CATÏÏÖLIQ
DE L'ARRO
SSEMENT
TELEPHONE 52
Mercredi 4 Avril 1906
10 centimes le AT
SOUSCB1PTION
Ia Catastrophe de Courrières
La farce est jouée
Vrais progrès
La campagne électorale
en Belgique
Des Commercaiits
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A l'occasioti du Cxrême, des ser
mons francais -;orit prêcbés par le
Reverend Père Hoffmann dts Fières
Prêcheurs, tous les jeudis, jnsqu'au
5 avril, en l'Ë^li e de Saiut-Nicolas,
pendant ie salnl de 5 i/2 hen res.
au profit des families sinistrécs de
et des inondations en Belgique
Liste précédente 3i2.5o
Collecte faite aprés chansonette au
diner de première communion de
M. Joseph Monflu, (seulement pour
les inondations). 6-oo
Lens, 11 du matin
Un mineur a remoulé c- ma iu
vers 9 heuresdu pu11n®4 aSalamines.
Ou croit qu'il y en a encore des sur-
vivants cans les fcssts.
La farce des retraites ouvrières, que les
charlatans socialistes du Bloc out jouée au
palais Bourbon, pour jeter de ia poudre aux
yeux des gogos,vient de se terminer au Sé-
nat, de la manière que les gens réfiéclns
avaient depuis longtemps prévue.
Sur les 18 membres composant la com
mission chargée d'examiner cette colossale
mystification transformée en projet de loi,
13 se montrant radicalement opposés au
principe de l'obligation.
Le Sénat laisse -jaux hlocards du palais
Bourbon le mérite d'avoir émis la proposi
tion des irréalissables retraites ouvrières; il
leur permet de jouer de cette reclame devant
les gogos du socialisme, mais c'est tont ce
qu'il peut faire, au risque mème de se lais
ser accuser de mauvais vouloir.
Nous avons réclamé les retraites ouvriè
res et nous les réclamerons encore, répéte-
ront les blocards dans les réu dons publi-
ques mais ce n'est pas notre faute si le
Sénat n'en veut p>s nous avons fait, quant
k nous, tout ce qu'il était possible pour les
faire réussir. Envoyez-nous de nouveau a la
Cbambre, pour que nous pulsions recom-
mencer.»
La vérité est que le Sénat repousse un
projet que leurs auteurs ont, dans leur fort
intérieur, toujours considéré comme une
pure fumisterie, comme une appeau élec-
toral, comme un mhoire autour duquel
devaimt tournoyer les alouettes imbéciles
ou naïves des reunions publiques.
Pour arriver a ce résultat le gouverne
ment, le Sénat et la Chambre étaient de
connivence.
Maintenant, la farce est jouée.
C'était d'avance écrit dans le programme
radical-socialiste.
La farce est mauvaise aussi pour nos blo
cards beiges qui essayaient de faire miroiter
aux yeux des travailleurs les nébuleuses
retraites ouvrières de Prance.
Les é.ecteurs beiges trouveront en cette
aventure une raison de plus de se défier des
blagues et des mensoges des meneurs socia
listes.
Ce sont de sinistres farceurs, de cyniques
trompeurs du peuple 1
Une des théses familières a ces libres-
penseurs, c'est la décadence du catholicis-
me, c'est l'annonce de l'ap.istasie des nations
catholiques au vingtième siècle II suffit
qu'en France une douzaine de mauvais
prètres passé au protestantisme, pour qu'un
air de triomphe se fasse entendre parmi nos
francs-magons. Pour faire justice de ces
illusions magonniques, il suffit de signaler
les merveilleux progrè3 réalisés par le
catholicismo dans les pays protestants.
Avons-nous besoin de rappeler, dit le
Bien Publicque l'Australie mème compte
aujourd'hui plus d'uu million de catholiques
et quelle possède 5 archevêques, löévêques
et 3 vicaires apostoliques, alors qu'elle
n'avait qu'un seul p.être en 1837
En Angleterre, le chiffre des conversions
moute containment, et, a eet égard, lesder-
nières statistiques publiées par le Catholic
Directory sont intéressantes a étudier. Le
nombre des prètres réguliers et séculiers y
est monté, depuis l'année dernière, de 3,073
a 3,205. Le chiffre des églises ou chapelles
s'élève a i,592, soit 24 de plus que l'an
dernier.
Eu Ecosse, il y avait 492 prètres en 1903,
il y en a actuellement 506.
Au Parlement, les catholiques sont repre
sentee par 41 pairs a ia Cbambre haute, par
76 membres a, la Chambre des communes.
Dans service le dipl matique, ils occupent
des postes trés élévées. Sur six ambassa
deurs, deux sont catholiques quant aux
ministres, aux secrétaires et attachés catho
liques, on ne les compte plus.
Ajoutons que l'Eglise vient de rentrer dans
cette Université d'Oxford, d'oü elle avait été
chassée depuis Henri VIII. II y a deux mois,
un religieux etun curé, Dom Gasquet, abbe
des Bénédictins et le doctour William Bar-
ry, curé de Dorcnester, ont été officiellement
invités èt faire un des cours de vacances
d'Oxford.
Disons-le encore, quel constraste avec la
situation du passé L'Eglise catholique a
reconquis la libei'té. Soixante Irlandais lont
partie du Palement toutes les carrières et
tous les emplois sont accessibles a la race
jadis proscrite. Enfin, une loi récente resti-
tue aux paysans les terres, fermes et métai-
ries que le protestantisme leur avait volées.
C'est la revanche totale de cette grande
vaincue contre 1'Anglo-Saxon, vainqueur,
revanche due avant tout a linépuisable
vitalité de la foi catholique qui pénetre a
fond l'ame iriandaise. Partout l'Eglise est
«l'éternelle recommenceuse" on peut l'op-
primer, la biesser, la mutiler on ne la tue
pas, et, tot ou tard, du tombeau oü on avait
cru l'ensevelir, elle sort rajeunie et triom-
phan'te.
Sous ce titre r«Univeis de
Paris publieks considérations sui-
va rites
La campagne électorale est virtuelle-
men t ouverte en Belgique. Diinanclie der
nier, 1'Association catholique de Bruxelles
tenait une séance plénière en vue dairêter
définitiv ement la liste des candidats pouj-
l'arrondissement de Bruxelles, aux elections
du '27 inai.
Dans tous les partis on attend ait avec
anxiété cette reunion. Déja les journaux
libéraux et socialistes, prenant leurs désirs
pour des réalités se fiattaient de voir se
produire a cette occasion de graves déchire-
ments au sein de 1'Association. Chez les
catholiques mème, au lendemain des
incidents regrettables soulevés par la dis
cussion du projet d'Anvers, on n'était pas
sans inquiétude sur Tissue de cette assem
ble qui allait avoir pour effet de remettre
en présence, a quelques semaines seulement
d'intervalle, les adversaires de la vei He.
Craintes et espoirs, disons le tout de
suite, ont été heureusement dégus. L'union
la plus compléte ri'a cessé de régner entre
los délégués, et les candidats out été choisis
indifféremment parmi les partisans et les
adversaires du projet d'Anvers, en tenant
compte seulement des positions acquises.
Pendant ce temps la coalition libérale-
socialiste exposait son programme. II est
évident que de plus en plus les pseudo-
libéraux se trainent a la remorque des
radicaux avancés et mème des socialistes,
ne craignant pas de préconiser avec eux
"l'anticléricalisme comme en France» et
l'antimilitarisme.
II était bon, il était nécessaire que le
pays süt quoi s'en tenir sur la prétendue
modération du parti liberal. Désormais le
doute n'est plus possible. Si les libéraux,
alliés aux socialistes, revenaient au pouvoir,
on verrait bienlöt fleurir en Belgique les
procédés du combisme.
Mais, grace a 1 union qui règne aujour
d'hui entre les catholiques beiges et qu'ils
ont si bien su reformer devant l'ennemi
cornmun, on peut pt'édire dès maintenant
que ce malheur seraépargnéa la Belgique.
C'est un grand e.xempie de discipline et
d'esprit politique qua donné dimanghe der
nier l'Association catholique de Bruxelles.
Puisse-t-il être suivi sur toute l'étendue du
territoire beige puisse-t-il aussi passer la
frontière et apprendre enfin aux honnêtes
gens de France comment on organise et
comment on remporte la victoire
Nous sommes affligés en Belgique d'une
sorte d'aberration nationale, qui consiste a
donner le pas dans notre estime aux carrières
libérales et a reléguer a l'arrière-plau la pro
fession de commergant. Le mal vient de
Tinfluence de la France, qui est restée la
fidéle esclave des traditions anciennes, de la
théorie pure, du classement méthodique des
facuhés humaines.
Lorsque nos fils sont intelligents, nous
les poussons vers la conquête d'une des
professions qui nous paraissent être réservées
aux êtres de choix.Ils deviendront médecins,
avocats, notaires, officiers, fonctionnaires.
Nous ne désirons jamais qu'ils deviennent
commercants. Cette déchéance, pleine de
dangers, est réservée, au pis aller, a la pro-
géniture male,qui n'a pu être casée plus haut
ni plus sürement.
Si encore, ces sacrifiés e'taient prepares
a la carrière commerciale par des notions
générales sur la matière, par des indications
reposant sur les aptitudes spéciales a chaque
intéressé, par des previsions bien de'duites
sur Tavenir qu'offre la branche commerciale
choisie, la chose parartrait raisonnable.
Mais il en va autrement.Presque toujours,
la situation inverse se présente le jeune
commergant est confiné dans un travail de
bureau mécanique, dans des procédés de
j ne'goce immuables, dans un role passif qui
e'touffe toute velléité d'initiative et contre
lequel, faute destruction, il est impuissant
a réagir.
II se trouve, done, que le goüt de la posi
tion süre, qui fait que tant de bons, esprits
s'étiolent, végètent et meurent, a produit
parallèlement une classe de négociants me
diocres, recrutés parmi les fruits secs, les
ratés et les moins bien doués. Ces négociants
malgré eux ne peuvent, évjdemment, que
bien rarement se révéler forts dans une car
rière qui nécessité de l'activité, de la vitalité,
des connaissances trés vastes, des études
constantes, du sang-froid, du coup d oeil, des
prévisions bien déduites.
Si nous n'avions pas été secoués par le tra
vail opiniatre des provinciaux débarqués
dans les grandes villes avec le désir obstiné,
malgré leur ignorance, d'arriver, de faire
fortune, si nous n'avions pas été galvanises,
en quelque sorte, par Texemple donné par le
haut commerce étranger, cosmopolité, par
ces trafiquants derace, orgueilleux de leur
nom de commergant, dont les descendants
belges.se laissant aller a Theureuse et fégonde
impulsion donnée, se parent aujourd'hui
avec la gloire; si nous n'avions pas eu, enfin,
nos industriels intelligents, actifs, pleins
d'initiative et de ressources, force's de s'im-
proviser commergants eux-mêmes, a appren
dre le négoce, a en connaïtre les tenants et
aboutissants il y a beau temps que nous
aurions été irrémissiblement perdus.
A l'heure actuelle, le dédaigneux pre'jugé
national a Tégard de la profession de com-
mergant s'atténue, se moditie peu a peu. La
profession de commergant n'est pas encore
beaucoup s'en faut estimée a l egale de
ja situation de Tofficier, du magistrat, du
professeur, de i'ingénieur, du fonctiormaire,
voire même du modeste commis de deuxième
classe d une administration quelconque.
Mais on s'est habitué a conside'rer la car
rière du commergant comme pouvant être
recommandable. II y a done amélioration
mais que nous sommes éloignés encore de
pouvoir entrer en ligne de comparaison
avec les nations vraiment commergantes, oü
les noms les plus aristocratiques, comme en
Angleterre, sont fiers d'appartenir au com
merce, et oü chaque apprenti négociant,
véritablement épris de sa carrière, poursuit
ardemment son initiation commerciale, la
compléte par des études sérieuses qui lui
font acquérir le sens de l'utilité et de la
réelle grandeur du commerce, et ne tarde pas
a devenir, pour son pays, une force active
de toute première valeur.
Notre funeste dédain national pour les
commergants se transforme et disparaitra.
Déja, des ministres, plus clairvoyants, se
rendent compte de la nécessité des travaux
importants a consacrer a Texpansion du
commerce, des re'sultats fe'eonds de Témula-
tion commerciale entre nations.
Ils apergoivent nettement, eux qui sont
place's pour avoir une vue d'ensemble, les
immenses ressources que le commerce four-
nit au pays. L'lndicateur.
JO
OURNAL
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