m1 Encore one excellente mesure MISÈRE Les avantages d'une belle écritnre BIBLIOGRAPBIË 11 B taJ" r-t - -*a'; $1' Ce qu'ont fait les eatholiques. Paul Lacroix '•V J f-Npf V >-•■■ f:i c -•<.i' A r LvVerne" ffdS ou ils - porter ces soit a 365 i F'- vr V j vr.iéchir un instant pour com- $£.~y c'est lk une chose impossible. ^^'•^jl'Jr-'iürd'hui les pensions de 65 Irancs, ai a plus de 200,000 vieux et vieilles, '-^'i&tent a 1 Etat plus de treize millions de "V francs par an. S'ils fallait porter ces pensions k 365 francs, c'est environ SEPTANT CINQ. MILLIONS qu'il faudrait dépenser pour cela par an. Mais ce n'est pas toutnos prometteurs disent même qu'ils donneront les pensions non seulement a partir de 65 ans, maïs des Page de 60 ans. Danscecas, l'augmentation, des frais qui j résultérait porterait la dépense annuelle a CENT ET VINGT MILLIONS DE j FRANCS Qui paierait cela Qui devrait supporter les concéquences de cette effroyable augmen- tation de dépenses Seraient-ce messieurs les citoyens-million- naires qui viennent prêcher aux pauvres gens le socialisme et la révolution Allons done 1 Pour subvenir k ces nouvel- les dépenses il faudrait créer de nouveaux impots le bon sens le dit. Une centaine de millions d'impots en plus, voilk done ce que signifient les promesses des socialistes et de leurs serviteurs radicaux. j Et qui paierait ces impots Les riches t s Non 1 il leur suffirait de transporter leur j coffre-fort dans une banque de pays étran- ger, comme l'Angleterre ou la Hollande, 1 oü ces impots n existent pas 1 Ceux qui paieraient, ce seraient done tous j ceux qui travaillent, qui possèdent ou louent une maison. Or, les contribution foncières et person nels, les patentes, les droits de succession et autres impots directs au profit de 1 Etat n'atteignent ensemble pas meme cent mil lions dans notre pays. Comme les radicaux socialistes sont ad- versaires de tous impots indirects et de tous droits d'entrée, ce sont done les impots directs qu'il faudrait augmenter. Propriétaires, locataires, commei^ants, industriels, si les radicaux-socialistes arri- j vaient au pouvoir et voulaient tenir leurs promesses, il faudrait porter de moins de cent millions a plus de deux cents millions les impots et patentes que vous payez aujourd'hui. Ce que promettent nos adversaires conduit done a doubler et au deia les charges des agriculteurs, des commercants, des ouvriers, des families établies dans les plus modestes maisons I Le gouvernement catholique et ses amis, au contraire, ont donné treize millions de pensions k 200 000 vieillards sans augmenter les impots. Bien plus pour que les impots puissent diminuer a l'avenir, nous avons institué les sociétés de retraite, afin d encourager les gens senses et prévoyants a se constituer eux mêmes une pension pour leurs vieux jours. Cette bonne loi ne date que de six ans, et déja 800.000 Beiges, en entrant dans ces utiles sociétés, ont montré qu'ils approu- vaient et suivaient les conseils de prévoyance du parti catholique. Toujours sans augmen tation d'impots, cinq millions deprimes de l'Etat sont donnés annuelleraent aux mutuel- listes, aux futurs pensionnés. Et ceux-ci ne seront pas des mendiants qui viendraient demander leur franc par jour a s la bienfaisance de 1 Etat au détriment des j contribuables. II faut être des politiciens radicaux ou socialistes pour imaginer de réduire pour toujours nos vieillards a cette situation humiliante, a les condamner k tendre la main. I Les eatholiques ont plus de respect pour la dignité du travailleur honnête et lis veulent le relever au lieu de l'abaisser. Dès l'enfance nous enseignons l'esprit d'économie, d'épargne, de prévoyance, qui rmet k nos 800.000 mutualistes de se con stituer eux-mêmes librement et fierement des pensions de retraite: quand ils toucheront celles-ci dans leur vieillesse, c'est leur argent qu'ils recevrontce ne sera pas une aumone arrachée par force aux contribuables labo- rieux 1 Le système de mendicité proposé par nos adversaires ruinerait le travail national, arrêterait le progrès et humilierait les vieil lards sans les satisfaire. Tandis que le système de pensions des mutualités encourage par les eatholiques relève l'ouvrier, n impose pas les contri buables, propage l'esprit d économie qui fait la prospérité d un pays et procurera dans l'avenir des rentes plus élevées et librement méritées. Vive la mutualité libre! A bas la mendicité révolutionnaire I Le lieutenant général Cousebant d'Alke- made, ministre de la guerre, vient d adresser la lettre suivante au colonel d'un régiment en garnison a Anvers Monsieur le colonel, Depuis quelque temps, des lettres anony- mes émanant de votre régiment me sont fréquemment adressées. L'envoi d'écrits de ce genre, contenant le plus souvent des accusations fausses ou des imputations malveillantes, constitue toujours un acte de lacheté, d'autant plus blamable que les règlements militaires permettent k tous ceux qui se croient le'sés ou ont une réclamation a faire, d'en appeler k leurs chefs directs et même aux généraux sous les ordres desquels ils se trouvent placés. Les lettres dont il s'agit n'atteignent du reste point leur but, car, d'après mes ordres formels, elles sont détruites sans m'être soumises. J'ai l'honneur de vous prier, monsieur le colonel, de donner connaissance de ce qui précède au personnel de votre régiment, par la voie de l'ordre journalier. Le ministre de la guerre, (Signé) Cousebant d'Alkemade, Voila une excellente mesure, dit VAmi de l Ordreet qui contraste singulièrement avec les infames procédés de délation mis €n honneur dans un pays voisin. Le lieutenant général Cousebant est catho lique, le général André et se pareils sont libres penseurs et franc-macons voila la différence. Elle se manifeste tout entière.elle éclate dans la lettre qu on vient de lire. Nous ne voulons pas de mouchards, nous. Nous méprisons les délateurs et les casse roles. Nous laissons ces moyens odieux a nos adversaires, admirateurs des FF.'. André, Pelletan et consorts. Qu ils se le tiennent pour dit Un double aveu de M. Vanderveldë. Dans le meeting socialiste qui a eu lieu, mercredi soir, a la Cour de Bruxelles M. Vandervelde a dit Le programme liberal de 1906 est exac- tement fenvers du programme doctrinaire de 1884. Les disciples de Frère-Orban on fait du chemin depuis lors, peut-être bien avec peu de bonne volonté. Nos interpellations dans les meetings libéraux n'ontpas été de la mauvaise besogne, nous n avons pas perdu notre temps. Voyez les conversions, combien pénibles, de M. Lepage d abord, de M. Hymans ensuite. Ce dernier ne s'est pas trop entêté il a erré, mais il n'a pas persévéré. Aujourd'hui, les seuls adversaires de la réforme capitale se trouvent dans les rangs du parti gouvernemental. Le gouvernement clérical est le seul et le principal obstacle a la victoirepolitique du parti ouvrier Quand un homme en estropie volontaire- ment un autre, on le prend au collet, et, on le livre au juge qui Ie condamne. On a certes raison, tout le monde devant porter la responsabiiité de ses actes. Mais pourquoi done aucune loi ne permet- elle aux juges de condamner ceux qui estro- pient, combien lamentablement parfois, une langue Je demande a mes lecteurs, si toutefoisj en ai, un peu de réflexion. Une langue a droit a son existence propre personnels, SON existence en un mot, tout j comme l'individu, l'homme. On l a dit quelque part je crois, un peuple sans langue, est un peuple mort. Conclusion pas de langue, pas de peu pie. mal. Un peu a la fois cependant cela se cor- rigeait. Deux saisons de suite on avait parlé de l'utilite de mettre une enseigne a notre ca baret. On avait préconisé Au briqueteux et bien d'autres dénominations encore, sans urriver a une solution. Mon mari e'tait alors comme aujourdhui encore, grand amateur Ehbien, quand on estropie une petite j d'oiseaux. C'est au pot que vous voyez lk unité de ce peuple, accusation, condamna- tion, prison, en attendant la récédive et la pendaison. Et la langue, qui est le peuple, qui carac- j térise le peuple, sans laquelle le peuple ne serait pas, on peut l'estropier impunément, j a coeur veux-tu, parce que le législateur qui a peut-être d'autres chats a fouetter, n a pas i eu le temps de songer a un bout de loi péna le a ce sujet. Bonté divine 1 je me demande si moi-mê- me, en ce moment, je n écorche pas les oreil- j les de mes lecteurs jusqu'k leur faire dire: malheureux tu paries langues, et toi-même, tu écris un francais qu on passerait au tamis j avant d'oser le mettre a sa boutonnière. Le reproche pourrait être juste, et je l'accepte avec humilité. Mas j'ajoute de suite que j'ai une excuse, et la voici On peut m'accuser de n'avoir point de j langue, car mon père était flamand, ma mère j wallonne. Alors que voulez vous I Ce que j'ai babillé entre l'agonie de mes derniers jupons et la création de mes premiè res culottes, je l'ignore, mais je présume que ce n'était guère harmonieux. Pour comble de malheur pour moi s'entend, mais aussi pour supplément d'ex- que notre cabaret doit son nom. Je voyais bien, sur la table du coin un grand pot de faience grossière, mais je ne comprenais toujours pas. Mais a ce moment un briqueteux que je n avais pas apenju parce qu il dorinait a poings fermés sur un banc placé au fond de la salie, se dressa sur son coude et dit en baillant Welja Mijnheer, in de mussche teten pot. Miséricorde Je me couvris les yeux des deux mains, pour ne rien voir. Je n'entendis plus, pendant quelques cour- tes secondes, que le gazouillement d'une ni- chée de chardonnerets que le patron élevait avec une paterneile sollicitude et qui se par- parlaient eu un langage qu'eux seuls com- predaient, laugage dans lequel ils se disaient, semblait-il, leur mutuelle tendresse, langage dans le quel ils chantaient, bien timidement encore,leur hymne d'éternelle reconnaissance au divin maitre qui les créa. Je quittai le Muche tépó sous cette impression,qu'il y a des petites bêtes du bon Dieu qui parient mieux leur langage que nous. Au moins ils ne l'estropient pas, et n« cuse, le brave homme qu'était mon père s sen servent pas pour voiler leur pensée. et la sainte femme qu'était ma mère, s'étaient j fixés, lors de leur mariage, aux environs de la frontière francaise, pas fort loin du Ris- quons tout. Malheur des malheurs 1 C'est a cette malencontreuse idéé d'établissement que je dois d'etre venu au monde un mois trop tot, cette satanée effarouchée de 1848 que Ton j croyait être une véritable révolution en a 1 fait bien d autres, et février avait vingt j neuf jours. Résultat final, düment acquis, malgré mes cheveux grisonnants déja, et mes soixante j ans qui vont sonner tantot, je n'ai eu de ma j vie que treize anniversaires 1 Treize 1 Encore un enfant, quoi 1 Si done j'e'corche un peu, j estropie un tantinet, la langue que j emploie en ce mo ment, moi qui n en ai pas et qui, vieux, suis encore si jeune, il serait bien cruel de m'en vouloir, et il me sera bien permis de dire a ceux qui possèdent réellement une langue Pariez-la done, votre langue, et surtout ne l'estropiez pas 1 Nel'estropiez pas, est-ce bien le mot, bone Deus Décidez vous-mêmes. L'on sortait d'un hiver relativement dur, je dis relativement, parce que en réalité il n'avait été dur que pour les vieux qui ne veulent ou ne savent pas l'être, et l'on entrait dans un printemps riche et abondant de promesses. Je marchais allègrememt, promenant mon désir de beaucoup vendrece jour la, de Pot- tes a liérinnes, admirant en passant, a droite et a gauche, ces belles et immenses prairies qui bordent 1 Escaut et dans lesquelles des fleurs de toutes les nuances, depuis la mo deste paquerette jusqu'au paresseux nénu- phar souriaient, chastement voilées de larmes de rosée, au soleil montant, heureux moi- mème de me sentir revivre sous la caresse des premières effluves chaudes du printemps, quand, a un brusque tournant du pavé je tombai en arrêt devant une enseigne de ca baret. J en frémis encore. Au muche té pó Si vous doutez, allez y voir. Ce n'est pas disparu. Cest même frakhement repeint k neuf. Et savez-vous ce que cette enseigne voulait dire J'ai voulu le savoir, moi, et je suis entré prendre un verre de bière, quoiqueje le sup posais devoir être mauvais. La patronne que j'ai habilement interro gée m'a donné cette explication Nous n avons pas toujours tenu cabaret. Nous n'avons commencé que quand notre voisin d'en face s'est mis en tête de fabriquer des briques. II n'employait que des brique teux flamands et nous autres, nous étions wallons. Au début on se comprenait fort Voici une anecdote qui va combler de joie les maitres d'écriture. Sait-on que c'est a sa mauvaise écriture que Napoléon 1" dut sa défaite a Waterloo? C'est du moins ce qu'il appert des travaux de ses derniers historiens. D aprés eux, a cette épo que, Napoléon n'écrivait pas mais griffon- nait. Grouchy ne parvint jamais a lire exac- tement son message décisif. Etait ce ba- taille engagée ou bataille gagnée II opta pour le dernier sens et n'ayant pas, croyait-il, a se presser, il arriva trop tard. Tout cela pour une bouclé, un jambage ou une panse d a ïllisibles. Aquoitient, tout de même, Ie sort des empires 1 L'abbé J. LEROY. De Pensejager, 1 fr. 5o. Enventechez Callewaert-De-Meulenaere, a Ypres. Qui ne connait les contes de l'ab bé Leroy, ces pages, naïves et touchantes, qui, dès le collége, oü il aimait les dire aux heures de récréation, exaltaient J'imagi- nation sereine de ses élèves et leur faisaient entrevoir l'ame de ia Mère Flandre, inchan- gée depuis Uylenspiegel et Van Maerlant. Ce n'est plus un de ces contes ingénus et do- rés que nous présente 1 abbé Leroy, mais une de ces saines et vigoureuses études de mceurs qu'on pourrait de'signer sous le nom générgique de roman, si ce terme d'importa- tion exotique n était si compromis en Flan dre par les malpropres exportatious de la littérature francaise. Le Pensejager ou le Braconnier est l éternelle histoire de l'ivraie mêlée au froment pur, avec les graves ensei- gnements que comporte la parabole matéria- iisée, faite chair et partant devenue plus tan gible pour la catégorie de lecteurs auxquels s'adresse spécialement le livre de M. l'abbé Leroy. L'éloge du vicaire de Staden n'est plus k faire il manie la langue harmonieuse et so nore de la Westflandre avec un brio sans égal et s'est classé d'emblée au premier rang de ceux qui cultivent la dietsche tale avec science et amour. M. Callewaert-De-Meule naere, éditeur a Ypres, a d'ailleurs contribué a présenter le Pensejager sous les dehors les plus alléchants. D une typographic soignée et abondamment illustrée, le Pensejager 00 cupera une place d'honneur parmi les pro ductions nouvelles des lettres flamandes. Patrie

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 2