CONCERT
Le Monument de la Vierge
a la piace
Vanden Leereboom
Tableau
Chronique judiciaire
Y' '4>1 ampleur ter s les conditions
ö'-'" J' q* 'et tous les intéréts respectables, a
"meer par l'intérêt religieux qui les
Jit 't 'r- 'tous et dans lequel tous trouvent un
d',-cace appui. C'est ainsi que les ouvriers
Lundi 17 Septembre 1906
Mon ami Dumarteau a ia reputation
d'être le roi de soa métier et je cruis
bien que cette reputation de bon aioi
n'est nuilement usurpée. Quand ii
preside aux destinées souvent si capri-
cieuses d'une propriété a vendre pu
ll liquemetil, nul autant que lui, ne
possède un sac a peiites malices pour
mettre la moilesse des amateurs en
btanle, poor émoustilier lesacheteurs.
Un de ses mots spiritueliement dróles,
placé a poi t, met les g- as en bonue
humeur. C'est pour loules ces raisous
que les notaires se ie disputent.
Cette function de crieur public, si
modeste en apparence et qu'il exerce
si magrisiraiemeut depui3 nombre
d'années, n'est pas aussi aisée a bieu
lemplir que i'ou pourrait bien le
croire.
A examiner ecs fonctions a ia loupe,
en observaleur toujours désireux de
s'instruire, 011 remarque bieu vite
qua les rempür avec fruit il faut
beaucoup de tact, de clairvoyance, de
sa voir faire, j'aiiais dire de d ig!c.
Mon ami Dumarteau a tout ceia ot
a l'occasiou ii est un peu pince sans
rire par dessus ie marché, ce qui ne
nuit en rien a ses exceüentes qua-
iiiés.
L'auire jour on avait mis eu venSe
je ne sais pius quelle propriété. La
vente se falsa it dans un hótei de ia rue
de la Station. Comme ii faisait assez
cliaud, cn avait ouvert toutes les ie-
irêtres, ce qui permettait de percevoir
tous ies bruits de ia rue.
Le public, ce jour ia, était assez
nornbreux et ii y avait de l'entrain.
Un souitic de concurrence et de con-
vpitise sembiait avoir etfleuré tout
ce monde venu ci'tm peu partout.
Les mises a prix, lot par lot, se suc-
cédaient avec une rapidité de bonue
aug
re ie no aire in-t» umentan t ju-
bilait, les vendcurs encore d'avantage.
Comment se fit-il que tout a coup
ce bei entrain s'effondra coin me un
vulgaire chateau de cartes
Je ne sais. Mais louiours est-il qu'a
iin moment donné tout, ie monde sem-
t'iait avoir dit son dernier mot.
C'esl toujours dans ces moments cri
tiques que mon ami Dumarteau se
révèle de main de maxtre.
11 faut le voir alors, ragustant son
lorgnon d'un mouvement href, pro-
menant sou oeii vif et malicieux de
droiie et de gauche, sa belle tête
blanche en imposant
A lions, messieurs les amateurs,
deux mille... huil ceut... cinquante
francs... qui diI plus... c'est pour
rien...
Monsieur te notaire, ces messieurs
out soif
Ces peiites phrases brèves s'étaient
suceédées ce jour ia, etil sembiait que
ie succès s'obstinait a ne pas vouloir
arriver.
Plus aucuoe off re ne fut faite.
Alors se passa un fait étrange. Dans
ie lointaiu on put entendre le son bien
connu, lent, monotone et régulier
d'une clochette qui s'approchait.
Mon ami eut un petit sourire aussi
égnimatique quesignificatif.
Mes braves geus dit il, écoutez
le saint Viatique qui arrive... et bra-
vemeat ii se mit a genoux.
Le unfaire instrumentant que je ne
veux pas designer autrement, mais
qui dit couramrrent qu'on ne peut
jamais trop se pressor pour servir
Dieu, l'imita. Toute l'assemblée en fit
autant.
Le sourire de mon ami Dumarteau
s'accentua, mais il resta sérieux com
me un pavé.
Et tout a coup surgit devaat les
yeux ébahis de tous ces gens agenouil-
lés, devinez quoi
La charette de Ia ferme des boues,
lamentablement trainee par un ane
raai peignée, un balai plauté triom
phalement au milieu des déchets de
la rue.
Tableau
Une fois de plus mon ami Dumar
teau avait trouvé son irresistible effet.
Aptès un moment de stupefaction
bien compréhensibie, les fronts se dé-
ridèrenl, une franche gaité s'empara
du public toujours nornbreux et cette
fois ci ce fut avec uu piein succès que
la veute contiuua.
C'est égal, faire agenouiller devant
la clochette de ia ferme des boues un
hom me austère de la loi et toute une
compagnie de gens, ce n'est point ba-
na!.
Paul Lacroix.
vn» 5- lclue'
I k
>uite par
;wr les conti-
ce système de
dr S.ïdant que, basé sur
SÖf sur le respect de tous
'!-t^->';'aifcondamné a l'immobilisme
- - si les
ef$ia' J''térilité perpétuelle. Comme
qui reconquièrent triomphalement
lenrs droits ne pouvaient avoir d'autre
objectif et d'autre programme que d'opprimer
et de supprimer le droit des autres
doute le libéralisme a toujours pratique,
notamment en 1879, cette politique de
prétendues représailles et d'apres combats
mais rarement, ou, pour mieux dire, jamais,
il n'a eu lieu de s'en applaudir. C est, pai
contre, l'honneur du parti catholique de
n'avoir jamais, surtout depuis 1884, abusé
de ses victoires et d'avoir, sous 1 inspiration
de M. Beernaert, cherché a modérer la
puissance et a s'ancrer dans 1 opinion
publique par la force dé sa modération. Une
longévité gouvernementale de prés d un
quart de siècle n'est-elle pas venue confirmer
la sagesse et la clairvoyance de cette
politique
Ce n'est pas a dire, cependant, que cette
loyale et correcte sauvegarde des franchises
publiques et du droit commun constitution-
nel ait exclusivement absorbé l'activité politi
que de nos amis. Comme M. Beernaert la
fait a bon droit ressortir, le parti conserva-
teur beige ne s'est ni cantonné dans un étroit
égoïsme ni ankylosé dans un fauteuil. II
a su montrer qu'il entendait la conservation
par le progrès et qu'il savait s assouplir aux
besoins nouveaux, surgis de Involution
démocratique de notre époque. Lélargisse-
ment de notre droit public et le remaniement
de notre régime électoral sont dus a son
initiative. II a accompli cette oeuvre en dépit
des résistances opiniStres des uns et en ne
cédant pas, d'autre part, aux revendications
intransigeantes des autres. Sans doute, on
peut croire que cette réforme ardue ne réalise
pas encore la perfection legislative mais
c'est le cas de se souvenir du mot célèbre et
si souvent mal interprété du compte de
Montalembert En politique, il n'y a de
legitime que ce qui est possible. C'est
surtout le cas de constater que ceux qui
trouvaient qu on allait trop loin, n osent
plus parler de reculer et que ceux qui trou
vaient qu'on n'allait pas assez loin, risquent
de nous mener au pire en appuyant les
projets subversifs, pronés par le socialisme.
Mais c'est surtout dans la réalisation des
réformes sodales,conformément au program
me, tout a la fois large et pacifique de Léon
XIII, que la Belgique catholique M.
Beernaert l'a rappelé bon droit a fait
prcuve d'une féconde et généreuse activité.
Notre petit pays a devancé dans cette voie
les grandes puissances, disposant de moyens
d'action plus efficaces et de ressources plus
considerables. Des réformes que les autres
nations entreprennent s'inspirent le plus
souvent des nótres et ne les dépassent que
lorsqu'il s'agit de faire de dangereux
emprunts au programme révolutionnaire.
Encore une fois, pour bien apprécier cette
marche ascensionnelle de la saine démocra
tie beige, il ne suffit pas de ne considérer
que les semailles, il faut avoir la patience
d'attendre la levée de la moisson et le jour
de la récolte. Telle réforme qui ne donne
encore que des résultats insuffisants est douée
d'une élasticité qui permet, dés ores, d'entre-
voir des fruits plus abondants. Dés a présent
nous avons fait mieux et plus que ce qui s'est
fait ailleura. Ce n'est pas un motif de nous
reposer dans l'inaction c'est, au contraire,
une raison de plus pour persévérer dans une
voie dans laquelle nous nous sommes enga-
gés avectoutes les precautions commandées
par la prudence, mais aussi avec la lerme
résolution d alier plus loin.
La conclusion obvie qui se dégage ainsi
de l'important discours de M. Beernaert est
que le parti catholique beige n'est pas,comme
l'esprit de dénigrement essaie de l'accréditer,
étroite et fermée, exclusivement
5r e de sauvegarder la situation et les
ks classes supérieures. II embrasse
rjT* '7^. industriels et les ouvriers de la terre ne se
trouvent pas dépaysés dans nos rangs et qu'ils
peuvent, au contraire, y trouver, dans
l'unité commune, une place corrélative a
leur nombre et a leur importance. Telle est
la base sur laquelle, nous catholiques, nous
abordons la solution du problême social,
solution qui répudie la guerre des classes,
prêchée et fomentée par le socialisme, et qui
recherche, au contraire, le rapprochement
des classes,leur mutuelle pénétration,l accord
de leurs intéréts,susceptibles de s'barmoniser
dans leur diversité.
Observez bien le champ des luttes et des
controverses contemporaines, vous n'y trou-
verez aucune école, aucun parti qui soit a
même d'opposer aux négations et aux agres
sions du socialisme une résistance aussi
adequate et aussi rationnellement fondée.
Le parti libéral, qui se flattait naguère d'être
l'antidote naturellement indiqué du socialis
me, n'en est-il pas arrivé a marcher lui-même
a la suite du drapeau rouge et a demander a
ceux qu'il espérait attacher a sa (ortune
politique, l'aumone de quelques prébendes
bien rétribuées
Les gens clairvoyants et prévoyants qui
se rendent compte de eet état de choses
apprécieront aisément toute l'importance
pratique du discours de M. Beernaert. Mais
il y a lieu de propager cette manière de voir
et de la faire pénétrer d avantage encore dans
les masses.Elles ont a choisir entre la démo
cratie pacifique basée sur une plus large
effusion du christianisme et la démocratie
subversive, condamnée a de lamentables
destructions pour aboutir sur des ruines
a l'avénement du despotisme et de l'anarchie
continue. II nous appartient a tous de faire
clairement ressortir cette redoutable alterna
tive. Le jour oü les prolétaires eux-mêmes
s'en rendront bien compte, a la lumière des
faits, les pernicieuses illusions du socialisme
se dissiperont comme un brouillard sous les
rayons du soleil.
[Bien Public
CERCLE D'ETUDIANTS
De Toekomst hoort der Jeugd
a 7 heures du soir
au VOLKSHUIS
On
jouera De Valsche Burckaert n
Ballet Espagnol, etc.
Personne n'a perdu le souvenir des céré
monies et des fêtes qu'ont accompagné l'an
dernier, l'inauguration solennelle du monu
ment destiné a commémorer en notre viile
le cinquantenaire de la proclamation du
dogme de l'Immaculée Conception. Ces
fêtes splendides furent de la part de la
population Yproise une manifestation impo
sante de foi et de piété a Tillustre patronne
de la ville, et la présence de Son Exc.
Mgr Vico, le nonce Apostolique et de sa
grandeur Mgr Waffelaert,Evêque de Bruges,
donna aux cérémonies religieuses un carac-
tère exceptionnel de pompe et de grandeur.
Au moment de 1 inauguration, l'oeuvre
n'était pas complètement achevé. La statue
en cuivre doré n'était pas encore polie,
l'ornementation de la stéle n'était qu'ébau-
chée et le dais n'était qu'une maquette. Le
monument obtint dés le debut l'approbation
de tous il plaisait par son originalité et sa
simplicite autant que par l'élégance du style
et des formes.
Aujourd'hui, la statue encadrée dans un
dais superbe et élégant vient prendre défini-
tivement place sur la svelte colonne élevée
prés du grand portail, de la cathédrale
S. Martin, place Vanden Peereboom, au
centre d un jardin, en face du clortre.
Le décor serait magnifique et ie fonds
superbe si le cloitre S. Martin, dont la
restauration est projetée, était rendu a son
ancienne splendear, si les pinacles et ares-
boutant en ruines de la cathédrale étaient
restaurés, et si enfin un beau jardinet était
amenagé tout autour.
L'ensemble du monument est d'une belle
venue et d'une harmonie parfaite entre tous
ses éléments. Quelques adroites retouches
qui ont consisté principalement a augmenter
les dimensions du dais et a surélever le socle
de la statue, par l'adjonction des symboles.
Les quaire évangéhstes, ont eu pour résultat
l de rendre les proportions plus paituites
j encore et l'ensemble plus élégant et plus
harmonieux.
I Le temps, sous Faction rapide de notre
j climat humide, aura vite fait de mettre sa
Ipatine sur le nouveau monument mais si
les éclats de la dorure seront un peu atténués,
les lignes essentielles seront souiignés et les
traits du visage apparaitront mieux encore
avec toute leur pureté et leur douceur.
On peut louer sans réserve tous ceux qui
ont concouru a la conception et a l'exécution
de ce chef d'oeuvre. Monsieur Coomans, le
distingué Ingénieur-Architecte de la ville
d'Ypres, en a dressé les plans: la maison
Vonck a exécuté le gros oeuvre M. Sinia,
professeur a l'école S. Luc de Gand, exécuta
la partie artistique, sculpta le dais et les
têtes d'Anges qui ornent la stéle enfin la
statue est l'oeuvre des maisons Desclée et
Cie de Tournai et Geeraert de Gand.
Leur oeuvre durera tant par sa vaieur
artistique que paree qu'elle est un hommage
adressé par la piété des fidèles Yprois a leur
illustre patronne et a leur bonne mère.
Ajoutons encore comme détail intéressant,
que la statue mesure 1,48 m. et que tout le
monument a 9,80 m. de hauteur.
II n'est que juste que l'achèvement de ce
beau et pieux monument fasse l'objet d'une
nouvelle fête. Aussi apprenons nous avec
plaisir qu'une manifestation religieuse aura
lieu aux pieds de la statue de l'Immaculée
Conception, Dimanche soir a 7 h. et demie.
Tous ceux qui ne rougissent pas de leurs
convictions religieuses auront a coeur d'y
prendre part.
Les bandits d'Hazebrouck ont comparu
devant le tribunal d'Ypres comme nos
lc-cteurs le savent, la bande Abel Pollet et
Cie, ou la bande d'Hazebrouck, était com-
posée d'individus do nationalités beige et
frangaise et les méfaits dont ils sont accusés
ont été accomplis tant en Belgique qu'en
France. C'est pourquoi l'instruction s'est
poursuivie et se poursuit encore par les
justices des deux pays. Les inculpés de
nationalité beige seront jugés par les tribu-
naux beiges et les autres par les tribunaux
frangais.
L instruction est terminée sur une dizaine
de délits a charge de Cam. Guyard, dit
Lapar,un des principaux lieutenants d'Abel
Pollet, et sur deux autres oü est inculpé
J. Decoker.
Les deux prévenus qui sont en prison a
h pres comparaissent. Au banc de la defense
ont pris place Me Laheyne pour Guyard et
M'3 Nolf et Ceurouble pour Decoker,