L'ASRONDIS TELEPHONE 52 ar Sam en i 8 Sepfembro 10 centimes le r^0 Leurs écoles La coédacalion Les femmes qui tuent Klats de l'égiise Les propos d'un minis!re d'Ëlat r*r.. - -•■■ •n s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. -V •-> Le JOURNAL D'YFRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Les articles et communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces cofitent 15 centimes la ligr-e, Les réclames dans lo corps Ju, i'na coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franss les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les deux Flandres) s'adresser VApence Havas Bruxelles. rua d'Argent. n° 34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Le Congres d'Arlon a rouvert la polémi- que autour de la question des écoles. Aussi bien libéraux et socialistes s'en emparent avec bonheur, car a tous l'êcole officielle est chère. Un grand nombre de communes, dit 1 In- dèpendance, ne possèdent plus aujourd hui, par suite des menées cléricales, d école communale. Le relevé de ces malheureuses communes a été fait, leurs noms, avec indication de la population, se trouvent indiqués dans un intéressant rapport préparé en vue de la réunion du congres dela Fédération généraie des iastituteurs beiges. On constate que c'est la province de Limbourg qui tient la tête dans cette liste lamentable de commu nes dépourvues de toute école communale. Quatre-vingis communes du Limbourg se trouvent dans ce cas et, parmi elles, il en est de trés importantes dont la population dépasse les deux et les trois mille habitants! Vient ensuite la Flandre occidentale, avec 53 communes ne possédaut plus aucune école officielle, et parmi celles-ci il s'en trouve dont la population atteint,les quatie, les cinq, les stx et même les huit mi de habitants Dans la Flandre oriëntale, le nombre de ces communes dépourvues de toute école communale s'élève a 39 dans la province d'Anvers, a 17; dans la province de Namur, a 6 enfin, dans les provinces de Brabant, de Liége et de Luxembourg, a 1, tandis qu'il n est pas relevé, dans ia province do Eainaut, une seu.e commune se trouvant privée d'école communale. Deux mots seulement. D'abord, «1 inté ressant rapport» signalé par i Indépendance comnu- étant préparé en vue de ia réunion du Congres de la Fédération générale des instituteurs beiges,suflit a laire classer cette institution, qui a eu naguère le toupet de se réclamer de la neutraiité. En second jieu, les ch'ffies fournis par VIndépendance sont en raison inverse du quotient des forces anticléricales dans les régions signalées. Ainsi les provinces les plus cathoiiques du royaume sont les deux Flandres tandis que la province qui est ie plus solidement livrée pieds et poings liés aux anticléricaux, socialistes et libéraux réunis. c'est le Hainaut. Ceci dit, parions de la Westflandre. II y a, dans notre province, d'après le relevé de XIndépendance, 53 communes ne possédant plus aucune école officielle Est- ce k dire que notre province détient le record de l'ignorance 1 Le meilleur moyen de s'en assurer est de consulter la statistique relative aux miliciens. Or, de la levée de 1905, 98 miliciens n'ont pu être recencés au point de vue du degré d instruction. Les 7,994 autres se répartis- sent comme suit 5,450 sachant plus que lire et écrire (proportion de 68.18 °/0) 1673 sachant lire et écrire (20 92 °/o); 236 sachant lire (2.95 629 ne sachant ni iiie ni écrire (7.86 °/0). En 1904, ia Flandre occidentale occupait dans la catégorie des ne sachant ni lire ni écrire la 7e place, avec un pourcentage de 8.16, laissant derrière elle le Hainaut avec 11.45 et la Flandre orieDtale avec 12.62°/o et restant de 0 17 en deqa de la moyenne du royaume qui est de 8.33 °/0. Dans la catégorie des sachant lire seule ment notre province vient en Is ligne, avec 3.25 la moyenne du royaume étant de 1.86 °/0. En revanche, dans la catégorie des sa chant lire et écrire seulement les westfla- mande arrivent bons derniers,avec 18.23%, alors que la moyenne du royaume est de 11.25 0/0. Mais il est une quatrième catégoriecelle des miliciens ayant une instruction plus compléte que le savoir lire et écrire Savoir lire et écrire est devenu banal puisque la proportion est de 89.81 ü/o pour le pays. Mais l instruction plus compléte que savoir lire et écrire est maintenant la note caractéristique d'un enseignement primaire progressif. L' instruction plus compléte, est done une indication trés importante. Or, c'est la Westflandre qui détient le record pour cette catégorie avec 80.26 alors que la meyenue du pays ne s'élève qua43.56 °/0. II est a reinarquer que cette proportion de 70 36 était seulement de S8.04 °/o en 1870. Le chiö're a done presque doublé et cette progression fait joliment honneur aux nombreux étab.issements d'enseignemeut moyen dirigés par le c.ergé et au gouverne ment catholique qui détient depuis prés d'un quart de siècle le pouvoir jadis conlié a 1 éteignoir magoimique et au gaspillage libérai. L'Indépendance aura-t elle la loyauté de reproduire ces chiffres coucluants (La Patrie La fédération des instituteurs vieut de tenir a Ariou et dans ies environs des assises plus ou moins soieimelles, dont ia presse iibéraie s est longuement occupés. Elle a couveiv de fleurs ces enfants chéris qui tra- vaillent a assurer au libéralisme des jours meilleurs. O est évidemment son droit et nous n'aurions point songé a j eter une note üiscordante dans ce concert superbe si les instituteurs libéraux lédérés ne s'étaient avisés démettre, en conclusion de leurs travaux, certains voeux dont l'un tout au moins a dü réjouii' profondément i'ame sentimeutale de M. Auguste Smets, ancien professeur a Técole normale de Bruxelles, et prësentement encore échevin de 1 instruc tion pubiique a Molenbeek-Saint Jean. Messieurs les instituteurs ont, en effet, préconisé entre autres réformes La coéduction des sexes pour les élèves d'écoie normale aussi bieu que pour les petits des classes primaires. Un journal liberal d'Arlon a fort justement prévu que Ta option de ce vceu indignerait la presse catholique et il ne manque pas, par anticipation, d'évoquer pour nous la prêter, la belle ame Tartufe C'est un fait bizarre, dit-il, que toute une catégorie de personnes dont les jour nalistes cathoiiques naturellement qui n'ont a la Touche que des mots de vertu et de déceuce, voir de chasteté, soient incapa- bles de concevoir la dite coéducation des sexes saus y adjoindre comme accessoire, une chaise longue. i Nous ignorons M.Smets nenous ayant I sexes, que leur demander de ne point tra pas fait ses confidences si la chaise j vailler pour l'exportation C'est triste, on longue est, en l'espèce, un accessoire indis- j l'avouera, de ne plus pouvoir aller prendre lair en Suisse saos être exposé aux erreurs de tir du maximalisme. Admettons que les abus de l'autocratie expliquent les pires colères et les plus sanguiuaires vengeances, Mais que diable si les bureaucrates russes sont corrompus et les cosaques féroces, ce n est pourtant pas de la faute des négociants parisiens qui vont en villégiature dans l'Oberland !..s O Jiberté, que de crimes on commet en ton norn Ce fut le cri suprème d'uue femme de France. Manon Roland ne cachait point de bombes dans son réticule. Elle croyait- d la vertu des idees ot a la magie des mots. Elle fut du centre et elle en mourut. Ses gestes étaient plus nobles et plus téminins que ceux de ces pauvres affolées dont les petites mains jouent du revolver avec autant de maladresse que d'atroce candeur. C'est une horrible nouveauté, parmi toutes ees horreurs nouveJles, que cette apparition des femmes qui tuent. Le Temps a raison. Que ces exaltées restent chez elles,que les mécontents russes lavent leur liuge sale en familie. Mais de grdce, qu ils ne viennent pas chercher chez nous les victimes marquées d'uue croix rouge au tableau noir de l'anarchie pensable maïs ce que nous n'ignorons pas, c'est que la coéducation des sexes offre des dangers autrement serieux que ne peuvent létre les avantages qu'y découvrent Mes- sieu s les instituteurs libéraux fédérés. Et enfin qu'ils n'en ignorent pas plus que nous a l'avenir, nous leur dédions et a M. Auguste Smets aussi cette laconique dépêche que l'agence Havas nous transmet ce matin même Un scandale vient d'éclater dans une école mixte, a Vüisau, dans le canton de Lucerue. On a découvert que plus de 50 jeuDes gensetjeunes filles ont dépassé dans leurs rapports les limites permises. Sept jeunes filles sont enceintes. Les tribunaux sont saisis. Les tribunaux sont saisis mais il est bien possible que cette nouvelle, qui nous parait de nature a faire réfiéchir,saisisse Messieurs les instituteurs libéraux fédérés. L'épeuventable méprise d Interlaken qui coüta la vie a un honnête villégiateur M. Muller, amène le Temps a faire ces reflexions tristement spirituelles sur ce qui se passé en marge du drame russe. Nous avons été heureux d'apprendre qu'il couvenait de distinguer dans le terrorisme russe toute une gamme de nuances. Bar exemble, les personnes qui ne tuent qu uu commisaire ou deux représentent le juste milieu du parti elles constituent le centre droit. Dans les exécutions de généraux se mamfesterait plutöt Tinfiueuce d une sorte de centre gauche. Celles des ministres trabissen! Tintervention d une gauche avan cée. Loisquil y a massacre et que ies victimes se cumptent par cemaines, ne cherchez pasce sont alors les maxi- ïnaiistes» qui jugeut opportun de s'aförmer. Ces indications sont precieuses elles préser cent ceux qui étudient les événemeuts de Rusiie avec unecuriosité unpeu inquiète, de totuber dans de facheuses erreurs d appréciation. Se üocumenter avant de juger est le plus élémentaire des devoirs. Peut être n'est il pas moins indispensable de se renseigner aussi avant d'agir. Si nous en croyons un télégramme, dailleurs a peine croyable, 1 oubli de cette méthode aurait amené une jeune dame slave a se rendre coupable d'une méprise. Nous manquons de détails sur eet incident d'Interlaken. D après les dernières dépêches, il seiait ,d'une simplicité décon- certante. Cette dame, qui semble appartenir a la nuance maximaliste, était, parait il, investie du mandat de supprimer un homme d'Etat, son compatriote. Abusée par uue ressemblance, elle aurait tué, au lieu du miuiSlre ii.diqué, un honnête touiiste fran cais. C'est une erreur, que voulez-vous Un peu d étourderie ne messied point a la femme. II n'y a que ceux qui ne lont rien qui 11e se trompent pas. Il faut nous habituer insensiblement a trouver dans les nouvelles qui vienuent du Nordie récitd'un homicide quotidien. Nous n'avons rien a dire, après tout, quand ses drames se jouent sur leur scène naturelle. Choses de Russie. Mais est ce abuser de l'obligeance des justiciers slaves, des deux Le transfert des restes.de Léon XIII Rome, 4 septembre. Dans quelques jours, on commencera dans la basilique Saint Jeau de Latran les travaux pour i'érection du tombeau de Léon XIII. Quant au transport des restes funèbres qui reposent encore dans la basilique St-Pierre, il n'aura guère lieu qu'en novembre. L'itiné- raire du parcours est de six kilomètres. On croit que le transport aura lieu pendant la nuit. Legouvernement italien prendra d'ailleurs toutes les mesures pour empêcher la répéti- tion des scènes sauvages qui marquèrent le transfert du corps de Pie IX, de St-Pierre a St-Laurent. On se rapelle tristement que le cadavre du prédécesseur de Léon XIII faillit être jeté dans le Tibre par une bande de forcenées et que le cortege funèbre fut, tout le long du parcours, en butte aux huées et aux vociférations de la foule. Le discours, prononce' a Charleroi par M. Beernaert a loccasion de la manifestation organisée en son honneur par les associations ouvrières chrétiennes de la région, sera accueilli par tous nos amis, sinon avec le même bruyant enthousiasme, tout au moins avec le même assentiment et la même sympathie qu'il a recontré parmi les nom breux auditeurs de Téminent mintstre d'Etat. Ce discours, en effet, n'a pas seulement une valeur de circonstance, il touche au fond même de notre politique nationale et il caractérise parfaitement les grandes idéés qui ont présidé a la carrière parlementaire et gouvernementalede l'honorable M.Beernaert et, par la force méme des choses a toute Tévolution accomplie en Belgique depuis 1884. f&K K

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1