ORGANE CATHOLiaUE
têlephobe 52 DE L'ARRONDISSEM ENT
Samedi 21 Avril 1906
5 centimes le Nc
OEuvre des Eglises Pauvres
de la ville d'Ypres
Le parti libéral
el les ouvriers
Le concours général de 190b
Aux instituteurs de la
campagne
Comme en France
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Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mercredi et le Samedi.
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Exposition des ornements les Mardi 24
et Mercredi 25 Avril, de 10 heures a 5 heures
du soir, au local du Couvent de St-Joseph,
rue Saint Jacques.
II y a quelques jours a peine nous lisions
dans un journal libéral de la capitale
lis ont bien fait (les ouvriers libéraux)
d'accepter sur la liste de l'alliance libérale la
14* place effective et la 5« suppléance.
Sans doute, cela nest pas brillant, mais il
faut reconnaïtre que la Fédération des
ouvriers libéraux est,pour ainsi dire inexis-
tante ce qui est tailleurs fort regrettable,
et il est a désirer que nos dirigeants s'occu-
ptnt davantage des ouvriers.
C'est done entendu de l'aveu même de
leur presse, les libéraux ne font rien ou
presque rien pour la classe ouvrière.
Quel jugement porte sur les libéraux la
presse socialiste en examinant le bilan de
leurs oeuvres pour l'amélioration du sort de
l'ouvrier,
Le Peuple répondra pour nous Pendant
60 ans, vous n'aveservi a vos adeptesque
des cures et des religieusesVous voule\
continuer a leur servir ces plats Prene\
garde, de guerre lasse, les ouvriers pour-
raient bien vous briser la vaisselle sur la
tête
Le Vooruit repondra lui aussi Ce
qu'ils ont fait pour le peuple Mais rien du
tout.
Citons encore le Peuple Aussi long-
temps qu'ils étaient majorité, ils ont négligé
de faire la moindre réforme. Les libéraux
ont berné les ouvriers pour gagner leurs
voix aux élections.
Dressons le bilan de leurs oeuvres ou-
vrières I
Oil done sont leurs höpitaux,leurs maisons
ouvrières, leurs petites soeurs des pauvres,
leurs frères de charité, leurs orphelinats I
Oü sont les écoles libres subsidiées de leur
argent
Montrez moi leurs Patronages et leurs
Gildes d'ouvriers I
Leurs oeuvres les voici...
Libéralisation du peuple, guerre a la
religion 1
Education athée pour les enfants des
pauvres, éducation religieuse pour les
leurs
Profanation des cimetières populaires,
caveaux bénits pour leurs morts 1
Guerre aux soeurs de charité desservant
nos höpitaux, présence des mêmes soeurs
au chevet de leurs moribonds 1
Enfin la pratique religieuse tolérée chez
leurs seuls caissiers et servantes
Regardons leur action au parlement
Examinons ce qu'ils firent li pour les
ouvriers
Tout s'est réduit hélas, a mettre des batons
dans les roues, et comme le fit M. Bara, a
voter contre toutes les lois ouvrières.
Bara essaya de le nier un jour a Templeuve
dans un meeting electoral.
II venait de faire un discours absolument
piètre, sans élévation. II demandait aux
électeurs de prouver que le libéralisme n'est
pas mort en Belgique et de voter contre les
catholiques qui ne font rien pour les ou
vriers, de voter pour les libéraux qui allaient
tout faire.
Alors, le citoyen Hambursin, candidat
socialiste, qui était dans l'auditoire, escalada
la tribune et prit la parole
M. Bara, dit-il, vient de vous dire que
le gouvernement catholique n'a rien fait
pour l'agriculture et les ouvriers. Eh bien,
moi, j'aurai la loyauté de reconnaïtre que
le gouvernement catholique a fait quelque
u chose pour les cultivateurs et les ouvriers
et que lorsqu'il a voulu faire des lois en
faveur, il n'a rencontré d autres adver-
saires que M. Bara et les libéraux ses
amis.
M. Bara a été député pendant trente ans,
ministre pendant treize ans, pourquoi n'a-
t-il pas réalisé alors les réformes qu'il
reproche aux catholiques de n'avoir pas
faites t Les libéraux ont toujours été les
ennemis de la classe ouvrière. Ils se sont
opposés au droit de suffrage des ouvriers
et des cultivateurs.
Les libéraux, ces éternels égoistes, n'ont
done rien fait pour le relèvement des ouvriers.
A l'approche des élections ils font risette aux
travailleurs, ils allongent des phrases, ils
font force promesses. Tout cela ne coüte pas
cher, mais laisse les ouvriers parfaitement
indifférents. 11 faut des oeuvres et vous,
messieurs les libéraux, vous vous présentez
les mains vides. II n'y a pas de parti moins
démocratique, plus justement détesté des
ouvriers que votre parti, le parti des tous
pingres. Aussi, le 27 Mai, les ouvriers vous
enverront en congé définitif
Le Moniteur a publié, il n'y a pas bien
longtemps, le tableau détaillé des résultats
du dernier concours général. Sans nous
arrêter a envisager ces résultats sous tous
leurs aspects nous en avons déduit une série
de chiffres, qui font le plus grand honneur
aux colléges patronnés du diocè-e de Bruges.
Les 27 athe'nées et colléges cimmunaux,
sur 355 élèves, ont présenté 171 concurrents
et obtiennent 299 mentions.
Les 3 colléges patronnés du diocèse de
Bruges, sur 74 élèves,ont présenté 49 concur
rents et obtiennent 111 mentions.
Voici le détail
Courtrai, 29 élèves, 16 concurrents, 34
mentions.
Poperinghe, 17 élèves, 10 concurrents, 22
mentions.
Thielt, 28 élèves, 23 concurrents, 55
mentions.
MM. les professeurs du diocèse de Bruges
ont le droit d'etre fiers de leurs élèves.
Nous sommes heureux de constater que
l'enseignement donné sous les auspices de
Mgr 1 évêque de Bruges continue de se
maintenir en Belgique au premier rang.
Si les résultats obtenus par les 3 colléges
patronnés de la Flandre occidentale sont
brillants, nous en concluons a juste titre que
les autres colléges diocésains ne méritent pas
moins d'éloges. Tout le monde sait en effet
que dans les concours annuels organisés entre
nos établissements ecclésiastiques les élèves
de Courtrai, Poperinghe et Thielt n'obtien-
nent pas plus de succès que ceux des autres
colléges épiscopaux de la West-Flandre.
Cela nous autorise a croire que le niveau
des études est exceptionnellement élevé dans
les maisons d'éducations dirigées par nos
prêtres diocésains.
La propagande organisée en faveur de
l'instruction obligatoire bat son plein. La
Ligue de 1 Enseignement et la F'édération
des instituteurs,composées et grande majori
té d'instiiuteurs de ville et d'instituteurs
libéraux, soutiennent naturellement cette
campagne de toutes leurs forces.
Le journal Plnstituteur Beige attire
l'attention des instituteurs ruraux sur la
situation qui leur serait faite si, faisant droit
aux réclamations de la «Ligue de l'Ensei-
gnement soutenue par la Fédération
les Chambres actuelles, ou celles de demain,
votaient l'instruction obligatoire, objet de
leurs pétitions.
Le tout n'est pas, disait tout récemment
le XX' Siècle avec infiniment de bon sens
pratique, pour assurer la fréquentation de
l'école par tous les enfants et la disparition
ou la quasidisparition des illettrés parmi
un peuple, de décréter que l'enseignement
est obligatoire l'important est d'organiser
celui-ci, l'important est d'assurer l'appli-
cation du principe par la sanction de
pénalités et de tenir, en outre, la main a
l'application de cette sanction. Voila le
point grave, le point essentiel dans la
question de l'enseignement obligatoire, du
moment qu'on sort du domaine de la
phraséologie et de la déclamation du
meeting pour consentir a descendre sur le
terrain pratique
L'lnstituteur Beige ajoute
Admettons done, pour un instant, que la
chose soit faite. Dans les villes et les centres
importants, cela pourra marcher. Une police
bien organisée veillera a ce que la loi soit
observée. Mais dans les villages, soit les 99
centièmes des localités des campagnes, les
choses se passeront-elles de même
Qui fera respecter la loi Qui obligera les
parents a envoyer régulièrement leurs
enfants a 1 école jusqu a l'age de 14 ans Qui
oserait le faire et les priver ainsi de l'aide
précieuse qu'ils sont en droit de réclamer de
la part de ceux pour qui ils ont arrosé jus-
qu'alors lesol de leurs sueurs
Oh je le sais, il y a des abus et aussi des
négligences coupables I Mais, je le répête,
qui osera prendre la responsabilité de vio-
lenter la liberté des pères de familie
Sera- ce le bourgmestre, chef de la police
Nous ne le pensons paé.
Ecoutez le rapport sur le budget de la
justice de 1906, déposé dernièrement sur le
bureau de la ChambreAinsi que la
j) commission gouvernementale de 1902
n l'établit parfaitement, I on ne peut compter
il sutfisamment sur les bourgmestres.Choisis
i) presque toujours au sein du conseil com-
munal,naturellement soucieux de ménager
la faveur de leurs électeurs, ils peuvent
être enclins a une complaisance qui pro-
voque ou qui dissimule les écarts de leurs
administrés.
Sera ce le garde-champêtre Pas davan
tage 1 Les gardes-champêtres, dit le même
rapport, placés sous la dépendance de
l'autorité communale, pris dans le milieu
oü ils ont leurs parents et leurs relations,
souvent mal payés et surchargés de beso-
gnes de tout genre, ne sont pas les utiles
auxiliaires sur lesquels Ie parquet devrai
pouvoir compter.
Qui sera-ce alors II est fort a craindre
que l'instituteur, placé entre le pouvoir
central chargé de veiller a l'exécution de la
loi qu'il cherchera par tous les moyens a faire
observer, et l'autorité communale qui s'en
désintéressera et opposera a tous les efforts
sa force d'inertie habituelle, ne soit l'homme
tout désigné sur lequel le pouvoir central
exercera route la pression nécessaire pour
obliger les parents réfractaires a se soumettre
a la loi. G est done lui qui devra dénoncer a
la justice les parents coupables et c'est sur
lui que retombera 1 odieux des mesures
tracassières coercitives, prises nécessairement
par le pouvoir exécutif, a moins que celui-ci
ne veuille que l'obligation reste un vain mot
dans toute la partie rurale du pays.
Voila le danger qui menace l'instituteur
des campagnes, danger dans lequel un cer
tain nombre de nos confrères ruraux, encore
affiliés a la Fédération neutre ont donné tête
baissée, paree qu'ils ne l'avait sans doute pas
prévu, et ceci sera leur seule excuse.
Comme en 1870, comme en bien d'autres
occasions du reste, le modeste maïtre d'école
de village sera la dupe, s'il n'y prend garde,
des intrigues de son collègue de la ville qui,
ne voyant en tout que ses propres intéréts
son programme, s'inquiète fort peu de
situation précaire de celui qu'il nomme
volontiers son Cher confrère 1 f... ni des
difficultés et des embarras qu'il lui suscite
chaque fois que l'occasion s'en présente.
A nous done, camarades des campagnes,
d'avoir I'oeil
Le Progrès est furieux paree que nous
disons que le parti radical, auquel appartient
M. Nolf, instaurerait en Belgique la nefaste
politique francaise.
Nous dédions au Progrès et a M. Nolf.
le passage suivant de l'Indépendance,
journal le plus attitré du libéralisme beige
numéro du 9 Février 1904
li faut nous efforcer d'arraclter coute que coute
la masse a l'influence religieuse..Et nous pré-
tendons rester parfaitement libéraux en
disant cela... Oui, Is combisme, puisque com-
bisme il y a.mais mis au point de la situation
qui existe en Belgique.
Nos adversaires de droite peuvent être
tranquilles Le jour ou cette puissante poussée
antiolérlcale sera possible chez nous, nous la sou-
tiendrons comme n„us avons ssntenu la poussée
anticlérioale franpaise.
Ce passage est a ajouter k tous ceux que
nous avons de'ja reproduits, et l'opinion
des amis de M. NolfM. M. Janson, Cam-
bier, Crombez, Vandamme, Dewandre etc.
Qu'en peut M. Nolf
Répudiera-t-il, oui ou non,l'Indépendance,
l'Etoile et tous amis
Nous attendons sa réponse.
et
la
le
JOURNAL