4 v* m "J M - hr m Viroin Les signaux aeoustiques sous-marins Jésuites Assassins l/ \narchisme en Espagne En Bussie i KWLe '7 r Ftyltvéur - ,-geait a ;Pï.- li'lrie. i-j Ciig grinipé arscz haut sur la Roche ie, pour qu'il me lüt permis de voir V -ie coup d'oeil, et l'endroit oü les deux 1 »?e rencontrent et se brisent, et l'endroit Ê7V v.les coulent. fatiguées et vaincues, dans i lit unique, sans vouloir se mêler, telles ®/ueux vieilles femmes qui se sont longtemps i (V „k. ^•lious bons beiges,il en est beaucoup ^ur cónnaissent ou qui croient connaiti e la Suisse, et qui glorifient, pour l'avoir vue, le plus souvent pour l'avoir entendu dire, la beauté tantöt poérique, tantöt étrangement sauvage de ses sites merveilleux, mais il y a aussi trois quarts de beiges pour le moins qui ne cónnaissent point, on pour être plus correct, qui ignorent les beautés de leur propre pays. Je me range d'ailleurs trés modestement parmi ces trois quarts et, eet acte d'humiiité accompli sans honte, je demande la permis sion de fixer l'attention des lecteurs du Journal d'Ypres sur un petit caprice de la nature qu'il m'a été donné d'admirer voici quelques jours seulement. Figurez-vous un petit cours d'eau qui prend sa source pres de Séloignes, non loin de la frontière francaise, et un autre prenant sa source quelque part en France, je n'ai pas eu le temps de verifier l'endroit exact, et entrant dans notre pays prés de Rièzes, a quarante kilometres de la source du premier a leur point de depart. Ces deux petites rivières, qui ne sont a leur point de depart, que de vulgaires ruisseaux,quoique fort diöérentes, roulent leur eaux fougueuses, entre les montagnes boisées, et a travers les prairies riantes de la Fagne, se rapprochant toujours davantage, comme si le Créateur les avait destinées a une prochaine étreinte qui les rendrait plus fortes et plus majestueuses, ou, qui salt, les rendrait plus douces et plus sages. La première, celle qui prend sa source a Séloignes s'apelle l'eau blanche. Ce nom est bien porté, car sur tout son parcours, et a quelque point de son étendue qu'on s'arrête pour la regarder en indifférent ou l'admirer en enthousiaste, ses eaux ressemblent a du lait qu'une paysanne distraite aurait trop baptise et qui malgré ce baptême aurait conservé l'un des caractères essentiels du lait, celui de monter traitreusement jusqu'a déborder sur de grande? étendues, telles une vieille fille qui aurait le bonnet trop prés des cheveux. L'autre s'appelle l'eau noire, et ce nom n'est pas moins bien porté, car ces eaux sont noires comme de l'encre et présentent cette particularité troublante que malgré leur couleur elies sont d'une transparence qui étonne et qui déconcerte. Une autre particularité qui caractérise ces deux minuscues et cependant tumultueuses rivières, e'est que l'eau noire est riche en poissons, on y voit des truites superbes, tandis que l'eau blanche en est pauvre, et qu'on n'y trouve que du menu frétin, bon pour les goujats comme dirait ce bon Lafontaine. Quelle a done été ia pensée du Créateur quand il a donné a ces deux eaux si diffé- rentes l'impulsion qui les a portées a creuser leur lit de faijon a se rapprocher toujours davantage, comme si elles avaient été fasci- ne'es par eet immense bloc de granit qui s'appelle la Roche a Lomme, auprès duquel elles viennent, dans leur course folie, se briser lamentablement, retombant ensuite en gémissant de cascade en cascade, pour continuer ensuite, dans un lit unique, vers I Olloy, Vierves et Vireux, leur course fatiguée Je Tignore. Mais le spectacle de cette défaite de deux eaux sauvages vaut la peine d'une vu, j d'autant plus qu'il ne demande pas de bien grands efforts,la Roche a Lomme se trouvant a un demi kilomètre de Ia gare de Nismes, et a proximité de 1 hotel Turlot a Mariem- bourg, oü l'on trouve bon gite, bonne table et avenantes figures, sans être exposé a y perdre la doublure de son gousset. Je me suis payé, voici huit jours, le plaisir d'y aller voir et je ne le regrette point. invectivées et qui ne veulent pas se résoudre a coucher leur défaite et leur douleur sous le même bonnet. Cependant, comme si Dieu avait eu pitié de cette défaite, et n'avait pas voulu con- sacrer cette révolte posthume, il a fait oublier les deux noms d'origine, car a partir de la Roche a Lommel'eau blanche et l'eau noire qui ont roulé cöte a cote, sans se confondre, se mêlent peu a peu e'est l'eau noire qui finalement triomphe de l'eau blanche. Toujours rêveur sur le flanc du granit gcanr, le dos serré contre un pin rabougri, voyant autour de moi de petites fleurs rouges ressemblant a des larmes de sang semées sur la mousse verte, je fis cette réflexion L'homme qui a inventé ce vieux proverbe bien connu qui se frotte a un pot noir, se noircit fatalement n'a-t-il done fait que paradier l'oeuvre de Dieu Mystère 1 Allez voir la Roche a Lomme mes amis. Paul Lacroix. des services analogues. Et encore la télé- graphie acoustique restera toujours moins capricieuse et plus sure pour cette application spéciale. M.J. B. Millet citait re'eemment dans une communication a la Société des Arts de Londres, l'opinion de M. Hogemann, capi- taine du Kaiser-Wilhelm 11 A l'entrée du Kaiser-Wilhelm dans le Weser, le 27 février, on entendit la cloche du phare de l'embouchure avec le récepteur un point a tribord, a la distance de 10 noeuds.en brouil lard e'pais, vent Sud-Ouest et mer calme. On changea la direction du navire d un point a tribord et l'on n'entendit plus alors la cloche qu au récepteur d-e babord, ce qui indiquait que le phare se trouvait environ a un point en avance dans cette direction comme on s'en assura ensuite. Le batiment marchait a la vitesse de l3 a 14 noeuds. On n'entendit la sirène du phare que treize minutes après et dans la même direction que le signal de la cloche. Peu après, le bStiment dépassa 3 navires non pourvus de lappareil et qui cherchaient encore le phare. Cette localisation certaine, en e'pais brouiliard, a la distance d'environ 10 noeuds, confirme l'utilité de 1'invention pour la süreté de la navigation en tout temps. II résulte de la que les signaux sous-marins non seulement permettent aux navires de communiquer entre eux, mais encore de fixer tres approximativement leurs situations respectives. Les signaux accoustiques sous- marins sont déja employés en Allemagne. Depuis quelque temps, on s'en sert dans plusieurs ports pour surprendre larrivéedes navires du large. Et les essais sont bons. (Débats.) Décidément, on peul considérer comme démontré qu'un navire quelconque en marche est aujourd'hui en état de signaler sa présence a un autre navire naviguant dans ie voisinage. Dans un rayon de 12 a i5 kilometres, des batiments quelconques ne peuvent ignorer leur proximité. Le problème a été cherché bien longtemps, il est aujour- j d hui considéré comme possible. On pourra done naviguer avec sécurité et ne plus redouter les abordages et les collisions en temps de brouiliard. Colladon, de Geneve, le premier en 1841, mesura la vitesse du son dans l'eau sur le lac de Genève. Cette vitesse, qui n'atteint dans 1 air que 333 mètres environ,est ut 1,437 mètres dans l'eau, plus du quadruple. Colladon se demande même si en raison de cette vitesse, on ne pourrait pas e'tablir une kment du Nord et du Sud de ia péninsule, communication entre la France et l'Angle- terre sous la Manche. II était parvenu a communiquer ainsi a 5o kilometres de distance, d un bord a l'autre du lac Léman, Le projet de télégraphie par les ondes sonores n eut pas de suite, parce que la pose du premier cable sous-marin traversant le Pas-de-Calais en rendit la réalisation inutile. 1, L'anarchisme andalou est la consequence de la situation agricole du pays les grands proprie'taires terriens ne vivant jamais sur Jeurs domaines, et la production de la richesse portant ainsi profit a d autres pays. Quelle que soit l'exaltation en paroles de 1 anarchiste andalou, il est, sauf de rares exceptions, beaucoup moins redoutable en actes que le Catalan. Ce dernier est d'une obstination terrible, d'un courage a toute épreuve, et d'une activité incoercible. Quant aux causes du récent attentat contre le Roi, il procédé évidemment en ligne directe de ce qu'on appelle D-bas les hor reurs de Montjuich C'est-a-dire le traite- ment qui fut infligé dans la forteresse de ce nom, indistinctement a tous les individus arrêtés a 1 occasion d'un des premiers soulè- vements anarchistes de Barcelone, il y a un certain nombre d'années. Le Roi Aphonse XIII était alors un tout petit enfant et, par suite, ne pouvait être rendu responsable des actes alors commis. Mais le Catalan est aussi vindicatif que le Corse, et le jeune roi, depuis son acces au pouvoir, n'a cessé dêtre poursuivi par une implacable vendetta. Le souvenir de l'affaire de Montjuich est toujours vivant en Catalogne et l'on peut considérer ce souvenir comme la cause véri- table des quatre attentats, dirige's depuis 1902, contre la vie d'Alphonse XIII. Les anarchistes Catalans et les anarchistes andalous. Le ressentiment des hor reurs de Montjuich. Quatre attentats en quatre ans contre le Roi. L'anarchiste qui a attente' a la vie du roi d Espagne est un Catalan. A ce sujet, il n'est Au lendemain de l'attentat de Madrid, alors que l'on ne savait rien encore de la personnalité du sinistre individu qui voulut tuer le roi et la reine d'Espagne, des jour- naux de chez nous des journaux libéraux, s'entend émirent cette hypothèse que j l'auteur de l'attentat pouvait bien être quel- que protestant fanatique furieux d'avoir vu la princesse Ena se convertir a la religion 1 catholique. Ce n'était pas trop mal trouve', s puisque l'hypothèse permettait de mettre un j nouveau et épouvantable crime a charge de l'esprit religieux, mais il y avait mieux a pas sans intérêt détudier, si l'on peut ainsi f faire que cela, et si Morales ne s'était pas parler, la carte ge'ographique de l'anarchie en l suicidé hier dans un village des environs de Espagne et les caractères particuliers de cette i Madrid, après avoir fait, hélas une nou- anarchie selon les pays oü elle se développe. j veile victime, nous pourrions lire sansdoute, Les anarchistes espagnols viennent ge'néra- dans nos bons journaux blocards, la version dernier cri donné par les journaux anticléri- formant ainsi deux classes bien distinctes. eaux de Paris. A les croire, il fallait aban- L'anarchiste ie plus militant est le Cata dormer l'hypothèse de l'intervention du lan, que l'on ne peut regarder comme un j protestant fanatique pour y substituer celle- véritable Espagnol, vu Ia grande proportion j ci qui se porte évidemment mieux de sang francais qui coule dans ses veines. I Le jeune roi d Espagne, remarque la Depuis un grand nombre d'années déja, les j Lanterne a été fermé, élevé, dressé par Catalans dirigent le mouvement anarchiste les Jésuites. Mais il a eu tort de laisser voir dans le Nord de 1'Espagne. lis sont respon- j depuis son avènement au trone des disposi- sables de presque tous les crimes qui ont j tions libérales. Son mariage avec une pro- Mais il fut acquis dés cette époque que les signaux Colladon pourraient servir avanta- marqué, comme ïls le disent dans leur lan- J testante est un signe nouveau de 1 indépen- geusement dans la marine pour avertir les j gage, les progrés de la cause dance de son esprit. navires dun rapprochement dangereux ou j On sait qu a différentes reprises, des me- j Dès lors on peut se demander si les jésui- pou! établir entre eux des communications sures énergiques ont été prises en Catalogne tes espagnols, si le parti clérical de la-bas, suitout en temps de brouiliard. Colladon se pour y anéantir ie parti anarchiste, mais, tous 5 dont on connait l'intransigeance et la féro- seivaiï de cloches que 1 on agitait dans 1 eau. ces efforts sont demeurés sans résultat satis- cité, n'ont pas voulu punir le jeune roi de C est ie procédé dont on se sert encore faisant il semble, au contraire, que ces ses tendances libérales ou tout au moins le aujourdhui. menaces de coercition aient communiqué un j ramenera la réaction. Longtemps on échoua, parce que les sons surcroit de vigueur aux anarchistes, car transmis se perdaient a 1 arrivée dans les Catalogne est en ce moment Ie bruits divers du navire. Les sons ïmpression- très I naleut blen ie microphone, mais 1 instrument était impuissunt a se faire entendre a bord du navire récepteur. Aujourd'hui on a remédié a ces difficuliés. Des clocnes puis- santes installées profondément sous la iigne de ilotluison sont nnses en branie soit par 1 qu l'mstrucuon i air compnme soit par i electucite. Les répandue parmi ondes sonores s'en vont circulairement de tous les cote's et atteiguent les uavires plus ou moins voisins munis a'appareils récepteurs. Des téiéphones installés aussi dans des récipients places extérieur ement sur les flancs du navire recoivent ces sons et comme 011 construit ces récepteurs téléphoniques de facon qu'ils n'obéissent qu aux vibrations des cloches sous-marines, pays de o d 2 égal, 1 Europe ou Ion trouve, a territoire plus grand nombre d'anarchistes. Par une coincidence extrêmement curieuse, jj la Catalogne est a la fois le pays des anar- t chistes et la contrée la plus industrieuse et la 1 plus prospère de 1'Espagne c'est aussi celle i est de beaucoup la plus Ie peuple, et oü Ia richesse est le plus généreusement et Ie plus égale- ment distribuée. Le centre de 1 Espagne ne fournit aucun contingent a l'arme'e anarchiste. Les anar chistes de Madrid sont toujours des Catalans établis dans la capitaile. Évidemment la En lisant ces lignes savoureuses, nos anti- cléricaux ont dü regretter que Moralès se soit fait justice. Les Jésuites ont décidément toutes les veines. s L'évolution interieure de la Russie offre I aux observateurs un spectacle du plus haut j jntérêt. Mais ii importe d en apprécier exactement les principaux acteurs, partant de se métier des opinions préconques, in- I spirées le plus souvent par l'esprit de parti. S Dans son liistorique discours du trone inaugurant les travaux du premier parle- population madrilène ciomprend des mem- lement russe, le tsar Nicolas iuvitait 1 as- bres des divers partis avancés, radicaux et semblé.e a collaboiet avec le gouvernement républicains de tout es nuances, mais les pour le bien du pays. C était, implicilement, es sons sélectionnés restent distincts des theories de l'anarchie proprement dite ne trouvent pas facilemcint accès, semble-t il, dans lame des Castili-ans. Dans l'extrêmè Mi di de 1'Espagne. bruits des machines, des commandements a bord', etc. On peut ainsi, chaque navire portam a ses flancs des cloches et des telephones, converser par voie sous-marine. Les signaux se distmguent encore nettement a i5kilom. de distance. Un batiment quelconque posse'- dant ces appareils peut done se défendre en route coutre toute rencontre inopportune. C'est évidemment un grand progrès re'alisé, en attendant que la télégraphie sans fil, peu répandue, puisse a son tour rendre au eon- traire, c'est-a-dire en. Andalousie, l'anarchie se retrouve encore, rnais sous une forme plus mitigée et moins violente, par suite du caractère indolent de l'Andalou, qui con- traste profondémesm par la avec le Catalan. L'anarchie en Andalousie ,d,ate d'environ vingtcinq ans son dé- eloppement a suivi la suppression de la faineuse société réyolution- nairede la Mano I^egra 1 engager a ne pas se livrer a des revend)ca- tions théoriques, a ne pas remettre en question ies bases juridiques sur lesquelles I elle est établie, mais a accepter, au con- traire, ces bases, au moins d'une manière provisoire, et a tirer Ie meilleur parti pos sible du cbamp d'activité qui lui est dévolu. On sait que la Douma, loin de se conformor a cette invitation, a formulé, en réponse au discours du tróne, tout un pro- gramme, ultra-radical, oü le suffrage uni- versel et direct étendu aux deux sexes, impropriation des terres des apanages J

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 2