A Comines F ranee Une Organisation Vadk-cardiste. Bulletin d'Adhesion. Les soraroations des loges la terrc devait être telle et que ses disciples seraient honnis et persécutés pour le nom de leur divin maitre. Cette consideration est un motif de grand soulagement. En songeant aux souffrances de Je'sus Christ, les fidèles doivent puiser du courage dans les tribula tions, qui renforcent la foi et qui augmentent la confiance et la Providence. En attendant, il est nécessaire de persé- vérer dans la prière et de se concilier la clémence divine par de bonnes oeuvres, en se souvenant que le Seigneur a fait les nations susceptibles de s'amender et qua une époque déterminée il fera resplendir la tranquillité et la paix. Le Pape annonce enfin qu'il a décidé la création d'un certain nombre de nouveaux cardinaux pour remplacer ceux qui sont morts, et il déclare qu'il a voulu donner une preuve de sa bienveillance a toute 1 Amérique latine en conférant pour la première lois la pourpre a un achevêque de cette région. Le Pape a tcrmiué son allocution par les formules habituelles de la création des nou veaux cardinaux. Ainsi qu'on l'avait annoncé, le Chapitre de Saint Jean-de-Latran, la signature de la loi de séparation des Eglises et de 1 Etat par M. Loubet, a déclaré ce dernier déchu de sa dignité de chanoine honoraire de cette basi- lique. Cette décision sera transmise au président de la République qui a été ainsi le dernier titulaire de cette dignité. Celle ci avait été conférée a Henri IV en remercie- ment du don d'une abbaye dont les revenus de'passaient 140.000 francs. Dimanche dernier les Messieurs de la Conference de S. Vincent de Paul organi- saient une soirée musicale et dramatique au profit des membres nécessiteux de l'CEuvre. Une assistance nombreuse, parmi laquelle on remarquait les membres du Clergé et les notabilités catholiques de Comines, n'a pas ménagé ses applaudissements aux acteurs qui d'abord dans le drame si touchant Le Reliquaire de l'Enfant Adoptifet ensuite dans la Comédie Un Déjeuner sous Bois ont exécuté leurs róles avec un naturel parfait et une habileté remarquable. Un remerciement tout spécial doit être adressé a quelques membres de «l'Union musicale»: les uns isolément, d autres sous la direction distinguée de leur sous chef, Monsieur Emile Scherrens, ont joué des morceaux parfaite- ment rendus. Nous ne pouvons non plus oublier Mon sieur Pilate de Comines-France par ses chansonettes et histoires comiques il a réussi a dérider les fronts les plus sévères. On a également entendu la lecture d'un rapport au sujet du bien opéré par l'CEuvre. Le dévoué Secrétaire Monsieur Henri Du- mortier a en termes choisirs et élevés. fait ressortir le but de la Conférence de S. Vincent de Paul et le bien opéré par elle. Void comment il s'est exprimé MesdamesMessieurs, g|Répondant a l'appel qui m'a été fait, je me suis proposé de vous parler aujourd hui de la marche suivic par notre Conférence, depuis sa fondation jusqu'a ce jour. Certes, je suis loin de me trouver a la hauteur de la t&che qui m'est dévolue, mais un peu d in dulgence et d'attention de votre part me la faciliteront considérablement. Lorsqu'en février 1903, grace surtout a l'initiative de notre vénéré pasteur Monsieur Decock, quelques jeunts jens se groupèrent pour fonder ce qui devint la Conférence de Saint Vincent de Paul, nous étions douze, douze pleins d'ardeur et de courage, prêts a lutter pour la bonne cause j'étais aloi s moi- même un des plus jeunes de la bande, spec tateur plutot qu'acteur de tout ce qui devait se passer, laissant aux aanés la charge plus rude de tracer la voie que nous aurions a suivre. Et ici, Mesdames, Messieurs, per- mettez-moi de rendre un solennel hommage de reconnaissance aux pionniers de la première heure, notre toujours dévoué Président et le vaillant Secrétaire, qui dut malheureusement abandonner trop tót l'oeuvre qu'il avait prise tant a cceur. Les fondements jetés, il fallait marcher de l'avantnous nous adjoignimes alors vingt cinq nouveaux membres pour arriver ainsi plus facilement au but que nous nous étions proposé grouper les ouvriers, les aider, en devenir les amis. Notre première réunion plénière cut lieu le dimanche 20 avril suivant et cette sal e du patronage otirait le beau spectacle d'une centainc a ouvriers réunis autour de nous. Les séances qui suivirent, marquèrent de nouveaux progrès et tout semblait devoir nous donner les plus belles espérances, lorsqu'en 1903 des dissen sions politiques vinrent ébranler quelque peu les bases mème de notre société des defec tions, peu nombreuses il est vrai, se produi- sirent dans nos rangs. Le mal était fait, il faillait le réparer il le fut aussitöt, car il laissait a ceux qui restaient, les coudées franches, et une ardeur nouvelle pour lutter davantage encore. Nous sommes jeunes et dans nos ames de vingt ans, nous disions que nous ne pouvions mourir si tót nous ne pouvions laisser péricliter cette oeuvre qui était comme une partie de notre être, puis- que nous lui avions donné notre coeur. Ah plaise a Dieu que je ne veuille aujourd'hui relever les insultes mensongères que dans de récents pamphlets 1 on a lancées a 1 adresse de notre société non, elles n'en valent pas la peine. Le choc que la Conférence de Saint Vincent de Paul eut a subir a son début, prouve assez sa vitalité. Le lésultat dépas- sa même nos espérances, car nous comptons aujourd hui 5 1 membres actifs et i5o mem bres ouvriers. Ayant nos membres actifs, nos membres ouvriers, nous times appel aux families aise'es de Comines et je puis affirmer en toute sincérité que partout et toujours quand nous avons frappé a vos portes, vous nous avez donné, donné largement même; jamais,nous n'avons recount en vain a votre générosité l'aumóne n'est-elle pas soeur d la prière Merci done, Mesdames, Messieurs, merci pour vos largesses, merci pour le concours que vous nous apportez Ici je laisse parler les cbiffres, ils diront mieux que moi votre générosité. En 1902, les cotisations recues et la soirée récréative permettaient de distribuer a nos membres pour 727.30 de secours en 1903, la somme s'élevait déja a 144 1.3o fr.en 1904 nous descendons un peu, car les dépenses se chiffrent a 822.40 fr., mais 1905 nous amêne un regain d'activité et au ter décembre, done en moins d'un an, nous avions attaint le chiffre magnifique de 2546.73 fr., ce qui fait pour les quatre années réunies un total de 3537.80 fr., dont prés de la moitié pour cette année-ci seulement. Ces sommes, comme vous le savez, sont distribuées en secours aux ouvriers les plus nécessiteux. Pour ne citer que des chiffres encore, je vous dirai qu'alors qu'en 1902 nous donnions déja une cinquantaine de secours, nous arrivons pour l'année 1905 au chiffre de deux cents, sans compter une distribution générale, qui se fait vers la nouvelle année. Avant de terminer, Mesdames, Messieurs, je tiens a vous remercier d'etre venu en aussi arand nombre a la soirée que nous avions D 1 organisée pour subvenir aux nécessités de l'oeuvre. Je vous en remercie de tout coeur, paree qu'en y assistant vous avez montré que vous nous souteniez et qu'en nous soutenant vous défendiez la cause de Dieu. Permettez-moi de vous adresser encore quelques mots. Aux jeunes d'abord, je demanderai de continuer a rester unis pour lutter dans les temps trouble's que nous traversons, il nous faut des hommes, de foi d'abord, de volonté ensuite et e'est surtout dans la jeunesse qu'il faut recruter ces forces; partout on fait appel aux jeunes gens, parce que par les jeunes on peut beaucoup. A vous aussi, chers ouvriers de Comines, pour qui la Conférence a été fondée.j'adresse ce nouvel appel car ceux que les idéés per- verses de notre époque veulent surtout atteindre, ce sont nos bons ouvriers on veut de tous cótés vous arracber a votre Dieu, a vos families. Eh bien, montrez a ces propagateurs de la mauvaise cause que vous croyez a de plus hautes destine'es venez a nous, venez nous confier vos peines nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour y remédier. Mes dernières paroles, M.M. vont a vous, a vous qui donnez toujours si généreuse- ment pour les besoins de notre oeuvre; votre grande générosité sera pour vous une béné- diction. Continuez ainsi et qu'aux jours de lutte, nous soyons tous réuuis, petits et grands, pauvres et riches pour de'fendre la cause de Dieu, de la patrie, de la famlile. L'Echo de Paris publie une lettre que le prince Napoléon, actuellement en Angle terre, vient d adresser a M. Legrand, depute de la Manche. Le prince proteste contre e vote de la loi de séparation. II éent Mon cher Monsieur Arthur Legrand. Le Concordat vient d'être abrogé. Cette convention passe'e le .5 juillet .80, entre le gouvernement de la République francaise et le Saint-Siège, avait assure, pendant plus j d'un siècle, la paix religieuse. Elle avait I inébranlablement assis l'indépendance du pouvoir civil, tandis qu'elles garantissait a l'Eglise catholique une liberté dont bénéficie- rent également les autres cultes. Avec tous mes amis, vous avez proteste, par vos votes, contre cette mesure. Je vous en félicite. De toutes les oeuvres legislatives que Napoléon ier a le'gue'es a la France et sur lesquelles vit encore notre pays, l'une des plus heureusement concues, 1 une des plus politiques était certainement le Concordat. La France sortait a peine de la guerre religieuse. Aux proscriptions avaient succédé les persécutions plus ou moins déguisées sous le couvert d'une feinte liberté bien des entraves étaient encore apportées a l'exercice des cultes. Le premier Consul n'entendait pas se contenter d'assurer l'ordre matériel. II s'était imposé une tache plus haute il voulait rétablir la paix dans les esprits. II repoussait l'idée de laisser l'Eglise s'organiser d'elle- même en dehors ou plutót a la face de 1 Etat. II sentait que l'Église, dégagée de tout lien avec le pouvoir civil, relevant uniquement d'un chef résidant a l'e'tranger, devenait naturellement un facteur considerable dans l'ordre politique. II prévoyait que les divers partis se disputeraient son appui, cherchant a utiliser a leur profit sa hiéarchie et sa discipline. C'eüt été, en somme, continuer, sous une autre forme, la guerre déplorable qui se poursuivait depuis dix années. Loin de chercher a creuser une fosse entre la société civile et la société religieuse, Napoléon voulait, au contraire, que sans se confondre, elles arrivassent a se mêler, a se péne'trer l'une l'autre, et que grdce aux rap ports nés d'un contact journalier, les pré- jugés qui souvent les séparent vinsent a se dissiper. II savait que si elles se confondent c'est le plus redouta'ble des despotismes, que si elles se combattent,c'est la plus dangereuse des anarchies. Le trouble dans les consciences entrame toujours le trouble et le désordre dans l'Etat. Le premier Consul tint a attribuer au Gouvernement la nomination des évêques, tout en laissant a la Cour de Rome le droit de refuser ces choix, mais, pour des motifs exclusivement canoniques. II voulut égale ment que la nomination des curés de canton fut soumise a f'agrément de l'autorité civile. Par cette intervention des deux pouvoirs, il assurait a chacun d'eux les garanties qu'il est en droit d exiger: a l'Église, des prêtrcs d'une indiscutable orthodoxie a l'Etat, des ministres du culte que leur origine ne lui permettrait pas de suspecter. En dépitde conflits passagers,le Concordat oeuvre de bon eens et de génie, comme le disait naguère un prélat, maintint pendant plus de cent ans la paix religieuse. Ces dispositions sages, loyalement appliquées, suffisaient pour donner satisfaction aux inté réts de l'Église comme aux droits de l'Etat. Aujourd hui des législateurs imprévoyants obéissant a des théories systématiques et a des idéés préconcues, ont abrogé le Concor dat. La France et l'Église ne tarderont pas a le regretter. Le Concordat était pardessus tout une oeuvre de paix et de conciliation. Napoléon I«r comme Napoléon III n'ont jamais étéguidés que par une pensée réta blir l'union entre tous les Francais. Je m'inspirerai toujours des traditions de ma familie. Je demeure fermement convaincu que les luttes et les violences de partis com- promettent le bien-être et la sécurité du pays, que seules la concorde et l'union font les peuples heureux, prospères et respectés. Croyez-moi, etc. (Signé) Napoléon. Londres, le 8 décembre 1905. II vient de se constituer,aNimes, un Comi té de Vigilance, composé de trois délégués de chaque groupement républicain de la vil- le, qui doit être assisté de sous comités créé'5 dans les différentes communes du dén, cparte. ment. Dans une circulaire adressée aux cit ens de ia région, le Comité de Vigilan^ publie les statuts de l'institution. On y lit Art. II. Ces Comités ont pour but d veiller 1. A ce qu'une attitude nettement républi caine et laïque soit toujours observée p*r je corps élus et par les fonctionnaires civils et militaires dans l'exercice de leurs fonctions 2. A ce que toute fonction publique ne soit aceorde'e qu a des citoyens dignes de l'occu. per par leurs mérites, leurs capacités et leurs opinions républicaines et laiques 3. A ce que tous ces fonctionnaires obser. vent une correction parfaite dans leurs rap. ports avec le public et avcc leurs subordon. nés 4. Ace qu'aucun citoyen ne soit inquie-te- pour ses opinions républicaines et lsïques 5. A cc qu'une entente cordiale règne tou- joursentre les groupements re'publicains dans les diverses élections une politique d'action et de défense républicaine et la'ique. En conséquence, pour arriver a une solu tion pratique, le Comité a l'honneur de vous faire les propositions suivantes i° Aucune demande d'emploi ne devra être apostillée par vos soins si elle ne porte pas au préalable le timbre du Comité de vigilan ce:, ce qui vous donnera l'assurance que le candidat est républicain et la'ique. 20 Lors d'une vacance a un emploi quel- conque, les noms et adresses de tous les can- didatsacet emploinous seront communiqués, pour nous permettre de faire les enquêtes utiles et de vous renseigner. A la circulaire est annexée la petite pièce que void Après avoir pris connaissance du regle ment du Comité de Vigilance, le (1) déclare adhérer a ce Comité et désigne comme délégués les citoyens dont les noms suivent (2) Timbre du Cercle ou du Groupe. Nimes, le 190. Le (3) C'est l'organisation de l'espionage et de la délation contre les officiers, les fonctionnaires et les candidats aux fonctions publiques. Un exemplaire de la circulaire vadecardiste a été adressé, par erreur sans doute, a 1 hono rable M. Dastarac, conseiller général, a Alais, qui l'a communiqué au Journal du Midi et a 1'Eclair de Montpellier. C'est a cette circonstance que nous devons la publication d un document auquel M. Destarac a fait eet accusé de réception J'ai tout lieu de supposer que c'est par suite d'une erreur de votre secrétaire que je suis mis en possession de deux documents que je vais m empresser de livrer a la publi- cité. Erreur regrettable pour vous, Monsieur, providentielle pour moi, car Ia délation n'est efficace que si elle opère dans iombre. Comme vous le dites fort bien, Monsieur, il ne faut pas confondre la France avec la République. Ce sont deux choses aussi in- conciliables que Ia chèvre et le chou, car s'il est vrai de dire que la République vit de la France, il est non moins vrai d'ajouter que la France meurt de la République. Un membre fidéle de la majorité gouver- nementale au Sénat, M. Denoix, qui fait partie d un groupe avancé, a prononcé ces paroles reproduites par le Journal officiel a la tribune Oh je sais a merveille qui si j'écoutais les avis émanant des Comités qui prétendent régenter l'opinion publique en ce moment et les sommations qui m'ont été adressées des loges... (Protestations a gauche. Vive approbation a droite et au centre.) M. Millés-Lacroix.Nous ne recevons pas d'ordres des Loges. M. L amiral de Cuverville. Voila un homme indépendant M. Denoix... je devrais m'incliner devant ces sommations je devrais déclarar que les engagements que j ai pris devant mes élec- teurs sont rompus. Je ne le ferai pas. Je dépends uniquement de ceux qui mont nommé, et non point d'associations de loges ou de syndicats dont je ne tiens aucun comp" te dans mes votes. (Applaudissements au centre et a droite). •fr f Jamais loi n'aura davantage porté le®" preinte majonnique que la loi de separation.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1905 | | pagina 2