ORGANS CATHOLIÖUE DE L'ARRONDISSE! m TELEPHONE 52 Mercredi 3 Novembre 1906 w Funérailles de M. le Baron Surmonl de Volsberghe Discours de M. le Ministre Francotte Discours de M. le Député Colaert, Bourgmestre 10 centimes Ie N r 4 s'abonne rue au Ikurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume. JOURNAL riL. t n fr. 50 c. par Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi ef le Saraedi. Le prix de i'abounement. payable par anticipation, est de 5 pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. I.es abonnements sont d'un an et se régularisent fln Déeembre. Toutes les communications doivent étre adressés franco de ort a I'ailresse ci-dessus. -i... Wylawos 8ku\ Les funérailles solennelles de M. le Baron Surmontde Volsberghe, ancien ministre de l lndustrie et du Travail, ancien sénateuret ancien Bourgmestre d'Ypres, ont été célé- bróes ce matin en grande poibpe a 1 Eglise St Pierre, en notre ville. Des 9 1/2 beures 11 y a foule aux abords c!e la gare. La police, dirigée par le cotn- missaire-adjoint Vandcnhende, fait le service d'ordre. Un bataillon du 3e régiment de ligno commando par le Major Daune, rend les honneurs nrillitairer, auxquèls le défunt avait droit cornme Grand Officier de l'ordre de Leopold. Parmi les notabilités nous remarqons Monsieur leComte do Mérode piéiident du Sénat, Messieurs les Ministres Fran- cotte, Baron Vander Brugghen Liebaert, Messieurs les Sénateurs Baron G. de Vinck, Vercruysse, Capelle, Paul Vanden Peere boom, Messieurs h s Deputes Colaert,Bourg mestre d'Ypres, Van Mei ris, Bourgmestre de Poperinghe, No f, le gouverneur Baron de Bethuoe, Monsieur Struye, ancien Séna- teur et Echevin d'Ypres, Monsieur Merghe- lyuck, commissaire d'ar.ondissement, les conseil ers provii ciaux, les Bouramestres, échevins et conseillers communaux de la plupart des communes de l'arrondisse- ment, Monsieur le Doyen Bus-chaert de Thielt, Messieurs les Doyens, curés et vicaires de l'arrondissement, etc. A citer encore parmi la tres nombreuse assistance, Messieurs le Comte de Laubespin, le Comte de Marnix de Ste Aldegonde, Monsieur Bruneel, sénateur suppléant. Une tres nombreuse délégation du Ministère du Travail est venue rendre un hommage a leur ancien chefnous avons remarqué Messieurs Morisseaux, Dubois, et Dejardin, directeurs généraux, Stevens et Montmar- tre, directeurs, et Mavaux, secrétaire parti culier du Ministre. Monsieur le Ministro Francotte, au nora du gouvernement, et Monsieur Colaert, au nom de la ville, font l'éloge du défunt. Nous publions plus loin leurs discours. Vers dix heures le clergé de St Pierre, conduit par M. le Cure Vanderineersck, vieut faire la levéj du corps. En tête du cortege marche la musique des Orphelins, ensuite la Fanfare Roya e, 1 Harmonie Communale, le corps des sapeurs pompiers, le Ziekentroost et Eigen Heird et l'armée. Le deuil est conduit par Messieurs Albéric de Pierpont, Joseph Charles de Hemptin- ne, gendre; du défunt Surmont de Vols berghe, le baron Kcrchove d'Exaerde, Charles de Kcrchove d'Exaerde, frère et keaux-frèresle Chevalier de Ghellinck d'Elseghem, Député M. de Gheus, Con- seiller provincial, le Baron Mazeman de Couthove, Bourgmestre de Proven, etc. Messieurs le comte de Mcrode, Président du Sénat, le ministre Francotte, le gouver neur Baron de Béthune, et le Bourgmestre Les annonces coütent 15 centimes li e. - Les réclames dans la corps du journa eoütent30 centimes la 1 gne. Les in«9"tions judiciaires, 1 fracc 'a ligne. Les numéros supplémentaires content 10 franjs les cei.t exemplaires. Pour les annonces de France °t de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a VAppvce Hanas Rruxelles. rue d'Argent, n" .34 et a Paris,8. Place de la Rourse. Colaert tieanentles coins du poêle. L'Harmonie Communale, la Fanfare Royale et la musique des Orphelius jouent tour a tour des marches funèbres. Une foule énorme stationne sur tout le parcours du cortège oü la ville a fait éclairer les réver- bères recouverts de crêpe. La messe de requiem est chantóe par M. le Curé Vandermeerscb. Des prie-Dieu se trouvent dans Ie Choeur pour les autorités. Mgr WafFelaert, óvêque de Bruges, du cöté de l'épitre, le Comte de Mérode,Messieurs les Ministres,Gouverneur, Bourgmestre, du cóté de levangile, y prennent place. Suit, le conseil communal au complet. La maitrise de St Pierre exécute avec beaucoup de goüt la messe de requiem en chant grégorien d'après Solesmes. L'offrandea duré jusqu'après le service. Après les absoutes, données par le curé de la paroisse, le cortège funèbre se rend au cimetière oü 1'enterrem.ent eut lieu dans le caveau de la familie. l'artout encore énormément de monde. On voit que les .Yprois spnt reeonnaissants a .eut ancien. BourgnicStre pour tout, ce qu'il a fait de bien a ses concitoyens. Puisse le Baron Surmont de Volsberghe recevoir la haut la recompense de ses vertus et de sa générosité envers les pauvres Que sa familie re^oive l'hoinmage de notre sincère condoléance L'homme dont,au nom du Gouvernement, je viens saluer Ia dépouille mortelle, est de ceux qui ont mérité ce témoignage il a bien servi son pays. Pendant plus de 40 années, le Baron Surmont de Volsberghe consacra toutes ses forcesa unetache désintéressée l'universalité des regrets montre, mieux qu'aucun éloge, la noblesse d'une vie qui fut sans défaillance- Flamand d'origine et attaché par toutes les fibres de son être a la terre natale,il incarnait le type de la race non seulement dans sa force et sa gravité,mais encore dans ce qu'elle a de caustique et de jovial. Tel il apparut a ses collaborateurs quand le 5 fe'vrier 1900 le Roi l'appela a diriger le Ministère de l'Industrie et du Travail. Plus d'un se trouva déconcerte' d'abord par les libres saillies de son humour, llnesegênait pas beaucoup pour dire ce qu'il pensait mais nul n'a jamais douté de sa loyaute' on était sur que sa parole n'avait pas d'arrière- pensée et ceux qui avaient besoin d'un encouragement, ceux a qui manquait un appui l ont toujours trouvé auprès de lui. C est par la dignite' de sa vie, la droiture de sou caractère qu'il gagna le respect et la gratitude de ses fonctionnaires c'est plus encore par une bonté familière, solide et généreuse. Cette bonté lui valut une juste popularité parmi les travailleurs que les preoccupations du temps actuel mettaient en sa piésence elle lui inspira la largeur de vues, l'ouverture du coeur, la sympathie, conditions premières du röle pacificateur qui lui était dévolu. La faveur des humbles s'achète parfois au prix de la vérité et de la justice il la dut a sa franchise et la justifia par de réels services. Ses actes en effet répondirent largement a ses intentions et a ses promesses. Les pensions de vieillesse, oeuvre de salut dont le Baron Surmont a vu le magni- fique essor les pensions de vieillesse marquèrent ses debuts. II traca les régies qui président au mesurage du travail. Le texte qui fixe les unite's électriques fut le premier acte d une législation qui s'apprête a seconder une industrie nouvelle. L'enseignement pro- fessionnel, l'enquête sur la situation des classes moyennes montrent la place que prenait dans l'esprit du Baron Surmont l'avenir de la petite bourgeoisie. Quand il quitta le Ministère, le 22 aoüt 1902, il laissait a son successeur le soin de défendre le projet qu'il avait préparé pour résoudre le difficile et troublant problcme de la repara tion des accidents du travail. A ce moment, les années, le travail, les épreuves avaient passé sur lui ils n'avaient desséché ni son esprit, ni son ante. J ai gardé mémoire de la bonne humeur j avtc laqué,ie il m'ouvrait la maison que sans un regret il allait quitter je n'oublierai jamais la sollii itude quasi paternelle qu'il mit au service de mon inexpe'rience. Mais déja, la mort l'avait touché de son aile. Le travail du Baron Surmont se carac- térisait par une conscience extreme. Qu'il s'agit des grands intéréts de l lndustrie ou du Travail, ou que seulement les menus faits de 1 administration quotidienne sollicitassent son attention, tout était passé au crible d'un examen scrupuleux. La vie s use a ce dur labeur: les forces qu'on ne ménage pas s'épuisent prématuré- mentet le mal, dont depuis longtemps déja on pouvait prévoir Tissue fatale, le mal cruel et implacable poursuit et achève son oeuvre. Dieu fait bien ce qu'il faitla mort met en une vive lumière l'accord de sa justice et de sa bonté les coeurs ne résistent pas a la pitié qu'elle inspire elle offre au deuil de ceux qui pleurent d'abondantes consolations. Le temps est proche encore oü l'homme s'est recueilli dans le culte des plus chers souvenirs cetait hier la fète de nos morts bien-aimés. Comme nous sommes allés a eux, nous venons a la tombe oü reposent les restes mortels du Baron Surmont de Volsberghe nous ne pleurons pas comme ceux qu: n'ont pas d espérances a 1 beure du suprème adieu, notre ame s'ouvre toute entière au bonheur de croire. Baron Surmont de Volsberghe, adieu Messieurs Nous croyons nous faire l'organe de l'opinion publique, en venant, au nom de Ia ville et de l'arrondissement d'Ypres,dire une parole d adieu a tin homme qui les a servis, aimés et honorés. Cette tache incombait sans doute a celui qui, après avoir étél'ami, le confident et le

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1