L'ASRONDIS
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Sam en i 8 Sepfembro
10 centimes le r^0
Leurs écoles
La coédacalion
Les femmes qui tuent
Klats de l'égiise
Les propos
d'un minis!re d'Ëlat
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Le Congres d'Arlon a rouvert la polémi-
que autour de la question des écoles.
Aussi bien libéraux et socialistes s'en
emparent avec bonheur, car a tous l'êcole
officielle est chère.
Un grand nombre de communes, dit 1 In-
dèpendance, ne possèdent plus aujourd hui,
par suite des menées cléricales, d école
communale.
Le relevé de ces malheureuses communes
a été fait, leurs noms, avec indication de la
population, se trouvent indiqués dans un
intéressant rapport préparé en vue de la
réunion du congres dela Fédération généraie
des iastituteurs beiges. On constate que
c'est la province de Limbourg qui tient la
tête dans cette liste lamentable de commu
nes dépourvues de toute école communale.
Quatre-vingis communes du Limbourg se
trouvent dans ce cas et, parmi elles, il en
est de trés importantes dont la population
dépasse les deux et les trois mille habitants!
Vient ensuite la Flandre occidentale,
avec 53 communes ne possédaut plus aucune
école officielle, et parmi celles-ci il s'en
trouve dont la population atteint,les quatie,
les cinq, les stx et même les huit mi de
habitants
Dans la Flandre oriëntale, le nombre de
ces communes dépourvues de toute école
communale s'élève a 39 dans la province
d'Anvers, a 17; dans la province de Namur,
a 6 enfin, dans les provinces de Brabant,
de Liége et de Luxembourg, a 1, tandis
qu'il n est pas relevé, dans ia province do
Eainaut, une seu.e commune se trouvant
privée d'école communale.
Deux mots seulement. D'abord, «1 inté
ressant rapport» signalé par i Indépendance
comnu- étant préparé en vue de ia réunion
du Congres de la Fédération générale des
instituteurs beiges,suflit a laire classer cette
institution, qui a eu naguère le toupet de se
réclamer de la neutraiité.
En second jieu, les ch'ffies fournis par
VIndépendance sont en raison inverse du
quotient des forces anticléricales dans les
régions signalées. Ainsi les provinces les
plus cathoiiques du royaume sont les deux
Flandres tandis que la province qui est ie
plus solidement livrée pieds et poings liés
aux anticléricaux, socialistes et libéraux
réunis. c'est le Hainaut.
Ceci dit, parions de la Westflandre.
II y a, dans notre province, d'après le
relevé de XIndépendance, 53 communes ne
possédant plus aucune école officielle Est-
ce k dire que notre province détient le
record de l'ignorance 1 Le meilleur moyen
de s'en assurer est de consulter la statistique
relative aux miliciens.
Or, de la levée de 1905, 98 miliciens n'ont
pu être recencés au point de vue du degré
d instruction. Les 7,994 autres se répartis-
sent comme suit 5,450 sachant plus que
lire et écrire (proportion de 68.18 °/0) 1673
sachant lire et écrire (20 92 °/o); 236 sachant
lire (2.95 629 ne sachant ni iiie ni
écrire (7.86 °/0).
En 1904, ia Flandre occidentale occupait
dans la catégorie des ne sachant ni lire ni
écrire la 7e place, avec un pourcentage de
8.16, laissant derrière elle le Hainaut avec
11.45 et la Flandre orieDtale avec 12.62°/o
et restant de 0 17 en deqa de la moyenne du
royaume qui est de 8.33 °/0.
Dans la catégorie des sachant lire seule
ment notre province vient en Is ligne,
avec 3.25 la moyenne du royaume étant
de 1.86 °/0.
En revanche, dans la catégorie des sa
chant lire et écrire seulement les westfla-
mande arrivent bons derniers,avec 18.23%,
alors que la moyenne du royaume est de
11.25 0/0.
Mais il est une quatrième catégoriecelle
des miliciens ayant une instruction plus
compléte que le savoir lire et écrire
Savoir lire et écrire est devenu banal
puisque la proportion est de 89.81 ü/o pour
le pays. Mais l instruction plus compléte
que savoir lire et écrire est maintenant la
note caractéristique d'un enseignement
primaire progressif.
L' instruction plus compléte, est done
une indication trés importante.
Or, c'est la Westflandre qui détient le
record pour cette catégorie avec 80.26
alors que la meyenue du pays ne s'élève
qua43.56 °/0.
II est a reinarquer que cette proportion de
70 36 était seulement de S8.04 °/o en
1870. Le chiö're a done presque doublé et
cette progression fait joliment honneur aux
nombreux étab.issements d'enseignemeut
moyen dirigés par le c.ergé et au gouverne
ment catholique qui détient depuis prés d'un
quart de siècle le pouvoir jadis conlié a
1 éteignoir magoimique et au gaspillage
libérai.
L'Indépendance aura-t elle la loyauté de
reproduire ces chiffres coucluants
(La Patrie
La fédération des instituteurs vieut de
tenir a Ariou et dans ies environs des assises
plus ou moins soieimelles, dont ia presse
iibéraie s est longuement occupés. Elle a
couveiv de fleurs ces enfants chéris qui tra-
vaillent a assurer au libéralisme des jours
meilleurs. O est évidemment son droit et
nous n'aurions point songé a j eter une note
üiscordante dans ce concert superbe si les
instituteurs libéraux lédérés ne s'étaient
avisés démettre, en conclusion de leurs
travaux, certains voeux dont l'un tout au
moins a dü réjouii' profondément i'ame
sentimeutale de M. Auguste Smets, ancien
professeur a Técole normale de Bruxelles, et
prësentement encore échevin de 1 instruc
tion pubiique a Molenbeek-Saint Jean.
Messieurs les instituteurs ont, en effet,
préconisé entre autres réformes La
coéduction des sexes pour les élèves d'écoie
normale aussi bieu que pour les petits des
classes primaires.
Un journal liberal d'Arlon a fort justement
prévu que Ta option de ce vceu indignerait
la presse catholique et il ne manque pas,
par anticipation, d'évoquer pour nous la
prêter, la belle ame Tartufe
C'est un fait bizarre, dit-il, que toute
une catégorie de personnes dont les jour
nalistes cathoiiques naturellement qui
n'ont a la Touche que des mots de vertu et
de déceuce, voir de chasteté, soient incapa-
bles de concevoir la dite coéducation des
sexes saus y adjoindre comme accessoire,
une chaise longue.
i Nous ignorons M.Smets nenous ayant I sexes, que leur demander de ne point tra
pas fait ses confidences si la chaise j vailler pour l'exportation C'est triste, on
longue est, en l'espèce, un accessoire indis- j l'avouera, de ne plus pouvoir aller prendre
lair en Suisse saos être exposé aux erreurs
de tir du maximalisme. Admettons que les
abus de l'autocratie expliquent les pires
colères et les plus sanguiuaires vengeances,
Mais que diable si les bureaucrates russes
sont corrompus et les cosaques féroces, ce
n est pourtant pas de la faute des négociants
parisiens qui vont en villégiature dans
l'Oberland !..s
O Jiberté, que de crimes on commet en
ton norn Ce fut le cri suprème d'uue
femme de France. Manon Roland ne cachait
point de bombes dans son réticule. Elle
croyait- d la vertu des idees ot a la magie des
mots. Elle fut du centre et elle en mourut.
Ses gestes étaient plus nobles et plus
téminins que ceux de ces pauvres affolées
dont les petites mains jouent du revolver
avec autant de maladresse que d'atroce
candeur. C'est une horrible nouveauté,
parmi toutes ees horreurs nouveJles, que
cette apparition des femmes qui tuent.
Le Temps a raison. Que ces exaltées
restent chez elles,que les mécontents russes
lavent leur liuge sale en familie. Mais de
grdce, qu ils ne viennent pas chercher chez
nous les victimes marquées d'uue croix
rouge au tableau noir de l'anarchie
pensable maïs ce que nous n'ignorons pas,
c'est que la coéducation des sexes offre des
dangers autrement serieux que ne peuvent
létre les avantages qu'y découvrent Mes-
sieu s les instituteurs libéraux fédérés.
Et enfin qu'ils n'en ignorent pas plus que
nous a l'avenir, nous leur dédions et a
M. Auguste Smets aussi cette laconique
dépêche que l'agence Havas nous transmet
ce matin même
Un scandale vient d'éclater dans une
école mixte, a Vüisau, dans le canton de
Lucerue. On a découvert que plus de 50
jeuDes gensetjeunes filles ont dépassé dans
leurs rapports les limites permises. Sept
jeunes filles sont enceintes. Les tribunaux
sont saisis.
Les tribunaux sont saisis mais il est bien
possible que cette nouvelle, qui nous parait
de nature a faire réfiéchir,saisisse Messieurs
les instituteurs libéraux fédérés.
L'épeuventable méprise d Interlaken qui
coüta la vie a un honnête villégiateur M.
Muller, amène le Temps a faire ces
reflexions tristement spirituelles sur ce qui
se passé en marge du drame russe.
Nous avons été heureux d'apprendre qu'il
couvenait de distinguer dans le terrorisme
russe toute une gamme de nuances. Bar
exemble, les personnes qui ne tuent qu uu
commisaire ou deux représentent le juste
milieu du parti elles constituent le centre
droit. Dans les exécutions de généraux se
mamfesterait plutöt Tinfiueuce d une sorte
de centre gauche. Celles des ministres
trabissen! Tintervention d une gauche avan
cée. Loisquil y a massacre et que ies
victimes se cumptent par cemaines, ne
cherchez pasce sont alors les maxi-
ïnaiistes» qui jugeut opportun de s'aförmer.
Ces indications sont precieuses elles
préser cent ceux qui étudient les événemeuts
de Rusiie avec unecuriosité unpeu inquiète,
de totuber dans de facheuses erreurs
d appréciation.
Se üocumenter avant de juger est le plus
élémentaire des devoirs. Peut être n'est il
pas moins indispensable de se renseigner
aussi avant d'agir. Si nous en croyons un
télégramme, dailleurs a peine croyable,
1 oubli de cette méthode aurait amené une
jeune dame slave a se rendre coupable d'une
méprise. Nous manquons de détails sur eet
incident d'Interlaken. D après les dernières
dépêches, il seiait ,d'une simplicité décon-
certante. Cette dame, qui semble appartenir
a la nuance maximaliste, était, parait il,
investie du mandat de supprimer un homme
d'Etat, son compatriote. Abusée par uue
ressemblance, elle aurait tué, au lieu du
miuiSlre ii.diqué, un honnête touiiste fran
cais. C'est une erreur, que voulez-vous Un
peu d étourderie ne messied point a la
femme. II n'y a que ceux qui ne lont rien
qui 11e se trompent pas.
Il faut nous habituer insensiblement a
trouver dans les nouvelles qui vienuent du
Nordie récitd'un homicide quotidien. Nous
n'avons rien a dire, après tout, quand ses
drames se jouent sur leur scène naturelle.
Choses de Russie. Mais est ce abuser de
l'obligeance des justiciers slaves, des deux
Le transfert des restes.de Léon XIII
Rome, 4 septembre. Dans quelques
jours, on commencera dans la basilique
Saint Jeau de Latran les travaux pour
i'érection du tombeau de Léon XIII. Quant
au transport des restes funèbres qui
reposent encore dans la basilique St-Pierre,
il n'aura guère lieu qu'en novembre. L'itiné-
raire du parcours est de six kilomètres. On
croit que le transport aura lieu pendant la
nuit.
Legouvernement italien prendra d'ailleurs
toutes les mesures pour empêcher la répéti-
tion des scènes sauvages qui marquèrent le
transfert du corps de Pie IX, de St-Pierre
a St-Laurent. On se rapelle tristement que
le cadavre du prédécesseur de Léon XIII
faillit être jeté dans le Tibre par une bande
de forcenées et que le cortege funèbre fut,
tout le long du parcours, en butte aux
huées et aux vociférations de la foule.
Le discours, prononce' a Charleroi par M.
Beernaert a loccasion de la manifestation
organisée en son honneur par les associations
ouvrières chrétiennes de la région, sera
accueilli par tous nos amis, sinon avec le
même bruyant enthousiasme, tout au moins
avec le même assentiment et la même
sympathie qu'il a recontré parmi les nom
breux auditeurs de Téminent mintstre d'Etat.
Ce discours, en effet, n'a pas seulement
une valeur de circonstance, il touche au fond
même de notre politique nationale et il
caractérise parfaitement les grandes idéés qui
ont présidé a la carrière parlementaire et
gouvernementalede l'honorable M.Beernaert
et, par la force méme des choses a toute
Tévolution accomplie en Belgique depuis
1884.
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