ORGANE CATfluLiUUE
DE L'ARRONDISSEl
Mort de M. le Baron
Surmont de Volsberghe
TELEPHONE 52
Mercredi 31 Octobre 1906
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M. le baron Arthur Surmont de Vols
berghe, ancien Ministre de l'Industrie et
du Travail, ancien Bourgmestre de la
ville d'Ypres, ancien Sénateur d Ypres,
est décéde' mardi a Saint- Denis-Westrem-
lez-Gand.
Cette nouvelle aura cause de vifs regrets
au sein de notre population elle aura
réveille le souvenir des importants ser
vices rendus par le défunt a la ville d Ypres
et a son arrondissement, aux intéréts des-
quels il s'était dévoué corps et ame. Chez
les catholiques, elle aura ravivé les senti
ments de reconnaissance qu'ils doivent au
baron Surmont pour 1 'activité et le dé-
vouement inlassables qu'il déploya au
service de leur cause dans le domaine de
la politique, de l'admimstration et des
oeuvres.
Nous regrettons de ne pouvoir donner,
dans le numéro de ce jour.une biographie
complete du regretté défunt et un apercu
détaillé de son oeuvre comme bourgmestre
de la ville d'Ypres.
Le baron Surmont de Volsberghe était
né a Gand le 5 Octobre 1837. II fit ses
études au collége Ste-Barbe a Gand et a
l'Université catholique de Louvain.
En 1865il vint se fixer a Ypres oü il
avait épousé Me'ls de Gheus d'Elzenwalle.
II ne tarda pas a se consacrer a la vie pu-
blique.
En 187a, nous le voyons nommé suc-
cessivement conseiller communal a Voor-
mezeele, membre du conseil provincial
et de la deputation permanente, dont il fit
partie jusqu'en 1878.
Le jr Juin de cette même année, l'ar-
rondisgement d'Ypres l'envoya siéger au
Sénat en remplacement de M, le baron
Mazeman de Couthove, sénateur liberal
sortant. Depuis lors il fut toujours réélu
sans lutte.
De 1878 a 1884 il dirigea, en qualité de
président du comité scolaire, la campagne
contre le loi de malheur el la création
des écoles catholiques.
A la même époque, il prenait une part
prépondérante a ('organisation de l'Asso-
ciation conservatrice, dont il devint le
président, et a la fondation du Cercle
catholique.
Le ier février 1891 il fut élu conseiller
communal d'Ypres en même temps que
tous les candidats de la liste catholique, et
le 23 mars suivant, le gouvernement lui
confia les fonctions de bourgmestre, qu
Le F.-. Clémenceau, Vendéen sans
baptême, membre de la loge la Clémente
Airntié» de Paris, arcien maire communard
de Montmartre, déteint décidément legou-
vernail de la Répuhlique Frangaise.
tl
remplit jusqu'au jour oü le Roi l'appela a
faire partie du conseil de la couronne.
Le Journal de Bruxelles apprécie en
ces termes le role joué au Sénat par le
baron Surmont au cours de sa carrière
parlementaire de 25 années, et 1'oeuvre
qu il a accompiie comme ministre de l'In
dustrie et du Travail.
Travatlleur persévérant, doué d'une
facilité d'assimilation et de production peu
commune, li aborda les questions les plus
diverses avec aisance et competence. 11
n était pas orateur il parlait simplement
et sans recherche, mais savait se faire
écouter.
Les nombreux discours prononcés sur
toutes les lois importantes qui ont figure
a l'ordre du jour du Sénat depuis 1878.de
même que les non moins nombreux rap
ports qu il a déposés sur une multitude
de questions, constituent une oeuvre con-
sidérable.
Le reglement d'une quantité de ques
tions d'ordres divers, notamment les lois
fiscales et financières, les lois militaires,
les lois ouvrières et les questions de le
gislation en général, trouvaient en M.
Surmont de Volsberghe un collaborateur
actif et consciencieux C'est ainst que
nous le voyons intervenir dans les débats
relatifs a la lot de müice, sur iaquelle
il fit rapport, a la loi d'impót sur le ta-
bac, k la lot relative a la Société des che-
mins de fer vicinaux, a celles concernant
l'avancement des officiers et i'organisa-
tion de l'école militaire, i'institution d'un
conseil de 1 industrie et du travail, la
convention conclue entre la Belgique et
la Prance pour la réglementation du ser
vice militaire, les conseils de prud'hom-
mes, les habitations ouvrières, 1 assistance
publique, la suppression des jeux dans les
établissements publics, le tarif douanier,la
fabrication et 1 importation des alcools,etc.
Mais c'est surtout et tout particulière-
ment dans les difficiles questions d admi
nistration provinciale et communale et
dans le domaine electoral que se mani
festeren! toute 1 activité et toute la compé-
tence de l'honorable sénateur d'Ypres.
L'instabilité de uos lois électorales, qui,
depuis vingt ans, se sont renouvelées et
modifiées avec une complication vraiment
extraordinaire, est ia caractéristique de
notre période de transition elle marque
bien la fin de l'ancien régime et les taton-
nements indécis d'un peuple qui cherche
une voie nouvelle.
L'ardeur de la lutte, l'importance des
débats qui furent engages n'étaient pas
de nature a laisser indifférent un homme
de la trempe de M. Surmont. Aussi, la
part qu'il y a prise est certainement une
des plus considérables. Par ses connais-
sances approfondies de la matière, autant
que par sa grande expérience d'adminis-
trateur, son intervention dans les discus
sions a été souvent d'une incontestable
valeur pour la solution de ces problèmes.
Dans eet ordre idéés nous citerons
comme objets de son activité la loi de 1879
portant modification a la contribution
personnelle et aux lois électorales, celle
portant suppression de la juridiction
contentieuse des deputations permanen-
tes, celles de 1883 sur la rélorme électo-
rale pour la province et ia commune, de
1884 relative k la comptabilité provinciale
et communale, la loi concernant le nou
veau mode de votation, celle modifiant
les lois provinciale et communale, puis la
loi de 1895 portant formation des listes des
électeurs pour Jes Chambres législatives
sur Iaquelle l'honorable membre fit un
rapport extrêmement important, qui lui
valut les félicitations du gouvernement et
du Sénat tout entier; rnentionnons encore
le code électoral, dont le rapport lui fut
également ronfié.
Rappelons enfin le role prépondérant
joué par le baron Surmont de Volsberghe
dans 1'oeuvre ardue de la revision consti-
tionnelle. Toujours au premier plan,
prenant part, sans exception, a toutes les
réunions, a toutes les discussions aussi
longues que diffuses et ingrates, il s'est
montré infatigable. A la Commission des
XXI il a fait rapport sur les propositions
relatives a la révision des articles 43 et
48.
Le baron Surmont de Volsberghe fut
nommé ministre du travail le 5 février
1900. C'est sous son ministère que fut
discuté le projet de loi instituant les pen
sions de vieillesse (session de 1899-1900).
11 déposa le projet réglementant le me-
surage du travail des ouvriers qui fut
discuté au cours de ia session de igoo-
1901 et qui devint la loi du 3o juillet i901
II déposa aussi le projet de loi portant
fixation des unités électriques. Enfin, il
soumit aux Chambres le nouveau projet
relatif a la réparation des accidents du
travail, le projet précédent, dü a M. Nys-
sens, étant devenu caduc par suite de la
dissolution des Chambres.
Durant les deux années qu'il passa au
ministère M. le baron Surmont de Vols
berghe s'est occupé tout particulièrement
des questions intéressant l'enseignement
industriel et professionnel.
Pour 1 occurence le nouveau premier
ministre avait trouvé un uiot-programme,
un mot destiné faire fortune, a devenir le
cri du jour Les évèques sont des fonc
tionnaires de l'étranger
Dans les discours qu'il a prononcés au
commencement du mois en Vendée et dans
le Var, M Clémenceau,président du conseil,
alors seulement ministre de l'intérieur,après
avoir rappelé la resistance opposée par le
clergé catholique a la loi de séparation des
Eglises et de l'Etat, avait déja qualiüé les
évêques de fonctionnaires de l'étranger
Et s'il arrivait, a dit notamment M. Clé
menceau a Draguignan, que cette paix répu-
blicaine fftt troublée par les fonctionnaires
d'une théocratie internationale, qui, n'ayant
jamais pu faire l'ordre que par la violence,
prétend actuellement faire plier la loi fran-
(jaise devant sa volonté,n'ayez point de doute
i eet égard, mes chers concitoyens, le droit
des Francais a se gouverner eux-mêmes en
dépit des «fonctionnaires de l'étranger» sera
rigoureusement maintenu.
Les feuille8 officieuses insinuent que M.
Clémenceau u'avait pas visé seulement k un
effet oratoire, mais avait fait allusion des
mesures encore vagues et mystórieuses
auxquelles le gouvernement pourrait avoir
éventuellement recours. II allait suffire d'un
bout de lei pour mettre les évêques hors du
droit commun en attendant qu'on les mette
hors du territoire francais.
Qui ne voit que cette interpretation des
paroles de M, Clémenceau ne sert qu'a le
faire passer pour un maltre-chanteur politi
que A vrai dire Ie premier fonctionnaire
de 1 étranger c est bien le chef du gouver
nement franc-magon obéissantlui-même i un
chef international se cachant mystérieuse-
ment dans les arrière loges.
Demain celui qui méprise les évêques
comme fonctionnaires de l'étranger
recevra avec dévotion les ambassadeurs de
tous les pays ainsi que les gros banquiers
juifs, allemande, anglais.
Maitre-chanteur politique Clémenceau
n'est pas moins maitre sophiste.
Arrivé au pouvoir après avoir combattu
toute sa vie de commun accord avec les
socialistes et les révolutionnaires, sou pre
mier discours fut une attaque retentissante
centre le collectivisme.
Aujourd'hui président du Conseil il prend
comme collaborateurs deux socialistes no
tamment Viviani dout il fait un ministre «du
travail et de la prévoyance sociale
Les socialistes doutent cependant encore
de la valeur de leur succès.
Des délégués d'un groupe socialiste sont
allés demander au premier ministre d'insérer
dans sa déclaration aux chambres la pro
messe de certaiaes réformes chères aux
socialistes.
M. Clémenceau, imperturlable, s'est con
tenté de leur répoudre qu'il s'engageait
d'admettre certains projets dans son pro-
gramme, qu il ne prenait pas d engagement
au sujet de sa déclaration
Un sophiste de cette trempe n aura pas de
peine a faire passer dans c. rtains num-ux
les évêques pour des fonctiouna res de
1 étranger il lui sera plus difficiie du se
passer des socialistes. Ceux-ci, depuis ioug-
temps, ont habitué leurs aliiés a accorder
beaucoup aux socialistes sans rieu en rece-
voir en retour.
Les journaux libéraux beiges semblent ex
douter encore L 'Etoile Beige en té te
tous trouvent tout pour le mieux dans la
combinaison gouvernementale frangaise et
ne s offusquent point de voir le citoyen
Viviani installé au ministère du travail.
Ces mémes journaux trouvent que notre
gouvernement catholique conduit 1 Industrie
beige a la ruine par ces concessions a la
démocratie et qu'il est temps de passer le
pouvoir aux mains des doctrinaires, lis
croient ainsi pouvoir en finir avec toute
politique de réformes sociales et se donnent
l'air que derrière M. Braun et M. Hymne