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de tons travaux de Pern to re.
Le peuple qui était soumis a son pouvoir
était un peuple ami du mystérieux, plein de
respect pour les vieilles traditions et gardant
uncassezvive attache aux anciens cultes.
Dans leurs légendes, tout un monde irréel se
mouvait.
Voici les korrigans, êtres subtils qui, dans
la fratcheur cristalline des sources, aimaient
a plonger l'or blond de leur chcvelure
voici les nains, petits personnages chimc'ri-
ques dont le rire sonnait comme un grelot
voici les dieux de la mythologie celtique
Lugus, Taranis, Teutatès, Hésus et les
déesses mères voici les fées qui, en pleine
Bretagne, au sein des forêts, sont nées sous
les clartés de la lune, dans les brouillards
argentés des belles nuits d'automne.
Que de confuses visions ce peuple a eues
dans les grands bois Que d'êtres fabuleux
il a cru y voir passer 1 Que de vagues formes
féminines, aux robes flottantes, lui sont
apparues, au milieu des blanches vapeurs
qui étaient éclairées par les pales rayons
lunaires A tout cela l'imagination celtique
a donné un corps et prêté une existence
étrange, merveilleuse, fantastique.
Ce peuple, au V* siècle, se plaisait a con
sulter les descendants des druides, qui
étaient encore parfois, comme leurs ancêtres,
des devins et des sacrificateurs leurs
singulières paroles, rythmées comme des
cantilenes, impressionnaient vivemenl les
habitants de l'armorique. Ceux ci, avec une
sorte de passion pieuse e'coutaient aussi les
bardes qui céléhraient, dans leurs chants, les
hauts faits des rois et du peuple. Et certains
jours, dans les bruits de la mer, ils se
fïguraient entendre la voix des vieux chefs
morts, ainsi que le hennissement des chevaux
de guerre qui s'y trouvaient ensevelis.
A cette nation superstitieuse, ignorante,
captivée par les êtres étranges qui étaient les
fils de ses capricieuses illusions, des saints
tels que Ronan. Gwennolé, Colomban, vin-
rent prêcher la doctrine du Christ. Leurs
bouches étaient remplies des plus consolantes
paroles et ils contaient des histoires trés
émouvantes qui touchaient ce peuple jus-
qu aux larmes. Ils pratiquaient des veitus si
hautes, ils étaient d'une douceur, d'une bonté
et d'une pureté si exceptionnelles, qu'on ne
se lassait pas de les entendre et qu'on éprou-
vait pour eux la plus respecteuse admiration.
Rien que par leclat de leurs vertus, ils
accomplissaient des prodiges.
Et ils avaient le don des miracles d'après
les légendes pieuses de la Bretagne, ce
n'était qu un jeu pour ces intrépides apótres
de traverser TOcéan dans des auges de pier-
re de soumettre les monstres les plus
effrayants, et rien qu'en prononcant un mot
ou eu faisant un signe, de les précipiter dans
la mer les taureaux les plus lougueux
étaient domptés d'un seul de leurs regards,
«t les loups, sur l'ordre qu'ils leur en don-
naient, devenaient les êtres les plus doux et
les plus inoffensifs. Ces braves saints par-
laient aux rois pour leur rappeler leurs
devoirs; ils étaient l'appui des faibles, les
guérisseurs des malades, et les protecteurs
des prisonniers dont ils parvenaient souvent
a briser les chaines ils disaient aux afffige's
les choses qui soutiennent les courages et
tarissent les pleurs. Voila comme ils évangé-
lisèrent la race celtique. Tout pénétré des
principes chre'liens, ce peuple se mit a aimer
le Sauveur d'un amour puissant et robuste
qui, résistant aux années, devait se perpétuer
de générations en générations, avec une force
toujours nouvelle.
Lorsque commence le récit de M. Mon-
laur, les Celtes sont encore piongés, pour la
plupart, dans les ténèbres du paganisme.
Gradlon, roi a demi barbare, tantot se tour-
ne du cóté des évangélisateurs qui lui annon-
cent Jésus crucifié, tantót est reconquis par
les druides, et il consent même, croyant par
la assurer la vie de sa fille Ahés, a ce que
l'un d'eux sacritie publiquement un prison-
nier de choix qui est enfermé dans les
sinistres souterrains du chateau royal. Mais
la belle et fiére Ahés aime ce captif elle
rêve de le délivrer et d'en faire son époux.
Quand elle apprend comment il a e'té mis a
mort, elle roule dans sa tcto des desseins
furieux :pour venger le meurtre de celui a
qui elle avait voué toutes les jeunes ardeurs
de aon ame, elle ouvre la porte de la digue
qui protégeait, contrc les assauts de l'Ocean,
la vilie d'ls ou elle habite avec son père
cette cité, envahie par les eaux, s'y trouve
bientót engloutie, et Ahés est une des vic-
times qui périssent dans cette effroyable
catastrophe.
A cóté de ces événements tragiques, s'en
déroulent d'autres d un caractère tout oppo
se' 1 auteur nous fait voir a l'oeuvre les
Ronan et les Gwennolé, ceux qui ensemen-
cèrent la terre bretonne et préparèrent, pour
le Christ, les moissons futures.
Le livre de M. Monlaur contient des
passages trés réussis et des scènes heureuse-
ment filées. Les derniers chapitres nous
offrent même des pages remarquables, qui se
distinguent par une vigueur de style a
laquelle eet écrivain, jusqu'ici, ne nous avait
pas accoutumés. Par contre, il y a quelques
longueurs dans Ia première partie du récit
nous aurions voulu que Taction y marchat
d'un pas plus accéléré, au lieu de s'empêtrer
dans les détails un peu diffus, vraiment
d'une exposition qui pêche par trop
d'ampleur.
En résumé, bon roman, qu'on lira, certes,
avec plaisir. Fr .C.
Le bon Lafontaine comme on Tappelait
autrefois, a écrit une fable qui m'a beaucoup
amuse' quand j'étais encore écolier.
JeTaiconnue par cceur, je crois même
l'avoir un jour de'clamée devant toute ma
classe.
Cette fable s'appelait «LE GLAND ET LA
C1TROUILLE», et la morale en était que Dieu
fait bien ce qu'il fait. Elle fustigeait de
main de maitre, au jugé de mon esprit
encore novice a cette époque, l'outrecuidan-
ce des philosophes a quatre sous qui, sans
réflexion aucune, critiquent a tort et a
travers l'oeuvre du Créateur.
Je ne sais pourquoi, mais je me figurais
dans ma naiveté d'enfant que le gland dont
parlait le bon Lafontaine était l'un de ceux
que je voyais chaque automne orner, par
les soins de dame nature, la couronne de
Timmense chêne qui se trouvait au bout de
notre prairie, et que la citrouille était Tune
de celles que mon père cultivait avec un
soin jaloux dans les plates bandes de notre
potager.
Pour comble de cynisme enfantin, je
croyais qu'en fustigeant le critiqueur si
vivement et si piteusement puni, Lafontaine
avait visé directement un grand diable de
douanier de mon village, grand critique
devant l'éternel et qui trouvait que l'homme,
pour être véritablement a la mode, devait
porter ses bottes pendant a son cou et sa
cravate en poche.
Je ne sais plus lequel des quatre éléments
mis en mouvement dans cette fable, m'amu-
sait le plus, ou bien le chêne orgueilleux
campant iièrement sa cime épaisse au dessus
de tout ce qui Tentaurait, oubien ce tout
petit gland qui semblait se cacher, de la
honte d'etre si infime, sous les feuilles
vertes, ou bien la citrouille jaune, trainant sa
forme disgracieuse dans la terre, ou bien le
critique qui avait dü faire une grimace fort
laide en pensant que si la citrouille avait un
instant pris la place du gland, il était
laideron pour toujours.
Mais ce que je sais fort bien, tant j'étais
convaincu qu'il avait parlé de notre chêne a
nous, e'est que j en voulais au bon Lafon
taine de n'avoir pas remarqué une branche
de lierre qui avait cherché et trouvé dans le
chêne, son appui et sa force de vivre. Car
s'il l'avait remarque'e, il n'aurait pas manqué
d'en tirer une morale qui aurait bien valu-
Tautre.
Si j'avais eule talent de Lafontaine j'au-
rais peut-être bien tenté Tavanture. Malheu-
reüsementje ne suis jamais parvenu a bdcler
seuiement deux alexandrins.
Et cependant ce lierre occupait grandement
mon esprit.
Quand je le voyais si frêle et long comme
une journée sans pain, enla^ant comme
dans une étreinte désespérée le colosse qui
servait de soutien, je ne savais ce que je
devais admirer le plus la tranquille sérénité
du chêne, ou 1 attachement tenace du lierre.
J'ai repassé par mon village voila quelques
jours. Je ne suis pas allé admirer les citrouil-
les de notre potager parce que, hélas, il y
bien longtemps que mon père n'en cultiva
plus, mais je suis allé voir le vieux chêne,
dont l'ombre m'avait été douce bien souvent,
quand petit, je m'étendais sur la mousse qui
tapissait son pied.
II était couche' par terre, les branches
lamentablement brisées par sa chute la
cognée du bücheron avait passé par la et le
colosse qui avait peut-être cent ans était
désormais destiné a sa transformation en
tiroirs de bahuts oü en bois de lits.
Le lierre était tombé avec lui, fidéle
jusque dans la mort. Tout en haut, it la
naissance de la cime, quelques-unes de ses
plus jeunes feuilles étaient encore toutes
vertes, comme si toute la vie du pauvre
lierre, effrayé par les coups secs et répétés du
bücheron, s'était refugée la haut.
J en cueilhs une, de ces pauvres feuilles
qui allaient bientót aaourir elles aussi, etje
Temportais entre deux feuillets de mon car-
net répètant presque sans le savoir, ce mot
qu'on attribue au lierre
La ou je m'attache, je meurs.
Et je me disais, men allant distrait,
quelle le^on pour nous autres hommes que
ne soyons nous plus fidèles a la Foi, a
TEspérance, a la charité, a nos obligations,
a nos devoirs, a nos promesses
Si on me demandait, et toi, qu'es-tu dans
la vie sociale Es-tu le chêne robuste et
orgueilleux, ou bien es-tu le lierre frêle mais
fidéle, je répondrais résolument
Je suis le lierre et humblement j'ajou-
terais et je demande a Dieu la faveur de
letre toujours.
PAUL LACROIX
Toux, rhumes, catarrhes, maux de gorge.— Gué
ris on rapide et certaine par la de'licieux
Pastille pectorale Walthéry. i franc la
grosse botte.
«I.'Union Musicale» a donné, Dimariche soir,
soil grand concert annuel, dans la salle du
patronage des garcons, rue de Wervieq. Uue
i'oule nonibreuse y assislait, venue de Comi-
uès-Fraiice, Wervieq, Warneton, Ypres, etc. La
salle était archicoinble et beaucoup de relarda-
tati'es ne purent trouver de place.
La soeiété, dirigée avec autorité par M. Emile
Liueite, chef de musique au 1" chasseurs k
cheval h Tournai a exécuté avec un ensemble
parfait et d'une fagon inéprochable deux
morceaux de haut style et de véritable diffi
cult: «Les maitres chanteurs» de R. Wagner,
el Sur la plage de E. Linette. Directeur et
excutants out été vivements applaudis.
L'«Union Musicaleest devenue une des
toules premières musiques dele region.
M. Devlaeminck, violoncelliste, 1" prix du
Conservatoire Royal de Bruxelles, a émerveilié
son auditoire par l'exécution de plusieurs
morceaux choisis.
M. Palmans, haulbpïste au 1"' régiment de
chasseurs a cheval h Tournai, s'esl fait vive
ment applaudir dans son Concerto pour haut-
bois etsa Fantaisie suf un thèine italien.
M. Léon Bonneel, flalisle, 1"' prix avec dis
tinction au Cousei valoire de Bruxelles, a
recueilli de même de bravos enthousia.-tes.
M. Léon Vanderhaeghen, professeur de chant
au Conservatoire Royal de Gand, k mis en
relief sa belle voix de ténor dans 1'air de la
cavatme de «Faust», et dans celui du Songe
d'une Nuit d'élé.»
De nombreux i.dermèdes parMM. Maurits et
Henry Bergeron ont mis la salle. en galté. M.
Jonglel, pianiste accornpagnateur, fer prix du
Conservatoire de Lille, s'est acquitté délicate-
ment d'une tache ingrafe.
Le concert s'est terminé a neuf heure? et
deini. A dix heures un banquet servi au local
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