ORGANE GATE L'ARRONDISS Avis t TELEPHONE 52 Samedi 18 IVovembre 1905 40 ^364 Ste Cécile Concert OEuvre des Dames de la Providence La santé du Comtc de Handre 10 centimes le >T& In s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du rcyaurne. Les nonveanx abounds au Journal d'Ypres pour 1906 recovront le Jour nal graluitement jusqu'au nou vel au. ■"■•I Sermon do Ch arité en l'église da St-Mar tin. Etat grave La Si irée Les derniers moments Le Hoi au palais de la rue de la Kégence A la Chambre La date ct le cérémonial des funérailles Aux abords du palais S. L. Mgr. Goossens au palais La visite du Président du aénat L'acte de décès JOURNAL fr. 50 c. par an Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnement, payable par anticipation, est de 5 pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'ua an et se régularisent fln Déeembre. es articles et communications doivent étre adressés franco de ort a 1'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre Les réclames dans le corps du journa eoutent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les iuméros supplémentaires coütent 10 fraus les ceLt exemplaires Pour les annonces de France et de Beigique (exceptó les deux Flandres) s'adresser a VAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Dimanche 26 Novembre, a 5 1/2 heures de releve'e, la Fanfare Royale donnera un Con cert-Promenade a la Salie Pauwels. A 7 heures du soir, a la Salie Iweins Banquet Annuel. Le premier grand Concert de la Fanfare sera donné a la Salie Iweins, le Dimanche 10 Décembre prochain a 7 1/2 h. du soir. Pour cette fête la Fanfare s'est assuré le Concours d artistes de tout premier ordre. Nous donnerons le programme dans un prochain numéro. par le R. P. Caruel5. J DIMANCHE 19 NOVEMBRE, a 4 h. précises Les personnes empêchées d'assister au Sermon de l'Eminent prédicateur peuvent adresser leur ofï'rande a Mesdames Vanden Berghe, Struye de Bieberstein Mademoiselle Rosalie Lagrange li est peut-être utile de rappeler que le P. Caruel est uue des personnaiités les plus en vue de la chaire contemporaine.Sa parole éloquente a remporté partout oü elle s'est fait entendre les plus bnllants succes. A Notre Dame de Paris et a la cathédrale de St-Gudule a Bruxelles, oü le grand orateur a prêché le Carêrne a ditlérentes reprises, le concours de monde était si grand que deux heures avant ceile iixée pour le sermon, il n'y avait plus moyen de se procurer dans ces vastes cathédrales une place conyeuable. Nous félicitons nos concitoyens de la bonne fortune qui leur échoit Dimanche et nous ne pouvons que les engager a entourer en grand nombre la chaire de Saint-Martin. On nous écrit de Bruxelles Des nouvelles alarmantes relativement a l'état de santé de S. A. R. Mgr le Comte de Flandre nous sont parvenues jeudi matin. Le bulletin de santé qui a été rédigé a dix heu res, après le consultation des docteurs Rom- melaere et Mélis est de nature a justifier les vives inquietudes que l'on concoit dans l'entourage du ve'nérable malade. Ce bulletin est ainsi concu S. A. R. le Comte de Flandre est atteint dune inflammation des voies respiratoires. La situation est grave. La nuit a été mauvaise.» C'est avant-hier, Mardi, que S. A. R. a la suite d'un retroidissement a été obligée de s'aliter. Son état ne présentait alors aucun symptöme anormal et c'est en toute tran- quil.'ité d'esprit que la comtesse de blandre a pu se rendre Mercredi au ie Deutn de Ste Gudule. Mais hier, dans la soiree la maladie a prissoudain un caractère de gravité imprévu d'autant plus inquiétant que le frère de Sa Majesté était déja tenu depuis longtemps en raison de son grand age a de sérieux ménagements. Le Roi prévenu aussitot s'est fait tenir d'heure en heure au courant des phases de la maladie et le comte John d'Oultremont s'est rendu jeudi matin en son nom au Palais de la rue de la Régence pour prendre des nouvelles. Le prince et la princesse Albert n'ont pas quitté de la matinée le chevet de leur père oü la comtesse de Flandre, trés affectée, veille depuis hier soir. Tous les enfants ont été prévenus par dépêche. Le due et la duchesse de Vendöme qui étaient attendus, arriveront aujourd'hui sans doute. Bien que les nouvelles soient assez pessi- mistes, il est permis d'espérer cependant que le comte de Flandre triomphera de la crise actuelle. Les médecins n'ont pas jugé la situation suffïsamment grave, en effet, pour nécessiter le recours au ministère du clergé. Parmi les personnaiités qui se sont rendus au Palais princier pour prendre connaissance du bulletin medical, citons MM. le comte de Mérode-Westerloo,Van den Heuvel, les princes Charles, Albert, Edouard et Henri de Ligne, le baron Lam bert, le ministre d'Italie, le baron C.Goffinet" les chargés d affaires de Turquie et de Rou- manie, etc. Jeudi soir a 5 1/2 h., nous avons pris des informations au sujet de l'état de santé de S. A. R. le Comte de Flandre. Selon le 2e bulletin des médecins, la situa tion reste également grave. LeRoi a rendu visitea son frère vers 3 h. i/a Le Due et la duchesse de Vendöme,venant de Paris, sont arrivés au palais de la rue de la Régence. On attend demain matin la princesse de Hohenzollern. De nombreux députés, après la séance, se sont rendus au palais. Vers huit heures,le Roi a fait une nouvelle visite au palais de ia rue de la Régence. Les nouvelles données vers dix heures disaient la situation alarmante. Le médecins ont signé le bulletin suivant: L'état de S. A. R. le comte de Flandre s'est encore aggravé. (S) Rommelaere. Mélis. Le malade a été administré a 8 heures. VENDRED1 S. A. R. Mgr. le comte de Flandre, est mort vendredi matin a 1 i.3i h., après une courte agonie. Cette triste nouvelle que les bulletins médicaux d'hier soir faisaient pres- sentir affligera profondémentle pays.Elie s'est répandue avec une extraordinaire rapidité aux confins de la capitale, provoquant partout une douleur trés sincere qui se traduisait en des commentaires particulièrement émus. La nouvelle s'est propagée avec une rapidité non moins grande dansles grandes villes de province oü elle a provoqué une vive stupeur, car, malgré le pessimisme des informations, on ne s'attendait pas a un dénouement aussi brusque. Ce deuil cruel et pénible pour la familie royale de Belgique atteint profoodément Ia comtesse de Flandre qui, en l'espace d'uue année, a vu aisparaitre ses deux frères et vient de voir aujourd'hui s'éteindre son muri. Le hazard a des contrastes étranges.Il a voulu que cette journée du 17 novembre, qui devait procurer a cette admirable femme le réconfort des joies familiales fut pour elle une journée d immense douleur. Ce deuil sur- vient en effet le jour anniversaire de sa nais- sance, si bien que les télégrammes de souhaits heureux, par une de ces ironies du sort, viennent se mêler aux dépêches de condoléan ces respectueuses qui affluent de toutes parts. Nous avons dit que M. Quiriny, curé de St-Jaques, et son vicaire M. Hoebancx avaient, dans Ia soirée de jeudi administré le vénéré malade. Toute la nuit durant le comte de Flandre a eu le délireavec des inter- valles de lucidité. Ce matin a huit heures, les docteurs Romelaere et Mélisont eu une con sultation a l'issue de laquelle il rédigèrent ce bulletin La nuit a été moins mauvaise, mais la situation est alarmante. Les praticiens n'avaient pas caché la veille déja a Son Altesse Royale qu'ils ne concevai- ent plus aucun espoir de guérison. A neuf heures et demi du matin, le malade entrait en agonie,au moment oü le docteur Romme laere venait le visiter pour la seconde fois. Le comte de Flandre n'avait déja plus sa préscnce d esprit, et c'est sans heurt, sans souffrance visible qu'il s'éteignit a onze heu res et demi au milieu des siens. La comtesse de Flandre, abimée dans sa douleur, et la princesse Albert se tenaient d'un cöté du chevet le prince Albert, le due et la duchesse de Vendöme se tenaient de 1 autre cöté. Prés du lit, le curé de St-Jacques, M. Quiriny, le vicaire de la paroisse, M. Hoebancx, les deux médecins, la Soeur de charité, la baronne van den Bossche, la com tesse van der Burch, la comtesse Yves de Bavay, la comtesse Anna de Lannoy, la comtesse de Grunne, le général Burnell, commandant du Palais, le général du Roy de Blicquy, le général d Oultremont, le colonel Terlinden, le baron de Moor, MM.Bosmans, Greyson et Schewstaal, demeuraient en silence, témoins émus et respectueux de cette profonde douleur. Lorsque le docteur Rommelaere annonca que tout était fini, la comtesse et les princes ses éclatèrent en sanglots. Le prince Albert put avec peine arracher sa mère a sa triste contemplation, car on craignait pour la com tesse, dont le chagrin faisait peine a voir,une réaction trop violente après les fatigues de ces deux journées d'insomnie. Son Altesse Royale ne voulut pas s'e'loigner cependant sans avoir remercié les deux prêtres et les deux valets de chambre qui avaient assisté le malade jusqu a son dernier souffle. Elle gagna ses appartements du premier étage oü les dignitaires et les dames d'honneur vinrent lui exprimer leurs condoléances. Le Roi, qui avait e'té prévenu par télé- phone arriva au Palais a midi en auto. Le comte John d'Oultremont l'accompagnait. Devant la maison princière, au döme de laquelle le drapeau tricolore noué de crêpe venait d'etre hissé, une foule déja grande stationnait, grossie de minute en minute par l'affluence de ceux que la triste nouvelle avait surpris en cours de promenade. Le ministre de France et le due d'Arenberg furent les premiers a signer le registre nou veau qui s'est couvert aussitot d'innombra- bles paraphes. Le Roi, a sa descente de voiture, a été re$u par le prince Albert. Sa Majesté s'est précipitée en pleurant dans ses bras, l'a em- brassé affectueusement et est resté quelques instants ainsi, la tête inclinée, versant des larmes abondantes. Puis s'appuyant au bras de son neveu, tandis que le général Burnell et le général du Roy de Blicquy se tenaient respcctueusement a distance, le Roi se rendit au chevet de son frère défunt oü, incapable de mattriser son émotion, il pleura quelques minutes en silence. En sortant de la chambre mortuaire, le Roi gagna les appartements du premier étage,oü il eut avec la comtesse une entrevue émouvante. Pendant ce temps,des télégramines étaient envoyés dans toutes les directions pour noti- fler le décès aux membres de la familie et aux autorités. M. de Mot, prévenu au paiais de justice, arriva a midi. II fut décidé qu'il viendrait a cinq heures au Palais,pour signer avec le ministre de la Justice Facte de décès et l'acte d'état-civil. M. Bruylant, échevin, s'est présenté dans le courant de i'après- midi pour constater la mort. Le bourgmestre de Bruxelles, a décidé d'annoncer le deuil par voie d'affiches a la population. Devant toute la Chambre, debout, M. de Smet de Naeyer notifie la mort de S. A. R. Mgr le comte de Flandre, qui a succombé en quelques jours a une affection pulmonaire.Le comte de Flandre était Beige de coeur et dame comme notre illustre souverain sa physionomie était populaire a Bruxelles et dans tout le pays. La nation s'associera l'affliction de son souverain et de ses princes, auquel Ie gouvernement adresse ses condo léances. M. le président rend hommage a la bonté du comte de Flandre et a ses vertus familia les. Puissent le Roi et la familie royale trouver dans l'expression de nos regrets une nouvelle marque de notre attachement. Je propose de suspendre nos séances jusqu'au lendemain des funérailles je propose que le bureau, ainsi que tous les membres qui vou- dront se joindre a lui, représentent aux funé railles la Chambre,qui prendra le deuil pour trois mois. (Adhésion unanime.) La séance est levée a 2 heures 3o. Les funérailles des S. A. R. le comte de Flandre auront lieu mercredi en grande solennité. Le cérémonial arrêté est identique a celui des obsèques du prince Baudouin.Le cercueil sera exposé dans le grand vestibule d'honneur transformé en chapelle ardente. Toutes les autorités accompagneront le corps a Sainte-Gudule, oü un grand service sera célébré a onze heures. L'inhumation aura lieu ensuite dans la crypte de Laeken. L'animation est tres grande aux abords du palais de la rue de la Régence. Tout au long du trottoir qui longe le palais des Beaux- Arts, les curieux stationnent, intéressés par le va-et-vient des personnages qui sesuccèdent aux portes du palais. Dans la cour intérieure du palais, le défilé ne s interrompt pas. Diplomates, ministres, sénateurs, députés, magistrats,avocats,officiers, autorités diverses viennent ici, en un cortege impressionnant, exprimer a la familie royale leurs condolé ances respectueuses. S. E. le cardinal-archevêque de Malines est venu se mêler a cette foule. Le comte The'odore d'Oultremont l'ayant apercu, l'a conduit auprès du corps oü le prélat est resté en prières. A deux heures, S. A. R. la princesse Clémentine est venue apporter ses consola tions a sa tante et mêler ses larmes aux siennes. Le sculpteur Vincotte a été chargé de prendre un moulage de la figure, puis le corps a été embaumé. Ajoutons que le peintre Richir a pris également une esquisse du lit mortuaire. M. le comte de Mérode-Westerloo est arrivé a quatre heures et demie au palais de la rue de la Régence. Le président du Sénat a été re$u dans les appartements particuliers de S. A. R. la comtesse de Flandre, a qui il a exprimé les profonds regrets que lui causait la mort du comte de Flandre. La signature de l'acte protocolaire de décès et de l'acte d'état civil a eu lieu a cinq heures, dans les salons du palais. Étaient présents MM. le comte de Mérode-Westerloo et

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1