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DE L'ARRONDISSEM ENT
GOHGEB*
TELEPHONE 52
Harmonie communale
Encore l'éiection d'Ypres
Samedi 1 Juin 1906
10 centimes Ie N
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Dimanche 3 Juin 1906
A MIDI
PROGRAMME
La Garde de l'Escaut, marche, HilgÉ
2. Festival, ouverture, Leutner
3. Die Musik kommtO. Strauss
4. Fantaisie sur Vop, Mignon, Amb. Thomas
5. Démons et fées, Danse, J.HeymanS
Le scrutin du 11
£n jetant nos regards sur les élections
de Dimanche dernier nous clevons pousser
un triomphant cri de victoire.
Oui, nous perdons trois siége», peut-être
quatre, mais a part cela nous maintenons
et nous améliorons nos positions.
Les libéraux et les socialistes, unis en
une immorale alliance, se flattaient de
tomber en Belgique le parti catholique.
Ils l'écrivaient, ils le proclamaient. Déja
même ils s'étaient partagé les ministères.
Illusions perdues
Tout cela est par terre et le ministère
reste debout.appuyé sur une solide majorité
de 12 a 14 voix.
Ce résultat est superbe.
Nosadversaires chercheront alediminuer,
c'est leur róle, mais tous leurs efforts ne
réussiront pas A changer les chiffVes ni a
modifier la réalité.
De cette réalité, nous nous félicitons de
tout coeur en envisageant le résultat spleu-
dide des élections législatives.
Avant les élections, nous avions a la
Chambre une des majorités les plus fortes
qui soient possibles sous le régime de la
representation proportionelle 20 voix,
alors que M. Beernaert, le père de la R. P.
en pronostiquait, lors du vote de la loi,
8 comme le maximum que l'on püt jamais
atteindre,
Personue done n'espérait qu'il y eüt
augmentation. La diminution était au con
traire dans les probabilités et dans les
pronostics. Mais tandis que le cartel éten-
dait cette diminution jusqu'au renversement
de la majorité, les catholiques l'estimaient
a 4 ou 5 voix. Cette estimation même était
exagérée c'est de 3 voix seulement que la
droite sera réduite.
Oü sont maintenant les chants de
triomphe de nos adversaires Evanouis,
envolés dans les vieilles lunes, dissipées
commes les espérances de ceux qui les
poussaient. Gardons souvenir pour les fois
prochaines de l'audace de leurs menteries
Le gouvernement catholique reste le
vainqueurde la journée, et vainquerir dans
les plus hoDorables conditions. II avait a
réagir contre les difficultés et les embarras,
les iroissements, les ingratitudes, les désil-
lusions, les défections, les secrets desseins
de vengeance que ne peut manquer de
laisser derrière soi une administation qui
a marebé plus de vingt ans le mieux possible,
mais sans pouvoir résoudre l'éternel pro-
blème de contenter tout le monde.
II avait a lutter contre une opposition
dont les appétits aiguisés par vingt deux
ans de jeüne et de privation du pouvoir ont
fini par tourner a une faim canine insatiable;
en une sorte de rage, contre une opposition
sans scrupule, sans pudeur, a qui nul
dénigremeut, uulle calomnie n'ont coüté,
et qui u'obéissait plus, eu aveugle, qu'è la
haine folie de l'adversaiie. Cette opposition
se targuait d'avoir suscité,de par la Belgique
entière, un mouvement d'acharnemeut au-
quel nul ministère n'aurait pu register.
Le nótre a tenu bon, et, n'a subi que les
détaites, suites fatales dans ie régime
proportiounel, de ia coalition de la fusion
de toutes fes hostilités.
Quelques pierres ont pu être arraché.s
du rempart catholique, mais aucuue brêche
n'a étó faite qui ue puisse être réparée, le
drapeau reste debout,gardé par une majorité
résolue, pour bien des aunées encore, et,
debout, restent aussi a cóté du drapeau, les
chefs vises par le» vives ctiarges de l'as-
saillaut.
Les libéraux, sans doute, ont gagné
quelques sièges. Au prix de quels sacrifices 1
Sauvetage tout momentané. 11 a fallu, pour
aliéger le bateau prêt a faire le dernier
plongeon, jeter par dessus bord tous les
principes qui en avaient été jusqu'ici la
cargaison ses agrès, ses voiles et jusqu'au
gouveruail, grftce auquel il avait marché
le voila définitiveinent a la remorque de
ce frénétique vapeur du socialisme, dont
il est désormais le captif.
Ou plutót ce qui, véritablement, a som
bre dans les élections du 27 Mai, c'est
l'autonomie, c'est ce qui pouvait survivre
en lui d'un parti gouvernementalil git
délinitivement écrasé sous les ruines de ses
convictions anciennes et des doctrines de
ses chefs d'autrefois.
Le pays s'est done chargé de désillusion-
ner amèrement nos blocards. Non, le pays
n'est pas fatigué du gouvernement catho
lique. Non,le pays ne veutpas des aventures
oü le mèneraient les anticléricaux comme
en France. Non, le pays ne consentira
jamais a se mettre sous le joug d'une
coagulation qui n'a pour ciment quuno
doctriue de haine la guerre a la religion.
Tout cela la Belgique i a dit dimanche et
l'a crié bien haut.
Que nos adversaires s'y re'signent, qu'ils
en prennent leur parti. La majorité reste, le
ministère reste ils vont continuer l'oeuvre
grandiose qu'ils ont entreprise depuis 22
années le bien du peuple, la bienfaisante
organisation économique de la nation, les
lois ouvrières, la paix religieuse et sociale, la
prospérité de la patrie sans cesse progressant
par une sage gestion financière, une pruden
te legislation, des débouchés créés tous les
jours pour Texpaasion industrielle et com-
merciale, du travail donné aux ouvriers, la
liberté jalousement et largement garantie a
tous et a cbacun des Beiges dans la seine
tolerance de toutes les opinions. Remercions
cordialement Dieu de notre succes. Vive
Dieu qui protege la catholique Belgique 1
Honneur a l'armée catholique, a ses chefs,
a ses soldats a tous ceux qui,dans le combat,
ont vaillamment et généreusement payé de
leur dévouement.
Vive le ministère 1
Vivent les catholiques
Hip 1 Hip 1 Hourra
Calottin.
Busomanie
Une formidable deveine s'est attdchée a ce
pauvre parti liberal qui naguère se donnait,
lui le petit présomptueux, comme le seui,
l'unique parti gouvernemental en Belgique.
II a dü en rabattre depuis, ce seul, eet unique
parti gouvernemental.
Tant qu'il ne s'agissait que de faire croire
au pays que le seul moyen de sauver la société
en péril c'était de manger du curédisait
Bara tout allait comme sur des roulettes.
Malbeureusement radicaux et socialistes
n'entendaient pas laisser aux doctrinaires le
monopole de Tanticléricalisme... et de
1 assiette au beurre. II y eut tout d'abord des
attrapades homériques entre doctrinaires
monopolisant et radicaffx revendiquant
puis arrivent a la rescousse les partageux de
la sociale. C'était mettre le comble au
gachis doctrinaro-radicalo-socialiste.
Et dés lors commence pour les libéraux
cette folie, cette manie qui les lance dans les
aventures les plus désastreuses et leur vaut
une série interminable de buses.
En fait de victoire, ils n'ont plus connu
que Ia victoire morale Toutes les ba-
tailles électorales n'ont plus été pour eux que
des Waterloo et des Sedan.
Battus comme platre en 1884, ils avaient
inventé a leur profit cette fameuse victoire
morale.
A les entendre, l'éiection de 1884 était une
escroquerie politique une surprise
électorale.
Mais viennent les prochaines élections
et Ton verra 1
Or 1886 est venu, 1888, 1890, 1892, 1894,
1896, 1898, 1900, 1902, 1904 ont suivi et
toujours, toujours battus comme platre.
Cette fois cependant une lueur d'espoir
avait lui. Le soleil des gueux s'était
levé. II y avait Taccord de tous les troncons
de partis dans un effort gigantesque. Et puis
il y avait eet excellent vent, ce fameux vent
qui soufflait au libéralisme.
Hélas! Les libero-socialistes n'ont recueil-
li que du vent 1
L enjeu de ia bataille était le pouvoir gou
vernemental ce pouvoir il est et restera
encore longtemps entre les mains du parti
catholique.
L'avenirdu libéralisme est sombre. C'est
bien lui et non pas le socialisme le
vaincu du jour car il se trouve acculé dans
une position dont il ne sortira pas sans le
cartel, il ne pourra plus rien avec le cartel,
il se compromettra et s'ane'antira de plus en
plus.
Oh l'unique parti gouvernemental
Le cartel allait tout renverser en Flandre.
A Bruges, il vaut une immense quantité
de bulletins blancs. A Courtrai il vaut peut-
être un siége aux socialistes. A Ostende, rien.
A Roulers, rien. A Ypres, rien.
Ecoutons VEtoile Beige
Quant au cartel, s'il a donné de bons
résultats dans la partie wallonne du pays, il
ne parait pas avoir répondu, dans la partie
flamande, aux espérances de ses promoteurs.
Ecoutons la Chronique
L'opinion unanime que nous recueillons
auprès des hommes politiques en vue, c'est
que le cartel ne donne rien, n'a rien donné.
II faut, dit un de'puté, que les libéraux mar-
chent seul désormais, coüte que coüte.
L'éiection du 27 mai est done probable-
ment la fin du cajteL.C'est done aussi le parti
libéral abandonné a son impuissance, expiant
la honte de ses compromissions antisociales.
Nous souscrivons pleinement ces belles
paroles du XX' Siècle
Comment expliquer que le parti libéral
ait fa.it la folie de s'allier partout, sauf a
Bruxelles et a Anvers, avec le parti socia-
liste Les électeurs de 1904 l'avaient fortifié.
Son groupe, a la Chambre, s'était renforcé
de neuf membres. S'il avait su attendre,
patienter, épier tranquillemeut les impru
dences qu'un parti au pouvoir depuis plus
de vingt ans est condamné a commettre s'il
avait su être lui-même, rester libéral et
beige, se garder de toute compromission
avec le parti socialiste et de toute imitation
du combisme fransais, il serait peut-être
sorti des élections de cette année A demi
victorieux il aurait sauvé son honueür il
se serait montré capable de redevenir un
grand parti, un parti de gouvernement, et
dassumer la charge du pouvoir le jour oü,
éventueilement, 1'élément flottant du corps
electoral serait revenu lui.
S'il avait compté seulement un homme
d Etat dans son sein, le parti libéral aarait
certainement préféré cette tactique, aussi
süre que prudente, l'attaque brusquée qui
vient de lui coüter si cher. Mais les ^politi-
ciens qui soutcensés le diriger ont manqué
de patience, et la patience, dans les batail-
les électorales comme a la guerre, est la
première vertu. Ils ont cru que les électeurs
se laissent additionner comme les moutons
ou les boeufs d'un troupeau. Ils ont mis leur
foi dans Ie Cartel comme les conservateurs
francais dans le Roi ou l'Empereur, comme
les nègres dans leurs fétiches. Ils ont cru
que le Cartel leur tiendrait lieu d'organisa-
tion, de tactique et de programme. Ils
expient cruellement cette illusion. II leur
faudra dix ans, sinon plus, avant de réparer
cette faute et de regagner dans l'opinion
publique le terrain qu'ils ont si sottement
perdu.
Le parti libéral a perdu l'hotneur en même
temps que la bataille. II s'est mis a la suite
du parti socialiste.Ses chefs, dans la crainte
de déplaire aux politiciens socialistes, o#t
renié publiquement leur programme. Ils se
sont même déclarés prêts a tirer sur leurs
troupes et a livrer aux socialistes, en se
ralliant au suffrage universel pur et simple,
la plupart de nos graudes villes et de nos
communes industrielles, qui sont le dernier
retranchement du parti libéral. A quelle
aberration, a quelle folie fallait-il être en
proie pour se discréditer de la sot te 1
Les journaux catholiques de tout le pays
enregistrent le résultat de l'éiection d'Ypres,
comme un des plus remarquables, si non le
plus rcmarquable.
Malgré une tres sensible augmentation du
corps electoral, les libéraux feculent et nous
gagnons 2,343 voix
L'avenir est incontestablenient A nous.
La repre'sentation proportionnelle a fohc.
tionné pour la troisième fois, et voici ses
résultats dans nofre arrondissement
Catholiques 6470 69.8 71,6
Libéraux 36 °/o 3o.2 28,4
Nous approchons done, d'ëtape en étape,
du chiffre de 75 pour cent qu'il nous faut
pour conquérir Ié troisième siége.
JOUKHAL
-A.
'-Taf1
a
1900 1902 1906