i 4
Pierre l'Ermite,
r<*0>
Le Gaffeur
Sol ida ires
LLiumónier
Mitour d'une noyade
v
r
rid re-
Lutte contre la Main morte.
STaccroisseaient considers bl<>
des biens me 11 bles et imrneubles
des associations cultuelles réclame ?re et loyauté C'était 1 Vous me demau"
I .-lx- 1/ - 1 dez quelques souvenirs a son propos Notez,
ties stipulations legales, destinées
a enrayer iextention de la Main
morte cléricale.
*-K
fflBaBfflf'jmililiMtlBWj liWW—BMM—WBWfct
d'aujourd'hui Ces mineurs tien-
ht des raisonnements qui font hausser les
ut l^'(i'^jg.3 '"tiles au troisième ciel.
- t
a gauche
p '-ndais jadis, dans ma candeur
que c'est qu'un socialiste..?
'in'aintenant la de'finition écrite sur la
Oh 1 c'est pas compliqué
Un socialiste, pour moi pauvre pioupiou,
c'est un monsieur qui vous envoie des bri-
ques
C'est un Monsieur qui assomme
C'est un Monsieur qui parle toujours du
peuple, et tue les enfants du peuple
Si vous voyiez comment ils nous traitent!..
Nos camarades du I4e hussards, absolu-
ment éreintés par des marches forcées, ont
regu pendant trente heures la pluie battante
sur le dos.. Croyez-vous qu'une seule mère
ou fille de mineur se soit dit Je serai
contente que mon gas, soldat peut être dans
un autre pays, rencontre, lui aussi, un peu
de pitié... Je vais lui donner une botte de
paille a ce pauvre cavalier
Ah oui je t'en fiche
Des briques 1!..
C'est joli, le socialisme
0—
Du fond de voire ferme, il est impossible
de vous figurer l'incohe'rence de ce spec
tacle.
Moi, je ne me le figurais pas non plus,
quand je prenais cinq francs sur mon tabac
pour les envoyer a ces gentlemen qui, ce
matin encore, nous caillassaient avec les
pierres de la voie.
Si vous les aviez vus applaudir avec une
joie sauvage, quand, sous la pluie de bri
ques, un cavalier chavirait, sanglant et
désarconné.
C'est ainsi que j ai vu tomber mon lieute
nant, un brave et beau garcon que nous
adorions tous. II arrivait d Afrique, et a dü
Si les patrons trouvent que leur mé-
-j.ier est si mauvais que cela, qu'ils se mettent
'en grève a leur tour me disait l'un
d'eux.
C'est précisément ce que plusieurs sont
en train de faire... Et alors, qui payera la
note..? Qui sera sans ouvrage... sans ar
gent... sans pain..
Est-ce le patron.. Est-ce l'ouvrier..
Tout cela me fait transpirer 1..
o
Pendant que je vous crayonne ces mots
a la lueur d'un brasero, on recoit des bri-
i ques... pour varier L II y a tout une bande
1 de grévistes qui hurlent dans la nuit de
j l'autre cöté de la voie.
j 11 n'a pas trés varié, leur répertoire
Deboutles damnés de la terre 1
j Eh bien... et nous..? et le lieutenant qu'on
vient d'enterrer... et le capitaine de ce
matin
Deboutles for cats de la faim
j Pas de la soif, en tous cas les cabarets
j regorgent de monde.
La raisoti tonne en son cratère
Ca j"ai pas saisi 1.. J "ai demandé au
1 marchis qui ne comprend pas non plus...
j et enfin k un mineur qui m'a traité de sale
j calotin 1..
i Alors, je lui ai dit
Va done... eh 1 Vésuve
1 Puis j'ai ferme' mon cratère... prudem-
ment 1..
f Les briques
trouver que les nègres du Soudan étaient
moins féroces que ces mineurs, pourlesquels,
le mois dernier, chacun versait si volontiers
son offrande.
Ils l'ont rageusement démoli...
Lui ne pouvait pas mourir.. il a eu deux
heures de convulsions épouvantables... Le
general a pleuré devant son cadavre... Nous
pleurions tous d abora A ce moment, les
—0—
I Tout cela est béte et triste...
Un maison de commerce qui serait gérée
comme la France sombrerait en quinze jours,
j C'est une poignée d'avocassons qui conduit
j cette armée de travaillcurs, et la déconsidère
aux yeux de tous ceux que la passion
n'aveugle pas...
Et ce n'estquele commencement
On prépare un ier mai a tout fracasser...
Espérons que les élections vont jeter quel-
ques lueurs dans ce chaos Sans quoi ce
ne sera pas gai en France, l'an prochain
Bigre... non 1
Que maman mette un cierge pour moi a
1 église a cause des briques... Et puis,
envoyez-moi quelques roues de derrière
Ladéputation libérale de la Westflandre,
notamment >f TVoif". réclame done
des stipulations légales contre les établisse-
ments. C'est exactement le langage tenu par
M. Combes au début des persécutions
religieuses en France.
La parole est a jVITV o! f.
La Métropole signa,e justement la gaffe
extraordinaire de M. Buyi qui, voulaut a
tout prix et la gauche uuanime le suil
transformer cette terrible fin du navire
école en une affaire politique, a dit grave
ment
Le lieutenant Inge; bleek prévoyait ce
qui est advenu avant ue partir. il m'a dit
Adieu, mon cher Buyl, vous 11e me
verrez plus.
Et le lieutenant est mort du typhus lors
du premier voyage ce qui prouve évi-
demment que linstabilité du navire a pro-
duit la catastrophe lors du second
Mais ce qui est mieux, c'est que M. Buyl,
ensablé dans une période dont il ne sortait
pas, a dit a la Chambre.
Ingenbleck me serra la maiu en me
disaut au revoir, Buyl, je ne vous reverrai
plus il
L'au revoir a été transformé aux A11-
nales en un adieu ce qui, au moins,
était logique.
ix.wx Vjiucnjuw iduta uc uciricre J..
j car vous savez. si je compte sur les grévis-
I tes pour m'offrir seulement un trognon de
j pain 1
1 Des briques toujours des briques
1 n'entend plus que ce mot
j Tout le socialisme est la
j Votre fils dont l'affection
I jamais grève.
on
ne se mettra
poignées de nos lattes nous démangeaient... cavalier briqueté de 1™ classe au 5' dragons.
Ah ce qu'on l'aurait bien vengé m
En exécution d'une décision du Grand
Orient du Bi uxelles, la Loge inagonmque, la
Flandre, établie au Bont de la Cief, a
Bruges, a fait dresser le plau de tous les
etablissements de bieufaisance, couvents,
écoles, colléges, orplielinats, hospices, égli-
ses et chapelles de notre province.
Desjournaux libéraux ont reproduit ce
plan, quitte a ie regretter, aujourdhui
qu il est visib e que les suites de la persé-
cution religie use en France ont produit chez
nous uneprofonde émotion.
Nos adversaires n'avaient pas prévu ce
mouvement. Vains et inutiles regrets
Le relevé est ld, preuve indéniable de
leurs sectaires intentions. II existe encore
une auti e preuve. C'est la déclaration des
gauches dont l'art. 4 porte
Vous me direz les mineurs ont un dur
métier..
C'est pas une raison pour flauquer des
briques aux gens
Qu'ils se mettent cultivateursou autresl..
Et puis, les marins, eux aussi, ont un
dangereux métier ils meurent bien, eux
aussi, quelquefois par centaines, en de fré
quents naufrages.. On ne fait pas, en leur
faveur, des quêtes universelles, et ils ne
vous mangent pas le nez comme ici...
Voila ce que le socialisme a fait de ces
gens
J'ai causé avec quelques grévistes.
Leur vie est pénible, mais la plupart des
vies sont pénibles lis gagnent bien plus
que chez nous, mais sont absolument excla
ves des gens qu'ils ne connaissent même
pas, et qui leur ordonnent de se meïtre en
grève.
Alors ils obéissent jusqu'a la stupidité...
jusqu'a l'assassinat
C'est l'impression trés nette qui se dé-
gage des pays miniers... l'esclavage sous la
matraque du Socialisme.
L'un d'eux m'a raconté qu'il n'a pas le
droit de prendre son pain autre part qu'au
familistère. Le pain est mauvais sa femme
tres malade ne le supporte pas mais le
Syndicat le ferait assommer s'il avait la
prétention, avec son argent, d'aller dans une j
autre boulangerie.
Ils appellent cela, la liberté
Moi, quand je veux pas de ma boule de
son, je peux au moins aller a la cantine...
si j'ai le bonheur ineffable d'avoir des pi-
caillons...
Ah ils sont jolis, les résultats de la poli-
L'abbé Cuypers était un esprit large,
pondéré et d'une belle humeur enjouée qui
ne le quittait un-instant. Nous nous le rap
pelons encore au retour du navire école
notre remorqueur c'était sur l'Escant
alors et pas sur 1 Elbe, de triste inémoire
était a cent mètres du Comte de Smet de
Naeyer, ancré dans le Middelgat. Un grand
gaillard a barbenoire était accoudé au
garde-corps de la coupée.
Nous ne le reconnaissious pas, et nous
nous demandions tous quel était l'offlcier a
barbe noi.e, car il portait la casquetto
galonnée et une redingote noire, qui
répondaita nos interpellations. Nous appri-
mes plus tard que c'était l'aumónièr il
avait laissé pousser sa barbe, ce qui Ie
ifendait méconnaissable. Souvent nous le
rencontrames en ville, la main toujours
iusiuuée entre les boutonuièi es de sa sou-
taue. II nou3 accostait gaiement et en
riant. II riait toujours. 11 était exubérant
de vie, de gaieté et d'esprit.
La dernière fois qua nous lui parl&mes,
c'était sur le pout du navire, une heure
avant le départ. Je vous écrirai souvent,
mais quelques ligues seulement, car on n'a
pas toujours 1 euvie d écrire. Recoinmandez
bien a tout le monde d'euvoyer les lettres a
Las 1 almas, et au revoir dans un an Cet
au revoir est devenu un adieu Mais sa
mort a été héro'ique, a été sublime il est
mort comme un prètre dolt mourir.
Nous devons être fier de lui, et il est
heureuxde voir que tous les jouinaux n'out
eu qu'un cri dadmiration pour lui. Le cauot
étau il pouvan partir, on lui avait
même ordonué il n'a pas vouiu. II s'est dit
que ies inalheureux qui restaient avaieut
besoin de lui, et il a préféré mourir. Jus
qu'a u dernier moment, d'ailleuis, il n'a
pensé qu'a ses compagnons, et les flois
envahis.iants n'ont pas arrêté le geste d'ab-
sofutiou que sa dextre bénissante esquissait
sur ceux qui mouraient avec lui.
[Métropole).
Le Dr Vau der Smissen, qui fut du premier
voyage, dit au XX' Siecle
L'abbé était syrnpathique a tout le
monde. A la fin du voyage, nous nous
aimions comme frères. Quel type de drui-
L'abbé était pieux, énergiquo et bon, 11
était devenu si bon marin qu'il pouvait
facilement dire la messe même par les plus
gros temps. II 11'y a manqué, pendant toute
la tiuversée, que dix-sept fois. Son cours de
flamand, il le donnait A merveille. Savez -
vous qui étaient les deux derniers Ses
deux enfants dechoeur. Et son premier était
dispense des exercices religieux. C'est assez
dire qu'il etait aut-si juste que bon.
Quai.d nous pass&mes la Ligne, il regut un
baptèrne numéro 1. II lut trempé plus de six
tuis dans la cuvelle. Comme il riait, comino
il était joyeux 1 A l'escale de Valparaiso,
comme il se promenait un jour dans la cité
ouvrière ilenteudit soudaiu des travai leurs
parlei flamaud. C'étaieut dis ouvriers dune
labrique de toiies de Courtrai, récemment
arrivés deBegique pour installer au Chili
ure succur.-ale de la maison. Au bout de
que.ques minutes, il était l'ami de ces
braves gens. II leur fit faire leurs Paques.
II découvrit dans un couvent de Picpusiens
un bon vieux prêtre hollaudais qui devint
leur curé. Et voila uue paroisse flamaiide
fondée a Va paraiso.
On a dit qu'ii 11e s'eutendait pas avec le
capitaine Cornélie. C est un mensODge. 11
avait des relations excelientes avec tous es
officiers et avec tous les cadets. C'était un
brave homme et un homme d'élite. I'ardon-
uez-moi si je ne peux pas vous parler de lui
sans émotion... d
Ce document est signé notamment par
MM. Termote, Van de Venne, Nolfet Buyl,
députés libéraux de la Westflandre.
Or, on sait ce que les libéraux entendent
par main moite. n Ce sont les couvents,les
si vous voulez, les premiers qui me revieu-
nent en mémoire.
Le premier soir, au diner, le commandant
lui demanda Vous avez dfja voyagé,
Monsieur labbé? Réponse J ai fait deux
voyages, commandantj'ai été d'Ostude a
Douvres. puis j'ai été en Cüine. Ah Et
vous avez rapporté un souvenir d'Extrème
I écoles catboliques, les colléges, églises cha- Oiieut Certaiuemeut. J ai rapporté 1« por-
pelles, institutions charitables, établisse- trait du général Vorstraeten... Et tout le
ments pour orphelius, infirmes, vieillards, moude de 1 ire. Vous savez que l'abbé
sourdsmuets, aveugles, etc., et en général Cuypers avait été nommé aumönier du
toutes ceuvres relevant de la charité cfiré c°rps expéditionnaire qui fail lit aller planter
tienne. j le drapeau beige a Péltin
Je me trouvais, voici exactement quinze
jours, dans la riante commune henQuyére
qui a nom Beloeil, et ou on admire le superbe
chateau du Prince de Ligne, avec son immen
se pare et sa luxuriante ve'ge'tationchateau
historique qu'un incendie a de'truit ily a quel
ques années et qui est aujourd'hui restauré.
II est onze heures du matin environ.
Comme cela m'arrive souvent quand je me
trouve, vers I'heure de la soupe, dans une
localité campagnarde, j'avais avant tout pris
la precaution de demander a 1 'Hotel de la
Couronne si j'y pouvais trouver vers midi
un modeste repas.
Après avoir recu l'assurance que du cote*
del'estomac creux je n'avais plus rien a crain-
dre, vivement et avec ardeur, je me rendis
chez mes clients pour savoir s'ils étaient d'as-
sez bonne humeur pour me confier quelques
ordres.
Je ne sais comment me l'expliquer, mais
chemin laisant, je sentis comme un souffle
d'effervescence tourbillonner a travers les rues
du pittoresque village.
Qu'était—il done arrivé
Chez le premier ami oü je me présentai,
j'eus l'explication spontanée de cette petite
agitation locale que j'avais sentie et que je ne
m'étais pas expliquée.
Le lundi précédent, si mes souvenirs sont
fidèles, second jour de Paques, un gamin
I de douze ans, par un deces caprices enfantins,
qu on cberche a corriger, mais qu'on brise si
difficilement, s'était trop approché des larges
fosse's qui protègent les abords du chateau
et dansles eaux claires et trahres desquelles
se mirent majestueusement des arbres sécu-
laires, y étaient tombé, et allait s'y noyer
infailliblement, quand la demoiselle de l'ho-
tel oü j'étais descendu s'était promptement
précipitée a son secours et l'avait retire de
l'eau, évanoui, mais vivant.
Mon cliënt numéro un me fit, de cet acte
de dévoüment trés simplement accompli, le
plus grand éloge et me dit, en guise de con
clusion
Elle n'en est plus a son coup d'essai
elle avait huit ans a peine, quand elle a retire'
des mêmes eaux, une petite compagne d école
qui s'y uoyait.
Mon deuxième client me conta Facte de
dévoüment, comme me l'avait conté le pre
mier, seulement, pour conclure, il ajouta
dédaigneusement
Oh lelie n'a pas eu besoin seulement
de se mouiller I
Je ne sais pas au juste quelle difference il
peut y avoir entre un acte de dévoüment
mouillé et un acte de dévoüment non mouil-
lé, et cette différence si radicale d appreciation
me choqua un peu 1 ame. Je voulus en avoir
le coeur net. Habitué comme je le suis, a sa
voir par expérience qu il est si peu de gens
capables du moindre mouvement de généro-
sité vis-a-vis de leurs semblables, j'étais déja
plutot enclm a pencher du coté de mon cliënt
numéro un, qui en somme n'avait aucune