G TELEPHONE 52 -$*' - «nis. r Y o Mercredi 7 Mars 1906 L'hivasion noire Ecoles d'ignomntins Le prêtre a l'église I Un ancien eoffre polychromé a la cathédrale St Martin d'Ypres 10 centime? le iV0 m s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. A l'occasion du Cirême, des ser mons francais sont prêcbés pan le Révérend Père Hoffmann des Frères Prêcheurs, tous les jeudis, jusqu'au 5 avril, en l'Eglife de Saint-Nicolas, pendant le sal ut de 5 1/2 heures. Inutile de faire l'éloge du pré ica- teur si avantageusement counu déja par Sa population Yproise. Nul doute que ces exercices pieux attireront autour de la chaire de Saint-Nicolas un public nombrcux et sympathique. l| iw >-fr, Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par aaticipation, est de 5 fr.j 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Déeembre. 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Les espérances des hypocrites de la Flandre libérale seront trompées on comprend en effet, Vinfiuence que les maisons fondées dans les pays pro testants exerceronl sur la renaissance catholique dans ces contrées eu Angleterre, en Hollande, en Australië même ne faut-il pas dire Digitus Dei est hie, le doigt de Dieu est la 1 II y a la, sans doute, une demonstration de plus de la vitalité des institutions de l'Eglise, qui promènent a travers le monde les bienfaits de son enseignement mais le coeur de la France saigne, en voyant ces talents et ces vertus perdus pour la mère- patrie qu'ils enrichissaient, sans charges, d'une telle somme de forces vives. Les grandes congregations disposent de ressources, re'sultant de leur sage gestion et aussi deconomies lentement. patiemment amassées elles font passer la frontière a leurs religieuses, ou même elles les embar- quent, a grands frais, pour des pays lointains qu'elles régénèreront. Mais les pctites congregations qui avaient quelques essaims seulement et celles la étaient nombreuses pour elles, l'arrêté de fermeture est l'arrêt de mort ou la misère. Les sectaires s'en réjouissent évidem- ment, quand ils n'ont pas le cynisme d'en ricaner. Nous avons toujours présente a la mémoire, dit le Correspondantla solu tion donnée par M. Combes a un évèque qui lui demandait avec emotion ce qu'i! pourrait faire de ses religieuses expulsées «Mariez-les, Monsieur l'évèque 1 Catholiques beiges! n oublions pas que nos libéraux aspirent au moment ou ils pourront réaliser dans notre pays Tabomina- ble régime qui désole la France; n oublions pas que leur triomphe electoral menacerait l'éducation chrétienne des jeunes filles de toutes les classes de la population 1 Bien Public Mais pourqoui alors ne les laisse-t on pas s'éteindre sous le dicrédit public. Nous avons ici comme en France des écoles franc- maconnes en abondance at'nenées, écoles moyennes, écoles communales, etc. Les parents ont toutes les facilités. Ceux-ci ne tarderont pas a constater l'infériorité des écoles catholiques. Celles-ci tomberont d'elles-mêmes. Si elles ne tombent pas c'est que les libéraux ont tort. C'est que la con- statation des parents est tout autre. Or, c'est ce que nous voyons. En France même, le succes des écoles catholiques était tel que le gouvernement Franc-macon ne put les faires disparaitre qu'en les faisant fermer par les gendarmes Les voila, ces partisans de la iumière. Ils ont peur de la libre constatation. A t-on assez crié le prêtre a l'église Le prêtre a la sacristie Eh bien, ils j sont, nos prêtres Ils sont dans leurs églises, priant au milieu des fidè- les. Ils sont dans leurs sacristies, veillant sur le patrimoine sacré dont ils ont la garde. Et c'est la que votre abominable politique va les rrouver. C'est jusque la, dans ce der nier réduit de la liberté de conscience, que vous poursuivez ces fidèles c'est jusqu'au pied du tabernacle que vous dépêchez de malheureux fonctionnaires pour dire a ces prêtres et a ces fidèles Tout ce que vous avez la est a noils, a nous les mécréants, a nous qui ha'issons et combattons vos croyances, a nous qui n'avons jamais mis un centime dans la parure et les ornements de vos temples. Ces cruci fix, ces chandeliers, ces autels, ces reliquai- res, ces vases sacrés sont notre bien. Nous allons compter, soupeser, évaluer tout cela nous consentons a vous en laisser l'usage provisoirement. Mais si quelque chose se brise ou disparait, mais, si le jour ou nous aurons donné un nouveau «tour de vis» a la loiet oü vous nous reverrez, nous ne retrou vons pas notre compte pour la rafle finale gare a vous Voila votre politique. Et a cette politique sans Dieu et sans foi, a cette politique tyrannique, pilarde et sacri- lège, ne serait il pas naturel que les fidèles opposent une politique de protestation et de résistance Et pourtant, ils ne le font pas. Non, dans lame de ces prêtres, de ces hommes,de ces jeunes gens, de ces vieillards, de ces femmes, de ces jeunes filles, de tous ces gentilshommes bourgeois, ouvriers et commercants qui se pressent autour de leurs autels menaces, non, il n'y a pas d'arrière- pensée politique. C'est leur foi, c'est leur conscience, ce sont leurs convictions religieuses qui protestent et qui s'insurgent. Ah! non, il ne s agit point, dans leur pen- sée, ni de république, ni de monarchie, ni d empire. Le seul Souverain, le seul Roi qu'ils acclament et autour duquel ils font une garde si vaillante, c'est le roi des taber nacles, le Roi immortel des siècles, le Dieu qui s'est fait Hostie pour régner sur les coeurs, le Dieu qu'ils adorent et qiCils aiment endendez vous C'est le Dieu de leur baptème, de leur première communion, le Dieu qui a consolé et soutenu leur vieille mère dans ses épreu- ves, le Dieu qui a visité le vieux père a son lit d'agonie et qui a mis sur ses lèvres mou- rantes un sourire d'espérance immortelle c'est le Dieu qui a béni les heures radieuses oü ils ont fondé un foyer et l'a entouré de vie, de joie et de vertus, le Dieu, enfin, de leurs espoirs après la mort: c'est Lui.l'auteur, le bienfaiteur et la Providence de leur vie qu'ils voient offense, outrage par cette pre mière main mise légale sur les sanctuaires et les objets consacrés a son culte. fextrait du Bulletin des métiers Wart, déc. 1905-janv. 1906) (SUITE) Bornons-nous, pour le moment, a la des cription du coffre. Le dos du coffre, destine, sans doute, a être apposé contre la muraille, accuse, sans l'atténuation d'aucun ornement, la construc tion massive dn meuble. II en est de même du couvercle, dont le vantail est d'une pièce. Les faces latérales de la caisse sont formées d'un simple assemblage de quatre panneaux. La face antérieure, au contraire, est d une richesse relativement considérable. C'est a sa description que nous allons particulièrement nous attacher. Elle se compose de trois com- partiments dont deux sont constitués par les montants ou pieds droits du coffre. Celui du milieu forme le panneau. La decoration accuse fidèlement ces éléments de la con struction (i) La partie centrale représente saint Geor ges terrassant le dragon. Derrière la bete se tient, a genoux, la vierge que le guerrier vient de sauver. Au-dessus du saint parait, sortant des nues, en signe de protection, la main bénissante de Dieu. Remarquez les doigts de'mesurément longs. A i'arrière-plan, derrière la vierge, la ville: maisons a pignon, tours crénelées derrière saint Georges, en guise de fond, des arbres. Le saint porte le casque a visière sur- montéd'un grand plumet, la cotte a larges manches couvrant la cuirasse et le bouclier en forme d'écusson portant la croix rouge sur fond blanc. Ce sont les armoiries des glides d arbalétriers de Saint-Georges. D'oü tirent-elles leur origine? Rappellent-elles la croix des croisades Une légende rapporle que les chrétiens, conduits par Godefroid de Bouillon, durent la victoire d'Antioche a la protection et a l'aide de saint Georges, qui leur apparut, que par la le culte du saint devint plus florissant encore et que les Turcs eux mêmes vénérèrent dès alors saint Georges, sous le vocable de Dscherdschis. La vierge, dont le nom serait Aja d'après certains auteurs, porte les cheveux épars, flottant au vent, le manteau a manches larges et la couronne. Elle est, en effet, d'après la légende, fille du roi de Sicha, en Lybie. Prés de cette ville, dans un étang impur, se cachait un dragon, terreur de la contrée. Les habitants pour apaiser sa fureur lui ont payé tributpour commencer chaquej jour deux brebis enfin, les brebis venant a man- (1). N. D. L. R.— Les lignes de force sont sans ome ènt. A noter comment les memb.es sont bien accentués par cette méthode. La manière dontce coffre est construit, c'est-a-dire ave1, des montants larges et peu épais, de simples plan ches, est générale pour les meubles anciens. Elle est parfaitement rationnelie et so défend autant par l'écouomie des matériaux que par la j fonction du membre et la résistance attendm L du meuble. quer, leurs propres enfants selon la designa tion du sort. Un jour le sort tombe sur Aja- On juge de la consternation du roi. II se lamente, il se désole. II voudrait tout sacrifier I pour sauver sa fille et unique héritière; mais il doit céder devantles menaces du peuple. II fait a sa fille des adieux touchants, l'em- brasse, la bénit avec larmes et la laisse partir. La pauvrette se dirige vers le lac. Or saint Georges passait par hasard. II s'enquiert du sort de la vierge. Aja lui conseille de fuir s'il ne veut point mourir avec elle. Saint Georges la rassure, lui inspire du courage et de la confiance en Dieu. II monte sur son cheval.et se fortifiant du signe de la croix, il attaque le dragon qui s'avan- cait sur lui, le frappe et l'abat. II arrive de voir, sur d'autres reproduc tions de la scène, la vierge suivant le saint vers la ville et conduisant en laisse la mons- tre, tandis que, du haut des murs, le roi et la reine assistent au spectacle. La légende, en effet apprend encore que saint Georges ne tue pas le dragon sur place; mais qu'il ordonne a Aja de jeter sa ceinture au cou de la bete. De cette fa$on, le dragon la suit comme la chienne la plus douce. A cette vue, le peuple, pris de peur, s'enfuit. Saint Georges le rappelle disant Le Sei gneur m'a envoyé expres vers vous afin que je vous délivre des malheurs que vous cau- sait le dragon seulement, croyez en Jésus- Christ, que chacun de vous reijoive le bap tème et je tuerai le monstre. Nous ne pouvons aborder ici une discus sion touchant l'authenticité des principaux faits conserves par cette légende, qui jouit, au moyen age, d une vogue singuliere et fut rédigée en une foule de langues de l'Orient et de l'Occident. Quoi qu'elle puisse se baser sur quelques faits historiques, dont la version dénaturée au cours des siècles, fut tellement mutilée qu'on y retrouve a peine Taction véridique, la légende elle-même n'est certainement pas de Thistoire. Ce serait tirer une simple note en lon gueur inutile que de signaler, a ce propos, les recherches et les études de savants hagio- graphes qui se mirent a déchiffrer cette légende ingrate d'abord, paree que ceux-ci comprirent eux-mêmes toute la difficulté a en dégager un noyau historique et n'abou- tirent point, jusqu'ici, a des conclusions po sitives et évidentes ensuite, paree que le texte légendaire nous suffit, puisqu'il consti- tue l'unique source ou par tous les ages, les artistes allèrent puiser l idée exprimée dans leurs oeuvres. Revenons au coffre. Des deux cötés de la i scène principale, sous des baldaquins d'ar- chitecture, se trouvent deux personnages. A droite un homme portant le chapperon a chausses retombantes, a gauche une dame portant la crepine a deux cornets et un costume indentique a celui de la vierge. Qui représentent-ils? Des donateurs C'est possible. Nous n'avons aucune indication certaine qui nous les fasse connaitre et qui éclaircisse en même temps Torigine et la des tination primitive de ce meuble intéressant. A voir les costumes, Tarchitecture et la facture générale, nous est avis que le coffre doit dater de la seconde moitié du XV' siècle. Ce qui intéresse encore, c'est qu'il porte des vestiges importants de polychromie. Des traces de couleur rouge sont visibles au cöté

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1