ORGANE CATHÖLIQÜE
DE L'ARRONDISSEMENT
Avis
La Chambre
TELEPHONE 52
GMÈMWUEYPMiM
lil
Samedi 25 ^ovembre 1905
10 centimes le
3366
Anbïée
Concert
Procés de presse
M. Valcke vengé
Une lachelé
La Guerre
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d'Ypres pour 1906 recevront le Jour
nalgratuitemeul jusqu'au nouvel au.
Un drame en Flandre
>- >1
JOURNAL D'TPR
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Le premier grand Concert de la Fanfare
sera donné a la Salie Iweins, le Dimanche
io Décembre prochain a 7 1/2 h. du soir.
Pour cette fête la Fanfare s'est assure le
Concours d'artistes de tout premier ordre.
Nous donnerons le programme dans un
prochain numéro.
Mercredi matin, a été appelée, a l'audience
Civile du Tribunal d'Ypres, l'action en
dommages intéréts intentée par M. (Jolaert,
député et bourgmestre d'Ypres, contre le
Weekblad dont l'éditeur a appelé en
cause Maurice Devaux, l'auteur des articles
francais insérés dans ce journal, sous le
pseudonyme de Jean sans peur.
Le Tribunal estcomposé de MM.Biebuyck,
présidentMontens et Veys, juges Thien-
pont, procureur du RoiBouquet, greffier.
A la barre, Me Begerem, du barreau
d'Ypres, pour M. Colaert Mtres Tbooris, de
Bruges, pour Deweerdt et Desaegher, de
Gand, pour Devaux. Les membres de la
magistrature, le barreau et un nombreux
public assistent aux débats.
Mtr<= Begerem expose les faits et répond
aux objections d'ordre juridique inyoquées
par M,r°s Tbooris et Desaegber.
On se rappelle les faits Pendant plus
d'un an, dans des articles soi-disant humo-
ristiques, le Weekblad a insinué, a
charge de M. le Bourgmestre d'Ypres, des
faits hautement injurieux. Ne pouvant
atteindre M. Colaert dans sa vie publique,
on s'est efforcé de l'atteindre dans sa vie
privée, dans une série d'articles dont les uns
expliquent les autres, et dont Jes derniers
ceux du 30 Septembre ont dévoilé tout
le système diffamatoire des auteurs de ces
articles.
Mtr" Begerem expose ce système avec uu
réel talent et une conviction profonde. II
rend hommage a certains adversaires de M.
Colaert, qui out, a certain moment, répudió
leWeekblad». 11 s'élève avec éloquence
contre un pamphlet émanant de Jean sans
peur, et dans lequel celui-ci bafoue et cher-
che a ridiculiser les dogmes de l'Eucharistie
et de lTmmaculée-Conception, Dieu, les
Saints, les prêtres, les religieuseB, les
croyants.
L honorable avocat conclut a la condam-
nationdes deuxdéfendeurs,et a lacontrainte
par corps, atin que, le cas écbéant, ceux-ci
puissent aher méditer, en prison, sur la
folie de leurs attaques scandaleuses.
M'res Tbooris et Desaegber, avec beaucoup
de tact et de mesure, désapprouvent le
genre de polémique de Deweerdt et Devaux.
Pareil langage nest pas de bon ton, et les
polémistes ne devraient pas franchir le mui-
de la vie privée.Mais disent iis, ii n'y a dans
tout cela aucune diffamation contre M.
Colaert qui est, du reste, un confrère respecté
du barreau. On a cherché a ridiculer certains
con8eillers communaux etaotamment M. le
Bourgmestre d'Ypres et pas autre chose.
Seul Particle de Devaux du 30 Septembre
dernier est injurieux pour M. Cplaert, mais
pas dans le sens expliqué pat Mtre Begerem.
Jean sans peur a simplemeut, mais d'un ton
mauvais, exprimé son profond mépris pour
tous les catholiques, dont M. Colaert est le
chef a Ypres. Quant a ses attaques contre
les croyances des catholiques, elles sont
violentss comme le sont souvent celles
dirigées par des polémistes contre leurs
adversaires.
Le Tribunal a levé la séance a 1 b. 20, et
ordonné le dépot des dossiers pour l'avis du
ministère public.
Le Progrès rit a se tordre paree que, au
banquet offert par M. le Bourgmestre
d'Ypres,aux autorités de la ville,a l'occasion
de la fête du Roi, le gaz s'est éteint au mo
ment oü l'on allait se mettre a table.
II a fallu recourir, dit-il, a des bougies et
même a des veilleuses de nuit, comme cela
se pratique encore a l'operinghe
Voila done M. Valcke vengé
Un instant, confrère. Le nouveau gaz
n'est pas installé, et M. De Brouwer doit
suivre encore, pendant quelques jours, le
système Valcke qu'il a repris. Or, il a été
constaté que le tuyau extérieur de la canali
sation était défectueux. Le lendemain, on a
relié le compteur h la nouvelle canalisation
qu'on a établie immédiatement rue du Cerf
rouge, et l'on a constaté un éclairage beau
coup plus intense qu'avant
Que sera ce quand M. De Brouwer aura
remplacé partout et en tout M. Valcke
Le Progrès a manqué une nouvelle
occasion de se taire en vengeant lui-même
le nouveau coucessiounaire.
Les convives de M. le Bourgmestre n'ont
du reste guère eu a se plaindre de l'éclairage
aux bougies et au pétrole, qui, en quelques
minutes, remplaca avantageusement, de
l'avis unanime, le gaz de M. Valcke.
Le Peuple a trouvé le moyen d'etre plus
anticlérical que les plus féroces libéraux.
Voici un typique échantillon de sa prose
prétrophobe
Les bonnes soeurs de St-Vincent possèdent
un énorme établissement a Hooglede, prés
de Bruges sic
La dernière nuit, une des bonnes sceurs
veillait et appercevait un homme dans le
jardin.
Elle appela au secours on sonna l'alarme,
et les paysans des alentours accoururent,
arme's de bêches et de fourebes.
Bientot, iis arrêtaient le rödeur.qui n'avait
touché a rien et qui demandait pardon.
Malgré cela, les paysans commencèrent a
lui lier les mains et les pieds après quoi,
sous les yeux des bonnes soeurs, ils le mal-
traitèrent de la manière la plus affreuse.
Le malheureux ne pouvait plus se tenir sur
les jambes il perdait son sang par plusieurs
plaies affreuses, et, en eet état, on le chargea
sur une charette, pour le conduire au kot
du village, OU CE MATIN ON L'A
TROUVÉ MORT 1
Tous les journaux protestent contre cette
atrocité, et nous croyons qu'une enquête
rigoureuse s'impose.
En attendant, que dire de ces bonnes ames
chrétiennes, de ces femmes pieuses qui
laissent massacrer un pauvre diable chrétien
qui, peut être, ne cherchait qu'un toit pour
s'abriter durant la nuit
Autantde lignes, autant d'...inexactitudes
et d'...erreurs.
Nos lecteurs connaissent comme tout le
monde les circonstances qui ont entouré le
drame de Hooglede, les sceurs entendant
du bruit, ont sonné l'alarme une noce voï-
sine est accourue et a surpris le moins agile
ou le moins veinard des cambrioleurs qui
avaient pénétré par effraction dans le cou-
vent.
L'homme se voyant découvert et, perdant
la tête, a brisé un carreau de vitre dans le but
de s'échapper par cette voie.
Mais quand il voulut enjamber la fenêtre,
il avait si mal calculé son élan qu'il resta pris
comme dans une souricière, le corps mi-
engagé dans l'ouverture qu'il avait pratiquée.
Les gens accourus au signal d'alarme et
ruis en demeure de dégager le cambrioleur,
n'y mirent pas, comme bien Ton pense,
beaucoup de facons.
Le malheureux a-t-il été rudoyé battu
comme platre C'est ce que l'enquête
judicaire s'efforce d'élucider. Toujours est-il
qu'au matin on trouva le cambrioleur mort a
l'amigo.
L'autopsie semble avoir établi que la mort
serait due a un épanchement de sang dans
le cerveau provoqué par un coup porté sur la
tête.
Toute bagarre comporte de ces terribles
surprises.
Les soeurs d'Hooghlede n'ont évidemment
rien a voir dans ce triste epilogue, mais il a
suffi que leur nom fut mêlé au drame
pour que le taureau anticlérical du Peuple
vit rouge et fondit sur ces innocentes victimes
de sa haine magonnique avec une rage
qu'on ne connaissait pas aux plus sectaires
libéraux.
Or, il arrive qu'a force de vouloir faire de
l'anticléricalisme rabique, le Peuple a com-
nis une insigne lacheté dont les moins
prévenus tiendront compte au moniteur
socialiste.
M. C. Leygues écrivait, il y a quelques
jours, dans la Petite Gironde Prenez
garde 1 jamais depuis 1870 nous n'avons été
plus prés de la guerre.
II nous est rapporté qu'hier même dans
les couloirs réservés de la Chambre des
deputes de France, landen ministre du
cabinet Waldeck Rousseau développait cette
même idéé avec un pessimisme qui a beau
coup frappé ses auditeurs occassionnels. Du
reste, on ne s'entretenait, dans ces conver
sations intimes, que de nouvelles difficultés
qui auraient surgi entre les deux cabinets de
Paris et de Berlin, a propos de la désigna-
tionde M Révoil pour représenter la France
a la conférence d'Algésiras.
On allait jusqu'a dire que M. Rouvier
avait fait demander a M. de Bulow s'il pour-
suivait, oui oü non, vis-a-vis de la France,
une politique d agression, et on commentait
a ce propos, l'absence du prince Radolin,
ambassadeur d'Allemagne, au diner de gala
donné a l'Elysée en l'honneur du roi de
Portugal.
Seul le premier secrétaire de l'ambassade
était présent, ce que d'aucuns regardaient
comme l'indice d'une tension nouvelle dans
les rapports franco-allemands.
Nous ne transmettons ces rumeurs que
I sous les plus expresses réserves.
On est persuadé a Copenhague que l'arè-
nement d'Hakon VII au trone de Norvège
sera assez rapidement suivi d'une alliance
défensive avec la Suède et le Danemark,
grace a laquelle les trois États scandinaves
seront a 1 abri des menaces d'agression.
En attendant, si Guillaume II fait tous
ses efforts pour maintenir son ingérence en
Norvège, l'Angleterre en fait autant. Le
colonel Henry Knollys, frère du secrétaire
particulier d'Edouard VII, était depuis
longtemps controleur de la maisondu prince
Charles de Danemark. II va conserver cette
situation a Christiana auprès du prince,
devenu Hakon VII. II sera encore un
surveillant anglais a la Cour de Norvège.
Aux termes du code electoral, les électeurs
ne résidant plus, au jour de I'élection dans
les communes oü ils sont inscrits sur les
listes électorales, ont droit, pour se rendre
au scrutin et pour le retour au parcours
gratuit sur les cbemins de fer de l'Etat,
depuis la station la plus voisine de leur
residence jusqu'a la station la plus rappro-
chée de la localité oü ils doivent exercer le
droit de vote.
Mais cette gratuite ne concerne que les
seules lignes de l'Etat.
M. Nolf, député d'Ypres, vient de déposer
a la Chambre une proposition tendant a
étendre cette disposition aux lignes concédées
et aux lignes vicinales. Les frais en résultant
seraient a charge de l'Etat.
En septembre dernier, les recettes des
chemins de fer vicinaux de notre province se
sont élevées Ostende-Nieuport Furnes et
Ostenae a Blankenberghe, service suburbain,
afr. 4,599.30 contre fr. 2,883.20 en septem
bre 1904. Ostende-Nieuport-Furnes,
service rural, 3g, 172.26 contre 38,672,43.
Tbielt Aeltre, traction a chevaux, 492.70
contre 507.10. Thielt-Aeltre,service rural,
5,169.02 contre 4,781.86. Ostende Blan
kenberghe, 48 316.41 contre 48,899.05.
Ostende-Blankenberghe, embranchement
vers le quartier du Phare, 3,161.25 contre
3,176.10. Furnes-Ypres, 20,557.98 contre
20,273.10. Hooglede-Thielt, 9,314.79
contre 8,624.50. Bruges-L'Ecluse-Heyst,
10,253,93 contre 18.399.54. Courtrai-
Wervicq-Menin, 16,181.93 contre 17,201.49.
Bruges-Swevezeele, 7,640.87 contre
6,665.04. Y pres- N euve-Eglise- Warneton,
9,027.39 contre 8,525.06. Aerseele-
Courtrai-Menin-Montaleux, 16,182.49 contre
14,184.71. Popenngbe-Furnes-La Panne,
5,691.19 contre 6,533.74. Bruges-
Knesselaere, 4.062.50 contre 3,340.26.
Bruges-Middelbourg, 4,307.94 contre
2,898.85.— Ostende-Middeikerke, première
année d exploitation, 33,986.60 c. Ypres
a Gheluwe, id., 3,287.29.