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ORGANS CATHOLIttUE
DE L'ARRONDISSEMENT
TELEPHONE 52
Mercredi 18 Avril 1906
10 centime?
A bas la calotte
Chronique électora!
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Les schismocrates et le cartel
A*
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JOURNAL
A jib'*»
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Cri de voyou. Les voyous ont des prédilec-
tions pour ce cri.
Le voyou n'aimc pas le prêtre on sait
pourquoi.
Cri de noceurs aux bras de gourgandines,
d'émancipés et d emancipées aux gestes sales.
Cri de la saturnale et du lachez tout»
les journée* carnavalesques du mois dernier
onte'té fort édifiantes sur ce cbapitre A bas
la calotte 1
Qu'est ce que le prêtre irait faire la-dedans!
.Le prêtre est le gêneur.
A bas le gêneur
Le prêtre est la condamnation de toutes
ces folies et de toutes ces impudeurs.
A bas le prêtre
Le cri est tres logique
Le malfaiteur crie aussi A bas les juges
A bas les gendarmes
Vous ne vous attendez pas a ce que ces
bandes de voyous et de fêtards, de filles et
de cascadeurs crient Vive la calotte Vive
le prêtre
Le prêtre n est pas de cette clique le
prêtre, c'est le sixième commandement, et
avec le sixième commandementon ne fait pas
la noce. A bas le sixième
Criez, hurlez, dames et messieurs, lious
pillez le prêtre, éreintez vous a vocife'rer A
bas la calotte! Cestvotre propre honte que
vous vocitérez.
Vous vociférez.
Un mot. Que voulez-vous mettre a la
place de la calotte
Allons, apaches, approchez, dites votre
idéal, et vous noceurs et vous filles, et vous
hurleurs apoplectiques.
Ah 1 ce serait du propre
Nous pouvons nous en faire une idée. g3
nous a déja donné 9a. En ce temps d'éman-
cipation et de chasse aux prêtres on avait
trouvé... la Déesse Raison. L'orgie criait
alors Ala lanterne maintenant elle dit
A bas la calotte. Ii n'y a que les mots de
changés, l'idée est la même. Plus de prêtres!
Ah 1 gueusillons, comme vous seriez
contents I Quel chambardement Quel
chahut Et vous, partisans du tout faire et
du toutoser, quelle fête 1...
Plus de prêtres. Plus de gêneurs. Et
cependant, voila ce que tous les compères
libéraux désirent.
Leslibéraux, eux aussi, crient A bas la
calotte. Comme les autres, ils prennent leur
meilleur gosier pour rugir A bas la calotte 1
La nuit, comme les malandrins, ils rodent
autour des water-closets, des murs et des
vitrines abandonnées, pour y coller certains
ronds de papiers.
Ces ronds de papier sur les water-closets
sont tout le programme, le grand programme
libéral. On y litA bas la calotte et on y
voit une botte libérale donnant un coup de
piedja un prêtre.
Depuis que ce parti libéral existe en Beigi-
que, il n a jamais trouvé autre chose. 11 a
toujours hurlé A bas la calotte 1 et a
toujours vouludonner un coup de pied aux
curés. C'est tout.
k Qu avez vous fait pour les ouvriers
pendant 60 ans demande le Peuple aux
libéraux. Vous nous avez servi du curé et
des nonnettes et vous n'avez accompli aucune
loi sociale. Nous reconnaissons que le mi
nistère catholique a été combattu dans ses
réformes démocratiques par les doctrinaires
qui, lorsqu'ils étaient la majorité.ont négligé
toute réforme.
Servi du curé et des nonnettesvoila le
plat qui devait réconforter et sauver le pays.
C'est pourquoi le pays fut si anémique sous
ce régime libéral. La France en tate encore
de ce plat-la.
Personne ne soutiendra que la France est
en bonne santé.
Libéraux, gardez votre plat et vos bottes.
Votre plat est fade et vos bottes vous sont
nécessaires pour votre fugue prochaine.
On vous laisse hurler avec les apaches et
les noceurs a bas la calotte. Ca vous con-
solera. Vous en recevrez tant d'éclat et de
consideration 1
Hurlez, compères libéraux.Hurlez,donnez
la main a ceux qui vous suivent, le pays vous
a vus a l'oeuvre. Les Bleus des brouillons
et des incapables I
Quand, après 60 ans de vie politique, on
n'a rien trouvé de mieux pour la prospérité
et la grandeur de notre Belgique que
d'embêter les Cure's et de tracasser des sacris-
tains, c'est piètre, irès piètre.
Henri Maret, le de'puté radical, terminera
ces lignes
Quand les imbéciles ont crié a bas la
calotte, écrivait il dernièrement, ils s'imagi-
nent qu'ils ont une politique ils sont et
ils restent des imbéciles
Des imbeciles a la tête de mon pays 1
Messieurs les libéraux, je vous en prie,
gardez vos bottes
Sylvain GR AVEZ.
Nous recevons, de toutes les communes de
l'arrondissement, les meilleures noevelles
au sujet du travail électoral.
Partout nos candidats regoivent l'accueil
le plus symp.ithique, le plus cordial. Les
meetings sont suivis comme ils ne l'ont
jamais été.
Si l'on considère, dune part (immense
succès de la dernière election esénatoriale,
qui nous a fait avaucer de 2220 voix sur
l'élection précédente, nous pouvons dire que
nous avons léspoir fondé de gagner, cette
fois, le troisième siège.
Nos adversaires sont consternés. Ils
s'adressent au corps électoral en sortant de
vieux clichés, comme celut-ci le Curé dans
son église et le Bourgmestre a l'Hotel de
Ville. Nous ne repon ions plus a de pareii-
les soitises. Les électeurs connaissent ce
refrain démodé.
Nos adversaires doivent s'adresser par
écrit, disent-ils, au corps élecloral, paree
que leurs candidats ne sont pas recus dans
les villages
C'est vrai, et cela prouve leur popularitél
Qu'ils aillent, dans nos communes, avec
MM. Dewandre, Janson, Oombez, Vandam-
me, Cambier et consorts,próner la politique
combiste, et ils verront comment ils seront
re^us I
Qu'ils exposent le programme Janson, qui
veut la contiscatton des biens de soi-disant
mainmoi'te; qu'ils se rallieut a l'instruction
laïque et obligatoire, au service militaire
général, au suffrage universel pur et simple
et ils seront sifflés
Qu'ils aillent le long de la frontière, et
qu'ils parient de leur prétendu respect pour
la loi, lorsque cette loi consucre Ie vol et la
spoliat on des biens de l'Egüse, et, ils seront
chassés
Des radicaux, allies aux socialistes dans
notre arrondissement, essaient de faire
passer nos candidats pour des révolution-
naires. Eb bien, pourquoi ne vont-ils pas
dire aux électeurs que MM. Colaert et Van
Merris ne sont plus des conservateurs, mais
des fauteurs de guerre civileprêts a, cro-
cbeterdes portes, a inventorier les biens des
libéraux, a tuer ceux qui sopposentau vol 1
Les électeurs leur riraient au nez, et ils
leur répondraient ce sont vos amis de
France qui font tout cela ce sont les anti-
cléricaux qui feraient la même chose,le jour
oü, pour le malheur du pays, le pouvoir
tomberait entre leurs mains.
Nous avous la conviction que le corps
électoral, éclairé par ce qu'il voit et entend,
se séparera tout entier du parti libéral, et
qu il votera contre les candidats qui recoi-
veut le mot cl'ordre de la loge guerre a la
Religion eta nos institutions I
Le cartel est scellé dans la West Flandre
entre socialistes, libéraux avancés et démo-
crates scissionnaires. Ainsi s'est réalisé ce
phénomène, que la Flandré libérale qui
sen applaudit aujourd'hui,appelait autrefois
l'alliauce de l'eau et du feu. II manque
encore bien une formalité l'approbation
de la Fédération socialiste régionale
pour que i'affaire soit parfaitement réglée a
Courtrai, mais cette formalité dernière s'ac-
compiira sans difficultés. A Ypres Ie cartel
était inutile il n'y aguère au pays d'Ypres
de démocrates vei ts ui rouges, ot les socia
listes, fidèles a leur promesse d'il y a quatre
aus, s'abstiendront de combattre les libé
raux, qui leur revaudront ce service dans
queiqu'autre coin dn pays. Partout ailleurs
dans la West-Fiandre, le cartel sigué,scellé,
pataphé, nattend plus que de produire ses
effets, lesquels seront, au reste, de minime
importance.
Les débats du congrès socialiste qui s'est
tenu le jour de Paques a la Maison du l'eu.
ple de Bruxelles nous ont appris que le
principal facteur du cartel de Flandre a été
le citoyen Anseele. Le leader socialiste
gantoLa expliqué longuement a lassemblée
les démaiches et les négociations qu'il a
faites pour faire aboutir le cartel. L'alïaire
n'a point été toute seule. On sait que la
Fédération socialiste de Courrrai avait rejeté
jadis avec hauteur les prétentions des verts.
Anseele s'est permis d'arranger l'affaire de
sa propre autorité, en passant par dessus la
Fédération. Nous avons fait des conces
sions a Courtrai, a-t-il dit on nous en a
fait a Ostende toute la politique est la...Le
cartel est scellé... Je suis heureux et fier de
cette solution.
Le citoyen Maes et d'autres citoyens
plus obscurs paraissaient moins fiers et
moins heureux d'uu résultat obtenu dans de
telles conditions. Ces citoyens ont, en effet,
gardé quelques illusions sur l'autorité des
gi oupes socialistes coustitués. Macs a pro-
testé, au aom du conseil général, contre
les négociations du cartel en Flandre, les-
quelles n'ont été que l'ceurre d'un seul
homme, Anseele 1 Je déplore, a-t-il dit,
pour le parti ouvrier. pour son unité et son
autonomie morale, que des députés, quels
qu ils soient, eussent-ils rendu les services
d Anseeé, se mettent au-dessus du parti et
du conseil général... Je veux garantir les
droits, les garanties, la procédure du parti
ouvrier.
Anseele s est défendu et s'il n'est pas
parvenu k convaincre tout le monde, il est
parvenu a imposer le silence et k obtenir
1 absolution, ce qui est l'essentiel. Ces
discussions intestines des socialistes ne
nous intéressent d'ailleurs pas autiement.
Elles nous permettent de noter seulement
une fois de plus que l'égalité politique qu'on
promet aux ouvriers dans le sein du part
rouge est un leurre.Les autocrates sévissent
et séviront plus que partout ailleurs a la
Sociale. La loi n'y est point faite pour les
grands chefs, qui n'en agissent qua leur
convenance, quels que soient les droits, la
procéduie et les garanties dont parlait le
citoyen Maes. Anseele 1 a montré bier après
plusieurs autres, et l'on peut être sür qu'il
ne sera pas le dernier. Les gardiens des
garanties en seront dans l'avenir, comme
ils en ont été dans ie passé, pour leurs frais
de piotestation.
C'est Vandervelde qui a conclu, par
un discours au congrès socialiste, cette
affaire du cartel. Tout en faisant ses ré
serves sur la marche suivie,il s'est applaudi,
lui aussi, de la solution. II a regretté que
les journaux socialistes eussent annoncé que
le caitel était fait avaut que la ratification
de la Fédération de Courtrai ne se füt pro-
duite. «Mais Anseele, a-t-il dit, a bien fait.»
Le cartel des Flandres, a-t-il dit encore,
était une nécessité. Loin de trouver aauvais
qu il se soit étandu aux démocrates chré-
tiens, rien n'est plus heureux pour le parti
ouvrier, car cette coalition nést plus anti-
cléricale, mais déinocratique, fondée sur le
suffrage universel, 1 instruction obligatoire
et l'égalité des charges militaires.
Si les socialistes comptent vraiment sur
les schismocrates fiainands pour masquer
les tendances anticléricales du cartel, ils se
fout de singulières illusions.
Le peuple tiamand est depuis longtemps
éclairé sur la valeur, au point de vue reli-
gieux, des schismocrates. Il sait parfaite
ment que les députés schismocrates ont
toujours voté avec la minorité et qu'ils font
partie intégrante de l'opposi.i on.
Les chefs de la schismocratie, mal heureux
dóvoyés répudiés par leurs évêques, ne sont
plus comptés comme cathoiiques par les
braves gens qui purent daas les débuts s'y
tromper, mais qui leur appliquent aujour-
d'liui le proverbe coniirmé par tant d'expé-
riences faites au cours des siècles corrup-
tio optimi pessima Quand ceux-la tombent
qui appartieunent de par leur caractère a
l'élite des bons,'leur chute est misérable et
profonde. Le plus en vue des chefs schismo
crates de la West-Flaudre n'est pas, lui non
plus,al'abri des soupijons d'anticléricalisme.
Depuis longtemps, en effet, il Fen prend
régulièrement aux évêques et aux curés
dans son journal et il s'e t distingué, en ces
derniers temps, par des attaques particuliè-
rement odieuses contre la personne vénérée
de Sa Qraudeur Monseigneur l'évêuue
de Gand.
Quant aux troupes de la chismocratie,
elles ne valent guère mieux que les chefs.