CATÏÏÖLIQ DE L'ARRO SSEMENT TELEPHONE 52 Mercredi 4 Avril 1906 10 centimes le AT SOUSCB1PTION Ia Catastrophe de Courrières La farce est jouée Vrais progrès La campagne électorale en Belgique Des Commercaiits ün s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Le< articles et communications doivent étre adressés franco de i ortga l'adressb ci-dessus. Les annonces coütent tb centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la l gne. Les inytions judiciaires, t franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires content 10 franss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France °t de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser 4 VAyence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et Paris,8, Place de la Bourse. A l'occasioti du Cxrême, des ser mons francais -;orit prêcbés par le Reverend Père Hoffmann dts Fières Prêcheurs, tous les jeudis, jnsqu'au 5 avril, en l'Ë^li e de Saiut-Nicolas, pendant ie salnl de 5 i/2 hen res. au profit des families sinistrécs de et des inondations en Belgique Liste précédente 3i2.5o Collecte faite aprés chansonette au diner de première communion de M. Joseph Monflu, (seulement pour les inondations). 6-oo Lens, 11 du matin Un mineur a remoulé c- ma iu vers 9 heuresdu pu11n®4 aSalamines. Ou croit qu'il y en a encore des sur- vivants cans les fcssts. La farce des retraites ouvrières, que les charlatans socialistes du Bloc out jouée au palais Bourbon, pour jeter de ia poudre aux yeux des gogos,vient de se terminer au Sé- nat, de la manière que les gens réfiéclns avaient depuis longtemps prévue. Sur les 18 membres composant la com mission chargée d'examiner cette colossale mystification transformée en projet de loi, 13 se montrant radicalement opposés au principe de l'obligation. Le Sénat laisse -jaux hlocards du palais Bourbon le mérite d'avoir émis la proposi tion des irréalissables retraites ouvrières; il leur permet de jouer de cette reclame devant les gogos du socialisme, mais c'est tont ce qu'il peut faire, au risque mème de se lais ser accuser de mauvais vouloir. Nous avons réclamé les retraites ouvriè res et nous les réclamerons encore, répéte- ront les blocards dans les réu dons publi- ques mais ce n'est pas notre faute si le Sénat n'en veut p>s nous avons fait, quant k nous, tout ce qu'il était possible pour les faire réussir. Envoyez-nous de nouveau a la Cbambre, pour que nous pulsions recom- mencer.» La vérité est que le Sénat repousse un projet que leurs auteurs ont, dans leur fort intérieur, toujours considéré comme une pure fumisterie, comme une appeau élec- toral, comme un mhoire autour duquel devaimt tournoyer les alouettes imbéciles ou naïves des reunions publiques. Pour arriver a ce résultat le gouverne ment, le Sénat et la Chambre étaient de connivence. Maintenant, la farce est jouée. C'était d'avance écrit dans le programme radical-socialiste. La farce est mauvaise aussi pour nos blo cards beiges qui essayaient de faire miroiter aux yeux des travailleurs les nébuleuses retraites ouvrières de Prance. Les é.ecteurs beiges trouveront en cette aventure une raison de plus de se défier des blagues et des mensoges des meneurs socia listes. Ce sont de sinistres farceurs, de cyniques trompeurs du peuple 1 Une des théses familières a ces libres- penseurs, c'est la décadence du catholicis- me, c'est l'annonce de l'ap.istasie des nations catholiques au vingtième siècle II suffit qu'en France une douzaine de mauvais prètres passé au protestantisme, pour qu'un air de triomphe se fasse entendre parmi nos francs-magons. Pour faire justice de ces illusions magonniques, il suffit de signaler les merveilleux progrè3 réalisés par le catholicismo dans les pays protestants. Avons-nous besoin de rappeler, dit le Bien Publicque l'Australie mème compte aujourd'hui plus d'uu million de catholiques et quelle possède 5 archevêques, löévêques et 3 vicaires apostoliques, alors qu'elle n'avait qu'un seul p.être en 1837 En Angleterre, le chiffre des conversions moute containment, et, a eet égard, lesder- nières statistiques publiées par le Catholic Directory sont intéressantes a étudier. Le nombre des prètres réguliers et séculiers y est monté, depuis l'année dernière, de 3,073 a 3,205. Le chiffre des églises ou chapelles s'élève a i,592, soit 24 de plus que l'an dernier. Eu Ecosse, il y avait 492 prètres en 1903, il y en a actuellement 506. Au Parlement, les catholiques sont repre sentee par 41 pairs a ia Cbambre haute, par 76 membres a, la Chambre des communes. Dans service le dipl matique, ils occupent des postes trés élévées. Sur six ambassa deurs, deux sont catholiques quant aux ministres, aux secrétaires et attachés catho liques, on ne les compte plus. Ajoutons que l'Eglise vient de rentrer dans cette Université d'Oxford, d'oü elle avait été chassée depuis Henri VIII. II y a deux mois, un religieux etun curé, Dom Gasquet, abbe des Bénédictins et le doctour William Bar- ry, curé de Dorcnester, ont été officiellement invités èt faire un des cours de vacances d'Oxford. Disons-le encore, quel constraste avec la situation du passé L'Eglise catholique a reconquis la libei'té. Soixante Irlandais lont partie du Palement toutes les carrières et tous les emplois sont accessibles a la race jadis proscrite. Enfin, une loi récente resti- tue aux paysans les terres, fermes et métai- ries que le protestantisme leur avait volées. C'est la revanche totale de cette grande vaincue contre 1'Anglo-Saxon, vainqueur, revanche due avant tout a linépuisable vitalité de la foi catholique qui pénetre a fond l'ame iriandaise. Partout l'Eglise est «l'éternelle recommenceuse" on peut l'op- primer, la biesser, la mutiler on ne la tue pas, et, tot ou tard, du tombeau oü on avait cru l'ensevelir, elle sort rajeunie et triom- phan'te. Sous ce titre r«Univeis de Paris publieks considérations sui- va rites La campagne électorale est virtuelle- men t ouverte en Belgique. Diinanclie der nier, 1'Association catholique de Bruxelles tenait une séance plénière en vue dairêter définitiv ement la liste des candidats pouj- l'arrondissement de Bruxelles, aux elections du '27 inai. Dans tous les partis on attend ait avec anxiété cette reunion. Déja les journaux libéraux et socialistes, prenant leurs désirs pour des réalités se fiattaient de voir se produire a cette occasion de graves déchire- ments au sein de 1'Association. Chez les catholiques mème, au lendemain des incidents regrettables soulevés par la dis cussion du projet d'Anvers, on n'était pas sans inquiétude sur Tissue de cette assem ble qui allait avoir pour effet de remettre en présence, a quelques semaines seulement d'intervalle, les adversaires de la vei He. Craintes et espoirs, disons le tout de suite, ont été heureusement dégus. L'union la plus compléte ri'a cessé de régner entre los délégués, et les candidats out été choisis indifféremment parmi les partisans et les adversaires du projet d'Anvers, en tenant compte seulement des positions acquises. Pendant ce temps la coalition libérale- socialiste exposait son programme. II est évident que de plus en plus les pseudo- libéraux se trainent a la remorque des radicaux avancés et mème des socialistes, ne craignant pas de préconiser avec eux "l'anticléricalisme comme en France» et l'antimilitarisme. II était bon, il était nécessaire que le pays süt quoi s'en tenir sur la prétendue modération du parti liberal. Désormais le doute n'est plus possible. Si les libéraux, alliés aux socialistes, revenaient au pouvoir, on verrait bienlöt fleurir en Belgique les procédés du combisme. Mais, grace a 1 union qui règne aujour d'hui entre les catholiques beiges et qu'ils ont si bien su reformer devant l'ennemi cornmun, on peut pt'édire dès maintenant que ce malheur seraépargnéa la Belgique. C'est un grand e.xempie de discipline et d'esprit politique qua donné dimanghe der nier l'Association catholique de Bruxelles. Puisse-t-il être suivi sur toute l'étendue du territoire beige puisse-t-il aussi passer la frontière et apprendre enfin aux honnêtes gens de France comment on organise et comment on remporte la victoire Nous sommes affligés en Belgique d'une sorte d'aberration nationale, qui consiste a donner le pas dans notre estime aux carrières libérales et a reléguer a l'arrière-plau la pro fession de commergant. Le mal vient de Tinfluence de la France, qui est restée la fidéle esclave des traditions anciennes, de la théorie pure, du classement méthodique des facuhés humaines. Lorsque nos fils sont intelligents, nous les poussons vers la conquête d'une des professions qui nous paraissent être réservées aux êtres de choix.Ils deviendront médecins, avocats, notaires, officiers, fonctionnaires. Nous ne désirons jamais qu'ils deviennent commercants. Cette déchéance, pleine de dangers, est réservée, au pis aller, a la pro- géniture male,qui n'a pu être casée plus haut ni plus sürement. Si encore, ces sacrifiés e'taient prepares a la carrière commerciale par des notions générales sur la matière, par des indications reposant sur les aptitudes spéciales a chaque intéressé, par des previsions bien de'duites sur Tavenir qu'offre la branche commerciale choisie, la chose parartrait raisonnable. Mais il en va autrement.Presque toujours, la situation inverse se présente le jeune commergant est confiné dans un travail de bureau mécanique, dans des procédés de j ne'goce immuables, dans un role passif qui e'touffe toute velléité d'initiative et contre lequel, faute destruction, il est impuissant a réagir. II se trouve, done, que le goüt de la posi tion süre, qui fait que tant de bons, esprits s'étiolent, végètent et meurent, a produit parallèlement une classe de négociants me diocres, recrutés parmi les fruits secs, les ratés et les moins bien doués. Ces négociants malgré eux ne peuvent, évjdemment, que bien rarement se révéler forts dans une car rière qui nécessité de l'activité, de la vitalité, des connaissances trés vastes, des études constantes, du sang-froid, du coup d oeil, des prévisions bien déduites. Si nous n'avions pas été secoués par le tra vail opiniatre des provinciaux débarqués dans les grandes villes avec le désir obstiné, malgré leur ignorance, d'arriver, de faire fortune, si nous n'avions pas été galvanises, en quelque sorte, par Texemple donné par le haut commerce étranger, cosmopolité, par ces trafiquants derace, orgueilleux de leur nom de commergant, dont les descendants belges.se laissant aller a Theureuse et fégonde impulsion donnée, se parent aujourd'hui avec la gloire; si nous n'avions pas eu, enfin, nos industriels intelligents, actifs, pleins d'initiative et de ressources, force's de s'im- proviser commergants eux-mêmes, a appren dre le négoce, a en connaïtre les tenants et aboutissants il y a beau temps que nous aurions été irrémissiblement perdus. A l'heure actuelle, le dédaigneux pre'jugé national a Tégard de la profession de com- mergant s'atténue, se moditie peu a peu. La profession de commergant n'est pas encore beaucoup s'en faut estimée a l egale de ja situation de Tofficier, du magistrat, du professeur, de i'ingénieur, du fonctiormaire, voire même du modeste commis de deuxième classe d une administration quelconque. Mais on s'est habitué a conside'rer la car rière du commergant comme pouvant être recommandable. II y a done amélioration mais que nous sommes éloignés encore de pouvoir entrer en ligne de comparaison avec les nations vraiment commergantes, oü les noms les plus aristocratiques, comme en Angleterre, sont fiers d'appartenir au com merce, et oü chaque apprenti négociant, véritablement épris de sa carrière, poursuit ardemment son initiation commerciale, la compléte par des études sérieuses qui lui font acquérir le sens de l'utilité et de la réelle grandeur du commerce, et ne tarde pas a devenir, pour son pays, une force active de toute première valeur. Notre funeste dédain national pour les commergants se transforme et disparaitra. Déja, des ministres, plus clairvoyants, se rendent compte de la nécessité des travaux importants a consacrer a Texpansion du commerce, des re'sultats fe'eonds de Témula- tion commerciale entre nations. Ils apergoivent nettement, eux qui sont place's pour avoir une vue d'ensemble, les immenses ressources que le commerce four- nit au pays. L'lndicateur. JO OURNAL v .t&> HM'.f o

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1