m ORGANS CATHOLIttUE DE L'ARRONDISSEMENT TELEPHONE 52 Mercredi 18 Avril 1906 10 centime? A bas la calotte Chronique électora! e Les schismocrates et le cartel A* on s'abonne rue au Beurre, 36, is Ypres, et tous les bureaux de poste du royuume. JOURNAL A jib'*» r Le JOURNAL. D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régulansent fin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre, Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la l gne. Les insertions judiciaires, 1 franc !a ligne. Les numéros supplémentaires content 10 franss les cent exemplaires Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser Èt 'Agence Havas Bruxelles. rtie d'Argent, n° 34 et a Paris,8. Place de la Bourse. Cri de voyou. Les voyous ont des prédilec- tions pour ce cri. Le voyou n'aimc pas le prêtre on sait pourquoi. Cri de noceurs aux bras de gourgandines, d'émancipés et d emancipées aux gestes sales. Cri de la saturnale et du lachez tout» les journée* carnavalesques du mois dernier onte'té fort édifiantes sur ce cbapitre A bas la calotte 1 Qu'est ce que le prêtre irait faire la-dedans! .Le prêtre est le gêneur. A bas le gêneur Le prêtre est la condamnation de toutes ces folies et de toutes ces impudeurs. A bas le prêtre Le cri est tres logique Le malfaiteur crie aussi A bas les juges A bas les gendarmes Vous ne vous attendez pas a ce que ces bandes de voyous et de fêtards, de filles et de cascadeurs crient Vive la calotte Vive le prêtre Le prêtre n est pas de cette clique le prêtre, c'est le sixième commandement, et avec le sixième commandementon ne fait pas la noce. A bas le sixième Criez, hurlez, dames et messieurs, lious pillez le prêtre, éreintez vous a vocife'rer A bas la calotte! Cestvotre propre honte que vous vocitérez. Vous vociférez. Un mot. Que voulez-vous mettre a la place de la calotte Allons, apaches, approchez, dites votre idéal, et vous noceurs et vous filles, et vous hurleurs apoplectiques. Ah 1 ce serait du propre Nous pouvons nous en faire une idée. g3 nous a déja donné 9a. En ce temps d'éman- cipation et de chasse aux prêtres on avait trouvé... la Déesse Raison. L'orgie criait alors Ala lanterne maintenant elle dit A bas la calotte. Ii n'y a que les mots de changés, l'idée est la même. Plus de prêtres! Ah 1 gueusillons, comme vous seriez contents I Quel chambardement Quel chahut Et vous, partisans du tout faire et du toutoser, quelle fête 1... Plus de prêtres. Plus de gêneurs. Et cependant, voila ce que tous les compères libéraux désirent. Leslibéraux, eux aussi, crient A bas la calotte. Comme les autres, ils prennent leur meilleur gosier pour rugir A bas la calotte 1 La nuit, comme les malandrins, ils rodent autour des water-closets, des murs et des vitrines abandonnées, pour y coller certains ronds de papiers. Ces ronds de papier sur les water-closets sont tout le programme, le grand programme libéral. On y litA bas la calotte et on y voit une botte libérale donnant un coup de piedja un prêtre. Depuis que ce parti libéral existe en Beigi- que, il n a jamais trouvé autre chose. 11 a toujours hurlé A bas la calotte 1 et a toujours vouludonner un coup de pied aux curés. C'est tout. k Qu avez vous fait pour les ouvriers pendant 60 ans demande le Peuple aux libéraux. Vous nous avez servi du curé et des nonnettes et vous n'avez accompli aucune loi sociale. Nous reconnaissons que le mi nistère catholique a été combattu dans ses réformes démocratiques par les doctrinaires qui, lorsqu'ils étaient la majorité.ont négligé toute réforme. Servi du curé et des nonnettesvoila le plat qui devait réconforter et sauver le pays. C'est pourquoi le pays fut si anémique sous ce régime libéral. La France en tate encore de ce plat-la. Personne ne soutiendra que la France est en bonne santé. Libéraux, gardez votre plat et vos bottes. Votre plat est fade et vos bottes vous sont nécessaires pour votre fugue prochaine. On vous laisse hurler avec les apaches et les noceurs a bas la calotte. Ca vous con- solera. Vous en recevrez tant d'éclat et de consideration 1 Hurlez, compères libéraux.Hurlez,donnez la main a ceux qui vous suivent, le pays vous a vus a l'oeuvre. Les Bleus des brouillons et des incapables I Quand, après 60 ans de vie politique, on n'a rien trouvé de mieux pour la prospérité et la grandeur de notre Belgique que d'embêter les Cure's et de tracasser des sacris- tains, c'est piètre, irès piètre. Henri Maret, le de'puté radical, terminera ces lignes Quand les imbéciles ont crié a bas la calotte, écrivait il dernièrement, ils s'imagi- nent qu'ils ont une politique ils sont et ils restent des imbéciles Des imbeciles a la tête de mon pays 1 Messieurs les libéraux, je vous en prie, gardez vos bottes Sylvain GR AVEZ. Nous recevons, de toutes les communes de l'arrondissement, les meilleures noevelles au sujet du travail électoral. Partout nos candidats regoivent l'accueil le plus symp.ithique, le plus cordial. Les meetings sont suivis comme ils ne l'ont jamais été. Si l'on considère, dune part (immense succès de la dernière election esénatoriale, qui nous a fait avaucer de 2220 voix sur l'élection précédente, nous pouvons dire que nous avons léspoir fondé de gagner, cette fois, le troisième siège. Nos adversaires sont consternés. Ils s'adressent au corps électoral en sortant de vieux clichés, comme celut-ci le Curé dans son église et le Bourgmestre a l'Hotel de Ville. Nous ne repon ions plus a de pareii- les soitises. Les électeurs connaissent ce refrain démodé. Nos adversaires doivent s'adresser par écrit, disent-ils, au corps élecloral, paree que leurs candidats ne sont pas recus dans les villages C'est vrai, et cela prouve leur popularitél Qu'ils aillent, dans nos communes, avec MM. Dewandre, Janson, Oombez, Vandam- me, Cambier et consorts,próner la politique combiste, et ils verront comment ils seront re^us I Qu'ils exposent le programme Janson, qui veut la contiscatton des biens de soi-disant mainmoi'te; qu'ils se rallieut a l'instruction laïque et obligatoire, au service militaire général, au suffrage universel pur et simple et ils seront sifflés Qu'ils aillent le long de la frontière, et qu'ils parient de leur prétendu respect pour la loi, lorsque cette loi consucre Ie vol et la spoliat on des biens de l'Egüse, et, ils seront chassés Des radicaux, allies aux socialistes dans notre arrondissement, essaient de faire passer nos candidats pour des révolution- naires. Eb bien, pourquoi ne vont-ils pas dire aux électeurs que MM. Colaert et Van Merris ne sont plus des conservateurs, mais des fauteurs de guerre civileprêts a, cro- cbeterdes portes, a inventorier les biens des libéraux, a tuer ceux qui sopposentau vol 1 Les électeurs leur riraient au nez, et ils leur répondraient ce sont vos amis de France qui font tout cela ce sont les anti- cléricaux qui feraient la même chose,le jour oü, pour le malheur du pays, le pouvoir tomberait entre leurs mains. Nous avous la conviction que le corps électoral, éclairé par ce qu'il voit et entend, se séparera tout entier du parti libéral, et qu il votera contre les candidats qui recoi- veut le mot cl'ordre de la loge guerre a la Religion eta nos institutions I Le cartel est scellé dans la West Flandre entre socialistes, libéraux avancés et démo- crates scissionnaires. Ainsi s'est réalisé ce phénomène, que la Flandré libérale qui sen applaudit aujourd'hui,appelait autrefois l'alliauce de l'eau et du feu. II manque encore bien une formalité l'approbation de la Fédération socialiste régionale pour que i'affaire soit parfaitement réglée a Courtrai, mais cette formalité dernière s'ac- compiira sans difficultés. A Ypres Ie cartel était inutile il n'y aguère au pays d'Ypres de démocrates vei ts ui rouges, ot les socia listes, fidèles a leur promesse d'il y a quatre aus, s'abstiendront de combattre les libé raux, qui leur revaudront ce service dans queiqu'autre coin dn pays. Partout ailleurs dans la West-Fiandre, le cartel sigué,scellé, pataphé, nattend plus que de produire ses effets, lesquels seront, au reste, de minime importance. Les débats du congrès socialiste qui s'est tenu le jour de Paques a la Maison du l'eu. ple de Bruxelles nous ont appris que le principal facteur du cartel de Flandre a été le citoyen Anseele. Le leader socialiste gantoLa expliqué longuement a lassemblée les démaiches et les négociations qu'il a faites pour faire aboutir le cartel. L'alïaire n'a point été toute seule. On sait que la Fédération socialiste de Courrrai avait rejeté jadis avec hauteur les prétentions des verts. Anseele s'est permis d'arranger l'affaire de sa propre autorité, en passant par dessus la Fédération. Nous avons fait des conces sions a Courtrai, a-t-il dit on nous en a fait a Ostende toute la politique est la...Le cartel est scellé... Je suis heureux et fier de cette solution. Le citoyen Maes et d'autres citoyens plus obscurs paraissaient moins fiers et moins heureux d'uu résultat obtenu dans de telles conditions. Ces citoyens ont, en effet, gardé quelques illusions sur l'autorité des gi oupes socialistes coustitués. Macs a pro- testé, au aom du conseil général, contre les négociations du cartel en Flandre, les- quelles n'ont été que l'ceurre d'un seul homme, Anseele 1 Je déplore, a-t-il dit, pour le parti ouvrier. pour son unité et son autonomie morale, que des députés, quels qu ils soient, eussent-ils rendu les services d Anseeé, se mettent au-dessus du parti et du conseil général... Je veux garantir les droits, les garanties, la procédure du parti ouvrier. Anseele s est défendu et s'il n'est pas parvenu k convaincre tout le monde, il est parvenu a imposer le silence et k obtenir 1 absolution, ce qui est l'essentiel. Ces discussions intestines des socialistes ne nous intéressent d'ailleurs pas autiement. Elles nous permettent de noter seulement une fois de plus que l'égalité politique qu'on promet aux ouvriers dans le sein du part rouge est un leurre.Les autocrates sévissent et séviront plus que partout ailleurs a la Sociale. La loi n'y est point faite pour les grands chefs, qui n'en agissent qua leur convenance, quels que soient les droits, la procéduie et les garanties dont parlait le citoyen Maes. Anseele 1 a montré bier après plusieurs autres, et l'on peut être sür qu'il ne sera pas le dernier. Les gardiens des garanties en seront dans l'avenir, comme ils en ont été dans ie passé, pour leurs frais de piotestation. C'est Vandervelde qui a conclu, par un discours au congrès socialiste, cette affaire du cartel. Tout en faisant ses ré serves sur la marche suivie,il s'est applaudi, lui aussi, de la solution. II a regretté que les journaux socialistes eussent annoncé que le caitel était fait avaut que la ratification de la Fédération de Courtrai ne se füt pro- duite. «Mais Anseele, a-t-il dit, a bien fait.» Le cartel des Flandres, a-t-il dit encore, était une nécessité. Loin de trouver aauvais qu il se soit étandu aux démocrates chré- tiens, rien n'est plus heureux pour le parti ouvrier, car cette coalition nést plus anti- cléricale, mais déinocratique, fondée sur le suffrage universel, 1 instruction obligatoire et l'égalité des charges militaires. Si les socialistes comptent vraiment sur les schismocrates fiainands pour masquer les tendances anticléricales du cartel, ils se fout de singulières illusions. Le peuple tiamand est depuis longtemps éclairé sur la valeur, au point de vue reli- gieux, des schismocrates. Il sait parfaite ment que les députés schismocrates ont toujours voté avec la minorité et qu'ils font partie intégrante de l'opposi.i on. Les chefs de la schismocratie, mal heureux dóvoyés répudiés par leurs évêques, ne sont plus comptés comme cathoiiques par les braves gens qui purent daas les débuts s'y tromper, mais qui leur appliquent aujour- d'liui le proverbe coniirmé par tant d'expé- riences faites au cours des siècles corrup- tio optimi pessima Quand ceux-la tombent qui appartieunent de par leur caractère a l'élite des bons,'leur chute est misérable et profonde. Le plus en vue des chefs schismo crates de la West-Flaudre n'est pas, lui non plus,al'abri des soupijons d'anticléricalisme. Depuis longtemps, en effet, il Fen prend régulièrement aux évêques et aux curés dans son journal et il s'e t distingué, en ces derniers temps, par des attaques particuliè- rement odieuses contre la personne vénérée de Sa Qraudeur Monseigneur l'évêuue de Gand. Quant aux troupes de la chismocratie, elles ne valent guère mieux que les chefs.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1