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M. Delbeke, le sympathique depute'
d'Anvers, dans une coférence qu'il a faite a
1'Association Catholique de Charleroi a parlé
de La Liberté.
Aiusi que l'a dit l'orateur en débutant, le
sujet n'est pas neuf; il a toujours été question
de liberté tous les génies 1'ont gloriiiée
les peuples ont travaillé pour elles et souftert
pour la conquérir.
Les enfants s'en préoccupent déjè et la
célèbrent en chantant: Vivent les vacances,
plus de pénitence». Dans une poésie plus
élevé, le poète Dante a célébré magnifique-
ment la liberté. C'est une chose qui, en eftet,
a toujours été aimée et Bossuet a pu dire
II suffit de jeter aux foules le mot de
liberté pour les entrainer A sa suité
Le sujet n'est pas neuf, mais il est toujours
actuel. Pour les uns la liberté est excellente
mais a condition que la religion et ses
adherents n'en profitent pas. La religion n a
droit, selon eux, qui la liberté detre traquée
et persécutée.
Pour les autres, nous sommes opprimés a
cause de la liberté. La nouvelle société sera
heureuse paree quelle n'aura pas la liberté.
Tout sera ordonné. Tous seront asservis,
mais tous seront contents. L'Etat sera tout'
possédera tout, commandera tout. L'homme
n'aura plus qu'a obéir.
D autres encore disent que la liberté est
une tres bonne chose, mais qu'elle doit être
fa^onnée, recoupée. taillée. Ils veulent la
tuer a petit feu.
Qu'est-ce que la liberté? C'est pouvoir
faire ce que l'on veut, travailler comme on
veut, se marier comme on veut, se réunir,
s'associer, enseigner comme on veut. Néces-
sairement, il y aura toujours des gens qui
voudront autre chose que ce que vous
voulez. Que faut il faire alors Respecter la
pensée d'autrui, pour qu'autrui respecte votre
pensee.
II en est beaucoup qui poussent a tout
propos le cri de Vive la liberté mais
combien sous-entendentla liberté pour
moi. Ceux-la, losqu'ils ont le pouvoir et la
puissance sont les pires des tyrans.
II ne s'agit pas uniquement d'aimer la
liberté e est simple et dans la nature même
de rhomme.il faut surtout aimer et respecter
la libertedes autres, et celui la seul qui agit
de la sorte a le droit de se dire libéral. Oui
respectez la liberté des autres, même quand
ils veulent ce que vous ne voulez pas, quand
ils écrivent ce que vous condamnez.
C'est une chose difficile et rare. Aussi
peut-on dire qu'il en est des libéraux comme
des amis rien n'est plus rare que la chose.
L'homme est une triste créature. Son
intelligence est bornée comme lui et de la
vient sa tendance a vouloir que tout le
monde pense comme lui.
L'homme est égoïste voila pourquoi
lorsqu'il est puissant, il ne souffre pas qu'on
agisse autrement que lui.
II a fallu de longs siècles de civilisation
chrétienne pour faire comprendre l'injustice
de ces tendances naturelles de l'esprit
humain. Et malgré cela, nous voyons
encore de nos jours des hommes politiques,
des journalistes qui passent leur vie a
approuver les persecutions. Leur cceur et
leur intelligence sont complètement inca-
pables de sentir ce qui est la vraie liberté
Comme tous les biens de la terre, la
liberté doit se mériter, II taut faire respecter
sa liberté en respectant celle dëï autres et en
sachant la défendre.
Beaucoup de jeunes gens croient au déout
de leur vie qu'ils vont vivre heureux, dans
une fête perpétuelle. Les malheureux Ils
apprennent vite que la vie ici bas n est qu'une
lutte contre la douleur et les épjeuves.
II en est demême dela liberté. Elie non plus
n'amène pas le Paradis sur terre et il faut
lutter sans relache pour la coaserver intacte.
Ne pensez-vous pas qu'en Russie, en
temps normal, avant les troubles sanglants
que nous connaissons.il faisait assez agréable
de vivre, pour les classes dirigeantes
Pas de politique, pas d'élections, pas de
meetings, pas de polémique électorale.
Dans les pays libres au contraire, il a y
toujours des élections,toujours des meetings,
oft il faut aller prouver que 2 et 2 font 4,
contre un illuminé qui veut faire croire au
au peuple que 2 et 2 font 5. Toujours la
lutte, la discussion. C'est la caractéristique
du régime de la liberté, d'etre en même
temps un régime de lutte.
La liberté estune chose précieuse qu'il faut
conquérir tous les jours par une voie chré
tienne de sacrifice et de dévouement.
II faut oser prendre en mains la défense
opiniatre des intéréts de la religion. Que les
sarcasmes dela presseimpie de nous rebutent
pas, mais vous fassent songer, au contraire,
a avoir une presse a vous pour y répondre.
Si vous êtes villipendés dans des réunions,
organisez des meetings a votre tour, pour
vous défendre et attaquer 1 ennemi.
Vous ne conserverez vos liberies que si
vous en usez. Surtout ne croyez jamais qu'il
soit en dessous de vous de vous soumettre
aux corvées du régime de la liberté.
En Angleterre il est tout aussi aristocrati-
que de présider un meeting et de participer a
la vie parlementaire que de faire de lauto
mobilisme. C'est pourquoi ce pays est une
terre de liberté.
II y a aussi d'autres pays oü l'usage des
libertés publiques est laissé aux seuls poli-
ticicns. Dans ces pays l'écume sociale remon
te et s'empare du pouvoir. C'est le règne des
préjugés et du fanatisme qui se traduit par
des lois dont les exces confondent ceux qui
ontconservé la vraie notion de la liberté.
II y a, prés de nous, un pays célèbre par
ses écrivains, ses artistes, ses savants, ses
guerriers et dont les habitants n'ont ni le sens
ni le tempérament de la liberté. Dans cette
nation, la majorité des citoyens est attachée
a la religion catholique et elle envoie aux
cbambres une majorité qui persécute cette
religion par tout les moyens.
Onyvoit des citoyens dépouillés sans
jugement de leurs biens et de leurs demeu-
res, obligés d'abandonner leur vie en com-
mun ou de s'exiier.
Et si les dirigeants commettent ces abus,
ce n'est pas, comme on pourrait le croire,
pour se débarrasser de la lie de la société. II
y a dans la capitale de ce pays 80,000 prosti
tuees et autant d'individus qui en vivent. Ce
n est pas de ces citoyens dangereux que la
Répubiique a voulu se défaire. L'institution
des filles de joie et des apaches fonctionne
mieux que jamais.
Les citoyens que l'on a expulsés, ce sont
des hommes voués a la charité, qui s'étaient
faits les éducateurs de la jeunesse. Ce sont
des prêtres voués a la pratique du sacrifice et
de toutes les vertus. Les femmes que l'on a
chassées, ce sont des saintes vouées a Dieu
et consacrées au service du pauvre, de l'or-
phelin et du vieillard sans asile
Voila oü ce pays en est arrivé et je ne parle
pas de la loi de séparation, loi de persécution
sournoise et de spoliation, votée en ces
derniers temps. On se demande en présence
de tels faits, comment il est possible qu'une
reaction ne se produise pas dans l'opinion
publique. La cause de ce triste état de cho-
ses, il faut la chercher surtout dans ce fait
que le tempérament francais n'a pas la com-
préhension de la liberté.
Si nous constatons si souvent que les
catholiques francais n'ont pas assez de virili-
té, de persévérence, de clairvoyance pour
de'sabuser l'opinion publique, ce n'est pas
pour les accabler, mais pour en tirer des
enseignements.
Notre petit pays doit profiter de eet exem-
ple en cultivant intensivement son sentiment
de la liberté. Les catholiques doivent ap-
prendre de plus en plus, a la défendre.
Nous devons admettre, plus que jamais
dans nos rangs, qui que ce soit, qui se
proclame ami de la liberté. Ce sera pour
notre parti, une base nationale, car toujours
le peuple beige sera avec celui qui aime la
liberté.
Liberté en tout et pour tous dit la
devise du meeting anversois.
C'est cette formule qui nous a fait triorn-
pher. C'est paree que le gouvernement
catholique l'a toujours mise en pratique
quil est devenu si populaire. C'est pour ce
motif que nous avons pa réaliser de si gran-
des choses.
Pendant la récente période electorale, la
presse adverse a répété a satiété qu'il fallait
renverser le gouvernement catholique dans
l'intérêt de la liberté de conscience
Le pays a montré qu'il voit trés bien que
les vrais libéraux, c'est nous que ceux qui
se dirent libéraux n'aiment plus que la
contrainte et n'ont jamais un mot de blftme
contre les excès des francs-macons francais.
Le pays constate, avec une satisfaction
toujours renouvelée, que le gouvernement
catholique assure la paix intérieure, tout en
cherchant la solution des problèmes sociaux.
L'homme, non aveugle par le parti-pris,
est forcé de reconnaïtre que le gouvernement
respecte toutes les opinions, qu'il n'a
recours ni a l'espionnage ni a la delation et
qu'il laisse s'épanouir la liberté dans la
nation entière.,
Entre le spectacle de ce qui existe chez
nous et chez nos voisins, le choix du pays
n'est pas douteux. line le sera jamais tant
que nous aurons la virilité et le courage de
défendre notre liberté contre ceux qui s'en
proclament les ennemis.
Mais, disent certains, la liberté a fait
faillite paree qu'elle n'a pas encore donné
»5,ooo livres de rente a tout être humain.
Cela n'est pas sérieux, la liberté ne doit pas
amener le ciel sur terre. Mais on constate
que dans tous les Etats européens dotés de la
liberté, la ricbesse s'est mieux partagée et la
population s'est augmentée dans de grandes
proportions. Toutes les nations d'ailleurs
aspirent au régime constitutionnel et nous
voyons actuellement les Russes tenter de
l'arracher de 1 autocratie, avec une énergie
farouche que les souffrances ne parviennent
pas a ébranler.
Si la liberté a fait faillite, ce n'est assuré-
ment pas dans notre pays. La Belgique est
le pays le plus libre du monde et M. le
Mi nistre de Trooz a pu dire avec fierté que
le bilan de nos y5 années d'indépendance
est un légitime motif de gloire.
La liberté chez nous a tenu toutes ses
promesses et au dela. Nous devons la
vénérer, la chérir, lui consacrer tout notre
dévoüment.
A ce prix, elle gardera nos autels, nos
temples, nos foyers et l'ame de nos enfants.
Treize grèves nouvelles, intéressant envi
ron 3.100 grévistes et 374 chómeurs forcés,
ont été signaléesal'Office du travail pendant
le mois d'aoftt dernier. S'est en outre conti-
nuée, pendant toute la durée du même
mois, une grève commencée en juillet et
intéressant 60 grévistes. Enfin, deux lock
out, s'appliquant respectivement a 3,000 et
1,500 ouvriers environ, ont été déclarés en
aoüt dans l'industrie textile verviétoise. Le
premier a pris fin, par une transaction
provisoire, après neuf jours de durée mais
le second persistait a la fin de septembre, et
ses proportions avaient même été considéra-
blementaccrues par l'adjouction de plusieurs
catégories nouvelles d'établissements tex
tiles.
C'est d'ailleurs une fois de plus l'industrie
textile et particulièrement celle de la region
verviétoise, qui a été éprouvée par le plus
grand nombre de grève» en co mois d'aoftt
(six). Le travail des métaux vient en second
rang avec trois grèves. Les autres conflits
ont surgi respectivement dans les quatre
industries ci-après fabrication d'allumet-
tes, imprimerie, menuiserie et carrières.
L'augmentation des salaires revient aussi,
comme revendication le plus souvent pour
suivie dans 5 grèves. Le? autres motifs de
conflit sont assez divers grève s de solidari
té ouvrière (2), lockout de sofi-fti: itc pa-
ronale (1) réintégration d'un ;ouviier con
gédié (l),refus d'accepfcer un nouveau contre
maitre (1), empêcher un changement dans
l'organisation du travail (l).obtenir Pemploi
alternatif de tous les ouvriers pour em
pêcher le chomage complet d'une partie
d'entre eux (2). Un lock out enfin avait pour
but de faire reconnaïtre en principe par le
syndicat ouvrier le libre exercice du tissage
sur deux métiers accouplés.
Des dix grèves dont l'issue a été signalée
depuis le précédent bulletin, deux (30
grévistes) parait n'avoir eu pour cause qu'un
malentendu qui a été rapidement dissipé
deux (181 grévistes) ont été terminées p; r
transactiou une grève, cite de so idarité, ft
pris fin en mème temps que celle qu elle
avait pour but de soutenir. Quatre grèves
enfin (510 grévistes,ont échoué et leur échec
a entrainé dans deux cas des exclusions
d'ouvriers (105 en tout).