L'ARRONDISS TÊlfPHOHE 52 M m m m Mercredi 16 Mai 1906 10 centimes le Nc Harmonie communale Comment on attaque le Gouvernement Situation Polaire Pourquoi nous enseignons Correspondance n s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. Programme Dépenses scolaires Nombre et population des écoles i -r- Le JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligre. Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 frarm les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgiqae (exceptó les deux Flandres) s'adresser k YAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Jeudi 24 Mai igoó (ASCENSION) A MIDI au kiosque de la Grand'Place 1. Renaissance, marche militaire, SEHA 2. Le poête et le paysan, ouverture, SUPPÉ 3. Hiawathaintermède, MORET 4. Lakméfantaisie, LEO DELIBES 5. New-lifevalse, KOMZAK Un petit article qui fait le tour de la presse libérale, depuis une quinzaine de jours, des grands journaux jusqu'aux petites feuilles hebdomadaires, accuse le gouvernement catholique d'avoir frappé successivement de droits élevés une multitude de mar- chandises et denrées alimentaires dont il donne la liste. II y a bien deux douzaines d'articles. Cela est intitule Les impóts catholi- quesvel cela veut faire accroire que ces objcts, la plupart objets de consommation, entraient librement dans le pays sousl'ancien ministè- j re libéral, et ont été taxés depuis. Nous avons eu la curiosité de prendre le j tableau officiel du commerce pour l'année i i883,dernière année du cabinet Frère-Orban, j et d'y verifier, article par article, les taux des droits per^us. On, tous les objets de la liste 1 publiée par les journaux libéraux a part trois ou quatre exceptionsétaient dó]a j frappés de droits en i883. Voici d'ailleurs les chiffres,percus en 1883 que chacun peut verifier Les conserves au sucre 25 fr. les 10.0 k. j Les conserves A l'eau-de-vie 80 fr. les Les conserves autres,non dénom. Id fr. les j Le satran 2oO fr. les Les raisins frais 10 0/o ad valor em Les raisins tecs 25 fr. les 1> 0 k. Les ananas 10 °l0 ad valorem Le mi el 10 fr- les 100 k. Les savons 6 fr les j La soie 300 Ir. les 1 ou 10 e/0 ad valorem Lestoiles 10 „1° ad valorem Les peaux maroquinées 30 tr. les 100 k. Les ardoises 2 fr. les 1OO0 pièees Les voitures de chemiu de fer, 2 a 4 ir. les iu0 k. ou 10 ad valoem Lei autres voitures 10 ad valorem Lesvins 23 fr. d'accise par bectol Voila done, pour plus des trois quarts de la liste, erreur ou mensonge. L'auteur se sera dit: Sur dix personnes qui liront 1 article, il n'y en aura pas une qui vérifiera d'ailleurs, en présence d'une liste aussi dccumentée, qui songerait a soupcon- ner de la mauvaise foil en tout cas, la grande majorité me croira. Mais, dira-t-on, qu'en est-il du quart restant Sur ces autres objets, nous avons aussi quelques observations a faire. S'il est exact, par exemple, que les produits typographiques n'étaient pas frappés de droits en 1883ils ne le sont pas davantage aujourd'hui. On pour- rait en dire autant des fruits a cossettes, dont nous n'avons trouvé mention ni en ib83 ni depuis. Quant aux monires, qui paient ac- tuellement fr. o.5o ou fr. i.5o a la piéce, elles n'étaient pas taxé s en i883, mais la bijouterie, qui payait alors 5 °i0ad valorem, ne paie plus rien Quant au droit de licence qui, s'il fallait, en croire 1 article, rapporte a lui seul autant au gouvernement catholique que les droits qu'il a supprimés (thé, café, cacao), e'est-a- dire environ 5 millions par an, chacun sait que le produit du droit de licence n'est pas du tout encaissé par l'Etat, mais est versé intégralement au fonds spécial des commu nes et réparti entre ces dernières. II en est de même du droit sur le bétail. Et voila comment les libéraflx attaquent le gouvernement. I Is n'ont pas de griefs ils ont recours aux mensonges. C'est digne d'eux. D. A la veille de cliaque election l'opposition engage une grande discussion sur la poli tique générale du gouvernement. Lour ce faire elle en appelle ses meilleures amies qui, dordinaire, ne sont que de vieux clichés. Cette année, cornme toujours, ces discus sions fqurnissent au gouvernement catholi que i'occasion de beaux triomphes ia série des discours de nos amis constituent une apologie compléte et incomparable du gouvernement. Nous y cueillons aujourd'hui le discours de Monsieur de Trooz sur la situation scolaire. Le gouvernement a consenti des sacrifices importants au point de vue de l'enseigne- ment primaire. Au 31 décembre 1899, le royaume comp- tait 6,744,552 habitants les dépenses pour l'enseiguement primaire s'éièvaient a 38,626 790 Ir. 44 c., soit par tête d'habitant 5 fr. 75 c. Or, au 31 décembre 1903, la population était de 6,986,219 habitants, soit une augmentation de 240,687 habitants les dépenses ont été de 43,867,449 fr. 71 c., e'est-a-dire une augmentation de 5,240,569 fr. 27 c,, soit par tête d'nabitation 0 fr. 28 c. et 55 centimes d'augmentation depuis i 899. 11 résuite des chiffres oiïiciels que, depuis 1898 jusqu'en 1903, les dépenses générales de linstruction primaire se sont accrues de 5 millions 692,166 fr. 92 c., ce qui ïepré- sente, pour les cinq années, une moyenne annuelie de 1,13a,433 fr. 38 c. que, pendant la même pénode quinqueunale, la part de l'Etat dans ces dépenses a été augmentée de 2,494,016 fr. 34 c. Moyenne annuelie, 498.803 fr. 26 c., et que pendant les années 1898 a 1906, la part de lEtat dans iea frais ue i'instructiuii primaire a été majorée de 5,301, 769 fr. 65 c. ce qui fait, pour la moyenne annuelie, 537,721 Ir. 21 c. Voici quelle est la situation des écoles gardieunes soumises au controle ue l'Etat. II y 'avail, en 1899, 799 écoles communales il y en avait 899, en 1905 dans les écoles adoptées, 00 passé de 463 écoles a 537 pour les écoles subsidiées, de 937, en 1899, on passe a 1 335, soit une difference totae de 573 écoles Le nombre de classes en plus attemt ie clnffie de 1,069. Au point de vue de la destruction de l euseigneme. t par les cathohques, eest un résultat plutót consolant. Voici mainteuant la statistique des élèves des écoles gatdiennes. En 1899, il y avait, 87,515 enfants dans les écoles gardiennes communales il y en a en 1905, 96, 636 dans les écoles gardiennes adoptées, il y avait en 1890, 49,975 enfants il y en a en -1905, 62,263 dans les écoles gardiennes privées subsidiées, il y en avait 85,117 en 1899, il y en a en 1905 130, 117. Au total 222 607 enfants en 1899 et 289.076 enfants en 1905, soit une augmentation de 66,469 enfants dans les écoles gardiennes. La population a augmenté sur toute la ligne. Nous avons eu l,o70 institutrices gardiennes en plus eu six ans. D'autie part, au lieu de 4,383 écoles primaires communales, il y en a actuelle - ment 4,533, soit 150 de plus. II y a aussi 97 écoles adoptées de plus, 146 écoles privées subsidiées, de faqon qu'au lieu de 6,751 écoles, il y en a 7,144, soit 393 de plus. En d'autres tenues, 2,399 classes nouvelles out été ouvertes en six ans. Quant a la population des écoles primai- res, elle était la suivante dans les écoles communales, 476,660 élèves en 1899 et 501,025 élèves en 1905 dans les écoles adoptées, 175,118 élèves en 1899 et 207,029 élèves en 1905 dans les ecoles privées subsidiées, 134.023 élèves en 1899 et 161,757 en 1905. Au total: 785,801 élèves en 1899 et 869,811 élèves en 1905 soit une aug mentation de 84 010 élèves. Voila la popu lation de nos écoles. Pour la fréquentation scolaire, le nombre moyen de jours pendant lequel les écoles ont été ouvertes était de 243, eu 1899, pour les écoles communales, de 240 pour les écoles adoptées et de 241 pour les écoles privées adoptées. Ges chiffres ont atteint respectivcment, 247, 248 et 244, difference moyenne, en plus, 455. Quant a labsentéisme, il a également sensiblement diminué. M. Hymans a dit, dans un discours la Chambre, que les catholiques fondent des écoles et ne veulent pas de i'enseignement laïc obligatoire pour «conquérir l'enfance» Pour la conserver plutót, car, dans notre catholique Belgique, il n'est guère besoin de la conquérir. A cela prés, c'est vrai et nous nous éton- nons lort que M. Hymans ait cru faire une trouvaille. L'Evangile nous dit Allez, enseignez touti-s les nations. Cette parole, qui uous vient de Dieu même, est un ordre. Elle reste vraie et l'ordre reste formel, après dix-neuf siècles comme au premier jour. Et c'est pour cela que nous ne voulons pas abandonner les ames de nos enfants a un enseignement athée. C'est pour cela que nous multiplions les écoles. C'est pour cela que prêtres et religieuses, sacrilïant leur vie entière au précepte divin, se consacrent avec une admirable et infatigabie abnéga- tion a l'instruction et k l'éducation du peuple. C'est pour cela aussi, M. Hymans, que les missionnaires quitteut tout, familie, amis, pairie, pour aller, malgré le martyre et la mort, easeigner toutes les nations. Eux aussi vont conquérir l'enfance et le monde. lis les conquièrent sans se rebuter devant les pires souffrances, paree que Dieu le leur a dit et que c'est leur devoir. Certes nos adversaires voudraient bien que nous lachions pied et que nous leur disions Bah 1 enseignez comme vous voudrez. Pourvu qu 11 y ait beaucoup de grammaire et de mathématiques, de physique, de chimie, de géographie et d'histoire c'est l'essentiel. Non, ce n'est pas l'essentiel, ce n'est que le nécessaire ou 1 utile et la nuance constitue un abime que les catholiques ne franchiront jamais. Tout cela, nous aussi nous l'enseignons, avec autant de soin que quiconque, avec autant de succès. Mais nous enseignons en outre qu'il y a un Dieu, qu'il y a une loi et une morale, qu'il y a une récompense et un chatiment, qu'il y a une vie future, que nous avons une Ame et que nous devons la sauver. Voila ce que leslibres-penseurs voudraient voir supprimer de I'enseignement de l'en fance. II n'y réussirout pas, paice que supprimer renseignement religieux, ce serait, üi.alement et fatalement, partager le monde en deux catégories les jouisseurs et les désespérés. Nous recevons de M. Baekeroodt, le délé- gue' brugeois au congres progressiste.la lettre ci-dessous, que nous nous empressons de reproduire, bien que nous ne puissions pas y être contraint Bruges, le 9 Mai 1906. Monsieur le Directeur du Journal d Ypres a Ypres Un ami m'envoie le numéro du 7 Avril de votre journal dont j'ignorais mêmel existen ce et j'v trouve une version bien étonnaote de ceque a fait et dit ie Congrès Progressiste qui s'est réuni Bruxelles. Je m'en voudrais de vous priver par une longue réponse des colonnes dont vous avea un besoin si pressant pourdiffamer et calom- nier les libéraux,vu l'absence de tout pro- gramme clerical pouvant être débaitu au grand jour. II faut cependaut, par charité chrétienne, que je tranquillise vos lecteurs qui convaincus comme vous et moi que le régime clérical est sur le point de finir, craignent que l'on ne ferme les égliies et ne persecute les religieux. Dites leur done que le Congrès progres siste dont vous parlez a adopté pour s& platlorme électorale le texte suivant qui doit donner satisfaction aux plus timorés d'entre vos amis Défense énergique de toutes les libertés constitutionuelles,garantie a tous,croyants i) et non croyants, de la plus absolue liberté i> de conscience, et du droit d'exprimer leur opinion, de suivre leur croyance et de pvatiquer leur culte répression des frau- des de Ja mainmorte monacale et de l'ingérence du clergé dans la politique. Vous lecteurs se diront ensuite qu'ils peuvent accorder bien peu de crédit a vos informations. Apprenez leur également que le peuple francais appelé a se prononcer sur la politi que r-uivie par le gouvernement de son pays a pleinement approuvé cette politique et a considérablement renforcé ia majorité. C'est a croire qu'il n'a pas trop de raisons de se plaindre I Je vous requiers, conformément a la loi, d'insérer cette lettre dans votre prochain numéro en réponse a 1 article intitu'é Opi nion de M. Nolf sur I'élection du 27 Mai a la même place et dans les mêmes carac- tères que eet article. Agréez, Monsieur, mes salutations distin- guées. A. Baekeboodt. Quelques re'flexions en guise de re'ponse. M. Baekeroodt ne nie pas le propos que nous lui avons attribué. II ne nie pas que lorsqu'il a fait sa fameuse proposition il a été hué et qu'oa a crié d la porte a la porte C'est a cela qu'il aurait dfi répondre, et c'est paree que sa réponse n'est pas adéquato que nous ne devions même pas la publier. Mais la lettre de M. Baekeroodt nous donne 1 occasion de faire connaitre de nou veau k nos lecteurs le programme progres siste, dont ce délégué est partisan aussi bien que M. Nolf. Les voila done peints par eux-mêmes 1 Répression des fraudes de la main-morte C'est précisément la déclaration de Combes, le ministre francais,inaugurant la persécution francaise I Répression du clergé dans la politique C'est sous ce prétexte que la France a voté des lois pénales contre le clergé I Nous le savions mais il était bon que cel* fut dit et répété par un des amis de M. Nolf. Quant aux elections fran^aises, elles servi- ront d'épouvantail dans notre pays, qui ne veut a aucun prix de la triste politique qui conduit a l'abïme 1 un des plus beaux pays du monde Merci.M. Baekeroodt de nous avoir appris que cette politique re^oit votre approbation I

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1