ORGANE CATHOLIÖ
L'
SEMENT
TELEPHONE 52
Mercredi 21 Février 1906
L'ancienneté du monde
et de l'homme
Leur r eve
Une Encyclique du Pape
aux Francais
Un ancien coffre polychromé
a la calliédrale M-Murlin
d'Ypres
10 centimes Ie *V'
On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaurne.
Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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pour tout le pays pour l'étranger le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre.
Les articles et communications doivent étre adressés franco de port a l'adresse ci-dessus.
Assemblée générale des délégués de l'As-
sociation Catholique et Conservatrice de
l'arrondissement d'Ypres, le Samedi 24 Fé-
vrier a 2 1/2 heures au Volkshuis a Ypres.
ORDRE DU JOUR
Designation des candidats a l'Election
législative du 20 Mai
A i'occasion du Curême, des sor-
mons francais seront prócbés par !e
Révérend Père lloffiuauu des Fières
Prêchenrs, tous !es jeudis, a parfir du
1r mars, jusc]u'au 5 avril, en i'E^lre
de Saint-Nicolas, pendant !e saltit de
5 1/2 heures.
Inutile de faire i'éioge du p iics-
teur si avanfageusement coin u déja
par la population Yproise.
Nul doute que ces exercices pieux
attireront autour de la chairc de
Saint-Nicolas un public nombreux et
sympathique.
Vou» avez déja rencontré ce bon Mon-
•ieur, qui au cour» d une conversation, vous
declare, triomphant Vous êtes croyant et
catholique. Moi, je ne crois pa». C'est que
mon intelligence se refuse a reconnaitre un
dogme que contredit la science Et alors
il vous donne, en exemple du coDflit qui
exiiterait entre la foi et la science, 1'une ou
l'autre baliverne, celle ci par exemple
L'Eglise enseigne que le monde et 1 homme
furent créés 4000 ans avant Jésus-Christ.
Or, la géologie, l'histoire de l'Egypte et de
la Chaldée nous montrent que l'univers
physique et l'hoame sont beaucoup plus
anciens qu'on ne l'avait cru en général
particulièrement ils remontent a une anti-
quité beaucoup plus haute que ces quelques
milliers d'années que l'Eglise leur recon-
nait.
Cette objection ne tient pa». II n'y a pas
de conflits entre le dogme et la science,si
ce n'est dans Pimagination de ceux qui sont
intéressés a en découvrir et des pauvres
gens bénévoles qui les croient. Car, jamais,
il n'a été du domaine de la foi catholique
que la création de Phomme et de l'univers
remonte a 4000 ans avant Jésus Crist.
Evidemment, la science contemporaine
n'assigne pas un age bien déterminé a Pap
parition de l'homme sur le globe, ni a la
formation du monde. Cependant eile établit
avec certitude que l'univers et l'homme
remontent a une antiquité, sans comparai-
son, plus haute que celle qu'on avait
adinise jusqu'a ces derniers temps. Et tout
catholique, soucieux de se tenir au courant
du progrès scientitique, doit l'affirmer.
Mais 1 enseignement de l'Eglise n'a rien a
souffrir de cette constatation purement
scientitique.
Nous mettons au défi n'importe qui de
piouiei que 1 age de 1 univers ou de l'hom-
m:! a jamais fa t d'ohjet l'une défiuitoin
dan concile secuménique d'un Tape pariant
ex cathedra qu'il a jamais apparteuu
au domaine de la foi catholique.
Muis la bible, nous (lira-t on, la
Bible place la création d'Adarn 4000 ans
avant Jésus-Christ.
En aucune fagon. Ce qui est vrai, c'est
que les théologiens et les exégètes catholi-
ques ont essayé de déterminer une chrono
logie dans les livres de l'Ancien Testament,
en se basant sur la vie des personnages de
l'Histoire sainte, depuis Adam jusqu'a
Jésus Christ, lis arrivèrent ainsi a des
calculs ab8olument différents on compte
plus de deux cents chronologies diverses,
dont la plus courte marque moins de 4000
ans et la plus longue prés de 7000 ans. D'oü
viennent ces divergences si importantes De
ce que nous ne possédons plus le texte
primitif du Pentateuque mais dt s copies
oü des fautes de transcription ou de traduc
tion se sont glissées. Le» calculs des
exégètes différent précisément d'après la
version sur laquelle il» fondent leurs hypo
thèses.
Mais, objecte-t-on, si même l'on
adopte la plu» longue chronologie, qui
assigne a 1 homme une antiquité de prés de
7000 ans avant Jésus Christ, on est encore
loin des millier» et des millier» d'années que
la science moderne admet.
Sans doute et après f L'age de
l'homme, disions-nous ne fut jamai» consi-
déré comme étant du domaine proprement
dit de la foi. Et le motif en est bien simple.
L'ancienneté de l'univers et de la race
humaineest une question purement scienti
tique. D'autre part, on se tromperait beau
coup si 1 on voulait voir, dans nos livres
divinement inspirés, des traités de géologie,
d'astronomie ou de Zoologie. Le» Auteurs
sacrés, lorsqu'ils parient des phénomènes de
l'univers, usent du langage de leur temps,
s'expriment conformément aux notions de
leur époque. Ainsi, l'auteur du livre de
Josué,en pariant comme si le soleil tournait
autour de la terre, se conformait aux
apparences sensibles et se servait de la
langue courante de son époque qui est
encore la nótre.
D'ou il suit qu'il ne peut pas y avoir de
conflit entre la science et le dogme il y a
simplement conflit possible entre la science
périmée des hébreux, des Pères et des
Docteurs du Moyen-age, ec la science plus
parfaite de nos contemporains. Mais
comme cette science, aujourd'hui dépassée,
n intéresse pas la foi, comme elle est
entièrement étrangère a nos dogmes,
l'enseignement de l'Eglise est sauf. On ne
peut découvrir une opposition entre lui et
la science il y a la, en général, des
domaine» distincts.
Particulièrement pour ce qui concerne
l age de l'univers et de l'espèce humaine, si
la géologie et l'histoire nous obligent a
remonter vers une antiquité beaucoup plus
haute que les chronologies des exégètes ue
le faisaient croire, eh bien 1 il faut, tout
simplement, souscrire a 1 enseignement des
sciences naturelles et bistoriques. Le dogme
ïévélé. Ja morale du Décalogue et de
1 Evangile ne pourraient subir aucun dom.
mage du progrès scientitique auquel nous
applaudissous de tout ctEur et quo tousles
savants catholiques se font gloire d accé-
lérer de tout leur pouvoir.
Les 01'ganes des loges beiges cberchent a
expliquer et a présenter, sous une forme
anodine, l'odieuee loi de persecution reli-
Les annonces coütent 15 centimes la ligr<a Les réclames dans la corps du journa
coütent30 centimes la ligne. Les i-mriions judcciaires, 1 franc 'a ligne. Les
numéros supplémentaires content 10 franse les cent exemplaires.
Pour les annonces de France =»t de Belgique (exceptó les deux Flandres) s'adresser
VArjence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n° 34 et Paris,8. Place de la Bourse.
gieu»e que les blocards francais appliquent,
on sait de quelle brutale fagon.
Dans tous les ateliers magonniques de
France et de Navarre, les habitants des mai-
sons sans fenêtres, les chevaliers de la
truelle et du compas, les amis de l'ombre et
du mystère, les créateurs du scandaleux
système des fiches, assistent a des agapes,
soi disent fraternelles,en guise d'allégresse.
Ils croient le triomphe final arrivé.
Et leurs confrères de Belgique les applau-
dissent, en se promettant d'agir de
même, si jamais, aux prochaines élections,
le corps électoral leur reraet le pouvoir.
Toute lagueuserie, bleue ou rouge, est
dans la jubilation elle croit le jour de
gloire arrivé elle pense que c'est le com
mencement de la tin elle espère avoir bien-
tót raison de l'Eglise et de pouvoir enfin
réaliser le rêve de feu le vénérable fr\* Van
Humbeeck, en poussant le oadavre du
Catholicisme dans la fosse.
En Francs, le» catholiques, a cause de
leur manque d'entente, se sont laissé con-
duire trés loin, hélas trop loin Mais nous,
Beiges, nous n'avons pas, comme nos
congénères francais, émoussé nos forces
dans de vaines discussions intestines nous
n'avons pas cédé, depuis plus de vingt ans,
devant les assauts de la Franc Magonnerie,
de la Libre Pensee et du Socialiime révolu-
tionriaire. Et nous ne sommes pas prêts a
nous croiser les bras, pendant que les
adversaries fourbissent leurs armes.
En présence de cequi se passe en France,
profanations d'égiises et sinistres violations
de sanctuaries que les libéraux unis aux
radicaux socialistes se proposent d'imiter
en Belgique a I'occasion, un inapérieux
devoir s'impose a nos amis celui de s'unir
en un faisceau indissoluble.
Aussi le disons nous bien haut, avec la
Pr esse, d'An vers.
Les catholiques,qui, a cette heure grave,
ne seraient pas péuétrés du sentiment de
leur responsabilité les catholiques qui
déserteraient la lutte aux prochaines élec
tions les catholique qui ne feraient pas
abstraction de leurs personnes et de leurs
opinions particulières pour cimentor
l'union indispensable,ne «eraient pas dignes
du beau nom qu'il» portent ni de la cause
qu'ils prétendent servir.
A 1 adversaire, ralliant toutes se» forces
pour donner l'assaut a l'Eglise catholique,
nous devons répondre par la voix de l'urne
électorale: Halte la, vous ne passerez pas,
car voire victorie serait le signal de la
persécution religieuse, de la guerre civile,
de la discorde entre les citoyens et de la
ruine de la patrie beige.
I.e I'ape adresse aux archevêques, aux
évêques, au clergé et au peuple francais
une encyc ique dans laquelle il exprime sa
doulourouse sollicitude et l'angoisse de sou
ame au lendemain de la promulgation de la
loi qui brise les lier.s séculaires entre la
France et le Saint-Siége, et crée a l'Eglise
catholique une situation indigne d'elle et
lamentable a jamais.
Cet événement, aussi funeste a la société
civile qua la religion, ne peut toutcfois sur-
prendre personne, étautdonné que la politi
que religieuse frangaise dans les dernières
années, la loi sur le divorce, la la'icisation
des hópitaux et des écoles, le service obli
gatoire pour les clerc», la loi sur les con
grégation8, la suppression des prières
pnbliques et au début de la session parle
mentaire et la rentree des tribunaux, la
suppression des signes de deuil sur les navi-
res le vendredi-saint, l'enlèvement des
crucifix des tribunaux, des écoles, etc., tout
cela n'était que des jalous vers la séparation
compléte et officielle de l'aveu même de»
promoteurs de ces lois.
Pour éviter cette calamité, le Saint-Siège
n'épargna rien. II avertit le gouvernement
f rangais, le conjurait de peser lea conséquen-
ces redoutables de la séparation. II naultiplia
les témoignages d affection pour la France.
Tous ses efforts restent infructueux. La
violence des ennemis de la religion l'em-
porta.
C'est pourquoi, conscient de ia charge
apostolique, le Pape considère comme de
son devoir d'élever la voix vers le clergé et
le peuple frangais qu'il a aimés plu3 tendre-
ment que jamais.
Le Pape estime que c'est une these abso-
lument fausse qu'il faille séparer l'Etat de
l'Eglise. Cette thèse est injurieuse pour
Dieu qui fonda et soutient le3 sociétés
humaines et a le droit d'exiger d'elles un
culte public et social.
Cette thèse est ensuite la négation trés
claire de lordre surnaturel en limitant
Paction de l'Etat a la poursuite de la prospé-
rité terrestre alors que l'Etat doit aider a la
conquête du bien surnaturel suprème.
Cette thèse bouleverse l ordre sagement
établi dans le monde par Dieu qui voulut la
concorde entre la «ociété civile et la société
religieuse, ayant forcément des sphèree
d'action communes.
Si l'accord disparait, les différent» de-
viendront aigus, la notion du vrai sera
troublée et les ames seront remplies d'une
grande anxiété.
Enfin,la thèse iuflige de grands dommages
a la société civile elle-même impuissante a
prospérer sans la religion, regie suprème et
souveraine pour les droits et les devoirs de
l'homme.
Aussi la Papauté et spécialement Léon
XIII condamnèrent toujours la doctrine de
la séparation.
L Encyclique rappebe a ce propos plu-
sieurs passages de PEucyclique Immortale
Dei rappelant les rapports entre l'Eglise et,
l'Etat.
Pie X ajoute qu'il est surtout deplorable
de voir s'engager dans la voio de la sépara
tion la France, toujours la fille préférée du
St-Siège, la France dont la fortune et la
gloire furent toujours intimement unies a
la pratique des moeurs chrétienues et au
respect de la religion.
(exlrait du Bulletin des métiers d'art,
déc, 19.5 jan*". 1906)
Parmi les nombreux saints poplaires clans
la chrétienté, figure iionseigaeur saint
Georges. L'église célèbre sa fête, sous rite
semi-double, le z'S avril.
JOURNAL D'YP
d