ORGANE CATHOLIQUE DE L'ARRONDISSEMENT Avis TELEPHONE 52 GMMM/QVE YPROfSE Mercredi 22 Novembre 1905 40 Aisnék N° 3365 CONCE B T-PROMENADE Concert i/exemple d'une mort chrétienne Souvenirs rétrospectifs Aux écoles Un ami de Combes Garde Catholique 10 centimes le N On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Lps nouveanx abonnés au Journal d'Ypres pnur 1906 recevront le Jour nal gratuiiemeut jusqu'au nouvel au. DIMANCHE 28 NOVEMRRE a 5 1/2 h. de relevée par la FA JSFAIIE RO TA lE Un attentat Le Comte de Flandre anecclotique JO JOURNAL D'YPRES Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de c5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco da port l'adrasse ci-dessus. 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Un de nos amis qui a pu assister a la mort de Mgr le Comte de Flandre, nous en communique a 1 intention de nos lecteurs le récit suivant qu'on ne lira pas sans émotion J'estime que tout a été dit sur S. A. R. Mgr le Comte de Flandre. Les journaux ont donné des notices biographiques, des gestes anecdotiques. Tous ont additionné les détails plus ou moins authentiques des derniers moments de l'illustre défunt. Je n'ai pas l intention de revenir sur tout cela. Je tiens cependant a attirer l'attention sur cette mort profondément chrétienne et sur l'impression profonde et ineffacable qu'a produite sur tous les témoins cette scène tragique a la fois et patriarcale. La nuit de mercredi a jeudi fut mauvaise. Le matin, les médecins déclarèrent la situation grave. Dans presque toutes les families même chrétiennes c'est une heure d'hésitation. Tout le monde songe au prêtre et personne n'ose en parler. On a peur d'effrayer le malade. Ici l'esprit de Foi domine toute autre preoccupation. La situation est reconnue grave la première chose que l'on fera, c'est de faire venir le ministre de Dieu. Son Altesse Royale l'accueille avec sa bonhomie habituelle. Le Comte a conscience de son état et trouve tout naturel de se pré- parer a la mort.D ailleurs,M. le curé Quirini est son ami et son confident depuis de longues années. Le mal empirant toujours, vers le soir on trouve que le moment est venu de faire administrer le malade. La familie tout entière est a genoux autour du lit la Comtesse de Flandre, le Prince et la Princesse Albert, le due et la duchesse de Vendöme. Les dames d'honneur et tous les dignitaires cette autre familie du Comte de Flandre - sont la. Tout le monde prie a genoux, tout le monde a les larmes aux yeux, pendant 1 auguste cérémonie. Une douleur immense et sympathique règne dans cette vaste pièce qui est un musée de souvenirs de familie. Au-dessus du lit un grand Christ peint étend ses bras misericordieux. Tout autour, les portraits de Léopold Ier, de Marie-Louise, de Baudouin, etc. La voix du curé s'éteint dans une absolu tion suprème. Les rites sont accomplis, la mort peut venir. Le grand cbrétien a com- battu le bon combat, il attend avec foi la recompense. II déclare d'ailleurs a plusieurs reprises qu'il n'a pas peur. Le malade passera une longue et pénible nuit. Toute la familie, princes et princesses, restera autour du lit,sans prendre un moment de repos, entourant leur cher malade de mille soins, écoutant ses suprêmes conseils. Le matin venu, un mieux se produit. Si l'on se décide a prendre quelques instants congé du malade, c'est pour aller a la messe dans la chapelle privée du palais. Mais bientot le mal reprend plus cruel. C'est la crise finale. Vers 10 heures l'agonie commence, M. le curé dit les prières des agonisants. Des larmes coulent de tous les yeux.Les princes et princesses sont a genoux, appuyés sur le lit, la gorge étranglée par les sanglots muets. Le prince Albert tient la main de son père. A différentes reprises il relève le crucifix tombé des mains du mori- bond et le replace sur sa poitrine haletante. M. Quirini achève les dernières prières et donne le Christ a baiser au mourant. La respiration devient de plus en plus pénible. Madame la Comtesse de Flandre tient dans ses bras, son mari, la tête appuyée contre la sienne et recueille dans un dernier baiser, son dernier soupir. La mort a fait son oeuvre. Un sanglot protond, immense, silencieux, plane dans la salie. Les princes et Tes princesses em- brassent le corps de leur père désormais inanimé, et étreignent leur mère avec ten- dresse. Leur douleur est pénible a voir. Les larmes coulent silencieuses. A M. Quirini qui lui dit des paroles d'espérance éternelle, la Comiesse répond Je suis süre qu'il es^ dansleseinde Dieu. Puis le visage baigné de larmes, calme et résignée, elle recoit les compliments de con doléance des dignitaires du palais, embrasse les dames d'honneur et se retire dans ses appartements pour pleurer et prier plus a l'aise avec ses enfants. Voilala mort chrétienne de eet homme noble, simple et droit que fut le comte de Flandre. 11 faut avoir assisté a ce spectacle hautement chrétien pour s'en faire une idee. Quel exemple pour nous tous Quel exam ple pour le prince héritier de la Belgique II faut que le public sache ces choses. II faut que les Beiges sachent comment meu- rent leurs Princes. II faut que l'on proclame l'héroïsme de cette femme sublime chré tienneet de tous ses enfants. II faut que l'on redise comment mourut le père de notre futur Roi, et combien chre'tiennement et noblement ce dernier assista son père mou rant. Le comte de Flandre est étendu simple- ment sur un lit tout blanc, dans la chambre pleine de souvenirs oü il mourut. Une main pieuse a serné sur sa couche des fleurs blan ches. La mort a redressé la haute taille du prince, courbe'e plus encore par les souftVan- ces que par les années. II est beau dans son riche uniforme de licutenant-général. Le calme le plus grand règne sur son visage. Dans ses mains jointes il tient le crucifix. Dans un coin deux sceurs noires veillent.Sur un prie Dieu la comtesse forte et résignée prie plus loin on roit le prêtre et quelques familiers. Sur le mur, les portraits de Bau douin, de Léopold, de la douce Marie-Loui se, semblent regarder le prince qui dort du sommeil éternel, et au milieu du panneau,le grapd Christ xnourant étend sur le défunt ses bras miséricordieux... Courrier de Bruxelles Se rapelle.t-on l'incident dramatique qui marqua un jour la promenade coutumière du comte de Flandre Le frére de notre Roi se promenait, au cours d'un après midi sur les boulevards extérieurs, quand, a son passage, retentirent plusieurs coups de révolver. L'officier d'or- donnance qui l'accompagnait ce jour-la, comte Pierre van der Straeten - Waillet, croyant la vie du prince menacée, tira son sable et, se lancant sur un homme qui tenait en main un revolver fumant, le blessa d'un coup de pointe, alors que les agents de police, attire's par le bruit des detona tions, accoururent et arrêtèrent le quidam. Tout s'expliqua alors le susdit quidam qui avait eu a se plaindre du général de cavalerie L'Olivier, décédé depuis, était a la recherche de celui-ci et l'ayant croisé sur les boulevards, au moment oü y passait le comte de Flandre, avait décharge, sans l'atteindre heureusement, plusieurs coups du revolver dont il s'était armé dans cette intention. L'affaire se dénoua devant les tribunaux. Le comte de Flandre, pour n'être pas un Nemrod d'une ferveur outrée, fut un bon chasseur. II aimait particulièrement ses chasses de l'Hertogenwald, ce qui l'amenait fréquemment a Verviers Mais il avait pris en grippe si l'on peut dire le buffet de première classe de la gare, oü les verres a bière étaient trop petits selon son gré. II se rendit done en 3e classe, oü le tenancier avait eu l'idée d'acheter a l intention exclu sive du prince Philippe un verre a bière d'un demi litre. A l'aller comme au retour de ses chasses le comte de Flandre ingurgitait ses deux authentiques demis qu'il payait ré- gulièrement 20 francs. II y ajoutait une pe tite somme pour une régalade du personnel de service des chemins de fer et de la doua ne. C est alors qu'on le voyait allumer une grosse pipe. Mais si au depart de Verviers, Madame la comtesse de Flandre voyageait avec lui, il mettait une grande coquetterie a ne point paraitre devant elle en fumant. II «trainait» volontiers sur le quai avant de s'embarquer et il suffisait a la comtesse de Handre de lui dire, presque a voix basse (on sait que le comte avait I'oreiile dure) II est temps, Monseigneur pour qu'il ré- pondit aussitot(1 Oui, madame M. deTrooz, ministre de l'intérieur vient d'adresser aux inspecteurs principaux de l'en- seignement primaire une circulaire engageant d'urgence les administrations communales et les directeurs des établissements adoptés et subsidiés a fermer leurs écoles en signe de deuil le jour des funérailles du Comte de j Flandre. I J j Les journaux américains rapportent qu'un riche Allemand des Etats-Unis, un certain M. Herman Menz, vient d'élever une statue a Satan, sur un monticule qui se dresse au milieu de sa propriété de campagne, a peu de distance de New-York. Ce sataniste fait plus. Par des brochures qu'il distribue gratuitement, il proclame t urbi et orbi sa foi en un diable unique. j C'est pour affirmer cette conviction, dit-il, qu'il a fait élever a Satan, le monument qu'il vient d'inaugurer en grande pompe,ces jours derniers. La statue, haute de cinq metres sans compter le piédestal, représente Lucifer ac- croupi comme un faune sur un rocher et pret a bondir sur le monde; son front est orné des deux cornes traditionnclles et l'une des mains se cramponne au manche d'une four- che. Les habitants du district, furieux, ont me nace de forcer les portes du domaine de M. Menz et de démolir l'énorme symbole d'im- piété et d'idoldtrie. Dans cette ignoble histoire, une chose in téresse surtout les Francais c'est que le sa taniste Herman Menz, avait eu Lintention d inviter M. Emile Combes, Landen ministre a présider la cérémonie d'inauguration. Dimanche soir, a 7 heures, a eu lieu au Volkshuis le grand banquet annuel de la Garde Catholique; 600 membres actifs et 90 membres d'honneur étaient présents. Remarqués MM. Sobry, conseiller com munal, président de la Garde Boone, pré sident d'honneur baron de Vinck,sénateur; Colaert, député et bourgmestre d'Ypres Struye, ancien sénateur et échevin Fraeijs, conseiller provincial Vandenboogaerde, échevin Bouquet, conseiller communal et vioe-président de la Gardechanoine De Brouwer, curé-doyen les curés des diffé rentes paroisses et un grand nombre d'autres notabilités du parti catholique. Vers la fin du banquet, le chanoine De Brouwer prend la parole pour proposer la santé du Saint-Père le Pape Pie X, un des grands amis de la classe ouvrière en général et de la Garde catholique en particulier. II expo.-e la grande part que la Garde catho lique prend daas le deuil qui frappe la familie royale k cause de la mort du regretté comte de Flandre. Le chanoine De Brouwer propose ensuit# la santé de l'honorable bourgmestre d'Ypres, M. le député Colaert, qui, comme chef du parti catholique, est l'objet de laches et basses injures de la part de certains adver- saires politiques envieux du bien qu'il fait a la ville et a la cause catholique. Ce toast

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 1