Mercredi 5 Septembre 1906
10 centimes ie N°
Er reu r ou faute
Mentalité socialiste
One taxe non autorisée
La manifestation catholique
de Charleroi
Concours general
de I'enseignement moven
en 1906
Autour de l'Encyelique
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La campagne de protestation menée par
les libéraux beiges a propos de l'adresse de
sympathie des évêques beiges a leurs
collègues de France continue de plus belle.
C'est a qui s'ingéniera en Loge a dénicker
dans cette manifestation de NN. SS. les évê
ques la trame des plus noirs complots our-
dis contre la sécurité de l'Etat et de la
République notre voisine.
Ainsi, dan3 le Ralliement,3d. Emile Feron
publie un article sur la Be'gique Roinai-
ne dans lequel il écrit notamment
Les manifestations de Tournai constituent
le premier acte d'une habile propagaude
destinée A faire coup double.
Elles donneront du cceur aux réaction-
tionnaires francais qui invoqueront, contre
la politique de leur pays, la prétendue
réprobation de l'étranger. Le cris de Monta-
lembert«La liberie comme en Belgique
retentira a nouveau pour couvrir les machi
nations ténébreuses des orléanistes, des
bonapartistes et des antisémites.
Et pendant qu'on essaiera ainsi de semer
le doute et l'inquiétude en France, on
dénaturera, en Belgique, les actes et les lois
de la République francaise, de fagon a
rendre odieuses ses plus élémentaires mesu-
res de préservation sociale.
Que le parti libéral soit sur ses gardes et
qu'il sache déjouer les manoeuvres qui
seront dirigées contre lui. II ne suffit pas de
dire que nous n'avons pas a répondre de ce
qui se passe a l'étranger. C'est l'évidence
même. Mais il est des problèmes qui, sous
une autre, se posent dans tous les pays et
il faut bien, lorsque la politique de l'Eglise
s'arme dea complications quelle provoque
a l'étranger pour s'en servir comme d'épou-
vantails dans notre pays, que nous sachions
ai re iustiee des fallacieux meusonges que la
fraude a édifiés.
Que si dans f oeuvre des démocrates étran
gers, il apparait des erreurs ou des f antes,
sachons les condamnerCe serait folie d'en
assumer la solidarité. Mais ce serait folie
non moins périlleuse que de nous désintë-
resser de ce qui se passé au déh'ors et de
laisser le champ libra a des adversaires sans
scrupules qui retourneront ensuite contre
nous les armes empoisonnées que la calom-
nie aura forgoes contre les libéraux et les
républicains étrangers.
Ce serait incroyable, si ce n'était écrit en
toutes lettres noir sur blanc.
Voila comment nos adversaires écrivent
l'histoire 1
«Mentez, mentez done, a recommandé un
ancêtre de M. Feron, Ie triste patriarche de
Ferney, il en restera toujours quelque
chose 1
AI. Feron et ses coréligionnaires n'ont pas
démérité.
Alais l'évidence même du crime perpétré
par les dirigeants frangais contre l'Eglise,
n'en finit pas moins par arrachor au colla
borateur du Ralliement un aveu d'autant
plus précieux qu'il est plus pénible a 1 hom-
me qui vient de jeter le bl&me sur le corps
episcopal de notre pays.
Le gouvernement démocratique qui pre
side aux destinées de la France, s'est écarté
du droit chernin. Il est condamnable, Al.
Feron l'affirme et l'on peut l'en croire.
Erreur ou fauteles dirigeants frangais
ont le choix. Cette condamnation n'en cou-
stitue pas moins un rétentissant désaveu qui
parle plus haut que toutes les calomnies et
les élucubrations de nos adversaires.
[La Patrie.)
Le Vooruit applaudit des deux mains aux
attentats a la dynamite perpétrés par les
anarchistes russes et qui out coüté la vie a
tant d'innocentes victimes. Ces pauvres
russes, dit l'organe de M. Ansèe'.e, ne peu-
vent faire autrement quils ne font.
C'est-a dire que le rouge moniteur semble
inciter les anarchistes russes a faire encore
davantage et a multiplier leurs odienx atten
tats.
lis ne peuvent pas faire autrement.
Il est une categorie d'accidents que Ie
Vooruit renseigne dans ses Faits divers sous
la rubrique les rentes du Travailleur
Ce sont les accidents du chantier,dela mine,
etc., dontles victimes sont des ouvriers.
C'e3fc ainsi que le Vooruit s'attache a mon
ter ses lecteurs contre los patrons et les pro-
priétaires.
Or, jeudi matin,la feuiile A Anseele men-
tionnait a sa 2e page, sous les Rentes du
Travailleur un accident du travail qui s'é-
tait produit A Bruxelles. Mais a sa 39 page,
l'organe socialeux consacre a peine quelques
lignes au terrible accident dont la coopera
tive socialiste de Dottignies a óté le théatre
et qui a causé mort d'homme. Cette fois-ci,le
Vooruit ne parle plus de rentes du Tra
vailleur
Pourquoi cette différence
Est ce a dire que chez les socialistes, un
accident du travail serait autrement que
chez le bourgeois L'attitude du Vooruit,
prig la main dans le sac aux deux poids et
deux mesures, est pour le moins étrange.
Le Moniteur publie une arrête' royal du
25 aoüt qui improuve la résolution du
conseil provincial de la Flandre occidentale,
de 17 juillet 1906, établissant une taxe
annuelle de 25,000 francs a charge de tout
cercle privé dans lequel les membres se
livrent a des jeux de hasard, sans qu'ils
donnent lieu a l'application de l'article ier de
la loi du 24 octobre 1902. Cet arrêté royal
est motivé comme suit
Attendu que cette taxe est établie en dehors
de toute idéé de proportionnalité qu'elle
frappe uniformément tous les cercles visés,
quelle que soit leur importance, et qu'elle
atteint même le fait de jouer par pur agré-
ment sans qu'il y ait d'autre enjeu que, par
exemple, le prix de consommation des
partenaires
Attendu, d'autre part, que cette imposition
n'est justifiée ni par un service rendu aux
cercles privés ni, en présence de la loi du
24 octobre 1902, par un revenu que ces
cercles pourraient retirer des jeux de hasard
pratiqués dans leurs Iocaux que l'existence
d'un revenu de l'espèce ne pourrait re'sulter
que d'une exploitation frauduleuse qui ne
peut être envisagée,même hypothétiquement,
dans un règlement d'administration.
En suite de cette décision, un arrêté royal
du 27 aoüt supprime l'art. 12 des rentes du
budget de la province Produit de la taxe
sur les cercles privés dans lesquels les mem
bres se livrent a des jeux de hasard sans qu'il
y ait lieu a l'application de la loi du 24
octobre 1902, 25,000 francs
La manifestation de reconnaissance en
i'honneur de M. Beernaert, qui a eu lieu
dimanche, organisée par la Federation Mu-
tualiste de la coopérative I.ts Ouvriers
Réunis, a été la démonstration éclatante de
la vitalité toujours plus grande du parti catho-
lique dans l'arrondissement de Charleroi.
Une centaine de groupes et sociéte's,venus,
bannières de'ployées, de toutes les populeuses
communes du bassin de Charleroi, ont tenu
a témoigner leurs sympathies a l'éminent
ministre d'Etat en même temps que la joie
d'un parti toujours jeune et actif.
La journée a commence par la grand'mes-
se qui a été chantée a 10 heures dans la
cour de la coopérative Les Ouvriers Réunis
de Charleroi Nord.
Les chorales trés apprécie'es de St-Grégoire,
de Gosselies et Ccecilia, de Marcinelle, ont
exécuté la messe de Perosi.
La messe a été célébrée par M. i'abbé
Marlière, aumonier de la coopérative. C'est
le R. P. Lebon, une des personnalités les
plus éminentes de la S. J., qui a prononcé
l'ailocution de circonstance.
Aux premiers rangs de l'assistance avaient
pris place MM. Beernaert, Verhaegen,
Levie, Ranwez, Borel, Pierre, directeur de
la Coopérative, et les membres du conseil
d'administration.
La cérémonie religieuse a été des plus
impressionnantes et a été le digne commen
cement de la grandiose manifestation qui se
préparait en I'honneur de M. Beernaert.
En composition flamande en seconde des
humanités anciennes, les élèves de nos collé
ges patronnés ont obtenu: MM. J. Boucqué,
du collége de Poperinghe, 83 points sur
100 De Viaene, Thieit, 70 Em. Caroen,
Poperinghe, 66 Ed. Du Moulin, Courtrai,
66 M. De Jonghe, Thieit, 65 Ch. Dinne-
weth, id., 65 A. Delaere, id., 60 R. Van
den Bossche, id., 56 A. Destrooper, Cour
trai, 55 R. Claerhout, Tbielt, 53 F. Dur-
cin, Poperinghe, 5a J. Serroels, Thieit,
52 A. Benoot, Poperinghe, 5o L. Ide,
Thieit, 5o L. Thiers, id., 5o et H. Vander
Plancke, Courtrai, 5o.
En composition francaise MM. G.
Boucquoy, Courtrai, 62 points; J.Bouciqué,
Poperinghe, 61 E. Carroen, Poperinghe,
59; R. Claerhout, Thielt,5g; A. Destrooper,
Courtrai, 5q A. Benoot, Poperinghe, 53;
E. Valcke,Courtrai, 5 1H.Vander Plancke,
id., 5o.
Une petite lettre écrite dans une langue
morte, par un vieillard emmuré dans son
vieux palais, prince dépossédé qui ne peut
plus armer vingt soldats, qui ne trouverait
pas crédit a la bourse pour to millions
Et ce papier fait un fracas comparable A
celui de cents regiments lancéssurla frontière;
il souléve les clameurs, les apprehensions,
les colères de ceux-la même qui s'étaient fait
une politique d'ignorer le Pape.
Nul n'a pu persister dans l'insouciance que
les plus habiles avaient voulu feindre au
premier instant. Déja le gouvernement fran
cais s est lancé dans une double campagne en
réponse a 1'EncycIique. D'abord une cam
pagne d astruce et puis une campagne de
menaces.
Tandis que des journaux a la devotion du
gouvernement publiaient des révélations
pleines d'embüches, de calomnies, de
soupcons, habilement combinés pour
provoquer la défiance des catholiques vis a vis
du Pape, paraissait, comme un nouveau
brülot, une supplique au Pape émanant
prétendüment d'un groupe de catholiques
francais. Cette étrange supplique, anonyme
et d'une authentieke' fort douteuse, prétend
exposer au Pape la déception profonde et
lamentable causée par sa décision. Dans la
forme hypocrite et injurieuse la supplique
mériterait bien plus le nora de remontrance.
A coté de cette campagne de presse.a surgi
un véritable chantage politique au moyen
de circulaires ministérielles.
II y eut d'abord la circulaire de M. Sarrien
aux pre'fets imposant la surveillance des
prones et organisant ainsi la guerre religieuse
jusque dans les moindres villages.
Les intentions du gouvernement ne sont
pas difficiles a saisir. Des mouchards gagés
et rétribués dénonceront au parquet ce qu'ils
auront ou croiront avoir entendu dire en
chaire par tel ou tel curé des poursuites
seront aussitöt exercées et a l'aide du vague
et de l'imprécision des termes de la loi pour
qualifier les délits visés, et avec les tribunaux
qu'on a faits.il serait vraiment extraordinaire
qu'on ne puisse arriver a obtenir contre eux
une condamnation.
II suffira pour cela qu'ils aient blamé ou
critique' une loi contraire a la doctrine
cathoüque bien mieux, qu'ils aient simple-
ment averti les fidèles qu'après la dernière
Encyclique du Pape, ils ne pouvaient plus
entrerdans des associations cultuelles On
dira qu'il y a la provocation a re'sister A
l'exécution de la loi.
Or, toute condamnation pour les délits
prévus aux articles 3q et 35, de la loi de
séparation entraine la suppression de la pen
sion l'article II le déclare expressément. Et
voilA par quel biais, parquelles ruses hypo
crites nos blocards se préparent a assouvir
leur colère sur d'humbles prêtres, en leur
enlevant le dernier morceau de pain de leurs
vieux jours 1
Le gouvernement n'avait pas encore épui-
se' ses moyens d'intimidation A la veille de
la réunion des éve'ques francais il vient de
faire un effort colossal pour peser sur leurs
décisions. La loi de séparation de 1905 lais-
sait aux caiholiques qui n'acceptaient pas les
associations cultuelles une porte ouverte
pour le culte ils pouvaient organiser le cul-
te public d'après le droit commun établi en