V éleetions de 1906
Innovation et progrès
A propos de réglementation
Les libéraux aux abois
2;
S 'f[Qr.»","- V ar
'y\ f T \Hr C ~'ïtc' II
entente
y ??opinion de Vï Woeste
1* Revue générale d'octobre, M.
te examine l'influence que la bataille
sur
affaires
j. ff^torale du mois de mai doit exercer
et la marche des
.nare
Mais
1'?V lf'Vjiale ne se
a" En 189T-
%y J i Tunit a Zurich.
P émis,mais sans
dependant l'opinion
iie pronongait de plus
internationalede
d've" 51 j'ofcialeB. En 1897, M. Von Ber-
lepscii," le ministre prussien qui c'était fait
remarquer par sa participation active aux
travaux de la première conférence de
Berlin, conYoqua une nouvelle réunion a
Bruxelles. Celle-ci malgré son caractère
privé unit les efforts des partisans de la
protection internationale des travailleurs
et, en dépit de l'opposition de quelques
réactionnaires beiges et francais, aidée par
le gouvernement beige, elle parvint a jeter
les fondements d'une Union Internationale
pour la protection légale des travailleurs.
Cette Union fut fondée au Congres de Paris
en 1900. Elle décida aussitöt la création
d'un Office International du Travail qui eut
son siège a Bffle et publia un bulletin rédigé
en francais et en allemand.
L Union Internationale obtint des gouver-
nements un appui financier pour son office
et l'envoi de délégués officiels a ses réunions
ou congrès. Dès lors, apparaissait la possi-
bilité de faire accepter par les différents
gouvernements les résolutions de 1 Union
Internationale. En même temps l'Union se
subdivisait en groupes nationaux qui tra-
vaillaient avec ardeur dans leur pays, k
éclairer l'opinion publique et a gagner les
partis politiques k leurs idéés.
Aux congres de Cologne en 1902 et de
Bale en 1904, on discuta pour la première
fois l'interdiction du travail de nuit des
femme8 et la prohibition de certaines matiè-
res dangereuses dans l'industrie. On créa
un comité international, et des commissions
spécialss chargés de préparer les rapports.
En même temps on invitait Ie gouvernement
Suisse k prendre l'initiative d'une nouvelle
conférence et k y inviter tous les gouverne
ments dans le but d'arriver k la suppression
du travail de nuit des femmes et de l'emploi
du phosphore blanc. Cette conférence pré
para Berne ses travaux en 1905 dans les
réunions préliminaires qui aboutirent a
l'entente de 1906.
La réunion des délégués de l'Union eut
lieu cette année a Genève du 26 au 29
septembre. Elle aborda de nouvelles ques
tions interdiction du travail de nuit pour
les ouvriers non adultes, réglementation du
travail national, réglementation de la durée
de la journée de travail pour les ouvriers
adultes.
L'enthousiasme causé par le succes de
Berne y fut grand et, c'est avec une légitime
fierté,que M.Von Berlepsch pouvait s'écrier
Nous sommes devenus les guides des gou
vernements civilisés. Ce succès est dü a
notre patience, a notre constance et aussi a
notre sagesse qui nous fait riser a ce qui est
possible. C'est ce qui détermine les gouver
nements a attacher tant d'importance nos
travaux. D'ailleurs Toflice central de Bale
conserve son caractère strictement scientifi-
que il unit, dans une commune entente,
les efforts de tous les pays et de tous les
partis politiques.
La féconditó des efforts n apparait pas
seulement dans les conférences internationa
le» l'Union Internationale a donné une
grande impulsion au travail des groupe-
ments natienaux, elle a mis en rapport des
personnalités de tous les partis.
Les catholiques peuvent revendiquer une
grande part des résultats outre le délégué
du Saint Siège, nous pouvons citer parmi
eux MM. Gay, Lorin, Lemire (France),
Brandts et Verhaegen (Belgique, Nollens
(Hollande), Feigemvinter (Bdle), Toniolo et
Soderini (Italië), le docteur Pieper qui
représentait le Volksverein allemand et le
dépulé Gresberts envoyé par les syndicats
chrétiens de Westphalie. Le travail common
a l'Union internationale, l'échange des idéés
ont beaucoup contribué a faire avancer les
projets de réforme sociale parmi les hommes
qui sont a la tête du mouvement chrétien
stcial.
x état de partis
publiques.
Après avoir rappelé les espérances sans
bornes, les prédictions enflammés, les pro-
nostics certains, les négociations et les allian
ces des trois partis de la minorité, cóté des
divisions de la droite, resultant de la cam
pagne pour ou contre les travaux d'Anvers,
M. Woeste écrit
Aussi, se trouvant en face d'un terrain
qu'ils croyaient, grace aux sentences répan-
dues, pret a leur livrer des moissons abon-
dantes, les libéraux mirent tout en oeuvre
pour que la récolte füt copieuse. On les vit
sortir de leurs cartons poussiéreux le vieil
attirail des grands jours d'autrefois ils évo-
quèrent les encycliques et le syllabus ils
dénoncèrent, avec des éclats de commande,
les envahissements du clergé la mainmorte
fut agitée devant des yeux déshabitués de ce
laisser effrayer par ce monstre et finalement
on signala les évêques comme épris du des-
sein de régenter le scrutin, et l'indépendance
laïque comme menacée par leurs entreprises
ténébreuses Ce n'est pas touton s'adressa
aux petits employés et on leur promit Tamé-
lioration de leur sort on se tourna vers les
ouvriers et on fit miioiter devant leurs yeux
une pension d'un franc par jour les cultiva-
teurs a leur tour furent l'objet de séductions
analogues on n'hésita pas non plus a exploi
ter devant les électeurs l'avènement au mi
nistère de certains candidats libéraux comme
capables de répandre une pluie de faveurs.
Cette stratégie savante et variée fut em-
ployée avec un ensemble merveilleux dans les
cinq provinces appelées a se prononcer elle
parut a beaucoup irresistible, et déja,ca et la,
on avait préparé des manifestations destinées
a célébrer les funérailles d'une majorité
morte a 22 ans, après s'être rendue coupable
des plus injustifiables méfaits.
Les prophétes ont appris a leurs dépens
qu'ils s'étaient réjouis trop tót.Si un immense
effort, hautement avoué, a été tenté par les
partis d'opposition, les catholiques étaient
descendus a leur tour dans l'arène avec une
énergie peu commune. Ils ont oublié leurs
griefs d'hier, vrais, faux ou exagérésils
avaient compris qu'une grande cause était en
jeu, la cause catholique qu'un édifice était
menace', l'édifice social et constitutionnel
qu'une politique funeste inspirerait la gauche
triomphante, la politique eombiste ils n'ont
rien négligé pour que Tissue leur füt favora
ble. Ils ont recueilli la recompense de leur
zèle, de leur activité. de leur abnégation: une
majorité solide de douzc voix leur est restée
acquise dans la Chambre. Non seulement,ils
ont conservé des positions suffisantes pour
que les fruits de la victoire ne pussent pas
leur être disputés, mais le scrutin a prouvé
que presque partout ils étaient en progrès
dans l ensemble des cinq provinces soumises
a Télection, ils ont recueilli 658,004 voix; ils
n'en avaient obtenu que 606,214 en 1902; les
libéraux, les socialistes et les daensistes n'en
ont réuni que beaucoup moins,et, comme si
les alliés avaient voulu attester par un fait
éclatant la moralité de la coalition, les socia
listes avait trahi a Courtrai, les daensistes
grace au jeu des votes de pre'férence, se char-
geant ainsi eux-mêmes de chatier ces chré
tiens dégénérés et de briser de leurs propres
mains le cartel,que MAnseele avait mis toute
sa diplomatie a conclure.
Ainsi s'évanouissaient les illusions dont les
partis d'opposition s'étaient bercés ;c'était un
nouveau bail qui était contracté entre le pays
et les catholiques, et ce bail ne pouvait être
que de durée indéterminée d'avance, M.Van-
dervelde Tavait constaté le 22 mai, en effet,
il avait écrit dans Le Peuple «Si par impos
sible les cléricaux, dimanche prochain, de-
vaient Temporter, ce serait pour de longues
années encore le payslivré a leur domination,
car jamais, depuis vingt ans, ils n'ont été a la
bataille dans des circonstances plus défavo-
rables pour eux,plus favorables pour l'oppo
sition.» La justesse de cette reflexion ne peüt
être contestée.Quand un parti ou un homme
a mis tout son espoir dans une solution,quand
il Ta dépeinte comme prochnine, quand pour
l'atteindre il a déployé des ressources extraor-
dinaires, la lassitude suit lechec et Tincerti-
tude des succès futurs émousse les ardeurs
les plus intrépides.
Du Bien Public
II ne (aut pas confondre Tinnovation avec
le progrès. Bien des innovations, loin d'etre
des progrès, sont en réalite' des rtculs inno-
ver, c'est changer sans s'inquiétei de savoir
si le changement effectué est véritublement
utile. Progresser, c'est, le mot même l'in.di-
que, aller en avant, améiiorer après avoir
préalablement vérifié le terrain sur T quel on
s'avance et la valeur réelle. In force de icsis
tance, le mérite intrinsèque,la convcnance et
Topportunité de la réforme que Ton ertrt-
prend.
Ces notions paraissent élémentaires et
faciles a saisir. Et cependant combien de
fois nesont elles pas méconnues dans la vie
publique comme dans la vie privée 1 Que de
gens, après avoir changé de maison, se
repentent d'avoir de'logé Que d hommes
politiques rencontrent des deceptions et des
désastres après s'être trop facilement imaginé
qu'ils marchaient a des succès et a des con-
quêtes 1 L'histoire est pleine de parei 1 les
lecons, mais trop rares sont, par malheur,les
esprits assez ouverts pour les comprendre et
surtout assez avisés pour les appliquer...
L'erreur de jugement que nous signalons
ici et qui aboutit si souvent a de graves
erreurs de conduite, procédé, au fond, d'une
superstition libérale. Bon nombre de libres
penseurs, réfractaires aux enseignements de
la révélation divine, se sont fait un dogme de
ce qu'ils appellent la loi du progrès continu.
En d'autres termes, toute évolution de
Thumanité leur apparait comme nécessaire-
ment progressive en vertu d'une impulsion
fatale et mécanique dont ils négligent d'ail
leurs d'indiquer la source.
Or, cette prétendue loi du progrès continu
n'existe pas. Elle est démentie en fait par les
annales du monde qui nous montrent les
decadences succèdant aux ascensions, la
barbarie aboutissant a la civilisation, mais
aussi la civilisation s'effondrant dans la
barbarie. La fatalité progressive et continue
est de plus incompatible avec deux facteurs
dont Texistence est certaine et dont Taction
peut se vérifier la liberté humaine, d'une
part, et le gouvernement de la Providence,
d'autre part. Les hommes agissent librement
et Dieu gouverne souverainement.
II y a cependant au fond de ce système
une part de vérité c'est que Thomme aspire
au bonheur, a la perfection, au progrès
mais il ne les cherche pas toujours oft ils se
trouvent, et il s'abuse sur les moyens d'y
parvenir, faute de s'éclairer par une süre et
vraie lumière. Cette lumière se trouve dans
le christianisme, dans qui, par la même, est
le foyer permanent de toute civilisation faite
pour durer. Voila aussi pourquoi tous les
progrès accomplis en dehors du christianis
me, dans l'ordre politique et social, ne sont
pas faits pour durer tandis que toutes les
entreprises dirigées contre le christianisme
sont des ceuvres de réaction, contraires au
réel progrès.
Depuis quelque temps, les doubles quais
d'embarquement et de débarquement pour
voyageurs, se niultiplient dans les difïéren-
tes stations du railway beige, fa formule
n'est certainement pas technique, mais je
veux dire que depuis quelque temps déja les
voyageurs qui empruntent le chemin de fer
pour se rendre dans telle direction s'embar-
quent du coté des bdtiments de la gare,
tandi3 que ces marnes voyageurs, s'ils se
rendant daas la direction inverse, s'embar-
quent du cöté opposé.
Naturellement et par voie de conséquence
il en est de même pour le débarquement.
Je m'efforce a être clair et si je ne me fais
pas comprendre, tant pis pour moi.
Ces mesures, prises en vue de diminuer
les risques d'accidents son incontestable-
ment bonnes, et il faudrait être griDcheux
pour le moins, pour ne pas le reconnaitre
ne bonne gr&ce.
Du coup les voyageurs attentifs savent a
ne pas pouvoir se tromper qu'ils doivent
descendre du cóté du macadam s il y en a,
et il y en a presque partout, et générale-
ment ils savent aussi, qu'en Belgique, par
tout oft il y a double voie, les trains roulent
sur la voie gauche.
Done de ce cóté, a moins d'être distrait
jusqu'a être coupable, plus de confusion
possible, le danger peut-être considéré com
me complètement et définitivement écarté,
et il ne reste qua souhaiter que toutes les
stations de passage, sansaucune distinction,
aient deux quais de débarquement, en
attendant qu'elles aieut toutes un
souterrain, ce qui arrivera certainement.
Mais si, par l'établissement de ces quais,
les dangers les plus immediate du débar
quement sont vaincus, il n'en est pas de
même pour le danger que peuvent courir les
voyageurs qui doivent s'embarquer, car
alors il y a toujours pour une direction,
dans toutes les gar^s tlpassage oft il n'y a
pas de passage souterrain, a traverser les
voies.
Et c'est justemeut ici ;ue mon enthou
siasme se refroidit que que peu. nou pas
paree que je voudrnis comme par enchan-
tement, des passages so terrains partout,
muis paree que Tadiniuistratiou n'a pas
règlé jusqu'ioi ce passage vers Tmtre cóté,
d'une faQou non équivoque, aussi oiaire que
précise ot surtout uniform
Pour vous faire uue i iée exacte de la
justesse de mon observation, lisez attentive-
inent ces deux avertissements que Ton
apercoit daos presque toutes les gares de
passage
1. Üous peine d'amende, il est défendu de
traverser les voies sans y être autorisé par
le chef de gare ou son délégué.
2. Sous peine d'amende, il est défendu de
traverser les voies sans y être invité par le
chef de gare ou sou délégué.
Cette petite difïérence de redaction, qui a
lair de n'être rien du tout, pourrait avoir
en cas d accident, des consequences juridi
ques bien différentes, car elle semble per-
mettre a un avocat un peu retors de déplacer
aisément les responsabilités.
En effet, l'avertissement ne 1, semble
dicté par une administration qui serait per-
suadée que tous les voyageurs, quel que soit
1 endroit oü les nécessités da la vie peuvent
les appeler, sont complètement familiarisés
avec tous les secrets du railway, qu'ils
peuvent s'orienter n'importe oü ils se trou
vent, et qu'il suffit qu'un portier quelconque
leur ouvre les portes des salles d'attente,
pour qu'immédiatement ils s'aperQoivent de
la direction, qu'ils auront a prendre. S'il en
était réellement ainsi, malheureusement il
n'en est pas ainsi, et il n'en sera pas ainsi de
longtemps, Tinstruction n° 1 pourrait suf-
fire, car il ne resterait aux voyageurs si
bien stylés qu'a oter poliment leur bonnet
pour demander l' autoris ation de passer.
Ce serait, k la longue un peu énervant
pour le personnel, mais enfin passons.
Le système n° 1, c'est clair, laisse la plus
grosse part de responsabilité au voyageur.
L'avertisement n° 2, certainement le
meilleur, et que je serais heureux de voir
se généraliser, suppose, semble-t-il,
voyageur comme il se trouve être générale
ment, c'est-Adire inexpérimenté,négligeant,
distrait, si pas imprudent et tout le reste k
la fois.
Dès lors Vinvitation, l'ordre si Ton veut,
ce mot ne m'effraie point, se justitie et
s'impose tout le monde doit l'accepter et
l'accepterait certainement.
Mais, et ce mais en dit peut-être long, la
plus grosse part de responsabilité imcom-
berait alors au personnel.
N'est-il pas permis dès lors, de se deman
der pourquoi l'administration cherche a
écarter les accidents toujours possibles par
deux avis absolumeut différents
Et comme toute observation qui pourrait
ressembler a une critique, doit avoir une
conclusion, je diraimessieurs les fonction
naires, règlementez, même sévèrement,
réglementation ne nous effraie pas, mais
règlementez surtout d'une fagon uniforme,
non équivoque, et que cette réglementation
lie le personnel aussi bien que le public
lui même.
L'urbanité dans les relations entre le per
sonnel du railway et le monde voyageur qui
le fait vivre, ne fera qu'y gagner, et une
grande partie de ce personnel cessera peut-
être un jour de penser que le public a été
créé tout exprès pour lui, alors que c'est lui
qui a dü être créé pour le public, qui le fait
vivre en somme.
Paul Lacroix.
le
la
M. Paul Janson, le farouche radical qu'on
a si justement qualiüé de vieux lion édenté,
a fait part k\Echo dOstende de ce que les
anticléricaux comptaient faire au cours de
la prochaine campagne électorale
"VA S