THüLIQUE GL'AR ill 52 IOI1 'I Samedi 80 Juin 1906 «UD w La familie libérale Listes électorales Fraudes électorales 10 centimes le N° •i vTs?-'- Un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume Le JOURNAL D'Y^RES parait le Mercredi et le Saraedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation, est do 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I,es abonnements sont d'un an et so régularisent tin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ;:ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15' centimes la ligr». Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les i.wtions judiciaires, 1 franc 'a ligne. Lea numéros supplémentaires coütent 10 fraais les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgiqae (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAgence Havas Bruxelles, rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. HARMONIE COMMUNALE Dimanche i Juillet 1906 a 8 1/2 h. du soir. Programme 1. Wilhelmine, allegro militaire 2. Les Dragons de Villars, ouverture MAILLARD 3. Les Noces de Jeannette, fantaisie MASSÉ 4. Confidences, Gavotte E. WESLY 5. Paillasse, Drame lyrique LÉONEAVELLO 6. Fianqailles, Valse WESLY Un philosophe a écrit que si les hommes poussaient leurs principes aux dernières conséquences,ils seraient tous des saints ou des démons selon que leurs principes seraient bons ou mauvais. Ces judicieuses remarques s'appliquent parl'aitement au libéralisme. II y a des libéraux qui acceptent les principes mais en repoussent les conse quences, au moins les plus répugnantes et les plug extrêmes. Seuls les plus avancés réclament leur application a tout et pour tout. Les atténuations et les mutilations du Credo libéral sout aussi nombreuses que les intéréts favorisés ou lésés par son applica tion. Le tempérament, une éducation plus pondérée, des considérations de familie, des relations sociales empêcberont le doctri naire de passer au radicalisme. Les bonnes manières et les convenances «ociales seront tout pour lui Incendier un couvent ne lui parait pas bien, en cbasser les habitants lui semble beaucoup plus régulier et plus tolérable. II prohiberait qu'une mauvaise feuille vende ses blasphêmes et que des énergu- mêues insultent la religion mais qu'on dise absolument la même chose en style élégant, sur tout si l'auteur peut se donner des apparences de sénateur romaia, il n'y voit plus d inconvénients. Le libéral modéré ne déteste pas le Pape seulement il blame certaines exagérations de rultramontanisme. II aime les prêtres, dit- il, surtout ceux qui sont éclairés, eest a-dire ceux qui pensent comme lui a la fagon modernequant aux fanatiques et aux réactiounaires il les plaint, il les évite. Libéral k l'eau de rose, le doctrinaire vous dira Les religious, soit, comme cboses de conscience intimes mais comine autorité dans la vie publique, jamais. La société, et les dépositaires de l'autorité sociale, n'ont pas a reconnaitre, par un acte religieux, un dieu determine. En d'autres termes L'état doit arrêter le domaiue de la divinité au seuil de la vie publique. Ceia rappelle a merveille la fameuse défense faite a Dieu de faire miracle en ce lieu. Comme application de ce libéralisme initial nous avons dans l'enseignement, la neutralité; dans la législation,la neutralité; a legard des cérémonies d'un culte, la neu tralité officielie d'aucuns même sont d'avisque ces cérémonies devraientse passer a l'intérieur des temples. Et pourquoi cette neutralité officielie Ces libéraux a l'eau de rose prétendent i qu'en présence des différentes opinions religieuses la liberté de tous l'exige ainsi. Pour eux ce ne'sont pas une divinité vraie, une religion vraie, des vérités qui ont des droits, ce sont toutes les opinions, tous les doutes, toutes les négations qui pour l'Etat ont les mêmes droits. Paree que d'aucuns, usant d'une liberté que personae ne prétend détruire, ne sont pas chrétiens, les libéraux croient indispen sable d'exclure l'enseignement chrétien de l'école. L'état devra mettre sur le même pied les féticbes du Congo et le Dieu des chrétiens. Paree que d'aucuns sont atliées, les libéraux exigent de l'Etat qu'il proscrive toute manifestation publique d'un culte. II fut un temps oil les doctrinaires s'imaginaieut que tout allait s'arrêter IA. Hardimeut ils ont semé le vent, sans crain- dre de récolter un jour la tempète. Les temps ont marché et les idéés aussi. On l'aditavec raison La revolution na de grand que son inflexible logique ses actes les plus despotiques sont posés au nom de la liberté. Les doctrinaires auraient répété a satiété que pour l'état un dieu faux de«ait valoir un Dieu vrai. D'autres ont tiré les conséquences. Pourquoi, si l'Etat peut exclure le Dieu vrai du domaine public, le citoyen ne pourrait il l'exclure de la vie de familie et de la vie privée Pourquoi dès lors ne pas considérer toute religion comme une tyrannie qu'il convient d'anéantir Pourquoi ne pas se faire gloire de ne pas avoir de religion et de ne pas la tolérer cbez ses enfants N©us voila déja en plein radicalisme on ira plus loin encore. O'est entendu 1 Etat ne peut tenir compte d'aucun dogme religieux contesté par une partie des citoyens. Ainsi le veulent les doctrinaires. Mais alors pourquoi letat pourra-t il tenir compte d'autres dogmes non moins con- testés Que répondront Messieurs les doctrinaires a la théorie exposée par le citoyen Chapelié au dernier congres de la libre-peusée Nous prenons dans Le Peuple les paroles du citoyen. Nous demandons la neutralité de l'école officielie, e'est-a-dire la suppression des dogmes religieux mais il y a d'autre3 dogmes qu'il faut proscrire de 1 école officielie pour qu'elle soit neutre. II y ale dogme de la propriété il y a le dogme de la patrie. De la a se faire socialiste, internationa- liste, anarchiste, il n'y a qu'un pas. L'Etat devrait, dans la vie publique, rendre égaux le vrai Dieu et l'idole pour ce faire, il lui sera permis d'enlever ses droits a la vraie Divinité. Le socialiste veut reudre parl'aitement égaux tous les citoyens pour ce faire, il se croira permis de détruire tout droit de propriété. Le doctrinaire prétend que l'état doit euipêcher tout culte publique par respect pour certains atbées. Le socialiste ajoutera l'état ne peut défendrele droit de propriété par respect pour certains collectivistes. L'internationaliste dira l'état doit empêcher toute défense de la patrie par respect pour certains internationalistes. Voila comme quoi doctrinaires et sodalis- 1 tes se ressemblent. Encore une fois que répondront les doctrinaires Qu'on ne dise pas que toutce qui précède est de la théorie pure. Malheureusement les faits viennent, paribis même d'une fa<;on sanglante, con- firmer cette théorie. Les relations de parente qui existent entre les principes du doctrinaire,du progressiste, du socialiste n'existent pas moins entre le parti doctrinaire et le parti radical et le parti révolutionnaire. Limitons nous a uotre ville et a notre pays. A combien d'anuées faut il remonter pour ne pas trouver trace de libéraux prolessant des opinions radicales Aux Defacqz et aux Frère-Orban ont succédé les Janson et les Picard, et, lorsque Paul Hymans débite ses theories, on les trouve des reminiscences patriarcales. Les foules ont suivi les chefs. Quoi d'étonnant Aux socialistes suffisent les écoles officiel ies neutres-hbérales. Et ici-même, qui done a fait leducation d'une certaine jeunesse que les Grands Princes de la doctrine prétendent ne pouvoir régenter Qui done a soutenu de sa bourse et de sou influence les établiasements d'instruction fréquentés par cette jeunesse Qui done a organisé cette instruction pétrie de sens libéral,depuis l'école primaire jusqu'au sommet de l'université Les doctrinaires ont été les initiateurs ils se sont adressés aux générations futures et aux foules. Ces éléments out été la matière première du libéralisme moderne disposéo a prendre n'importe quelle forme et a s'employer a n'importe quelle sottise. Ces éléments font les frais du partilibéral. Les doctrinaires ont engendró les progres- sistes les progressistes engendrent les socialistes. MM. Sineets et Vandervelde le constatent avec nous. «Plus nous avangons dans la vie politique et plus nous constatons que ce pauvre parti progressiste n'est rien. Un progressisteest un socialiste qui possède et ne veut rien abandonner de son actif bourgeois. (Smeets). Le parti radical-progressiste est un t mélange du crocodile capitaliste et de l'oiseau coilectiviste, forme transitoire, condamnée a disparaitre dans un prompt avenir. (Vandervelde). Nous concluons: libéralisme,radicalisme, socialisme torment un tout quoique, comme les mauvais vins, ils différent de couleur et de saveur. Cela peut donner k réfléchir aux doctri naires qui n'ont pas perdu la notion de la respoüsabilité, a ces hommes arrivés au déclin de leur carrière, qui terminent leurs vieux jours par un de ces abaissements de conscience, une de ces abdications de dignité qui stérilispnt toute une vie et font qu'après elle ne subsistera qu'en souvenir celui du mal qu ils ont fait(Hymans.) Un journal libéral qui a trouvé dans les dernières elections a Ypres un succes pour les libéraux, ne laisse passer aucun numéro sans attribuer k la fraude clerical* cette victoire imposée aux libéraux par les bons cléricaux. Paslons d'abord des listes électorales. Si nous devons en croire le journal en question les libéraux connaissent depuis du temps toute une série de trucs employés par les cléricaux pour falsifier les listes électorales. A la veille des élections du 27 mai, quantité de personnes se sont adressées au secrétariat de l'Association libérale pour réclamer contre leur non-suscription sur les listes électorales ou la non-attribution de votes supplémen taires auxquels elles avaient droit. Beaucoup d'entre elles ont signalé des.... erreurs commises a l'avantage de cléricaux. L'association qui se charge gratuitement de faire toutes les démarches en vue de faire obtenir justice a ses amis ne manquera pas de signaler toutes ces réclamations a l'admi- nistration communale. L'administration communale recevra done une série interminable de noms et de faits prouvant la défectuosité des listes électorales. Mais attendons la fin.... II y a des années que les libéraux se croient frustrés dans la confection des listes électorales n'en doutez pas c'est la grande cause de tous leurs échecs. L'année passée, ils ont examiné les listes électorales a la loupe, leurs plus fins limiers ont été appelés a la rescousse, tout a été mis en oeuvre. Le résultat Une quantité insignifiante de réclamations. Nous avons reproduit naguère les chiflres. L'arrondissement d'Ypres n'a pas a rougir de la confection de ses listes électorales a moins que les controleurs libéraux n'aient si rougir de la fa$on dont il* ont fait le controle. ife Passons maintenant a la corruption élec- torale. Le journal libéral se donne des airs. On le fameux on a signalé de diffé rents cotés de l'arrondissement des cas de fraude et de corruption. A Ypres un triste sire aurait avoué le fait devant témoins. A Poperinghe des actes ont été constates par des libéraux. Ce n'est done pas la preuve qui fait de'laut. Puisque le journal en question trouve qu'il ne suffit pas de signaler ces moeurs a la réprobation publique, qu'il est de toute nécessité de dénoncer les coupables a la justice encore une fois nous aurons l'occa- sion de constater la valeur des affirmations libérales. De deux choses l'une les suites judiciaires ne manqueront pas de prouver ces affirma- ,$L tions.... ou bien les suites judiciaires feront défaut et nous trouverons qu'une fois de plus l'organe libéral a été quelque peu fanfaron. Une bonne nouvelle pour finir Ypres aura bientot son exposition. Cette faveur, Ypres la devra encore aux bons comperes M. Lorand et le Progrès. Une exposition oü seront exhibés au public tous les documents de fraudes électo rales que les libéraux auroat pu se procurer Cela fera scandale ij (W 1 jjfi j-K [iV t' >1

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1