DE L'ARRONDISSEMENT TtLEPHOSE 5! Hercredi 21 Msrs 1906 SOUSCÏirTiON' la Catastrophe de Courrières Les assassinats dans le ord La deüe publique en France Ni Dieu, ni iliable 10 centimes !e N° un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. A l'oceasion du Cirême, des ser mons francais son!; prêcbés par ie Reverend Père Hoffmann des Frères Prêcheurs, tous les jeudis, jusqu'au 5 avril, en l'S^li e de Saint-Nicolas, pendant le salut de 5 1/2 heures. au profit des laroilles sinistrées de et des inondatiom en Belgique Le JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr.j 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco da ort a l'adresse ci-dessus. Liste précédente fr. 2i5.oo Madame Veuve Dumélie, Ypres io.oo Anonyme o.5o Mademoiselle Marie Rabau, Ypres 25.oo Pensionnat des Religieuses Fran- gaises, Rue de Lille, 56, Ypres 10.00 M. Henri Roets, Inspecteur,Ypres 5.00 M. l'abbé Dilger, Directeur,Ypres 5.oo M. l'abbé Crevits,Directeur,Ypres io.oo Dans le Nord, dans leglise de Boe- schepe, canton de Steenvoorde, prés ilaze- brouck. un citoyen francais, un hornare du peuple, un ouvrier, père de quatre enfants, Henri Ghysel, a été tué d'une balie tirée a bout portant par un gendarme. Alors, il faut du sang pour que le mino- taure magonnique s'apaise Alors il faut que les balles aient fait leur trouée meurtrière dans des poitrines d'hom- mes pour que l'état-major du Grand-Orient permette a ses mercenaires ministériels d'arrêter les dragonades Les crocheteurs officiels ne suspendront leurs effractions, leurs bris de clotures sacrées et leurs esca lades sacrileges que s'il y a mort d'komme II faut done des cadavres pour que votre loi réprouvée ne soit plus la loi et se contente des inventaires d'antan Eh bien, vous pouvez faire sonuer le Ces- se{ le feu dans le Nord comme vous 1 avez fait sonner dans le Centre. Vous êtes servis, sectaires! Le sang vient d'arroser les plaines flamandes comme il a semé de plaques rouges la neige des Céven- nes. Cessez le feu Les paysans de Champels et de Montregard sont troués de vos balles. L'ouvrier de Boescbepe, frappé en pleine poitrine, a été tué sur le coup 1 Ces drames meurtriers étaient inévitables. Vous les avez voulus, puisque vous pouviez les prévoir et pouviez les empêcker. Tandis que dans le Nord comme dans les Cévennes etallieurs, les autorités ecclésias- tiques avaient donné l'ordre de n'opposer aux précurseurs des spoliations futures qu'une résistance passive, calme et digne autant que ferme, vous avez tout fait pour exaspérer nos populations cbrétiennes. D avance, elles flairaient dans ces opéra- tions d inventaire une première main-mise sur leur patrimoine religieux, et vous avez pris plaisir a justitier toutes les appréten- sions et a changer le soupgon en certitude. II fut bientót manifeste pour tous qu'une ère de persécution religieuse était ouverte mobilisation du premier corps d'armée, ordre de distribuer des cartouches aux soldats, arrestations arbitraires et brutales, condamnations exorbitantes assénées a des lemmes, a des prêtres, a d'honorables citoyens par une magistature passionnée, illégalités innombrables dans les procédés d'inventaires, assomades policières tout contribua a faire perdre patience aux paci- liques populations du Nord. Buis surviurent des incidents qui provo- quèrent la colère. Cetait, a Lille, une policier, un polis- sou allais-je écrire qui, au cours d'un envahissemeut d église, s'agenouillait a un confessionnal et se livrait a des simagrées sacrileges, sous le spirituel prétexte de montrer a quelques brutes comment il s'était confessé la veille de son mariage. A Cambrai c était un sous-prefet en délire, qui envahit la cathédrale, le képi sur la tête, la parcoui't comme un fou funeux et bouscule,pour ne pas l'entendre.le vénérable archevêque. II renverse ainsi sur le dossier d'une chaise l'auguste prélat qui délaille, outrageant le chef spirituel de 1.800.000 ames, un vieillard entouré de la vénération uuiverselle, le frère octogéuaire de deux officiers généraux de notre armée et que ses ckeveux blancs ne défendent pas contre les brutalités de ce butor galonné. Ailleurs, ce sont d'aufcres sous préfets rivalisant de grossièreté et de goujaterie a l'égard des curés les pius estimés du diocese. Et, par dessus tout, e'est la connivence manifeste qui existe entre ces dignes repré- sentantsd'une loi infame et les plus irnmon- des apaches. On ferme les yeux sur les provocations obscènes, sur les attaques violentes, sur les scènes scandaleuses aux quelles se livrent ces chevaliers du ruisseau. Et quand les catholiques indignés des outrages adressés a des femmes, exaspérés des crachats et des coups qu'ils regoivent eux-mêmes intervien- nent, c'est sur eux que tombent les policiers, ce sont eux qu'on emmène les menottes aux maius, qu'on coffre et qu'on condamne en cinq secs. Cette complicité, cette intimité, cette entente et cette aide mutuelles entre les agents de la loi et ses pires réfractaires est si évidente, si flagrante, quelle a mis le comble aux colères écceurées. Mardi encore, a Tourcoing, la police du sectaire Drou a fait main basse sur une douzaine de catholiques aux prises avec les apaches et les a emmenés a Lilie. Pas un apache arrêté. Tous blancs comme neige ces professionnels de la contrebande, de la débaucne et de la cambriole. Comment voulez vous, après cela, que les pires événements n'éclatent pas Comment voulez vous que de l'accumulation de tant d'injustices, de tant d'illégalités, de tant d'outrages aux choses les plus véuérées de tant d'infamies neclate l'orage populaire? 11 a éclaté, et alors les outrages, les coups et les emprisonnements ne vous ont plus sufh vous avez tué le sang innocent a coulé. Sang plébéien, sang généreux, sang de martyr de la foi et de la liberté, retombe sur la tête des misérables auteurs de ces guerres religieuses Itetombe sur le front de ces ministres, de ces sénateurs, de ces députés, de ces Merlou qui vautrés sur le velours symboli- quement rouge et crasseux de leurs banquet tes, ont, de gaieté de coeur, entre une orgie crapuleuse et une affaire véreuse, voté cette Les annonces coütent 13 centimes la ligra, Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8. Place de la Bourse. loi scélérate, cette loi réprouvée, cette loi dirigée contre la puissante et saine réserve du pays, contre la masse honnête et chré- tienne demeuróe réfractaire a la pourriture des doctrines et des moeur? magonniques Oui, retombe sur ses fronts pour les marquer de l'éternelle fléttissure de Cain, sang justiciar 1 Et voila le ministère Rouvierde triste mémoire, qui mord la poussière. Le ministère de "La Séparation» succom- be sous "la separation))Cyr. Dernièrement Jules Roche publiait, dans le Petit Journal de Paris, un article (ort suggestif sur la dette publique en France. La situation financière de la France inquiète vivement les véritables hommes d'e'tat. Ceux ci entendent rendre un pays lort par de bonnes finances, alors que les poiiticiens, qui régentent la France depuis trop longtemps, n'ont de zèle que pour la guerre aux croyances religieuses. Pendant les premières années qui suivirent la guerre de 1870 et malgré l'occupation p,irtielle du territoire frangais par les alle- mands, le gouvernement de l'époque sul amortir une partie de la dette contractée pendant la guerre. Depuis lors trente-cinq ans se sont écoulés. Trente-cinq ans qui ne connurent d autre guerre que la guerre a l'enseignement libre, aux congregations religieuses, a l'église et aux catholiques Après ces trente-cinq années, la dette publique atteint 3o milliards 460 millions. C est a dire qu'elle a grandi jusqu'a égaler le quart de la valeur totale des patrimoines francais soit neuf fois la valeur de tout l'or qui se trouve en France. Le fonctionarisme, cette plaie de la France moderne, exige annuellement le revenu d'un capital de 8 milliards 978 millions.Ce chiffre ajouté a celui de la dette publique nous donne déja 39 milliards 438 millions. Rests la dette des départements et des communes qui dépasse 4 milliards 36o mil lions. Voila done prés de 44 milliards qui pèsent sur la fortune publique de la France cela représente 1153 fr. par tète d'habitant Jules Roche conclut pour peu que les choses continuent de ce trainees trois quarts de la nation francaise travailleront pour l'autre quart. Cette triste situation Jules Roche l'impute aux francais, eux mêmes, ou plutöt, aux électeurs francais qui ne se rendent pas bien compte de 1 importance de leur vote. Électeurs beiges, ouvrons les yeux Les anticléricaux beiges proclament éffron- tément qu'ils imiteront les poiiticiens fran gais, Préservons notre trésor public 1 Aimons nos libertés I L. Glaneur. Pendant que l irréligion fanatique et abso- lue se démasqué, il est amusant de feuilleter, en dilettante,les pages d annonces de certains grands journaux, blocards ou non, mais en tout cas irréligieux, et trés répandus notam- ment dans des régions oü les candidats du bloc obtiennent des majorités formi- dables. Parmi ces annonces brillent d'un vit éclat celles qui battent le rappel en faveur des somnambules, chiromanciennes, carto- manciennes, etc. 11 faut croire que le com merce de ces bonnes dames ne va pas trop mal, puisque, outre leurs frais d'installation, elles peuvent se permettre une publicité journalière et coüteuse, qui doit grever notablement leur budget. Parmi ces devineresses, plusieurs arborent des titres plutot singuliers Mme X..., somnambule de première classe, diplómée..)) Diplomée par qui, grand Dieu et devant quelle Faculté de somnambulisme Mme V. arrivant d'Egypte.II parait que 1 Egypte est un excellent terrain de produc tion pour les sorcières, comme le Bordelais pour les vignobles et les Antilles pour le café. Mme Z..., professeur ès sciences devinatoires... Bon voila la science qui s'en mêle maintenant On ne pourra pas dire que les prophétesses ne se mettent pas au courant du progrès. La justice, de temps en temps, quand elle n'est pas trop occupée a emprisonner les honnêtes gens pour les punir d'avoir été passés a tabac par la police, fait mine d'in- quiéteroh! tout doucement les auteurs de ces annonces mirifiques. Qu'arrive-t-il alors?Que les avis imprimés disparais- sent Oh 1 non. Les notices en question font comme les impóts. On ne les supprime pas, on les remanie, c'est-a-dire qu'on s'arrange pour dire les mêmes choses en supprimant les termes séditieux de a som nambule, chiromancienne.cartomancienne», qui ne font pas plaisir aux magistrats. Une formule des plus usitées est encore la suivante Mme X..., réussit en toutn. Quel appfit pour les gens qui ont la guigne, et il y en a tant C'est encore Mme Y..., la célèbre voyante. Ne pas confondre. Pauvre voyante qui, n'ayant pas la ressource d'un procés en contrefagon, est oblige'e de mettre en garde les clients contre la concur rence deloyale II est de ces matrones qui, en fait de concurrence, se risquent a en faire aux médecins Mme Z..., réussite en tout, avenir, etc., guérit maladies, traite par correspondance, discrétion. Et les jobards affluent, plus que dans le cabinet de certains docteurs méritants, mais modestes, qui, n ayant pas le secret de réussir en tout», n'ont pas réussi a forcer les porter capricieu- ses de la célébrité. Bref, le métier de diseuse de bonne aven- ture, avec toutes ses branches accessoires, est un métier qui rapporte. La preuve en est, non seulement dans ces frais de réclame que les exploiteuses supportent, mais encore dans cette multiplication de boutiques rivales (ne pas confondre qui trouvent moyen de vivre en rangonnant la même clientèle. Or, contre ce genre de crédulité, pas d'in- dignation. Contre cette catégorie de surnatu- rel, pas de philippiques. Les grossiers personnages qui font métier d'insulter tout ce qui est saint s'acharneront mille fois de suite a appeler le Pape le chef des sorciers»; mais les vrais sorciers, ils ne les dénoncent pas, au contraire, ils leur font de la réclame dans leurs colonnes, et encaissent, sous forme de publicité, une partie de leurs gains. Que d'esprits forts, ayant juré hautement qu'ils ne pourraient, si on suivait tout leurs

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1