ORGANfi CATHOLIQUE DE I/ARRONDISSEMENT^ FÊTE GYMNASTIQUE TELEPHONE 52 souscRirrioN Samedi 17 Mars 1906 5 centimes Ie la Catastrophe de Courrières Dhoanche %"2 Avril Les catholiques et les intéréts agrieoles Appel a la Charité Le clergé et les éleclions On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. A l'occasion du Carêrae, des ser mons francais sont prêchés par le Reverend Père Hoffiuaua des Frèt-es Prêcheurs, tous les jeudis, jusqu'au 5 avril, en l'EglFe de Saint-Nicolas, pendant le salut de 5 1/2 heures. au profit des lamilles sinistrées de A 7 heures PAR LA GILDE Sl MICHEL en faveur des victimes de Courrieres et des inondations Eu presence de l'effroyable catas trophe de Courrières, Ie Cycle Club Yprois a provoqué une reunion de déiégués de toutes les sociétés de la ville, dans (e but de rechercher le meilleur moyen derecueillir desfo ids pour veair en aide a d'inooiabrables victimes. Diverees propositions out été discu- tées et l'assemblèe a adopté le projet de collecte a domicile, eu expriraaut le vceu que le produit soit spéciale- meut affecté aux families beiges frap- pées par la catastrophe de Courrières, ainsi qu'aux victimes des récentes iuondations de Belgique. Viugt jeunes geus, répondant a l'appel du comité, ontacceptélam;ssion de coüecter a domicile a partir de Luudi prochaiu. Nous sommes persuadés que toute la population Yproise aura a coeur d'apporter sou obole, afin de contri- buer a secourir des ceutaiues de veu ves et des milliers d orphelins, qui tendeut en cc moment la main a la charité publique. Les persounes de la ville que ies quêteurs n'oat pu rencoutrer, aiusi que les persouues géuéreuses de 1'ar- rondissemeut, peuveut envoyer leurs dons au bureau du journal ou au Président du comité M. R. Froidure- Dumoriier, a If pres. JOURNAL Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de .5 frj 50 e. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déoembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de rort a Tadresse ei-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre. Les réclames dans la corps du journa coütent30 centimes la Lgne. Les inactions judcciaires, 1 franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 fraais les cet.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a I'Agence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Liste précédente fr. too oo M. Vanden Boogaerde-Creton, 25.oo échevin M. Vanden Meersch, curé de St Pierre to.oo M. Meersseman, curé de St Jacques to oo M. Ryckeboer, curé de St Nicolas lo.oo M. Remy Bouquet Soeurs io.oo M. L. Biebuyck, Président du Tribunal de Première In stance, Ypres a5.oo Messieurs Baus 25.oo O m Nous publierons le programme Mercredi prochain. On présentera des cartes a domicile. Nos adversaires ne négligeront rien pour surprendre la bonne foi des populations de la campagne et pour capter les voix des cultivateurs. A leurs allégatious sans fondement ne cessons d'opposer les taits. Qu'ont fait les iibéraux en faveur de l'agri- culture Rien 1 Le ministère libéral Frère-Orban (1878- 1884), n'avait d argent que pour mener la guerre scolaire et ne trouvait pas un sou a dépenser en faveur des agncuiieurs. A lavénement du gouvernement catho- lique, l'agriculture beige soufirait d une crise intense. Les catholiques, durant leurs vingt-deux années de gouvernement, ont tout mis en oeuvre pour relever iagnculture beige el pour favoriser les intéréts des campagnards. Le Ministère de iagriculture tut institué, avec ses multiples services destinés au reiève- ment de toutes les industries agrieoles. L enseignement agricole fut organise, tant dans les instiluts supérieurs que dans les colléges et les écoles primaires. De 110m breuses conférences gratuites, données dans toutes les locahlés du pays, contnbuèrent puissamment a l'amélioration de la culture maraichère, de 1 horticulture, de l'élevage du bétail, etc. Le zèle et le talent des agronomes firent réaliser des progrès considérables dans l'em- ploi judicieux des engrais. Le cultivateur intelligent comprit que, pour augmentcr la production, et, par conséquent, pour dimi- nuer le prix de revient des produits du sol, il faut employer les engrais chimiques. Que de lois favorables aux intéréts de I'agriculture beige nos députés ont fait adopter On leur doit notamment le vote des droits d'entrée sur 1 avoine et le beurre, 1 abolition du droit d accise sur les plantations de tabac, l'augmentation des indemnités pour l'abatage du bétail atteint de maladies contagieuses, l'intervention de la Caisse générale d épargne dans 1'organisatJon du crédit agricole (Cais- ses Raift'eisen et autres), la loi sur la falsifi cation des engrais et des denrées alimen- taires, la loi sur les unions professionnelles, etc. La seule loi sur la falsification des engrais a fait réaliser aux cultivateurs des millions de bénéfices, en empêchant toutes les opera tions frauduleuses de négociants peu scrupu- leux. Les libéraux, en dignes fils de la Révolu- tion franijaise.qui avait aboli toutes les glides de paysans,ont toujours été systématiquement opposés aux associations professionnelles des agriculteurs. Les catholiques se sont au contraire fait les promoteurs de la corpora tion ou de Bunion professionnelle. Grace a l'action désintéressée d'hommes d'oeuvres, grace aux larges subsides accordés par le Ministère de 1 agriculture, les asso ciations d'intérêt agricole prennent chaque jour un développement croissant. Ce mou vement, qui n'a commence' a se produire que vers 1890 et qui se manifeste actuellement avec une puissante intensite', est l'oeuvre des catholiques. Dans le seul arrondissement d'Ypres nous comptons aujourd'hui 9 ligues agrieoles locales, 3 syndicats d élevage de bêtes bovines, 7 unions de planteurs de houblon, i3 syndicats d'élevage de chèvres, 11 sociétés d'assurance contre la mortalité des chevaux, 9 sociétés d'assurance de chèvres, 2 sociétés d'assurance du bétail. A qui doit on cette magmfique efflorescence des associations agrieoles A qui doit-on le soutien des sociétés de crédit agricole, et des caisses d épargne et de rentes viagères, si utiles aux petits cultivateurs N'est-ce pas encore et toujours aux seuls catholiques Tandis que les libéraux ont gaspillé l'argent des contribuables pour la construc tion de palais scolaires, les catholiques ont dépeusé des millions pour le pavemenl des routes et pour 1empierrement des chemins ruraux des milliers de kilomètres de chemins embourbés ont été convertis en voies excellentes, d'une grande utilité pour les campagnards. Tous ces avantages on les doit au gouver nement cathohque 1 Lorsque les libéraux étaient au pouvoir, ils s inquiétaient bien peu de la population rurale. Ils poussaient même l'tmpudence jusqua s écrier en pleine Chambre Les paysans sont des barbares, des rétrogrades, des gens stupides et arriérésLes paysans sont des charru.es croyant en Dieu l'Etat ne peul rien pour l'agriculture, qu'elle sub- vienne elle-même a ses besoins n Et nous voyons ces mêmes libéraux se rendre a la campagne pour MEND1ER les suffrages des paysans II y a décidément des choses que les défen- seurs des immortels principes de Justice et de Liberté (I), respectueux de toutes ies con victions philosophiques et religieuses partisans de la tolérance la plus large et la plus absolue (111), ont de la peine a digérer. Cette immixtion du clergé dans la politi que les met en rage et voila que le Progrès i>, a propos de 110s articles sur le clergé et les élections a déterroiné le rédacteur des grands jours a serrer la vis aux curés 1 Le digne homme trouve au lond de sa conscience religieuse des accents qui feraient pleurer les jurés d une cour d assises, quand il parle de la religion pure,de la solennité mystique des voütes de nos cathédrales, de ces temples qui invitent le passant a la méditationet oü il n'est pas besoin d'avoir une foi positive pour sentir s'épurer sa pensée etc., etc. ,- Mais, a quoi bon se donner tant de peine pour s'obsüner dans l'ignorance de la question, nous entretenir d'une religion vague, vaporeuse, toute faite d impressions,dignes d'un disciple de Tolstoi, le nihiliste, et nousserviren guise de répon- se, des mots, des phrases ronflantes, des affirmations contre toute évidence, au sujet de prédicateurs transformés en tribuns et d églises cédant la place au club Allez done vous évertuer, comme nous le faisons depuis plusieurs semaines, a répéter a satiété que dans l'exercice de ses fonctions le prêtre fait bien de s'abstenir de toutes les matières, qui sont profanes et sans rapport avec la religion 1 Nous répétons que, en Belgique, vue la situation publique réservée d la religion par les libéraux de toute opinion, e'est pour le clergé un devoir im- périeux et sacré d'intérvenir dans la politique et dans les élections. Des élections dépend telle ou telle majo- rite s emparant de la direction de la Belgique, et par conséquent, eest fatalement la paix rendue au pays, la liberté de la foi, le salut des ames, ou bien c'est l'Eglise et la société livrées a leurs pires ennemis. Et alors que sont menacés d'une ruine compléte les causes sacrées dont le clergé a la garde et pour lesquelles il doit être disposé a mourir, vous voudriez lui interdire le moindre usage de son autorité, pour empêcher le triomphe de ces ennemis, dont il sera demain la proie convoitée, lui et tout ce qu'un coeur chrétien aime ici-bas 1 Assurément le clergé a le droit et le devoir de rappeler aux fidèles, sans invectiver contre les personnes, que l'exercice du droit de suffrage est un acte moral relevant de la conscience, l'engageant a un haut degré et que par suite il ne leur est pas permis de voter pour lts hommes hostiles a l'Eglise, a sa doctrine, a ses institutions, comme le sont les socialistes et leurs piteux allies les libéraux, unis entre eux paria haine anti- religieuse. Pour prouver qu'il y aurait un abus, il faudrait pouvoir démontrer deux choses d'une part que la morale n'a rien a voir dans 1 exercicc du droit de suffrage et que le prêtre n a pas le droit d'enseigner la morale, soit individuelle, soit sociale. Cette double preuve, le Progrès ne l a pas encore faite et ne la fera jamais Mais suivons un moment les élucubrations duProgrès. Le rédacteur des grands jours, en cherchant le moyen de mater les curés et sous l'empire de la rage anticléricale, qui l'entraine et lauveugle, présente un curieux cas d'e'volution libérale. Au début, il songe, comme Joseph II, a enrégimenter le clergé, sans doute par égard pour la religion. Au beau milieu il s'arrête, se recueille, et lombre de Frère-Orban se présentant a son esprit, lui suggère de chercher a Rome un blame a l'adresse du clergé, qui s'occupe d elections et de politique a eet effet l'auteur de l'article relate la lettre de S. S. Pie X Mgr Lacroix, évêque de Tarentaise. Mais, ignorance ou duplicité 1 il oublie de situer cette lettre. Or, toute la signification des paroles si sages du Pape dépend des circonstances auxquelles le souverain Pontife fait allusion. 11 faut avoir toute la na'iveté ou la malice des lecteurs du Progrès et de son Rédacteur extraordinaire pour prétendre qu il s'agit dans cette lettre d'exhortations faites au clergé dans le but de le faire rentrer dans le temple alors que l enjeu des élections nest rien moins que les libertés de l'Eglise et le salut des ames. Dans cette lettre le Pape Pie X rappelle tout bonnement a qui-de-droit qu'il y a des circonstances dans lesquelles les évêques doivent veiller a ce le clergé ne s'engage pas dans une lutte electorale oü les opinions fibres, les personnalités, l'intrigue, 1 ambition, les pires passions ont exclusive- ment leur role, paree que n si par malheur le clergé se jetaitdans pareille lutte electorale

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1