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Samedi 80 Juin 1906
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La familie libérale
Listes électorales
Fraudes électorales
10 centimes le N°
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HARMONIE COMMUNALE
Dimanche i
Juillet 1906
a 8 1/2 h. du soir.
Programme
1. Wilhelmine, allegro militaire
2. Les Dragons de Villars,
ouverture MAILLARD
3. Les Noces de Jeannette, fantaisie MASSÉ
4. Confidences, Gavotte E. WESLY
5. Paillasse, Drame lyrique LÉONEAVELLO
6. Fianqailles, Valse WESLY
Un philosophe a écrit que si les hommes
poussaient leurs principes aux dernières
conséquences,ils seraient tous des saints ou
des démons selon que leurs principes
seraient bons ou mauvais.
Ces judicieuses remarques s'appliquent
parl'aitement au libéralisme.
II y a des libéraux qui acceptent les
principes mais en repoussent les conse
quences, au moins les plus répugnantes et
les plug extrêmes.
Seuls les plus avancés réclament leur
application a tout et pour tout.
Les atténuations et les mutilations du
Credo libéral sout aussi nombreuses que les
intéréts favorisés ou lésés par son applica
tion. Le tempérament, une éducation plus
pondérée, des considérations de familie, des
relations sociales empêcberont le doctri
naire de passer au radicalisme.
Les bonnes manières et les convenances
«ociales seront tout pour lui
Incendier un couvent ne lui parait pas
bien, en cbasser les habitants lui semble
beaucoup plus régulier et plus tolérable.
II prohiberait qu'une mauvaise feuille
vende ses blasphêmes et que des énergu-
mêues insultent la religion mais qu'on dise
absolument la même chose en style élégant,
sur tout si l'auteur peut se donner des
apparences de sénateur romaia, il n'y voit
plus d inconvénients.
Le libéral modéré ne déteste pas le Pape
seulement il blame certaines exagérations de
rultramontanisme. II aime les prêtres, dit-
il, surtout ceux qui sont éclairés, eest a-dire
ceux qui pensent comme lui a la fagon
modernequant aux fanatiques et aux
réactiounaires il les plaint, il les évite.
Libéral k l'eau de rose, le doctrinaire
vous dira Les religious, soit, comme
cboses de conscience intimes mais comine
autorité dans la vie publique, jamais. La
société, et les dépositaires de l'autorité
sociale, n'ont pas a reconnaitre, par un acte
religieux, un dieu determine. En d'autres
termes L'état doit arrêter le domaiue de
la divinité au seuil de la vie publique.
Ceia rappelle a merveille la fameuse défense
faite a Dieu de faire miracle en ce lieu.
Comme application de ce libéralisme
initial nous avons dans l'enseignement, la
neutralité; dans la législation,la neutralité;
a legard des cérémonies d'un culte, la neu
tralité officielie d'aucuns même sont
d'avisque ces cérémonies devraientse passer
a l'intérieur des temples.
Et pourquoi cette neutralité officielie
Ces libéraux a l'eau de rose prétendent
i qu'en présence des différentes opinions
religieuses la liberté de tous l'exige ainsi.
Pour eux ce ne'sont pas une divinité
vraie, une religion vraie, des vérités qui ont
des droits, ce sont toutes les opinions, tous
les doutes, toutes les négations qui pour
l'Etat ont les mêmes droits.
Paree que d'aucuns, usant d'une liberté
que personae ne prétend détruire, ne sont
pas chrétiens, les libéraux croient indispen
sable d'exclure l'enseignement chrétien de
l'école.
L'état devra mettre sur le même pied les
féticbes du Congo et le Dieu des chrétiens.
Paree que d'aucuns sont atliées, les
libéraux exigent de l'Etat qu'il proscrive
toute manifestation publique d'un culte.
II fut un temps oil les doctrinaires
s'imaginaieut que tout allait s'arrêter IA.
Hardimeut ils ont semé le vent, sans crain-
dre de récolter un jour la tempète.
Les temps ont marché et les idéés aussi.
On l'aditavec raison La revolution na
de grand que son inflexible logique ses
actes les plus despotiques sont posés au nom
de la liberté.
Les doctrinaires auraient répété a satiété
que pour l'état un dieu faux de«ait valoir
un Dieu vrai.
D'autres ont tiré les conséquences.
Pourquoi, si l'Etat peut exclure le Dieu
vrai du domaine public, le citoyen ne
pourrait il l'exclure de la vie de familie et
de la vie privée
Pourquoi dès lors ne pas considérer toute
religion comme une tyrannie qu'il convient
d'anéantir
Pourquoi ne pas se faire gloire de ne pas
avoir de religion et de ne pas la tolérer
cbez ses enfants
N©us voila déja en plein radicalisme on
ira plus loin encore.
O'est entendu 1 Etat ne peut tenir compte
d'aucun dogme religieux contesté par une
partie des citoyens.
Ainsi le veulent les doctrinaires.
Mais alors pourquoi letat pourra-t il tenir
compte d'autres dogmes non moins con-
testés
Que répondront Messieurs les doctrinaires
a la théorie exposée par le citoyen Chapelié
au dernier congres de la libre-peusée
Nous prenons dans Le Peuple les
paroles du citoyen.
Nous demandons la neutralité de l'école
officielie, e'est-a-dire la suppression des
dogmes religieux mais il y a d'autre3
dogmes qu'il faut proscrire de 1 école
officielie pour qu'elle soit neutre. II y ale
dogme de la propriété il y a le dogme de
la patrie.
De la a se faire socialiste, internationa-
liste, anarchiste, il n'y a qu'un pas.
L'Etat devrait, dans la vie publique,
rendre égaux le vrai Dieu et l'idole pour
ce faire, il lui sera permis d'enlever ses
droits a la vraie Divinité.
Le socialiste veut reudre parl'aitement
égaux tous les citoyens pour ce faire, il se
croira permis de détruire tout droit de
propriété.
Le doctrinaire prétend que l'état doit
euipêcher tout culte publique par respect
pour certains atbées.
Le socialiste ajoutera l'état ne peut
défendrele droit de propriété par respect
pour certains collectivistes.
L'internationaliste dira l'état doit
empêcher toute défense de la patrie par
respect pour certains internationalistes.
Voila comme quoi doctrinaires et sodalis-
1 tes se ressemblent. Encore une fois que
répondront les doctrinaires
Qu'on ne dise pas que toutce qui précède
est de la théorie pure.
Malheureusement les faits viennent,
paribis même d'une fa<;on sanglante, con-
firmer cette théorie.
Les relations de parente qui existent entre
les principes du doctrinaire,du progressiste,
du socialiste n'existent pas moins entre le
parti doctrinaire et le parti radical et le
parti révolutionnaire.
Limitons nous a uotre ville et a notre
pays.
A combien d'anuées faut il remonter pour
ne pas trouver trace de libéraux prolessant
des opinions radicales
Aux Defacqz et aux Frère-Orban ont
succédé les Janson et les Picard, et, lorsque
Paul Hymans débite ses theories, on les
trouve des reminiscences patriarcales.
Les foules ont suivi les chefs. Quoi
d'étonnant
Aux socialistes suffisent les écoles officiel
ies neutres-hbérales.
Et ici-même, qui done a fait leducation
d'une certaine jeunesse que les Grands
Princes de la doctrine prétendent ne pouvoir
régenter
Qui done a soutenu de sa bourse et de sou
influence les établiasements d'instruction
fréquentés par cette jeunesse
Qui done a organisé cette instruction
pétrie de sens libéral,depuis l'école primaire
jusqu'au sommet de l'université
Les doctrinaires ont été les initiateurs
ils se sont adressés aux générations futures
et aux foules.
Ces éléments out été la matière première
du libéralisme moderne disposéo a prendre
n'importe quelle forme et a s'employer a
n'importe quelle sottise.
Ces éléments font les frais du partilibéral.
Les doctrinaires ont engendró les progres-
sistes les progressistes engendrent les
socialistes.
MM. Sineets et Vandervelde le constatent
avec nous.
«Plus nous avangons dans la vie politique
et plus nous constatons que ce pauvre parti
progressiste n'est rien. Un progressisteest
un socialiste qui possède et ne veut rien
abandonner de son actif bourgeois.
(Smeets).
Le parti radical-progressiste est un t
mélange du crocodile capitaliste et de
l'oiseau coilectiviste, forme transitoire,
condamnée a disparaitre dans un prompt
avenir. (Vandervelde).
Nous concluons: libéralisme,radicalisme,
socialisme torment un tout quoique,
comme les mauvais vins, ils différent de
couleur et de saveur.
Cela peut donner k réfléchir aux doctri
naires qui n'ont pas perdu la notion de la
respoüsabilité, a ces hommes arrivés au
déclin de leur carrière, qui terminent leurs
vieux jours par un de ces abaissements de
conscience, une de ces abdications de dignité
qui stérilispnt toute une vie et font qu'après
elle ne subsistera qu'en souvenir celui du
mal qu ils ont fait(Hymans.)
Un journal libéral qui a trouvé dans les
dernières elections a Ypres un succes pour
les libéraux, ne laisse passer aucun numéro
sans attribuer k la fraude clerical* cette
victoire imposée aux libéraux par les
bons cléricaux.
Paslons d'abord des listes électorales. Si
nous devons en croire le journal en question
les libéraux connaissent depuis du temps
toute une série de trucs employés par les
cléricaux pour falsifier les listes électorales.
A la veille des élections du 27 mai, quantité
de personnes se sont adressées au secrétariat
de l'Association libérale pour réclamer contre
leur non-suscription sur les listes électorales
ou la non-attribution de votes supplémen
taires auxquels elles avaient droit. Beaucoup
d'entre elles ont signalé des.... erreurs
commises a l'avantage de cléricaux.
L'association qui se charge gratuitement
de faire toutes les démarches en vue de faire
obtenir justice a ses amis ne manquera pas
de signaler toutes ces réclamations a l'admi-
nistration communale.
L'administration communale recevra done
une série interminable de noms et de faits
prouvant la défectuosité des listes électorales.
Mais attendons la fin....
II y a des années que les libéraux se
croient frustrés dans la confection des listes
électorales n'en doutez pas c'est la grande
cause de tous leurs échecs.
L'année passée, ils ont examiné les listes
électorales a la loupe, leurs plus fins limiers
ont été appelés a la rescousse, tout a été mis
en oeuvre. Le résultat Une quantité
insignifiante de réclamations.
Nous avons reproduit naguère les chiflres.
L'arrondissement d'Ypres n'a pas a rougir
de la confection de ses listes électorales
a moins que les controleurs libéraux n'aient
si rougir de la fa$on dont il* ont fait le
controle.
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Passons maintenant a la corruption élec-
torale.
Le journal libéral se donne des airs.
On le fameux on a signalé de diffé
rents cotés de l'arrondissement des cas de
fraude et de corruption.
A Ypres un triste sire aurait avoué le
fait devant témoins. A Poperinghe des actes
ont été constates par des libéraux.
Ce n'est done pas la preuve qui fait de'laut.
Puisque le journal en question trouve qu'il
ne suffit pas de signaler ces moeurs a la
réprobation publique, qu'il est de toute
nécessité de dénoncer les coupables a la
justice encore une fois nous aurons l'occa-
sion de constater la valeur des affirmations
libérales.
De deux choses l'une les suites judiciaires
ne manqueront pas de prouver ces affirma- ,$L
tions.... ou bien les suites judiciaires feront
défaut et nous trouverons qu'une fois de plus
l'organe libéral a été quelque peu fanfaron.
Une bonne nouvelle pour finir
Ypres aura bientot son exposition. Cette
faveur, Ypres la devra encore aux bons
comperes M. Lorand et le Progrès.
Une exposition oü seront exhibés au
public tous les documents de fraudes électo
rales que les libéraux auroat pu se procurer
Cela fera scandale
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