrès des Allemands a Anvers,
dans laquelle il signale l'importance du
role que jouent les capitaux allemands, les
merchandises allemandes et les négociants
allemands dans le développement du grand
port de i'Escaut. Les chiffres cités par le
Phare de la Loire tendent a montrer toute
l'étendue de ce nouveau «danger allemand.»
L auteur de l'article dit en terminant
«L'Allemagne veut mettre la main sur les
deux grands ports de la Mer du Nord.Elle le
veut pour nous enserrer commercialement,
pour étendre autour de nous un Zollverein
qui nous enveloppe. A l heure voulue, elle
nous mettra en demeure d'entrer dans cette
union douanière contre les Anglo-Saxons. Et
si ce mouvement tournant commercial ne
réussit pas, aura du moins servi a preparer
l'opération militaire qui suivrait intailliéle
ment notre refus.
uCe qui se passe a Anvers se répète a Rot
terdam, plus lentement, plus péniblement,
paree que les Hoilandais se défendent micux,
maïs avec la mème volonté inflexible, la
même méthode implacable qui distinguent la
race teutonne.
»Si nous persistons a tout ignorer, a fer
mer les yeux pour ne pas être troublés dans
notre douce quiétude, il sera trop tard, et
quand nous entendrons son bruit, la foudre
aura déja éclaté.»
II importe de relever l'interprétation don-
née par les journalistes francais a des faits
d'ordre économique.
On parle del'invasion allemande a Anvers.
Or, veut on savoir quelle est la force numé-
rique du bloc allemand en cette vilie
Selon le dernier recensement décennal (1900)
sur une population de plus de 33o.ooo ames,
Anvers et ses deux faubourgs comptent
35,5oo étrangers, soit un peu plus de dix
pour cent. Sur ces 35,5oo étrangers Hol
landais, Francais, Anglais,Autrichiens, Pus
ses, etc., il y a 8400 Allemands, a3oo
Francais et prés de 25,ooo d'autres nationa-
lités, e'est-a-dire que les Allemands n'y con
stituent pas même le quart de notre popula
tion étrangère. Et l'on a osé écrire qu'ils
étaient 80,000 L'Aurore croit le chiffre
exagéré, mais semble insinuer qu'il y a
pourtant quelque chose il y a un 8... mais
il y a aussi un zéro de trop.
Voioi un autre fait, dont la constatation
n'implique d'autre intention que ceile de
prendre la vérité objective pour guide c'est
que la race allemande, si elle est trés entre-
prenante et tres capable, n'est pas, comme la
race anglaise une race absorbante. Tandis
que sur n'importe quel point du globe peut
être, l'Anglais conserve son caractère natio-
nal, en règle générale l'Allemand finit par
perdre le sien pour s'identifier avec lepeuple,
avec le milieu dans lequel il se trouve. Les
Allemands reconnaissent cela Les journaux
francais en voudraient ils aux étrangers qui
se trouvent sur le territoire francais, d'applau-
dir avec leurs compatriotes a leurs gloires
nationales, de s'associer a leurs fêtes nationa-
les
La Belgique, Anvers, tout nos villes sont
ouvertes a tout le monde. Nous pratiquons
une politique de porte ouverte, qu'au point
de vue économique la France, a notre regret,
ne pratique pas sur une bien large échelle Et
si la population francaise n a pas prospéré
davantage a Anvers, il faut établir une
connexion entre eet état de choses et la
malencontreuse politique économique a la
quelle nous venons de faire allusion.
De temps en temps, la presse catholique
mêne courageusement la campagne contre ce
snobisme artistique qui excuse, voire encou
rage, de véritables atteintes publiques a la
morale. Lorsqu'on plaide devant l'opinion,
le succès tient presque autant (sinon plus)
au choix de l'argument qu'a la bonté de la
cause. En félicitant nos amis de leur zèle,
nous voudrions les rendre attentifs a un ar
gument excellent et populaire que leur four-
nil Ie récent Congrès de l'éducation familiale.
Ce Congrès, l'undes quatre-vingts chargés
de consteller le ciel de la grande exposition
liégeoise, obtint le plus grand succès. Plus
de mille participants; plus de deux cents
rapports. Adhésions et concours venus des
milieux les plus divers, favorables ou hostiles
a la Religion. II suffira de faire observer que
la de'putation francaise l'emportait en nombre
sur le groupe des congressistes beiges, et
qu'il s'était principalement recruté dans les
cadres de l'enseignement officiel. L'entente,
la, n etait possible que sur un terrain neutre
les questions religieuses et politiques avaient
été mises de coté par le programme et le
règlement on renoncait a s'élever au-dessus
des lois et des raisons de cette honnêteté
morale que l'on comprend et apprécie,
lorsqu'on porte dans un coeur d'homme
quelque souci du bien commun.
Peu de débats égalèrent en intérêt celui
auquel donna lieu léducation de la pureté.
Riche en lecons variées, il dolt décider les
families a nous prêter main forte dans la
lutte pour l'assainissement des rues et des
places publiques.
Un professeur de l'enseignement officiel
insiste sur la nécessité decarter de l'adoles-
cent ces images troublantes dont la vue
éveille presque fatalement les passions encore
heureusement endormies, Préseryons,
s'écriait l'orateur, préservons nos chers en
fants des productions d'une presse licen-
cieuse; loin de leurs yeux l'image lulkrique,
le tableau obscène; et retenons que le mérite
artistique ou littéraire d'une oeuvre n'en
émousse pas le funeste aiguillon
Voila, sinon le texte même, du moins le
sens de son discours. Et ces paroles recueil-
laient d'unanimes applaudissements. Nul