T:jkir' s~
M. Vandervelde
et la socialisation du sol
Libéraux et Soeialistes
Une pensée de Taine
Nouveaux calculs
Une nation qui meurt
Le Congrès polaire
Les Petites Soeurs
dts Pauvres
Au Brésil
XX
Ie Cn cifix relabli solennellement
dans les prétoires
-y«us
fortune,
V'^iburs parler,retourna
"des cierges d'une livre, des
"eux livres, d'une livre et demie
transpirait de grosses gouttes, le
'ar -Dh'eureux. Sa femme l'entendit murmurer
dans un soupir qui ressemblait h un sanglot.
Bah autant l ami du diable 1 et devant
ceux-ci, il planta majestueusement deux
cierges de deux livres.
Mariette eut un court remords, mais le
rêve continua.
Le diablotin, satisfait de la faiblesse du
sacristain avait dit
Bravo, Darion 1 demande ce que tu
voudras, c'est accordé.
De l'argent, beaucoup dargent avait
dit Darion, dans un souffle si angoissé, que
sa femme avait senti grandir son remords.
Le diablotin, ricaneur, avait riposte
Au cimetière, devant la croix, une
chandelle enflammée sortira bêchez eet
endroitbeaucoup d'argent.
Le rêve poussa Darion jusqu'au cimetière,
tellement la suggestion lentement forgée
était forte, il y vit la petite flamme du
cierge, et posa son pied déchaussé et chaud
au point oü il avait vu la petite llamme
sechapper.
C'est ici
Oui, mais le rêve donne quelque fois
l'illusion, la sensation de la réalité. Darion
sentit au contact froid de la terre fraiche-
ment remuée du cimetière des tiraillements
de ventre sinistrement significatifs.
Fallait-il abandonner Vendroit au risque
de ne le retrouver ensuite 1
Darion, dans son rêve de plus en plus
angoissé eut un cri de détresse.
Mariette eut pitié un instant.
Faut-il réveiller 1
Non 1 Elle s'obstina, la méchante.
Cependant Darion s'était tü brusquement,
son rêve paraissant terminé sans conclusion,
dans une espèce de gemissement de vaincu.
II avait eu une idéé lumineuse pourtant.
II l'exécuta sur le champ.
Darion, que fais tu done, dit sa femme
furieuse.
Tais-toi femme, dit il dans son rêve qui
continua toujours, je marque I endroit.
La lecon, pour être désagréablement
odorante, n'en eut pas moins un effet salu-
taire. La paix rentra dans le ménage.
Mariette avait compris que l'argent seul ne
fait point le bonheur et qu'un peu de saine
tendresse fait bien mieux l'afïaire.
Paul Lacroix.
M. Vandervelde vient de faire paraltre
sous le titre Le Socialisme et Agricul
ture les legons qu'il professe a l'Université
nouvelle. La socialisation du sol en est le
terme et le leader socialiste prend soin de
définir trés exactement la portee de cette
revendication.
Le sol, écrit-il, comprend non seulement
la terre, mais les eauxnon seulement la
surface, mais le tréfond, les mines, les mi-
nières, les carrières non seulement la
partie du sol qui est couverte de moissons,
de bois ou d'herbages, mais encore celle qui
est couverte de fabriques de maisons d'habi
tation, de routes ou de monuments. Par
conséquent, lorsqu'on demande la socialisa
tion intégrale du sol, on demande a la fois
la socialisation des terrains de culture, la
socialisation des terrains bêtis ou a batir, la
socialisation des mines, des minières, des
carrières, la socialisation des cours d'eaux».
M. Vandervelde ajoute que tous socia-
listes sont d'accord, en pi'incipe, pour dire
que le but final ét poursuivre c'est la socia
lisation intégrale du sol ainsi entendue ils
ne différent d'avis que sur la fagon e pro
céder.
La socialisation du sous sol,mines,miniè
res, carrièresseferait aisément. C'est, affirme I
j t
Vandervelde un problème relativement
Ac imple et cela parce qu'il n'y a, en appa-
elrence, que de gros capitalistes a dévaliser.
M. Vandervelde ne songe qu'aux grandes
sociétés d'exploitation minière et il oublie
les innombrables petits porteurs d'actions et
d'obligations dont les épargnes représentent
souvent de longues années de labeur.
Les propriétés bhties seraient aussi trés
vite absorbées M. Vandervelde n'y voit
aucune difficulté. Seule l'expropriation de
terres arables le laisse un peu hesitant par
crainte de froisser le petit cultivateur.
Cependant il expose différents moyens de
réaliser la petite opération sans trop faire
crier.
M. Gide a proposé d'acheter les terres au
nom de l'Etat en stipulant qu'elles seraient
livrables seulement au bout de 99 ans. Ce
maitre socialiste spécule sur l'égoïsme
lxumain il pense que beaucoup de gens
consentiraient sans peine a aider au dépouil-
lement de leurs petits-enfants, moyennant
l'appdt d'une petite somme toucher de
suite.
Un autre système, celui de Colins, consis-
terait a supprimer l'héródité en ligne eolla-
térale et a établir xm droit de 25 pour cent
sur les successions testamentaires. M. Van
dervelde semble avoir du penchant pour
cette solution.
Dans sa reunion tenue a Bruxelles, le
conseil général du parti ouvrier s'est occupé
de la question des alliances électorales.
Si M. Denis s'est déclaré pour quelque
chose de plus Taction parallèle une action
commune, ses collègues Maroille et Falony
ont tonné énergiquement contre.
Le cartel, a dit Maroille, ne soulèvera
jamais les classes laborieuses le parti libéral
s'est discre'dité a ses yeux, il n'a jamais rien
fait d'efficace pour elle, il reste Tincarnation
de la grande industrie qui perpétue les bas
salaires et les longues journées.
Prenez gardes d'affaiblir la conscience de
la classe ouvrière.
La vraie tactique, c'est de lutter isolé
ment et c'est de n'accepter le cartel que
dans les arrondissements ou il s'impose avec
une sincere démocratie libérale,pour arracher
un siège a la réaction cléricale.
Le cartel doit être une exception et non
la règle.
Mais le cartel a Charleroi, Liége, Mons,
allons done ce serait reculer au-dela de
1848
Le citoyen Falony n'a pas été moins
explicite
La question du cartel a Charleroi, a-t-il
dit, n'est pas soumise ce débat. Soyez
certains que nos ouvriers déchireraient leurs
bulletins plutot que de voter pour un maxtre
d'usine libéral en même temps que pour
Destrée. Voyez nos salaires 1 Les industriels
libéraux sont industriels, c'est-a-dire capita
listes avant d'être libéraux
Voici une observation de Taine dans son
Histoire de la Commune
Tous les coquins, tous les communards et
tous les pétroleurs, tous les ivrognes, tous
les mauvais sujets, tous les gens de sac et de
corde sont ennemis des curés. Le fait est
certain. D'autre part, les braves gens, les
gens de bien, les personnes charitables, les
gens honnêtes, estimables, délicats, sont
presque tous sympathiques aux curés et
respectueux a leur endroit.
Ce n est pas nous qui l'avons dit, mais
nousestimons que c'est judieusement observe'.
M. Georges Lorand se livre, dans YEx-
press a de nouveaux calculs pour prouver
que les «cléricaux» seront renversés en 1908.
On voit que le distingué mathématicien ne
perd pas courage mais nous nous abstien-
drons cette fois de discuter ses chiffres. Aussi
bien après la tape du 27 mai, le député
radical de Virton ne jouit-il plus d'aucun
crédit, parmi ses meilleurs amis même, et
ses calculs d'aujourd'hui sont ainsi jugés par
le Penple
M. Lorand se livre dans VExpress a de
nouveaux calculs qui tendent k démontrer
que les cléricaux seront renversés aux élec-
tions de 1908, comme ses calculs antérieurs
i prouvaient a toute évidence la chute cléricale
j en 1906.
Nous ne partageons pas eet optimisme. II
suffit de calculer les chiffres en 1904 pour
s'apercevoir que si tout marche bien, si un
courant irrésistible se dessine, les cléri
caux n'auront plus que 8 ou 6 voix de
majorité en 1908 si le mouvement irresisti
ble continue, cette majorité pourrait bien
être réduile a deux voix dans une dizaine
d'années
Un récent rapport de la statistique de
l'Empire allemand cite pour les diverses
nations Texcédent des naissances sur les
décès. Voici les nombres calculés par rooo
habitants
1 Russia 18.
2 Hollande 16.
3 Roumanie i5.4
4 Danemarck 144
r Empire allemand j
Norwège
6 Autriche 135
7 Grande-Bretagne 12.9
8 Grand-Duché de Luxembourg 12.4
9 Finlande 119
10 Belgique 11
11 Hongrie 10.9
12 Suisse 10.1
I? Italië 9.4
14 Jrlande 5.5
15 France 1.9
Un spécialiste, M. Jacques Bartillon, a
calculé ce que présente exactement cette
proportion, et il arrive a cette conclusion
que, pour que la France conservdt son rang
actuel dans la liste des nations,il lui manque,
par an, pres d'un demi-million de naissan
ces
Le Congrès d'expansion mondiale, tenu
Tan dernier a Mons a Toccasion du jubilé de
notre indépendance, commence a porter ses
fruits.
Une des conséquences les plus heureuses
de ce congrès sera la réunion a Bruxelles, au
mois de septembre prochain, d'une conféren
ce internationale pour l'étude des régions
polaires.
A cette conférence seront convoqués les
états-majors scientifique et maritime des
expéditions polaires entreprises jusqu'a ce
jour, ainsi que tous les gouvernements et
toutes les sociétés savantes. Le but est
d'arriver a un accord international sur les
divers problèmes de la géographie polaire et
de tenter un effort général et scientifique en
vue d'atteindre les poles et d'explorer les
régions voisines.
Dès aujourd'hui il est permis de se féliciter
de voir la petite Belgique a laquelle on
eut volontiers contesté,il y a quelques années
encore, le droit d'avoir de pareilles initiatives
prendre la tête d'un mouvement national
aussi intéressant.
Notre pays ne semble-t-il pas d'ailleurs
marqué d'une manière toute spéciale pour
assumer Torganisation d'entreprises interna-
tionales Sa situation géographique, sa neu-
tralité ne lui permettent-elles pas plus facile-
ment qua d'autres pays de devenir le centre
de pareilles organisations
Déja l'Office international de l'union
postale universelle dont nous n'avons pas
retiré, il est vrai, tous les profits a été dü
a 1 initiative d'un de nos compatriotes. Ce
sont nos ingénieurs qui ont créé l'Union
des chemins de fer et le Bureau central des
congrès de chemins de fer,dont la réputation
est universelle. C'est en Belgique que se
trouve le berceau des congrès de navigation,
et c'est a Bruxelles que fonctionne le bureau
exécutif de l'Association internationale per
manente des congrès de navigation.L'Institut
colonial international est une fondation
beige. L'Institut international des classes
moyennes a également son centre d'action
dans notre pays. Le Bureau international des
tarifs douaniers, auquei soixante-douze pays
ont, dès le principe, déclaré vouloir adhérer,
est également une création beige. II en est
de même du Patronage international de la
protection de Tenfance et de plusieurs ceuvres
d'ordre moral qui englobent Taction univer
selle.
II est permis de regretter que d'autres
initiatives du même genre, dont l'honneur
nous revient, ne se soient point traduites
par l'installation en Belgique d'un organisme
permanent. C'est ainsi que la Suisse notre
émule a eet égard a pu installer chez elle,
en même temps que 1 Office international de
l'Union Postale, l'Association internationale
pour la protection du travail, dont il faut
chercher le principal germe dans le congrès
de la protection ouvrière tenu en Belgique en
1897.
Nul doute que le Congrès des régions
polaires, préparé avec sagesse, organisé avec
habilete', ne donne des fruits importants pour
le progrès scientifique, en même temps que
la Belgique y trouvera l'honneur et le profit
moral de son initiative.
Un des faits les plus merveilleux, les plus
consolants de l'histoire de TEglise a notre
époque, eest sans contredit la multiplication
des asiles de vieillards, fondés et dirigés par
les petites Soeurs des Pauvres.
La Congrégation des Petites Soeurs fondée
par deux pauvres servantes a Saint Servan en
Bretagne, en 1840, est établie sur la Provi
dence elle n'a pas d'autre fondement. De
même que les hommes pour fonder des éta-
blissements et les soutenir, s'appuient sur la
science, sur la richesse, sur les influences,
sur les revenus assurés, de même la familie
hospitalière des Petites Soeurs, pour fonder
ses asiles et les entretenir, s'appuie sur la
Providence de Dieu, père des pauvres.
Les Petites Soeurs des pauvres n'ont ni
rentes a titre perpe'tuel, ni fondations de lits,
ni revenus fixes. L'avenir n'est pas assuré,
pas même le lendemain. Pour vivre et faire
vivre une multitude de pauvres vieillards,
elles ont la Providence, toujours fidéle. Pour
sollicker et recueillir les ressources nécessai
res a TCEuvre, elles ont la quête, rien que la
quête, ia charité, rien que la charité. La Pro
vidence et Taumöne, tels sont les moyens
d'existence de cette Familie... Ainsi les
oeuvres de Dieu se jouent des moyens hu-
mains et les dominent par des procédés
manifestement divins.
Chaque jour, les Petites Soeurs disent a
Dieu Notre Pèrequi êtes aux cieux,
donne\-nous aujourd'hui notre pain quoti-
dien, et tous les jours Dieu donne le pain et
le nécessaire.
Un fait bien remarquable dans l'histoire
de la Congrégation, ce fut le legs Gallanty,
pour la fondation de lits, legs autorisé par
Ie Gouvernement francais en i860.
Le Conseil général des Soeurs délibéra i
ce sujet et notifia aux maisons de l'Institut
que la Congrégation ne pourra posséder
aucune rente, aucun revenu fixe a titre per-
pétuel, et que, par suite, elle refusera tout
legs ou don consistant en rentes ou grevé de
fonditions de lits ou de messes, et même
toute autre obligation qui demanderait la
perpétuité. Le décret autorisant le legs fut
rapporté par l'administration publique.
Lorsque l'abbé Leroy, aumonier des
Petites Soeurs a la Maison-Mère, écrivit en
1904 1 histoire de la Congrégation, il disait
C'est un spectacle singulièrement pénétrant
que celui de ces Petites Soeurs fondant 290
asiles, grands parfois comme des hópitaux,
dans les cinq parties du monde, et ayant
recueilli, depuis Torigine de TCEuvre,228.032
vieillards, sans rentes, sans ressources autres
que la manne tombée du Ciel et de la main
des hommes.
A cette époque, la Congrégation possédait
d'innombrables maisons en France, en
Espagne, en Angleterre, 43 aux Etats-Unis,
14 dans notre Belgique.
Et nous venons d'apprendre que le 300e
asile a été récemment fonde' a Los Angelos,
en Californie.
Au point de vue de la raison, les moyens
d'existence des asiles de veillards sont hors
de proportion avec les résultats obtenus au
point de vue de la foi, tout s'explique la
main de Dieu est la.
-C.
Les journaux brésiliens nous apportent le
récit d une grande et émouvante manifesta
tion qui eut lieu a Rio-de-Janeiro, le 10
avril dernier.