ueeri
ïaert
Un discours
de M. le ministro li
Le Peuple n'a pas confiance
Au fond de la nier
Marthe Merlou
sur la realisation
fit s idéés de Le Play en Belgique
w -
fi.-MJ -ïf«ous me permettrez d'apnolcr
x r, le plus illus
ie re des hommes de bien Vous avez voulu,
JwJHt ti"-'Mesdames et Messieurs, que cette fête ne
hit pas exclusivemeut franc iise et vous avez
eu raison, cai 1'oeuvre de votre grand
compatriote n'est pas a vous seuls. Elle
avait en vue le bien de tous et appartient au
monde. Et nous, les amis du dehors, nous
saluons, nous vénérons la mémoire de Le
Play, oon settlement avec l'admiration de
disciples, mais avec la reconnaissance de
j dé :iteurs qui proclament l'influence du
is ses propres tennes j maltre, dans le peu de bien qu'il leur a été
appreciation de nos j donné de faire.
Ce que je viens de dire est particulière
ment vrai de la Belgique,votre soeur cadette,
I et plus spécialement de moi même. Voici
ans que le parti auquel j'appar-
.exel
s et
de
'"perdre de
jeter dans la
is, pour combattre
•elève.
plates électeurs d'Ypres.
Yper, den 25 Mei 1906
Eerzame Pachter, 1
rX^~Ik verdoek u vriendelijk te stemmen, \on- 1 vingt deux
dag 2-] Mei
lijst, en uw werkvolk en uwe kameraden te longue période, même dans la vie d'une
willen aanmoedigen het ook te doen. nation, et durant dix années, j'eus la
Al^oo handelende, \iilt gij mij ten uiterste responsabilité du gouvernail. Chez nous,
aangenaam ^ijn en \ult gij werken, ik geef f comme partout, et aujourd'hui encore, la
u ervan de \ekerheid, voor 't algemeen wel-
aanstaande, voor de liberale j tiens dirige les affaires de la Belgique,
lijn.
Rekende dat gij aan mijne vraag 4uit
willen voldoen, heb ik de eer u grootelijks
te bedanken en ontvangt, op voorhand,
mijne erkentenis.
Mijnheer FERDINAND MERGHELINCK,
grondeigenaar te Yper.
't fs voor de lijst nr 1. die Mijnheer
NOLF, uittredend lidals eerste kandidaat
bedraagt, voor wien ik u vriendelijk ver
doek, gij, uw werkvolk en uwe kennissen te
willen stemmen.
La parole est a M. le commissaire de
l'arrondissement d'Ypres.
En attendant qu'il la prenne, constatons
que dans ce parti libe'ral rendu a la virgi-
nite' style du Progrès d'Ypres il est
des gens qui entendent trés curieusement la
liberté pour les autres.
Et ce sont ceux-la mêmes qui ont la
conscience charge'e de pareils méfaits politi-
ques qui viendraient accuser le parti catholi-
que de pression et de manoeuvres déloyales
Toujours l'histoire de la paille et de la
poutre 1
On a inauguré, la setnaine dernière, a
iUiis, la statue de liliustre sociologue Le
Play. M. A. Beernaert représentait la Bel
gique a cette cérémonie, a laquelle avaient
été coDviés un grand nombre d'écrivains et
d'hommes d'Etat illustres. Au banquet qui
a été donné a cette occasion, notre ancien
Premier a prononcé un trés beau dis
cours, que le Journal des Débats publie
in extenso Nos lecteurs nous sauront
gré de le reproduire. M. Beernaert a montré
comment la Belgique catholique a essayé
de réaliser les idéés de feu Le Play. Voici le
texte de son discours
Mesdames et Messieurs,
II est des renommées qui semblent solide
situation était troublée et difficile. Tout est
remis en question, tout change, comme la
nature après ies pluies dorage. II y a un
monde d'idées, d'intérêts, de passions, de
besoins nouveaux, vrais on facticesde
puissantes aspirations au bien, de non
moins vives sollicitations au mal. Ces situa
tions la un gouvernement doit savoir les
regarder en face S'il a pour premier devoir
de ne laisser toucher sous aucun prétexte
aux bases éternelles de toute société, ii taut
aussi qu'il tienne compte de ce que commau-
dent les faits nouveaux dans l'ordre psycho
logique et économique. Il y a toujours des
maux a guérir, les remèdes a trouver, des
améiiorations a faire, des progrès k pour-
suivie. C est a quoi noti'e petit pays s'est
attaché, et si, je erob avoir le droit de le
dire, noa efforts 11 'ont pas été vains, c'est
grace aux idéés que Le Play n'a cessé de
dél'endre, grace a la méthode dontil a tracé
les lignes avec une si clairvoyante süreté.
En 1886, Ie Gouvernement, dont on annon-
sait bruyamment la chute, fit procéder k
travers tout le pays a uue yaste enquête
sociale et économique. II voulait voir clair.
On recueillit toutes les plaintes, on en
vérifia le fondement, on écouta les petits
comme les grands, en mettant les intérétsen
presence. Ce iut quelque chose comme vos
célèbres Cahiers de 89. Et n'est-ce pas ainsi
que Le Play nous efit conseillé de procéder
Puis, forts des constatations ainsi faites,
nous nous mimes a l'oeuvre, et en quelques
années, vous le savez, la Belgique a élaboré
une longue série de iois sociales auxquelies
dans un accès de justice,des adversaires eux-
mêmes out déceraé ie beau nom de Code du
Travail. Je n'ai garde, Mesdames et Mes-
sieuis,de vous fatiguer de leur énumération,
mais je puis dire que nous avons ainsi ten té
de réaliser plus dune idéé chère a Le Play,
et notre effort iégislatif a porté sur les
matières les plus diversescontrat de
travaii, conseils d arbitrages, unions pro-
fessionnelies, mutualités, pensions de v il-
lesse, habitations ouvrières, conditions du
si courteet le progrès est chose si compl
Mus, certes, Le Play n'a pas eu a se plain-
dre. Quelle belle existence Que de
noblesse et d'unité dans 1 idee et dans
l'effortAu milieu d'une société fiére de sa
prospérité matérielle.il a, l'un des premiers,
apergu le péril social et poussé de trop
justes cris d'alarme. L'un des premiers, il n
j réagi contre des idees qui semblaieut
j passées a l'état d'axiome et, voyant 1.
mal, il a ohercfié le remède. Toujours il a
j faitpreuve de la plus noble indépendance ce
j I'esprit et du coeur.
Et vraiment ies résultats obteuus seraient
ils a dédaigner? Ne serait ce rieu que
d'avoir fondó une école et suscité un mouvt -
ment social absulument désintéressé, et qui
ne fait que commeucer Qui ne serait fier
de la brillanté théorie des disciples réuuL
autour de cette table, sans compter les
innombrables amis du dehors Et si la.
France est jusqu'iei peu attentive, faudra t-il
11e compter pour rien les sympathies plus
actives du dehors, consacrées et réalisées
par de nombreuses applications de sa
méthode et de sa doctrine 1
Et puis, il y a demain. Demain! De-
main dont on peut beaucoup craindre, mais
dont on peut aussi beaucoup espérer, si l'on
entre dans les voies indiquées par l'illustre
défuut.
Cest, Mesdameset Messieurs, du fond du
ceeur que j'offre a sa mémoire 1 hommage
ému de la Belgique reconnaissante, et plus
spécialement de la Société scientifique de
Bruxelles.
Flusieurs de ces batiments avaient a bord
de g, andes quantités d or monnayé. C'était
Je trésor de guerre réuui p ir les dons des
mosquées. Il y avait aussi de nombreux
objets de grande valeur et notamment des
pierres précieuses.
C'est ce trésor que le gouvernement hellé-
nique voudrait faire arracher au fond de
la mer oü il est enseveli 1 On l'évalue a
environ vingt cinq millions de francs.
Mais ce n'est pas la seule restitution qu'ff
compte obtenir a 1 aide des scaphandriers.
II a donné a la compagnie de Livourne
l ordre de rechercher un autre trésor beau
coup plus ancien, caril est de lepoque de
Mithiidate.
Les Romains ayant soumis les Grecs sou-
levés contre leur domination, a l'instigation
de Mithridate, saisirent les trésois des
temples pour payer les frais de la campagne.
Atbènes opposa une longue resistance
mais la famine réduisit la place a la reddi-
tion et la cité de Pallas fut livrée au pillage
des légions.
Les galères romaines, chargées de trésors,
eurent a subir une terrible tempête. Trois
de ces bfitirnents sombrèrent entre Cerigo
et Caudie.
L'endroit oü ces batiments sont immergés
est maintenant connu, un scaphandrier en
ayant tout récemmeut sorti un vase grec
antique d une remarquable beauté, objet que
le gouvernement lui a acheté au prix de
400,0Ü0 drachmes.
Les scaphandriers de Livourne viennent
de partir pour Navarin.
règlement du travaii, repos dominical,
paternité et filiation, réparation des acci-
dents, que sais-je encore. Pour "veiller k
f 1 execution et au développement de cette
ment etabhes, mais dont l'éclat éphémère 11e oeuvre complexe et touffue, nous avous insti-
resiste pas a Tépreuve du temps. Quelques I uu ministère du Travail. Et plus d'uu
annees suffisent pour qu'autour d'elles i'oubli j par ui vous a connu son premier titulaire
sefasse. Il n'en est pas ainsi, ni des illus- 1 le regretté Nyssens, dont je salue en passant
trations méritées, ni des cboses vraiment mémoire.
grandes. Le reeul des années ne fait que les Tout a i'heure, M. le président a fait allu-
mettre mieux en lumière et tei assurément j S'0Ü a mon intervention personnelle A ces
est le cas de Le Play. Son oouvre apparait cboses. II Fa fait en termes excessifs et dont
plus vastest plus sain te au fur et a mesure Jö suis vraiment coufus. Qu'il veuille agréer
que les faits justifient mieux l'excelience de mes remerciements, comme vous tous Mes-
sa méthode et 1 importance sociale des con- sieurs, pour i'accueil que vous avez fait a ses
sequences quelle peut produire. Déja il est j paroles et qui m'a vivement touché
La feuille socialiste bruxelloise écrit
M. Lorand se livre dans 1'Express a de
nouveaux calculs qui tendent a démontrer
que les cléricaux seront renversés aux elec
tions de 1908 comme ses calculs antérieurs
prouvaient a toute evidence la chute cléricale
en 1906.
Nous ne partageons pas eet optimisme. II
suffit de consulter les chiffres de 1904 pour
s'apercevoir que si tout marche bien, si un
courant «irresistible» se dessine.les cléricaux
n'auront plus que 8 011 6 voix de majorite' en
1908 si le mouvement irresistible continue,
cette majorite pourrait bien être réduite a
2 voix dans une dizaine d'annéss.
L optimisme de M. Lorand peut peut-être
s'accommoder de cette sage lenteur du pro-
progrès. Nous sommes plus presses.
Nous ne voyons-d'autre moyen d'amener
la défaite du clericalisme que par la lutte
ardente contre le vote plural.
Nous sommes convaineus que ce sera aussi
l avis de la majorite des libéraux.
Nous ne contredirons point aux pronostics
du Peuple sur le maintien de la majorité
catholique. Nous les trouvons même trop
optimistes dans le sens des désirs de nos ad
versaires.
Mais nous tenons a faire remarquer que ce
sont ces mêmes gens qui, aujourd'hui,
avouent la re'alité de la défaite et l impossibi-
litv d une victoire avant une dizaine d an.
ne'es, et qui,a la veille du 27 mai, prédisaient
le renversement certain, immédiat, du mi
nistère.
ênfre dans la sereme justice de l'histoire, et Mais il est certain que le mérite de ce oui
quelle iete jubilaire plus enviable que celle j s'est fait de bon en Belgique denuis
mil vinnt. r!^ Ini n l i. 1
qui vient de lui être consacrée
Voici ciuq jours que Paris Paris 1
consacre a la gloire de Le Play. Elle a été
célébrée par les hommes les plus considé-
rables de uotre temps, en un long cortè°-e de
disciples et d'admirateurs, et l'on peut dire
que I on a épuisé pour lui toutes les formules
de Moge. Vous avez voulu cependant qu'a
ce banquet se fit entendre encore uue voix
étrangère et c est du délégué de la Société
scientifique de Bruxelles que vous avez bien
voulu faire choix. Je vous en remercie pour
moi, bien vivement,puisque vous me dounez
aiusi 1 occasion d'exprimer et mon admi
ration et ma reconnaissance pour celui que
un quart
de siècle revient pour une bonne part a Le
i Play.
1 oujours, suivaut sa méthode, toutes nos
mesures ont été précédées d'une étude atten-
'ive des iaits, lant a 1'étranger que dans le
pays. Et en bien des points nos lois sont le
reflet desa doctrine. Je nefais done en
Qui n'a point rêvé, depuis que les sca-
phandiiers et les sous-manns sont inventés
d aller explorer le fond de la mer a l'endroit
oü des naufrages faineux firent sombrer
d incalculables trésors Quelle moisson ne
ferait-on pas, par exemple, dans cette
retraite de i'Atlantique oü,non loin des cótes
Bud ouest d'Espagne, coulèrent les galions
chargés du tribut que le Pérou envoyait a
Sa Majesté Catholique
Jusqu'a présent, les expéditions au fond
de la mer, a la recherche des trésors perdus
étaient encore impraticables. Mais le temps
est proche oü elles seront possibles.
Et votla que déja on en va tenterune
Lest le gouvernement de la Grèce qui l'en-
trej)rend. II vient de signer un contrat aux
termes duquel uue compagnie de scaphan-
Q0 i r'vaü öuctpaaii-
moment que remplir un devoir d élémentaire 1 I T JlV0Urnf est cJiargée de rechercher
et de renflouer,s il est possible, les bütiments
tures -- w
ïeconuaissance et, encore une fois, je m ap-
plaudis d'en avoir l'occasion.
Quelques mois avant sa mort, Le Play di-
sait, nou sans mélancolie Je n'ai pas
róalisé loeuvre doutj'avais conqu la pen-
sée. Qui done peut se vanter d'avoir
accompli l'ceuvre rêvée La vie humaine est
coulés dans la célèbre bataille ue
Navann.
II s'agirait de retrouver le trésor perdu
avec les navires ottomans dans cette memo
rable journee qui donna a Ia Grèce son
^dependance. Soixante-dix vaisseaux tures
furent coulés.
J étais atablé, voici quelques jours a peine
a la terrasse de l'hótel de la Lesse a Houyet,'
ayant devant moi l'immense domaine d'Ar-
denne, autrelois propriété de Notre Roi
aujourd'hui hotel Select
Je venais de terminer mon courrier jour-
nalier, et, débarrasse' des soucis d'une rude
journée de labeur, qui était allé en rejoindre
tant d autres déja vécues et irrévocablement
enfuies, ma pensee vagabondait par monts
et par vaux, vers tout ce que j'avais laissé de
bien chei la bas et si loin de l'endroit oü je
me trouvais, quand tout a coup une fillette
toute endeuillée passa, sanglotant, et dispa-
rut au coin de la rue.
Cette subite apparition me donna froid au
dos j'eus un frisson.
Cette inattendue apparition ne me rappe-
la t-elle pas cette petite Marthe Merlou que
j^avais connue si petite, si mignonne, et que
j'avais vu passer un jour, dans ies mêmes
conditions devant ma porte
L'histoire de Marthe Merlou mérite d'être
contée.
Marthe Merlou avait perdu son père, alors
quelle n'avait qu'un an, autant dire qu'elle
ne l'avait jamais connu. Et en ce jour
lugubre que je 1 avais vue, passant triste et
désolée devant notre modeste chaumière
vdlageoise, on avait porté en terre sainte,
comme on disait chez nous, sa mère.
On était a l'entrée de l'hiver il faisait un
froid sec et cinglant. Une épaisse couche de
neige couvrait le sol durci par les premières
gelees.
Marthe Merlou avait vu entre ses larmes,
sans bien comprendre, glisser le cercueil
dans la fosse béante, elle avait eu vaguement
conscience des prières du prêtre, puis la terre
gêlée était tombée sur les planches nues
produisant un bruit sec et sinistre qui avait
j trouve" dans son coeur jeune et tendre, l'écho
I d'un déchirement saus nom, d'un annéantis-
sement moral complet.
A la fin de la funèbre cérémonie elle s'était
enfuie, ayant pleuré toutes ses larmes, et
était rentrée dans sa chaumière vide désor-
mais, triste, abattue, hébétée.
Assise devant l'atre oü le foyer était éteint
elle grelottait dans ses habits troP minces
ses yeux égarés par la peur et la souffrance
se perdaient dans le vide affreux qui JQnve-
loppait toute.
Un brusque sanglot la secoua et elle roula
par terre, evanouie.
j Quand elle revint a elle, oh combien
j entement, ses regards farouch.es rencon-
trerent les yeux compatissants de la veuve
o lnne, feimière dans le voisinage, et cette
apparition soudaine la réconforta.
Marthe, dit la bonne dame, tu n'as plus
personne et moi je n'ai point de fille viens
avec moi, tu seras ma fille.
Cette adoption si simple fut accepte'e par
Marthe Merlou, qui, docile, calme et rési-
gnee, suivit la bonne fermière,