n DE L'ARRONDISSEM ENT GOHGEB* TELEPHONE 52 Harmonie communale Encore l'éiection d'Ypres Samedi 1 Juin 1906 10 centimes Ie N Un s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du rojraume. Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'aboanement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnement» sont d'un an et se régularisent tin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de - ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces content 15 centimes la ligr« Les réclames dans le corps du journal coütent30 centimes la ligne. Les in«sntions judiciaires, 1 frar.c 'a ligne. Lés numéros supplémentaires content 10 fraais les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAgence Havas Bruxalles. rue d'Argent, n034 et a Paris,8. Place de la Bourse. Dimanche 3 Juin 1906 A MIDI PROGRAMME La Garde de l'Escaut, marche, HilgÉ 2. Festival, ouverture, Leutner 3. Die Musik kommtO. Strauss 4. Fantaisie sur Vop, Mignon, Amb. Thomas 5. Démons et fées, Danse, J.HeymanS Le scrutin du 11 £n jetant nos regards sur les élections de Dimanche dernier nous clevons pousser un triomphant cri de victoire. Oui, nous perdons trois siége», peut-être quatre, mais a part cela nous maintenons et nous améliorons nos positions. Les libéraux et les socialistes, unis en une immorale alliance, se flattaient de tomber en Belgique le parti catholique. Ils l'écrivaient, ils le proclamaient. Déja même ils s'étaient partagé les ministères. Illusions perdues Tout cela est par terre et le ministère reste debout.appuyé sur une solide majorité de 12 a 14 voix. Ce résultat est superbe. Nosadversaires chercheront alediminuer, c'est leur róle, mais tous leurs efforts ne réussiront pas A changer les chiffVes ni a modifier la réalité. De cette réalité, nous nous félicitons de tout coeur en envisageant le résultat spleu- dide des élections législatives. Avant les élections, nous avions a la Chambre une des majorités les plus fortes qui soient possibles sous le régime de la representation proportionelle 20 voix, alors que M. Beernaert, le père de la R. P. en pronostiquait, lors du vote de la loi, 8 comme le maximum que l'on püt jamais atteindre, Personue done n'espérait qu'il y eüt augmentation. La diminution était au con traire dans les probabilités et dans les pronostics. Mais tandis que le cartel éten- dait cette diminution jusqu'au renversement de la majorité, les catholiques l'estimaient a 4 ou 5 voix. Cette estimation même était exagérée c'est de 3 voix seulement que la droite sera réduite. Oü sont maintenant les chants de triomphe de nos adversaires Evanouis, envolés dans les vieilles lunes, dissipées commes les espérances de ceux qui les poussaient. Gardons souvenir pour les fois prochaines de l'audace de leurs menteries Le gouvernement catholique reste le vainqueurde la journée, et vainquerir dans les plus hoDorables conditions. II avait a réagir contre les difficultés et les embarras, les iroissements, les ingratitudes, les désil- lusions, les défections, les secrets desseins de vengeance que ne peut manquer de laisser derrière soi une administation qui a marebé plus de vingt ans le mieux possible, mais sans pouvoir résoudre l'éternel pro- blème de contenter tout le monde. II avait a lutter contre une opposition dont les appétits aiguisés par vingt deux ans de jeüne et de privation du pouvoir ont fini par tourner a une faim canine insatiable; en une sorte de rage, contre une opposition sans scrupule, sans pudeur, a qui nul dénigremeut, uulle calomnie n'ont coüté, et qui u'obéissait plus, eu aveugle, qu'è la haine folie de l'adversaiie. Cette opposition se targuait d'avoir suscité,de par la Belgique entière, un mouvement d'acharnemeut au- quel nul ministère n'aurait pu register. Le nótre a tenu bon, et, n'a subi que les détaites, suites fatales dans ie régime proportiounel, de ia coalition de la fusion de toutes fes hostilités. Quelques pierres ont pu être arraché.s du rempart catholique, mais aucuue brêche n'a étó faite qui ue puisse être réparée, le drapeau reste debout,gardé par une majorité résolue, pour bien des aunées encore, et, debout, restent aussi a cóté du drapeau, les chefs vises par le» vives ctiarges de l'as- saillaut. Les libéraux, sans doute, ont gagné quelques sièges. Au prix de quels sacrifices 1 Sauvetage tout momentané. 11 a fallu, pour aliéger le bateau prêt a faire le dernier plongeon, jeter par dessus bord tous les principes qui en avaient été jusqu'ici la cargaison ses agrès, ses voiles et jusqu'au gouveruail, grftce auquel il avait marché le voila définitiveinent a la remorque de ce frénétique vapeur du socialisme, dont il est désormais le captif. Ou plutót ce qui, véritablement, a som bre dans les élections du 27 Mai, c'est l'autonomie, c'est ce qui pouvait survivre en lui d'un parti gouvernementalil git délinitivement écrasé sous les ruines de ses convictions anciennes et des doctrines de ses chefs d'autrefois. Le pays s'est done chargé de désillusion- ner amèrement nos blocards. Non, le pays n'est pas fatigué du gouvernement catho lique. Non,le pays ne veutpas des aventures oü le mèneraient les anticléricaux comme en France. Non, le pays ne consentira jamais a se mettre sous le joug d'une coagulation qui n'a pour ciment quuno doctriue de haine la guerre a la religion. Tout cela la Belgique i a dit dimanche et l'a crié bien haut. Que nos adversaires s'y re'signent, qu'ils en prennent leur parti. La majorité reste, le ministère reste ils vont continuer l'oeuvre grandiose qu'ils ont entreprise depuis 22 années le bien du peuple, la bienfaisante organisation économique de la nation, les lois ouvrières, la paix religieuse et sociale, la prospérité de la patrie sans cesse progressant par une sage gestion financière, une pruden te legislation, des débouchés créés tous les jours pour Texpaasion industrielle et com- merciale, du travail donné aux ouvriers, la liberté jalousement et largement garantie a tous et a cbacun des Beiges dans la seine tolerance de toutes les opinions. Remercions cordialement Dieu de notre succes. Vive Dieu qui protege la catholique Belgique 1 Honneur a l'armée catholique, a ses chefs, a ses soldats a tous ceux qui,dans le combat, ont vaillamment et généreusement payé de leur dévouement. Vive le ministère 1 Vivent les catholiques Hip 1 Hip 1 Hourra Calottin. Busomanie Une formidable deveine s'est attdchée a ce pauvre parti liberal qui naguère se donnait, lui le petit présomptueux, comme le seui, l'unique parti gouvernemental en Belgique. II a dü en rabattre depuis, ce seul, eet unique parti gouvernemental. Tant qu'il ne s'agissait que de faire croire au pays que le seul moyen de sauver la société en péril c'était de manger du curédisait Bara tout allait comme sur des roulettes. Malbeureusement radicaux et socialistes n'entendaient pas laisser aux doctrinaires le monopole de Tanticléricalisme... et de 1 assiette au beurre. II y eut tout d'abord des attrapades homériques entre doctrinaires monopolisant et radicaffx revendiquant puis arrivent a la rescousse les partageux de la sociale. C'était mettre le comble au gachis doctrinaro-radicalo-socialiste. Et dés lors commence pour les libéraux cette folie, cette manie qui les lance dans les aventures les plus désastreuses et leur vaut une série interminable de buses. En fait de victoire, ils n'ont plus connu que Ia victoire morale Toutes les ba- tailles électorales n'ont plus été pour eux que des Waterloo et des Sedan. Battus comme platre en 1884, ils avaient inventé a leur profit cette fameuse victoire morale. A les entendre, l'éiection de 1884 était une escroquerie politique une surprise électorale. Mais viennent les prochaines élections et Ton verra 1 Or 1886 est venu, 1888, 1890, 1892, 1894, 1896, 1898, 1900, 1902, 1904 ont suivi et toujours, toujours battus comme platre. Cette fois cependant une lueur d'espoir avait lui. Le soleil des gueux s'était levé. II y avait Taccord de tous les troncons de partis dans un effort gigantesque. Et puis il y avait eet excellent vent, ce fameux vent qui soufflait au libéralisme. Hélas! Les libero-socialistes n'ont recueil- li que du vent 1 L enjeu de ia bataille était le pouvoir gou vernemental ce pouvoir il est et restera encore longtemps entre les mains du parti catholique. L'avenirdu libéralisme est sombre. C'est bien lui et non pas le socialisme le vaincu du jour car il se trouve acculé dans une position dont il ne sortira pas sans le cartel, il ne pourra plus rien avec le cartel, il se compromettra et s'ane'antira de plus en plus. Oh l'unique parti gouvernemental Le cartel allait tout renverser en Flandre. A Bruges, il vaut une immense quantité de bulletins blancs. A Courtrai il vaut peut- être un siége aux socialistes. A Ostende, rien. A Roulers, rien. A Ypres, rien. Ecoutons VEtoile Beige Quant au cartel, s'il a donné de bons résultats dans la partie wallonne du pays, il ne parait pas avoir répondu, dans la partie flamande, aux espérances de ses promoteurs. Ecoutons la Chronique L'opinion unanime que nous recueillons auprès des hommes politiques en vue, c'est que le cartel ne donne rien, n'a rien donné. II faut, dit un de'puté, que les libéraux mar- chent seul désormais, coüte que coüte. L'éiection du 27 mai est done probable- ment la fin du cajteL.C'est done aussi le parti libéral abandonné a son impuissance, expiant la honte de ses compromissions antisociales. Nous souscrivons pleinement ces belles paroles du XX' Siècle Comment expliquer que le parti libéral ait fa.it la folie de s'allier partout, sauf a Bruxelles et a Anvers, avec le parti socia- liste Les électeurs de 1904 l'avaient fortifié. Son groupe, a la Chambre, s'était renforcé de neuf membres. S'il avait su attendre, patienter, épier tranquillemeut les impru dences qu'un parti au pouvoir depuis plus de vingt ans est condamné a commettre s'il avait su être lui-même, rester libéral et beige, se garder de toute compromission avec le parti socialiste et de toute imitation du combisme fransais, il serait peut-être sorti des élections de cette année A demi victorieux il aurait sauvé son honueür il se serait montré capable de redevenir un grand parti, un parti de gouvernement, et dassumer la charge du pouvoir le jour oü, éventueilement, 1'élément flottant du corps electoral serait revenu lui. S'il avait compté seulement un homme d Etat dans son sein, le parti libéral aarait certainement préféré cette tactique, aussi süre que prudente, l'attaque brusquée qui vient de lui coüter si cher. Mais les ^politi- ciens qui soutcensés le diriger ont manqué de patience, et la patience, dans les batail- les électorales comme a la guerre, est la première vertu. Ils ont cru que les électeurs se laissent additionner comme les moutons ou les boeufs d'un troupeau. Ils ont mis leur foi dans Ie Cartel comme les conservateurs francais dans le Roi ou l'Empereur, comme les nègres dans leurs fétiches. Ils ont cru que le Cartel leur tiendrait lieu d'organisa- tion, de tactique et de programme. Ils expient cruellement cette illusion. II leur faudra dix ans, sinon plus, avant de réparer cette faute et de regagner dans l'opinion publique le terrain qu'ils ont si sottement perdu. Le parti libéral a perdu l'hotneur en même temps que la bataille. II s'est mis a la suite du parti socialiste.Ses chefs, dans la crainte de déplaire aux politiciens socialistes, o#t renié publiquement leur programme. Ils se sont même déclarés prêts a tirer sur leurs troupes et a livrer aux socialistes, en se ralliant au suffrage universel pur et simple, la plupart de nos graudes villes et de nos communes industrielles, qui sont le dernier retranchement du parti libéral. A quelle aberration, a quelle folie fallait-il être en proie pour se discréditer de la sot te 1 Les journaux catholiques de tout le pays enregistrent le résultat de l'éiection d'Ypres, comme un des plus remarquables, si non le plus rcmarquable. Malgré une tres sensible augmentation du corps electoral, les libéraux feculent et nous gagnons 2,343 voix L'avenir est incontestablenient A nous. La repre'sentation proportionnelle a fohc. tionné pour la troisième fois, et voici ses résultats dans nofre arrondissement Catholiques 6470 69.8 71,6 Libéraux 36 °/o 3o.2 28,4 Nous approchons done, d'ëtape en étape, du chiffre de 75 pour cent qu'il nous faut pour conquérir Ié troisième siége. JOUKHAL -A. '-Taf1 a 1900 1902 1906

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1