TELEPHONE 52 Gr an CONGERT Le Secretaire, Le Président, Samedi 22 Seplembre 1906 A 11 Notes d'un flaneur Le Loncile du (irand Orient francais La carotie socialiste Y* v 10 centimes !e s'abonne rue au Beurre, 36, - pres, et b tous les bureaux de poste du rovaume. Com» une di lv II VI >11? I Depart des dormers trains La commission des fêtes MALLISSE R. DELOBBEL. L*.&J - U J* - JOURNAL - .*f 1 f-i, i <R v >«h ',>*SL' ri Le J'. 0RNAL D'YeRBS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de 1'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par au pom1 tout le pays pour l'étranger le port en sus l.es abonnements sont d'un au et se régularisent fin Déeembre. Lesarticles et communications doivent étre adres,sés franco de ort a l'adresse ci-dessus. Les annonces eoütent 15 centimes la_.gre Les réclames dans le cores du journa content 30 centimes la ligne. Les insertions judicia;res, 1 franc 'a ligne. Les numóros supplémentaires eoütent 10 franss les cent exemplaires Pour les annonces de France et de Belgiqae (excepté les deux Flandres) s'artresser a i'A pence Havast Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. Wl i Société «KEMMEL-EN-AVANT» Fête de cloture de la saison d'été 1906 Dimanche 23 septembre igoó a 3 heures tres pricises de relevée donné par l'Harmie Municipale de Bailleul. a 7 heures du soir ILLUMINATION DE LA GRAND'PLACE ET BR1LLANT FEU D'ARTIFICE tiré au Mont Kemmel, par M. Vanrapen- busch artificial-a Hooglede. o i vers Ypres 8 40 DE KEMMEL vers Waruêton 8.4 f vere Neuve Eglise 6.408 Elle s'éloignait. Rêveur, je contemplais cette gracieuse enfant dont la silhouette s'amenuisait, profilée sur l'horizan infini de la plage. Elle était réellement trés bien son coquet Panama, l'aisance avec laquelle elle tenait sa raquette, la souplesse de sa démarche lui conféraient une grace exquise. Je la connaissais depuis dix minutes, et déjè j'étais devenu son confident. Elle m'avait confié qu'elle était fïlle uni que. Ses parents, qu'elle appelait «ses vieux», étaient venus passer un mois a la mer, a la recherche d'un mari pour elle. Elle savourait avec joie l'indépendance dont on jouit en villégiature et me raconta qu'elle avait ébauché plusieurs flirts épatants Ses parents, braves négociants, lui fai- saient un tort énorme sa mère. en s'obsti- nant k proclamer tout haut que la tempéra- ture était par trop picale et son vieux, en gaffant a tout bout de champ, reprenant sa ülle en quaiifiant de servante leur unique bonne, que la demoiselle décorait du titre de femme de chambre pour se donner du ton. Ah 1 ce qu'ils étaient rasants ces parents 1 Pas étonnant que ce fut la quatrième saison passée aux eaux saus parvenir a dénicher l'élu de ses rêves. Elle était cepen- dant peu exigeante elle tenait seulement a ce que son futur mari possédat dopulents revenus le reste importait peu. En échange, elle lui apporterait, faute de richesse ses immenses quahtés elle s'aban- donnerait sans réserves a son goüt pour les toilettes variées et même coüteuses et ne cachait pas sa sympathie pour les bijoux authentiques. Le Golf, le Tennis, etc. n'avaient plus de secrets pour elle, et le nom de ses champions lui étaient famihers elle possédait des tuyaux sürs pour le prochain Grand Prix et pédalait comme un gargon. Elle aimait l'heure du thé chez le patissier a la mode et ede souriait gentiment au souvenir des petits potins et scandales mondains dont s'agrémentait la conversation de ces milieux selects. Enivrée par 1 atroce parfum d'essence que vouiut bien nous apporter la brise, elle me dépeignit les joies qui accompagnent l'automobilisme. alors que, transformée en un ballot informe de toiles variées tachées de graisse et de pous- sière, ses beaux yeux de jade protégés par des lunettes de casseur de cailloux. l'on dévore l'espace, écrasant tout sur son pas sage. Elle m'avoua, avec modestie, qu'elle pos sédait un certain talent dans la déclamation de monologues pimentés qu'elle disait avec un petit air ingénu, et fut trés étonnée d'apprendre que j'ignorais les premières régies du bridge. Tant de connaissances variées me confon- daient 1 J'aurais bien voulu demander a cette ravissante personne, si supérieure, grace a son éducation modern-style, ce qu'elle pensait des douceurs d'un foyer, de la direction d'un intérieur égayé par de beaux enfants, et de la vanité de toutes ces joies frélatées dont elle me faisait uil si pompeux éloge... Je n'ai pas osé affronter le regard de mépris dont elle m'aurait certainement gra- tifié en retour de ces questions terre-a-terre. Je me suis contenté de frissonner de joie en songeant que j étais encore célibataire, et j'ai accordé une pensée triste a ces vieux qui devaient commencer a savourer la récompense de leur bêtise dans 1 éducation de ce qu'ils avaient de plus cher, et a cette pauvre petite fille, qui échafaudait patiemment. une exis tence remplie de désillusions autres amères. H. Desapeur j Au Grand Orient de Paris se réunit accuei- lement ie convent; magonniqueg annuel. Les grandes assises de la magounerie auront, cette anuée, une particulière impor tance.On assure même qu'elles ue garderont pas la solennité calme qui convient a une assemblee de Vénérables. L' Actioncompare üèrement cette reunion a i'assemblée des évêques. Ce sont en effet les pontiles d'une nouvelle religion d'Etat qui vont se concerter dans le mystère et régler dans l'ombre les destinées de la rance. Comme le fait remarquer le Journal des Débats, il est assez piquant que les mêmes jouruaux qui reprochent aux évêques le secret de leurs délibétations trouveut tout naturel que les séauces du Grand-Orieut soient enveioppées d un secret complet. 11 estvraiquona publié un programme des travaux. En dehors des questions dordre intérieur ce programme porte un vceu tetidaut a obtenir du gouvernement angia-is 1 adoption du système métrique puis une discussion sur le scrutiu de liste et la representation proportionnelle et sur les questions relatives au capital et au travaii.» On peut être bien certain qu en réalité, la question de la séparation, le moyen de toiser les catholiqnes, sera la question capitale et le travail essentiel des Pontifes de la Magounerie. Les assises des Pils de la Veuve ue se clótureiout pas sans voir surgir certaines questions épineuses. II y aura ia question de la réorganisation administrative de 1 ordre, qui pourrait s'ap- peier la question Vadecard. Beaucoup de magons reprochent encore au secrétaire général du Grand Orient i'aventure des fiches, qu'ils jugent malheu reuse. L'année dernière, déjh, il y eut quelques timides critiques. M. Lafferre sauva Vadecard par un discours plein d emotion, faisant entendre aux frères que désavouer l'organisateur des fiches, c'eüt été désavouer la Magounerie elle même. L'attaque va être reprise, mais par un détour. Un groupe de magons se plaint, que le conseil de i'ordre du Grand Orient, qui comprend trente t ois membres, ne surveille pas d'assez prés l'admistration magonnique. Le secrétaire général exerce unpouvoir sans controle. Sauf MM. Delpech et Lafferre, nul membre du conseil, dit-ou, De connut l'organisation des tiches. Les magons de mandent done une modification de la Constitution de l'ordre. De même ces gens qui reprochent a l'Eglise de ne pas accepter la loi de sépa ration et qui se vantent d'obéir aux lois frangaises plutót qu'aux instructions d'un souverain étranger sont pour leur compte en rébellion constante contre la loi des Associations. La franc-magonnerie est une Association non autorisée, qui vit en dehors de ia légalité, qui n'a jamais lait ni de dépot de statuts, ni accompli aucune des prescriptions exigées par le légis.ateur de 1901. Bien plus les publicatious magon- niques se sont loDgtemps affranckies de la formaiité du dépót légal, et il est encore douteux qu'elles s'y soumettent exactement aujourd hui. La franc-magonnerie jouit done dun régime privilégié, et sa situation rappelle a ce point de vue celie des religions d'Etat Elle est bien mal placée après ceia pour parler de ia séparation, puisque de toutes les Egiises elle est seule a n'être pas séparée de l Etat. Jamais il n'a été possible d'amener un ininistre a s'exprimer ciaire inent sur cette question, qui a été posée maintes fois a la tribune, et ckaque fois en vain.Ii reste done établi que les lois de droit comrnun ne concernent pas la franc-magon nerie. Ce n est pas une raison pour qu'elle sè réserve encore la prerogative de dénoncer comme de mauvais citoyens ceux qui s'y soumettent ou qui même le réclament, ce qui est le cas des catholiques depuis ia dernière Encyciique. Me pas se prévaloir de la loi de 1905 ce n est pas se révolter contre elle,c'est simplement renonceraux avantages d'ordre temporel qu'elle assurait aux catho liques. C'est une attitude qui peut être impolitique, mais qui est certainement plus franche et plus correcte que celle de la franc-magonnerie, qui n'obéit a aucune loi et qui a encore la pretention de rappeler les autres au respect de la légalité. Les capitalistes socialistes en mal de rnan- dats, cherchent a se faire pardonner leur fortune, des malheureux proiétaires dont >ls se disent les amis et avec lesquels ils ne sont pas des partageux Ils font bombance, ont des rentes auxquelles ils n'ont garde de «tomber fréquentent les villes d'eaux, possèdent des chateaux, des automobiles, des caves a vin, visitent 1'Italië, en un mot j ne se refusent aucun des plaisirs que les I capitalistes bourgeois se paient a eux-mêmes. Mais, si vous dites a ces capitalistes socia listes que ces actes sont en contradiction avec leurs paroles, ils vous répondent immédiate- ment que s'ils se donnent «bel et bon temps, c'est pour le plus grand profit des proiétai res. Ne riez pas. C'est l'avis écrit, publié, des capitalistes socialistes de notre ville. Quel admirable dévoüment et qui ne por- terait pas, dans son coeur, les hommes qui en sont les héros Allez vous en done bien vite a la maison du Peuple ouvriers et ouvrières qui vous esquintez le tempérament pour gagner des salaires de famine (style sociahste). Forcats des usines, esclavts du saluriat, (toujours style socialiste) révoltez-vous, venez vous ranger sous la bannière des Vander- velde et des Furnémont. Les voila, vos sauveurs, vos vrais amis. Eux seuls travaillent pour vous. Un confrère, qui ne connait pas vraisem- blablement la bêtise humaine, nous objecte Voyons. En quoi le citoyen Vandervelde, quand il s'offre des vacances prolongées dans les plus beaux pays de l'Europe, diffère-t-il d'un bourgeois industriel, capitaliste, gros rentier ou grand seigneur Est-ce que ie Cresus rouge, conserve et entretient sa fortune autrement que les autres capitalistes Est-ce que son argent n'est pas, comme celui de tout le monde, le produit de rentes, de coupons d'actions, de loyers, d'opérations habiles, etc. Pourquoi'dès lors YEgalité parle t-elle d'exploiteurs et de gens vivant des sueurs du peuple, quand elle désigne des industriels, des gros négociants, des bourgeois ou des nobles possédant de grandes fortunes? Pour- quoi ne réédite-t-elle pas ses clichés d'agent provocateur a l'occasion des ballades seigneu- riales de Crésus Vandervelde Naïf conlrèrePeut-on être aussi igno rant Si vous interrogiez les socialistes, ils sau- raient bien prouverque vous avez tort, mille fois tort. Vandervelde et les autres Crésus de la sociale font la même chose que les capitalis tes bourgeois, c'est vrai. Mais ce qui est abominable chez ces derniers, devient admi rable chez les autres uniquement paree que ces derniers portent l'estampille de la social». C'est un miracle,un miracle socialiste qu'il faut croire, sans le comprendre, sou. peine d'être classé dans la vile catégoric s iffi- meurs, des jouisseurs, des fainé.inis, .ies répugnants bourgeois (toujours k style socia liste). Que si vous me répondez que vous ne croyez pas au miracle et que vous ne trouvez aucune différence entre le bourgeois que les socialistes vouent a la haine sauvage du peu ple et Vandervelde qui prêche cette haine et qui n'en voyage pas moins princièrement en Italië oü il fait de splendides diners et oü des fêtes de gala sont données en son honneur pendant que les ouvriers des mines et des usines travaillent durement, affolés peut être par les doctrines de ce même Vandervelde, je vous diraiMon ami, vous n'êtes pas fort intelligentvous ratsonnez trop bien vous avez trop d'esprit venez dans nos rangs vous ne serez jamais un bon socia- liste paree que pour être un bon socia- liste, il ne faut ni réfléchir, ni raisonner, ni surtout ne jamais penser autrement que les chefs, paree qu'alors, eussiez-vous tout

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1