n Samedi Octobre centimes ie ■v L LI Hi R'! E Les grèvesen Belgique pendant le mois d'aoüt s'abonne au tteurre Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. '-"rf «ffes nan**! Le Jv JRNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de I'abonnement. payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnenaents sont d'un an et se régularisent fin Oéeembre. Toutes les communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus Les annonces cofttent IS centimesla gre Les réclames dans le corps du journa cofttent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc !a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a I'Agence Havas Bruxelles. rne d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. M. Delbeke, le sympathique depute' d'Anvers, dans une coférence qu'il a faite a 1'Association Catholique de Charleroi a parlé de La Liberté. Aiusi que l'a dit l'orateur en débutant, le sujet n'est pas neuf; il a toujours été question de liberté tous les génies 1'ont gloriiiée les peuples ont travaillé pour elles et souftert pour la conquérir. Les enfants s'en préoccupent déjè et la célèbrent en chantant: Vivent les vacances, plus de pénitence». Dans une poésie plus élevé, le poète Dante a célébré magnifique- ment la liberté. C'est une chose qui, en eftet, a toujours été aimée et Bossuet a pu dire II suffit de jeter aux foules le mot de liberté pour les entrainer A sa suité Le sujet n'est pas neuf, mais il est toujours actuel. Pour les uns la liberté est excellente mais a condition que la religion et ses adherents n'en profitent pas. La religion n a droit, selon eux, qui la liberté detre traquée et persécutée. Pour les autres, nous sommes opprimés a cause de la liberté. La nouvelle société sera heureuse paree quelle n'aura pas la liberté. Tout sera ordonné. Tous seront asservis, mais tous seront contents. L'Etat sera tout' possédera tout, commandera tout. L'homme n'aura plus qu'a obéir. D autres encore disent que la liberté est une tres bonne chose, mais qu'elle doit être fa^onnée, recoupée. taillée. Ils veulent la tuer a petit feu. Qu'est-ce que la liberté? C'est pouvoir faire ce que l'on veut, travailler comme on veut, se marier comme on veut, se réunir, s'associer, enseigner comme on veut. Néces- sairement, il y aura toujours des gens qui voudront autre chose que ce que vous voulez. Que faut il faire alors Respecter la pensée d'autrui, pour qu'autrui respecte votre pensee. II en est beaucoup qui poussent a tout propos le cri de Vive la liberté mais combien sous-entendentla liberté pour moi. Ceux-la, losqu'ils ont le pouvoir et la puissance sont les pires des tyrans. II ne s'agit pas uniquement d'aimer la liberté e est simple et dans la nature même de rhomme.il faut surtout aimer et respecter la libertedes autres, et celui la seul qui agit de la sorte a le droit de se dire libéral. Oui respectez la liberté des autres, même quand ils veulent ce que vous ne voulez pas, quand ils écrivent ce que vous condamnez. C'est une chose difficile et rare. Aussi peut-on dire qu'il en est des libéraux comme des amis rien n'est plus rare que la chose. L'homme est une triste créature. Son intelligence est bornée comme lui et de la vient sa tendance a vouloir que tout le monde pense comme lui. L'homme est égoïste voila pourquoi lorsqu'il est puissant, il ne souffre pas qu'on agisse autrement que lui. II a fallu de longs siècles de civilisation chrétienne pour faire comprendre l'injustice de ces tendances naturelles de l'esprit humain. Et malgré cela, nous voyons encore de nos jours des hommes politiques, des journalistes qui passent leur vie a approuver les persecutions. Leur cceur et leur intelligence sont complètement inca- pables de sentir ce qui est la vraie liberté Comme tous les biens de la terre, la liberté doit se mériter, II taut faire respecter sa liberté en respectant celle dëï autres et en sachant la défendre. Beaucoup de jeunes gens croient au déout de leur vie qu'ils vont vivre heureux, dans une fête perpétuelle. Les malheureux Ils apprennent vite que la vie ici bas n est qu'une lutte contre la douleur et les épjeuves. II en est demême dela liberté. Elie non plus n'amène pas le Paradis sur terre et il faut lutter sans relache pour la coaserver intacte. Ne pensez-vous pas qu'en Russie, en temps normal, avant les troubles sanglants que nous connaissons.il faisait assez agréable de vivre, pour les classes dirigeantes Pas de politique, pas d'élections, pas de meetings, pas de polémique électorale. Dans les pays libres au contraire, il a y toujours des élections,toujours des meetings, oft il faut aller prouver que 2 et 2 font 4, contre un illuminé qui veut faire croire au au peuple que 2 et 2 font 5. Toujours la lutte, la discussion. C'est la caractéristique du régime de la liberté, d'etre en même temps un régime de lutte. La liberté estune chose précieuse qu'il faut conquérir tous les jours par une voie chré tienne de sacrifice et de dévouement. II faut oser prendre en mains la défense opiniatre des intéréts de la religion. Que les sarcasmes dela presseimpie de nous rebutent pas, mais vous fassent songer, au contraire, a avoir une presse a vous pour y répondre. Si vous êtes villipendés dans des réunions, organisez des meetings a votre tour, pour vous défendre et attaquer 1 ennemi. Vous ne conserverez vos liberies que si vous en usez. Surtout ne croyez jamais qu'il soit en dessous de vous de vous soumettre aux corvées du régime de la liberté. En Angleterre il est tout aussi aristocrati- que de présider un meeting et de participer a la vie parlementaire que de faire de lauto mobilisme. C'est pourquoi ce pays est une terre de liberté. II y a aussi d'autres pays oü l'usage des libertés publiques est laissé aux seuls poli- ticicns. Dans ces pays l'écume sociale remon te et s'empare du pouvoir. C'est le règne des préjugés et du fanatisme qui se traduit par des lois dont les exces confondent ceux qui ontconservé la vraie notion de la liberté. II y a, prés de nous, un pays célèbre par ses écrivains, ses artistes, ses savants, ses guerriers et dont les habitants n'ont ni le sens ni le tempérament de la liberté. Dans cette nation, la majorité des citoyens est attachée a la religion catholique et elle envoie aux cbambres une majorité qui persécute cette religion par tout les moyens. Onyvoit des citoyens dépouillés sans jugement de leurs biens et de leurs demeu- res, obligés d'abandonner leur vie en com- mun ou de s'exiier. Et si les dirigeants commettent ces abus, ce n'est pas, comme on pourrait le croire, pour se débarrasser de la lie de la société. II y a dans la capitale de ce pays 80,000 prosti tuees et autant d'individus qui en vivent. Ce n est pas de ces citoyens dangereux que la Répubiique a voulu se défaire. L'institution des filles de joie et des apaches fonctionne mieux que jamais. Les citoyens que l'on a expulsés, ce sont des hommes voués a la charité, qui s'étaient faits les éducateurs de la jeunesse. Ce sont des prêtres voués a la pratique du sacrifice et de toutes les vertus. Les femmes que l'on a chassées, ce sont des saintes vouées a Dieu et consacrées au service du pauvre, de l'or- phelin et du vieillard sans asile Voila oü ce pays en est arrivé et je ne parle pas de la loi de séparation, loi de persécution sournoise et de spoliation, votée en ces derniers temps. On se demande en présence de tels faits, comment il est possible qu'une reaction ne se produise pas dans l'opinion publique. La cause de ce triste état de cho- ses, il faut la chercher surtout dans ce fait que le tempérament francais n'a pas la com- préhension de la liberté. Si nous constatons si souvent que les catholiques francais n'ont pas assez de virili- té, de persévérence, de clairvoyance pour de'sabuser l'opinion publique, ce n'est pas pour les accabler, mais pour en tirer des enseignements. Notre petit pays doit profiter de eet exem- ple en cultivant intensivement son sentiment de la liberté. Les catholiques doivent ap- prendre de plus en plus, a la défendre. Nous devons admettre, plus que jamais dans nos rangs, qui que ce soit, qui se proclame ami de la liberté. Ce sera pour notre parti, une base nationale, car toujours le peuple beige sera avec celui qui aime la liberté. Liberté en tout et pour tous dit la devise du meeting anversois. C'est cette formule qui nous a fait triorn- pher. C'est paree que le gouvernement catholique l'a toujours mise en pratique quil est devenu si populaire. C'est pour ce motif que nous avons pa réaliser de si gran- des choses. Pendant la récente période electorale, la presse adverse a répété a satiété qu'il fallait renverser le gouvernement catholique dans l'intérêt de la liberté de conscience Le pays a montré qu'il voit trés bien que les vrais libéraux, c'est nous que ceux qui se dirent libéraux n'aiment plus que la contrainte et n'ont jamais un mot de blftme contre les excès des francs-macons francais. Le pays constate, avec une satisfaction toujours renouvelée, que le gouvernement catholique assure la paix intérieure, tout en cherchant la solution des problèmes sociaux. L'homme, non aveugle par le parti-pris, est forcé de reconnaïtre que le gouvernement respecte toutes les opinions, qu'il n'a recours ni a l'espionnage ni a la delation et qu'il laisse s'épanouir la liberté dans la nation entière., Entre le spectacle de ce qui existe chez nous et chez nos voisins, le choix du pays n'est pas douteux. line le sera jamais tant que nous aurons la virilité et le courage de défendre notre liberté contre ceux qui s'en proclament les ennemis. Mais, disent certains, la liberté a fait faillite paree qu'elle n'a pas encore donné »5,ooo livres de rente a tout être humain. Cela n'est pas sérieux, la liberté ne doit pas amener le ciel sur terre. Mais on constate que dans tous les Etats européens dotés de la liberté, la ricbesse s'est mieux partagée et la population s'est augmentée dans de grandes proportions. Toutes les nations d'ailleurs aspirent au régime constitutionnel et nous voyons actuellement les Russes tenter de l'arracher de 1 autocratie, avec une énergie farouche que les souffrances ne parviennent pas a ébranler. Si la liberté a fait faillite, ce n'est assuré- ment pas dans notre pays. La Belgique est le pays le plus libre du monde et M. le Mi nistre de Trooz a pu dire avec fierté que le bilan de nos y5 années d'indépendance est un légitime motif de gloire. La liberté chez nous a tenu toutes ses promesses et au dela. Nous devons la vénérer, la chérir, lui consacrer tout notre dévoüment. A ce prix, elle gardera nos autels, nos temples, nos foyers et l'ame de nos enfants. Treize grèves nouvelles, intéressant envi ron 3.100 grévistes et 374 chómeurs forcés, ont été signaléesal'Office du travail pendant le mois d'aoftt dernier. S'est en outre conti- nuée, pendant toute la durée du même mois, une grève commencée en juillet et intéressant 60 grévistes. Enfin, deux lock out, s'appliquant respectivement a 3,000 et 1,500 ouvriers environ, ont été déclarés en aoüt dans l'industrie textile verviétoise. Le premier a pris fin, par une transaction provisoire, après neuf jours de durée mais le second persistait a la fin de septembre, et ses proportions avaient même été considéra- blementaccrues par l'adjouction de plusieurs catégories nouvelles d'établissements tex tiles. C'est d'ailleurs une fois de plus l'industrie textile et particulièrement celle de la region verviétoise, qui a été éprouvée par le plus grand nombre de grève» en co mois d'aoftt (six). Le travail des métaux vient en second rang avec trois grèves. Les autres conflits ont surgi respectivement dans les quatre industries ci-après fabrication d'allumet- tes, imprimerie, menuiserie et carrières. L'augmentation des salaires revient aussi, comme revendication le plus souvent pour suivie dans 5 grèves. Le? autres motifs de conflit sont assez divers grève s de solidari té ouvrière (2), lockout de sofi-fti: itc pa- ronale (1) réintégration d'un ;ouviier con gédié (l),refus d'accepfcer un nouveau contre maitre (1), empêcher un changement dans l'organisation du travail (l).obtenir Pemploi alternatif de tous les ouvriers pour em pêcher le chomage complet d'une partie d'entre eux (2). Un lock out enfin avait pour but de faire reconnaïtre en principe par le syndicat ouvrier le libre exercice du tissage sur deux métiers accouplés. Des dix grèves dont l'issue a été signalée depuis le précédent bulletin, deux (30 grévistes) parait n'avoir eu pour cause qu'un malentendu qui a été rapidement dissipé deux (181 grévistes) ont été terminées p; r transactiou une grève, cite de so idarité, ft pris fin en mème temps que celle qu elle avait pour but de soutenir. Quatre grèves enfin (510 grévistes,ont échoué et leur échec a entrainé dans deux cas des exclusions d'ouvriers (105 en tout).

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1