ORGANE CATfluLiUUE DE L'ARRONDISSEl Mort de M. le Baron Surmont de Volsberghe TELEPHONE 52 Mercredi 31 Octobre 1906 10 centimes Ie N r^pectacic de Krai-ce .'v&J n s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres. et tous les bureaux de poste du royaume. w j JOURNAL Le J i JRNAL D'YPRES parait Ie Mercredi et le Samedi. I.e prix de I'abonnement. payable par anticipation, est do 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre. Toutes les Communications doivent étre adre^sés f anco d=> ort l'adresse ci-dessus Les annonces content 15 centimesla a. - Les réclames dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les inse-tions judiciaires, 1 franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgiqae (exeepté les deux Flandres) 's'adresser k VAgence Havas Bruxelles. rue d'Argent, n°34 et a Paris,8, Place de la Bourse. M. le baron Arthur Surmont de Vols berghe, ancien Ministre de l'Industrie et du Travail, ancien Bourgmestre de la ville d'Ypres, ancien Sénateur d Ypres, est décéde' mardi a Saint- Denis-Westrem- lez-Gand. Cette nouvelle aura cause de vifs regrets au sein de notre population elle aura réveille le souvenir des importants ser vices rendus par le défunt a la ville d Ypres et a son arrondissement, aux intéréts des- quels il s'était dévoué corps et ame. Chez les catholiques, elle aura ravivé les senti ments de reconnaissance qu'ils doivent au baron Surmont pour 1 'activité et le dé- vouement inlassables qu'il déploya au service de leur cause dans le domaine de la politique, de l'admimstration et des oeuvres. Nous regrettons de ne pouvoir donner, dans le numéro de ce jour.une biographie complete du regretté défunt et un apercu détaillé de son oeuvre comme bourgmestre de la ville d'Ypres. Le baron Surmont de Volsberghe était né a Gand le 5 Octobre 1837. II fit ses études au collége Ste-Barbe a Gand et a l'Université catholique de Louvain. En 1865il vint se fixer a Ypres oü il avait épousé Me'ls de Gheus d'Elzenwalle. II ne tarda pas a se consacrer a la vie pu- blique. En 187a, nous le voyons nommé suc- cessivement conseiller communal a Voor- mezeele, membre du conseil provincial et de la deputation permanente, dont il fit partie jusqu'en 1878. Le jr Juin de cette même année, l'ar- rondisgement d'Ypres l'envoya siéger au Sénat en remplacement de M, le baron Mazeman de Couthove, sénateur liberal sortant. Depuis lors il fut toujours réélu sans lutte. De 1878 a 1884 il dirigea, en qualité de président du comité scolaire, la campagne contre le loi de malheur el la création des écoles catholiques. A la même époque, il prenait une part prépondérante a ('organisation de l'Asso- ciation conservatrice, dont il devint le président, et a la fondation du Cercle catholique. Le ier février 1891 il fut élu conseiller communal d'Ypres en même temps que tous les candidats de la liste catholique, et le 23 mars suivant, le gouvernement lui confia les fonctions de bourgmestre, qu Le F.-. Clémenceau, Vendéen sans baptême, membre de la loge la Clémente Airntié» de Paris, arcien maire communard de Montmartre, déteint décidément legou- vernail de la Répuhlique Frangaise. tl remplit jusqu'au jour oü le Roi l'appela a faire partie du conseil de la couronne. Le Journal de Bruxelles apprécie en ces termes le role joué au Sénat par le baron Surmont au cours de sa carrière parlementaire de 25 années, et 1'oeuvre qu il a accompiie comme ministre de l'In dustrie et du Travail. Travatlleur persévérant, doué d'une facilité d'assimilation et de production peu commune, li aborda les questions les plus diverses avec aisance et competence. 11 n était pas orateur il parlait simplement et sans recherche, mais savait se faire écouter. Les nombreux discours prononcés sur toutes les lois importantes qui ont figure a l'ordre du jour du Sénat depuis 1878.de même que les non moins nombreux rap ports qu il a déposés sur une multitude de questions, constituent une oeuvre con- sidérable. Le reglement d'une quantité de ques tions d'ordres divers, notamment les lois fiscales et financières, les lois militaires, les lois ouvrières et les questions de le gislation en général, trouvaient en M. Surmont de Volsberghe un collaborateur actif et consciencieux C'est ainst que nous le voyons intervenir dans les débats relatifs a la lot de müice, sur iaquelle il fit rapport, a la loi d'impót sur le ta- bac, k la lot relative a la Société des che- mins de fer vicinaux, a celles concernant l'avancement des officiers et i'organisa- tion de l'école militaire, i'institution d'un conseil de 1 industrie et du travail, la convention conclue entre la Belgique et la Prance pour la réglementation du ser vice militaire, les conseils de prud'hom- mes, les habitations ouvrières, 1 assistance publique, la suppression des jeux dans les établissements publics, le tarif douanier,la fabrication et 1 importation des alcools,etc. Mais c'est surtout et tout particulière- ment dans les difficiles questions d admi nistration provinciale et communale et dans le domaine electoral que se mani festeren! toute 1 activité et toute la compé- tence de l'honorable sénateur d'Ypres. L'instabilité de uos lois électorales, qui, depuis vingt ans, se sont renouvelées et modifiées avec une complication vraiment extraordinaire, est ia caractéristique de notre période de transition elle marque bien la fin de l'ancien régime et les taton- nements indécis d'un peuple qui cherche une voie nouvelle. L'ardeur de la lutte, l'importance des débats qui furent engages n'étaient pas de nature a laisser indifférent un homme de la trempe de M. Surmont. Aussi, la part qu'il y a prise est certainement une des plus considérables. Par ses connais- sances approfondies de la matière, autant que par sa grande expérience d'adminis- trateur, son intervention dans les discus sions a été souvent d'une incontestable valeur pour la solution de ces problèmes. Dans eet ordre idéés nous citerons comme objets de son activité la loi de 1879 portant modification a la contribution personnelle et aux lois électorales, celle portant suppression de la juridiction contentieuse des deputations permanen- tes, celles de 1883 sur la rélorme électo- rale pour la province et ia commune, de 1884 relative k la comptabilité provinciale et communale, la loi concernant le nou veau mode de votation, celle modifiant les lois provinciale et communale, puis la loi de 1895 portant formation des listes des électeurs pour Jes Chambres législatives sur Iaquelle l'honorable membre fit un rapport extrêmement important, qui lui valut les félicitations du gouvernement et du Sénat tout entier; rnentionnons encore le code électoral, dont le rapport lui fut également ronfié. Rappelons enfin le role prépondérant joué par le baron Surmont de Volsberghe dans 1'oeuvre ardue de la revision consti- tionnelle. Toujours au premier plan, prenant part, sans exception, a toutes les réunions, a toutes les discussions aussi longues que diffuses et ingrates, il s'est montré infatigable. A la Commission des XXI il a fait rapport sur les propositions relatives a la révision des articles 43 et 48. Le baron Surmont de Volsberghe fut nommé ministre du travail le 5 février 1900. C'est sous son ministère que fut discuté le projet de loi instituant les pen sions de vieillesse (session de 1899-1900). 11 déposa le projet réglementant le me- surage du travail des ouvriers qui fut discuté au cours de ia session de igoo- 1901 et qui devint la loi du 3o juillet i901 II déposa aussi le projet de loi portant fixation des unités électriques. Enfin, il soumit aux Chambres le nouveau projet relatif a la réparation des accidents du travail, le projet précédent, dü a M. Nys- sens, étant devenu caduc par suite de la dissolution des Chambres. Durant les deux années qu'il passa au ministère M. le baron Surmont de Vols berghe s'est occupé tout particulièrement des questions intéressant l'enseignement industriel et professionnel. Pour 1 occurence le nouveau premier ministre avait trouvé un uiot-programme, un mot destiné faire fortune, a devenir le cri du jour Les évèques sont des fonc tionnaires de l'étranger Dans les discours qu'il a prononcés au commencement du mois en Vendée et dans le Var, M Clémenceau,président du conseil, alors seulement ministre de l'intérieur,après avoir rappelé la resistance opposée par le clergé catholique a la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, avait déja qualiüé les évêques de fonctionnaires de l'étranger Et s'il arrivait, a dit notamment M. Clé menceau a Draguignan, que cette paix répu- blicaine fftt troublée par les fonctionnaires d'une théocratie internationale, qui, n'ayant jamais pu faire l'ordre que par la violence, prétend actuellement faire plier la loi fran- (jaise devant sa volonté,n'ayez point de doute i eet égard, mes chers concitoyens, le droit des Francais a se gouverner eux-mêmes en dépit des «fonctionnaires de l'étranger» sera rigoureusement maintenu. Les feuille8 officieuses insinuent que M. Clémenceau u'avait pas visé seulement k un effet oratoire, mais avait fait allusion des mesures encore vagues et mystórieuses auxquelles le gouvernement pourrait avoir éventuellement recours. II allait suffire d'un bout de lei pour mettre les évêques hors du droit commun en attendant qu'on les mette hors du territoire francais. Qui ne voit que cette interpretation des paroles de M, Clémenceau ne sert qu'a le faire passer pour un maltre-chanteur politi que A vrai dire Ie premier fonctionnaire de 1 étranger c est bien le chef du gouver nement franc-magon obéissantlui-même i un chef international se cachant mystérieuse- ment dans les arrière loges. Demain celui qui méprise les évêques comme fonctionnaires de l'étranger recevra avec dévotion les ambassadeurs de tous les pays ainsi que les gros banquiers juifs, allemande, anglais. Maitre-chanteur politique Clémenceau n'est pas moins maitre sophiste. Arrivé au pouvoir après avoir combattu toute sa vie de commun accord avec les socialistes et les révolutionnaires, sou pre mier discours fut une attaque retentissante centre le collectivisme. Aujourd'hui président du Conseil il prend comme collaborateurs deux socialistes no tamment Viviani dout il fait un ministre «du travail et de la prévoyance sociale Les socialistes doutent cependant encore de la valeur de leur succès. Des délégués d'un groupe socialiste sont allés demander au premier ministre d'insérer dans sa déclaration aux chambres la pro messe de certaiaes réformes chères aux socialistes. M. Clémenceau, imperturlable, s'est con tenté de leur répoudre qu'il s'engageait d'admettre certains projets dans son pro- gramme, qu il ne prenait pas d engagement au sujet de sa déclaration Un sophiste de cette trempe n aura pas de peine a faire passer dans c. rtains num-ux les évêques pour des fonctiouna res de 1 étranger il lui sera plus difficiie du se passer des socialistes. Ceux-ci, depuis ioug- temps, ont habitué leurs aliiés a accorder beaucoup aux socialistes sans rieu en rece- voir en retour. Les journaux libéraux beiges semblent ex douter encore L 'Etoile Beige en té te tous trouvent tout pour le mieux dans la combinaison gouvernementale frangaise et ne s offusquent point de voir le citoyen Viviani installé au ministère du travail. Ces mémes journaux trouvent que notre gouvernement catholique conduit 1 Industrie beige a la ruine par ces concessions a la démocratie et qu'il est temps de passer le pouvoir aux mains des doctrinaires, lis croient ainsi pouvoir en finir avec toute politique de réformes sociales et se donnent l'air que derrière M. Braun et M. Hymne

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1