Mercredi 7 Novembre f906 10 centimes le N° LEGA LilE Un Journal Le Président de la Ligue liémocratique beige a home Le Bill sur i'Lducation a la Lhambre des Lords Ar% t bureaux Beurre poste du royaume. Le J ORNAL D'YPRSS parait le Mercredi el le Samedi. Le prix de 1'abonnement, payable par anticipation, est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Oéeernbre. Toutes les communications doivent étre adressés f anco de orta l'adresse ei-dessus- Les annonces cofitent i5 centimes la e, - Les réclames dans le corps du journa eouterit30 centimes la 1 gne. Les i*m"tions judiciaires, t franc 'a ligne. Les numéros supplómentaires content 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a Aqence Fnjas Bruxelles. rue d'Argent, n®34 et a Paris.8, Place de la Bourse. ia L'Kgalité est un des trois mots de la devise si peu fidèlement observée, proclamée par la Fdvolation francaise Liberté, Egalité, Fraternité On sait ce qu'il est advenu de ces beaux principes. La Liberie' et la Fraternité se tra- duisaient il y a cent ans, par les noyades de Nantes et les guillotines en masse. De nos jours, c'est encore en leur nom, que les blocards francais ferment les écoles libres et expulsent les citoyens qui n'ont commis d'autre crime que de vivre en commun. Mais au moins il est bien exact que depuis la Declaration des droits de l'homme» tous les hommes sont égaux par ia nature et devant la loi. Naturellement, legalité n'a jamais été un droit ni un fait de nature. On n'imagine pas qu un homme puisse dire en venant au mon de J'ai droit a ce qu'aucun autre homme, ne me soit supérieur, ait plus de puissance que moi. Cela n'aurait pas de sens. Ce qui est vrai, c'est ceci Les hommes ont ie devoir dene pas aggraver les inégalités natu relles entre les hommes. L egalité n'est pas non plus un fait de nature. Cela est évident et pas n'est besoin de démonstratiou. A moins, qu'on ait sim- plement voulu dire Tous les hommes naissent en pleurant, et meurent dans i'an- goisse et dans la souffrance: tous sont soumis aux mêmes nécessités naturelles. Tandis que la Déclaration des Droits de l'Homme dit Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la loi, il faut dire: Les hommes sont inégaux par la nature, mais la société humaine, dans son propre intérêt et pour que nulle force ne se perde, doit chercher a atténuer cette inégalité Sur tout, elle ne doit pas ajouter a 1 inégalité qui vient de la nature un surcroit d'inégalités qui viendraient des institutions. Elle doit autant que possible, égaliser entre eux les chances... Mais, dans quelle mesure cela est-il possi ble La est la question. Une chose est certaine, c'est que la vieille doctrine du laisser fairelaisser passer, n'a jamais eu pour résultat que d'envenimer les luttes entre les difle'rentes classes de la so ciété. Sous prétexte que, tous les hommes étant égaux, il faut leur laisser la liberté en tout, le manchestérianisme n'a engendré que des abus, qu'il importe de faire disparaitre. Les socialistes proposent dans ce but des moyens radicaux. Si legalité est un droit naturel, si les hom mes sont tous égaux par nature,comme vous le proclamez, ont-iis dit aux bourgeois libres- penseurs, il est évident qu'il ne faut ni pauvres, ni riches. Deux solutions se présentaient Que tout le monde possède, a condition que personne ne possède plus qu'un autre: Cela, c'est la théorie naïve de ceux qu'on appelait les partageux. Mais elle est absolument iaprati cable. Alors on a dit Que personne ne pos sède rien etquechacun possède tout Cela, c'est le collectivisme. Le collectivisme serait realisable, a la rigueur, du moins sur une petite étendue du territoire, paria socialisa tion du sol, des industries, des instruments de production, etc. et par le fonctionnarisme universel. Mais, le fonctionnarisme implique une hiërarchie. II y auraitnécessairement des directeurs,des distributeurs et des inspecteurs de travail, gardes-chiourmes du bagne col lectiviste. Par la, i innégalité reparaitrait.-Dé plus un tel système social entrainait inévita- blement ia mort de la liberté, la mort de l'initiative et de l'esprit d entreprise. D'ailieurs la paresse, l'égoïsme, l'appétit des jouissances et d'autre part l'ambition, l'orgeuil le plus iégitime, le désir de posséder de s'élever, de s'agrandir, bref, les qualités aussi bien queles vices inhérents a la nature humaine auraient vite fait de ruiner ie système collectiviste. Que faut il done faire pour atténuer autant que possible les conflits qu'entrainent les inégalités sociales La solution serait vite trouvée si patrons et ouvriers etaient restés tous fidèles a la reli gion qui enseigne au monde la charité, 1 amour et le respect de son prochainl Mais puisque tant d'ouvriers vivent comme s'ils n uvaient pas été élevés chrétiennement, il importe que les catboliques reste's prati- quants et ils sont nombreux montrent a leurs frères, momentanément égarés, les services qu ils peuvent leur rendre. II faut, indépendamment de nos innombrables oeuvres charitables, multiplier, faire prospe- rer les oeuvres destinées a délivrer l'ouvrier de l'incertitude du lendemain. Ce sont les sécrétariats du peuple, les caisses de retraite, les organisations d'assu- rance contre les accidents, la maladie, le chomage les caisses de crédit mutuel, ies oeuvres des habitations ouvrières et le Syndi- cat des gens de mérae métier. Si le régime corporatit, qui est le régime social traditionnel chrétien n'amène pas une ïriéaiisablc égalité, il assure du moins, dans une trés gran ie mesure, le bien être des masses. Ce régime, les catholtques ont le devoir de chercher a ie réaliser, paree qu'il est conforme a leurs doctrines et aux enseigne- mentsdu Pape et de leurs Evêques. lis ont montré.en Belgique,qu'ils savaient inlervenir généreusement par de.s lois pour protéger le sort de louvrier. Les oeuvres innombrables qu'iis ont créées dans tous les domaines, sont un sür garant qu ils conti- nueront, dans l'avenir k procurer plus de bonheur et de bien-être a ceux qui gagnent leur pain a la sueur de leur front. CYR. qui n'a assurément rien de clérical, le Matin de Bruxelles se iamente, duns son numéro d'hier, sur la décadeuce de l'enseignement moyen officiel eu Belgique. Telles qu elles sont actuellement organisées dans nos athénécs, dit-il, les études classiques consti tuent un yéritable non sens. L'article se termiue par ia conclusion suivante,d'autant plus significative quelle est formulée, on s'en apercoit sans peine, par uu écrivain peu sympathique, sinon hostile, aux ordres eDseignants et aux jésuites en particulier u Les écoles tenues par les jésuites ont ceci de bon. Avant tout les maitres s'a'ttachent a découyrir dans ieurs élèves un germe de personnaiité. Dès qu'iis lont trouvé, ils emploient tous les moyens,même détournós, pour le faire éclore C'est ainsi qu'iis ont produit et produi'sent encore tant d'hornmes de valeur. II faudrait dans nosathénées des profes- seurs qui les irnitent sur ce point, Mais cela demande beaucoup de travail et de peine... Aussi, sortis de i'athénée. nous sommes presque tous taillés sur lo même patrou nous sommes uniformesde cceuret d'esprit. Et 1'uuiformité ne sera jamais que la mé liocrité 1 Trop souvent le professeur n'est qu'un fonctionnaire,il fait partie d'une administra tion aux rouages lents et compliqués. Et il devrait être un apótre, car il est si beau, l'éveil de ces jeunes intelligences, si beaux leurs progrès.leurs conquêtes, si émouvants ces coeurs vierges qui, pendant leur temps d'athénée, vont pour la première fois souf- frir, et (ne riez pas 1) aimer. Au lieu d'apö- tres ou de gens dévoué3, il y a trop de ronds-de-cuir... Dependant des hommes se sacritient d leurs élèves de toutleur coeur,de toutes les forces mais leur exemple n'est pas suffisamment suivi. A ce point de vue, l'enseignement libre, 'laissé a la direction de parliculiers ayant intérêt, pour leur propre fortune, a fouruir les produits les meilleurs, serait préférable. Voiia des aveux bons k retenir et qui vien- nent confirmer une de nos thèses favorites. Des libéraux eux-mêmes commencent a trouver qu a enseigner comme il enseigne, l'Etat ferait beaucoup mieux de ne pas enseigner. Appuyé. Elle possède aujourd'hui une imprimerie et un journal quotidien, Het Volk o.tirant a 16 000 exemplaires, une société coopera tive pour la fabrication et la v'ente du pain, des vêtements, des chaussure i, des épiceries, du charbon, etc. uue coopérative dephar- macie une Société d'harmonie, une jeune garde, des mutualités, une comité politique et enfin des syndicate. L'orateur montre 1 importance des syndi- cats, c est-a-dire d'associatious qui ont pour objet, nou pas 1'utilisation du salaire. mais sa fixation et l'améiioration des conditions du travail. II retrace les difficuités avec lesquelles la ligue ouvrière aeualutteret constate qu'aujourd'hui il y a a Gaud 4.000 syndiqués catboliques et 7,000 syndiqués socialistes. Un organisme de propagande, le Secré- tariat général des Unions professionnelles chrétiennes, a été c'rééet placé sous l'habile direction du ft. P. Rutten, des Frères Prê- cheurs. Atin de donuer une idéé du chemin parcou- ru, M. Verhaegen dit que les ouvriers catboliques, battus dunefagon humiliante, il y a quiuze ans, aux élections des prud'* hommes, 1 ont emporté en mars dernier par 12,000 voix contre 10,000 voix aux socia listes. Et il termine en disant que si certains catholiques considèrent encore les chefs de la Ligue comme des socialistes, ils s'en consolent en voyant croitre le nombre des ouvriers franchement chrétiens et le nomkre des enfants qui fréquentent les écoles catho liques de la ville de Gand. M. Verhaegen a eu, ces jours derniers, une longue audience du Saint-Père qui il a pu exposer tout a son aise les résultats obtenus par la «Ligue démocratique Le Pape a parit s'mtéresser vivement A son exposé. Samedi, M. Verhaegen a donné une conférence au cercle de i'« Immacolata devant uu public nombreux et choisi. Leurs I Emineuces les cardinaux Ferratta, y Tuto, 1 Cavagnis, Asliardi y assistaieut. M. Verhaegen rappelle que ies congrès j sociaux de Liége, tenus sous la présidence deMgr Doutreioux, d une part, et 1'enquéte j ofïicielle sur la situation des travailleürs i organisée par M. ministe Beernaert enl»87, d'autre part, ont mis a nu une plaie sociale j usque la ignorée, a savoir la faiblesse de louvrier en face de la puissance du capital. l)es lois sociales s'imposaient. M. Beernaert en fit voter un bon nombre. Les congrès de Liége, de leur coté, préconisèrent les oeuvres oh le trvailleur est a la lois l'objectif et la cheville ouvrière. A Gand fut fondée en premier lieu une grande Société de secours mutuels. La Ligue ouvrière antisocialiste ne vit le jour qu en 1890. Fédération de toutes les oeuvres et associations ouvrières chrétiennes, la Ligue a déja son histoire que M. Verhaegen retrace a grands traits. De nombreuses oeuvres, franchement démocatiques, doivent l'exis- tence a la Ligue ouvrière. Nos lecteurs savent que la Chambre des Communes vient de voter une loisectaire qui compte parmi ses dispositions principale» 1 exclusion de la religion du programme scolaire et la reprise par l'état, c'est k dire la confiscation, de nombreuses écoles libres. catboliques et anglicanes. Le projet vient d être présenté a la Chambre Haute qui eut le courage de le rejeter, car, selon la remar- que lort juste del 'Univers il faut, par ces temps de démagogie a outrance, beaucoup de courage a uneassemblée héréditaire,pour pout se mettie en travers d un projet voté par l'assemblée issue du suffrage populaire. C'est lundi 29 octobre que la Chambre des Lords s'illustra par ce vote mémorable. Le gouvernement liberal anglais s'était toujours défendu de faire ceuvre de sectaires et de fait,pour satisfaire sa nombreuse clien tèle de pasteurs dissidents, séparés de l'Eglise établie d'Angleterre, n avait-il pas maintenu dans le programme scolaire un résidu infinnnent atténuó du Christianism# qui se réduisait a la simple lecture de la Bible? L'opposition sut tres habilement tirer parti de cette situation. Puisque, dit-elle, les membres du gouvernement ont déclaré a plusieurs reprises que l'éducation leligieuse constituait une partie essentielle de réducation des enfants, qu'iis donnent la preuve de leur sincérité en acceptant 1 amen. demeut reud&ut 1 enseigement de la religion obligatoire dans toutes les écoies reconnues publiques Le gouvernement repoussa eet amendement; il fut battu par 256 voix contre Ï5CTSaG£25» rSZ. l:~ A

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1