4 Samedi 10 Novembre 1906 10 centimes le <V° X 10 O Inflexions anglo-belges Un échec retentissant La maladie du sommeil La chapelle da Bx Idesbald^ a Coxy de. Wm s a i ir te 7.- On s'abonne rue au Beurre Ypres, et tous les bureaux de poste du royaurae. Le Journal D'ïPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de i'abormemeut, payable par anticipation, est de 5 t'r. 50 c. par an pour tout le pays pour l'étranger le port en sus. Les abonnements sont d'un au et se régularisent fin Déeembre. Toutes les communications doivent étre adressés franco de ort a l'adresse ci-dessus. La politique intérieure de l'Angleterre est, en ce moment, trés intéressante a observer. 11 semble qu'il se produise en ce pays, demeuré la terre classique du gouvernement représentatif, un mouvemeot d'opinion, analogue a celui qui s'est manifesté en Belgique, a la suite deJa guerre déclarée a 1 enseignement religieux et libre par le gou vernement maconnique, arrivé au pouvoir en 1878. En Angleterre aussi, la question scolaire est le point de depart de la visible réaction qui enserre, comme une marée montante, le cabinet rvigh et la majorité libéro-radicale qui l'appuie a la Chambre des Communes. Ce n'est point cependant le programme scolaire du ministère Campbell-Bannerman qui a déterminé l'arrivce aux affaires du parti libéral britannique e'est bien plutót aux griefs soulevés par la politique trop étroite ment fiscale du gouvernement conservaleur, e'est, en outre, a Timpénalisme outrancier de M. Chamberlain que les tories ont dü leur éclatante défaite électorale. Mais il n'a pas suffi aux libéraux vainqueurs de triom- pher sur ce point iis ont voulu aussi, sans doute en vertu d'engagements occultes, donner une satisfaction a leurs allies non conformistes en copiant, d'aiileurs avec des atténuations, l'oeuvre de déchristianisation scolaire qui est le triomphe de la République jacobine en France. lis ont, de la sorte, provoqué un reviiement dont ils n'ont pas tort de s'inquiéter et qui fait succéder a a l'allégresse exubérante dun triomphe, inattendu tout au moins dans son ampleur, le pressentiment d'un prochain écho. Ainsi se justitie une fois de plus, par une double application, la maxime favorite d'un de nos plus clairvoyants hommes d'Etat feu, Jules Malou «II est toujours dangereux soit de blesser les croyances d'un peuple, soit de toucher aux conditions normales de son alimentation. II est superflu de souiigner l'importance capitale du désaveu géminé, infligé par la Chambre des Lords d'Angletere a 1'Educa tion bill. On se souviendra qu'il y a vingt sept ans un courant analogue se produisit en Belgique contre la loi de malheur. Elle ne fut votée au Sénat qu'a une voix de majorité, la voix de M. Boyaval, sénateur de Bruges, et encore ce vote, péniblement acquis, lüt il précédé d'un rétentissant discours de feu le prince de Ligne, discours aussitót signalé et a bon droit comme l'épitaphe prophétique de l'oeuvre nefaste, élaborée par les ateliers de la Franc-maconnerie. A Londres, la réforme scolaire, proposée par le gouvernement, a été condamnée, a une forte majorité, jusqu'a deux reprises, par la Chambre des Lords, après des harangues, trés modérées dans la forme, mais trés fermement motivées au fond, prononcés par les orateurs les plus considérables de la haute assemblée. Or, personne n'ignore que la pairie héréditaire fait partie intégrante de la constitution britannique et qu'ellejouit tou jours dans le Royaume Uni d'un prestige qui n'a guère été entamé, dans le domaine législatif, par la manie de dénigrement propre a l'esprit moderne. Aussi ce vote a t il eu un grand retentisse ment non seulement dan la grande Brétagne, mais dans I Europe entière. Ce qui n est pas moins significatif, c'est que les organes les plus accrédités de la presse anglaise s'accordent a reconnaitre que la paiiie a pris une attitude vraiment patrioti- que et que ses votes correspondent au sentiment général de la nation anglaise. 11 y a la, a écrit le Times, un solennel avertisse- ment dont il serait tout a fait impolitique de ne pas tenir compte. On a pu voir, au surplus, par le récent résullat des élections municipales, comb.ien cette appréciation était fondée. A Londres notamment, oü ils étaient en grande majorité dans les conseils, les libéraux et leurs alltés radicaux et sociaüstes se trouvenl presque partout réduits a l'état de médiocre minorité. Ce fait n'indique-t-il pas combien l'oppo- j sition provoquée par l'acte d'agression anlireligieuse, enveloppé dans 1'Education i bill, a pénétré dans toutes les couches de la population 11 est, d'aiileurs, incontestable que la question ait largement contribué au revire- ment du corps éloctoral, Une feuille beige, trés hostile a lenseignement cbrétien, 1 Indépendancen hésiste pas a reconnaitre le fait, en ajoutant avec mélancolie II ne faut pas se dissimuler que la répétiiion de cette preuve de l'influence conservatrice fimrait par ébranler la confiance dans Taction du parti libéral. Ce qui est incontestable, c'est que VEdu cation bill est dès ores a moitié démantelé et que ia presse radicale elle-même conseil- le au gouvernement d'abandonner le projet plutót que de continuer a le défendre dans l'état de délabremont oü il se trouve reduit. Comment ce résultat a-t-il étéatteint Ii convieut sans doute d'en faire honneur aux dispositions équitables d'une trés gran de fraction de l'opinion anglaise. Beaucoup d'Anglais estiment que le gouvernement doit se montrer juste envers tous et ne parvien- nent pas a comprendre que lenseignement Sans religion soit exclusivement reconnu et favorisé alors que la trés grande majorité des families manifeste ses preferences légiti mes et traditionnelles pour lenseignement religieux. A leurs yeux, la justice distribu tive s'impose en face d'une telle situation. Iteconnaissoiis aussi que les Anglais ont bien plus que les Francais,par exe nple le sentiment des devoirs de la vie publique j et le sens pratique de la liberie. Ils n'ou- blient jamais que le droit de cite n'est pas un vain litre, mais qu'il coufère a celui qui en est investi une force réelle et active. En outre, malgré Taction débilitante du protestantisme, la nation anglaise, considé- rée dans sou ensemble et dans ses meflleurs éléments, est demeurée plus religieuse que la France, plus instinctivement conserva trice, plus respectueuse des traditions, plus fidéle, chaque fois que les évènements l'exigent, a sa vieille devise, d'expression francaise et d'origine catholique Dieu et mon droit. 11 n'est que juste de proclamer que, bien qu'inférieui'S par le nombre, les catholiques anglais, étroitement unis a leurs évêques, out fait trés vaillamment leur devoir dans la campagne qui vient de se clore et qu'ils ont largement contribué par leur propagande, par leurs meetings, par leur grande manifes tation de Londres, etc., a créer l'état actuel de l'opinion. Le succès, relatif encore, mais Les annonces coütent IS centimes U t'i. - Les réclame? dans le corps du journa coütent30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, 1 franc 'a ligne. Les numéros supplémentaires coütent 10 franss les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a YAgence Havas Bruxelles, rua d'Argent, n° 34 ot a Paris,8, Place de la Bourse. déja notable, qu'ils ont obteuu, est fait pour stimuler leur ardeur et pour les engager k peisévérer jusqu'au triomphe final dans la defense d une grande et juste cause. ft ft N'avons-nous pas, cath di ;ues beiges, a déduire des conclusions pratiques de ce bel exemple Nous avons a sauvegarder les mêmes intéréts importants et sacrés que ros coreligiounaires d'Augleterre nous avons aussi les mêmes armes qu'eux pour préserver la liberté de l'éducation religieu se nous savons enfin, par experience, que Tut,ion des pasteurs et des fidèles, la solida- rité chrétienne des classes, la générosité dans le3 sacrifices et la persévérance dans Taction sont le gage assure de la victoire. Ne nous reposons pas trop sur nos tromphes passés, demeurons vigilants et unis, tou jours prêts a repousser les retours offensifs d'une adversaire avide de revancheLe meilleur moyen de garder intacts nos droits reconquis de haute lutte, c'est de donner a nos ennemis, par lasolidité de notre orgoni- sation, la salutaire certitude qu'ils ne pour- raient troubler la paix sans courir au devant d'une nouvelle défaite. (Bien Public) L'Indépendance constate avec une notable satisfaction que Tobstruction parlementaire n'a pas trouvé place sur le programme de la réunion des gauches libérales. La fameuse question de i'obstruction, dit elle, n'y a pas même été abordée et per sonne ne s'est avisé de proposer la grève parlementaire dont quelques informateurs de haute fantaisie ont fait leur provision de copie en ces dernières semaines. Ceci prouve que la gauche libérale a une conception trés nette et trés as'aine du régime parlementaire et qu'elle n'entend nullement s'engager dans une aventure qui n'offrirait aucune chance pratique de salut pour notre parti. Cette conclusion C est aller un peu vite en besogne La gauche libérale n'a pas tou jours été si re'servée au point de vue des aventures. II s'en faut... Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. D'aiileurs une fois n'est pas coutume. N'empêche qu'il reste acquis que, de Tob struction a la Chambre, on n'a pas dit un mot a la réunion des gauches libérales, et M. Georges Lorand, rencontrant hier un journa liste, lui a déclaré a ce propos Nou non non pas d'obstruction Cela ne sera pas, cela n'aurait pas le sens commun. Ce serait une défaite lamentable. Quel aveu! Et quelle condamnation! Tout I cela est a épingler. j Entretemps, On\en Buyl ne se consolera pas de I'échec, sans phrases, de sa campagne sur laquelle il avait fondé tant d'espoir. On connait,dit ie Journal des Débats,deux formes de la maladie du sommeilTune, chronique et bénigne, règne dans les minis tères Tautre, aiguë et beaucoup plus dan- gereuse sévit dans TAl'rique équatoriale. Tour combattre celle-ci, qui cause chaque année des morts trop nombieuses, l'Angle terre, TAllemagne et le roi des Beiges out fait de grandes dépenses et offrent des prix aux savants. La France ne pouvait rester étrangère a cette oeuvre d'humanité sur Tinitiative de la Société dc géographie, el!e envoie au Congo une mission d'études qui, le 15 da C3 mois, partira de Bordeaux pour Brazzaville, couiposée de médecins militaires et civils et de naturaLstes. Cette mission sera dirigée par le docteur Martin, des troupes colo- nia es, conuu parse?travaux sur la maladie du sommeil qu'il a déja udiée en Ga nés. MM. Bouvier, Giardet Laveran. membres de l'Académie des Sciences, ont rédigéü Tusage de ces «missionnaires des instruc tions leur indiquaut l'état actuel de la ques tion au point de vue scieutique et la méthode qu'iis doivent suivre dans leurs observations zoologiques et médicales. La maladie du sommeil est causée par un microbe, ie try panosome introduit dans l'organis- me par la piqüre d'une mouche,le tsétsé plus noblement glossina palpalis Tous les essais d'immunisation artificielle contra cette maladie ayant échoué jusqu'a présent, il s'agit d'arrêter des mesures pratiques de prophylaxis tant a, l'égard des malades que des mouches. Le fléau est souvent importé par les indigênes d'une région dans une autre; peut- on empêcher cette importation Peut-on créer des sanatoriums ou envoyer les mala- dans des regions oü il n'y a pas de tsétsés qui puissent propager la contagion Faut-il déplacer certains villages Les conditions économiques ont elles une influence sur l'aptitude a prendre la maladie Y a-t-il des moyens de détruire les mouches Pour connaïtre ces moyens il importe que les zoologistes étudient fond les moeurs et la physiologie du tsétsé, les ennemis (champignons, inseetes, animaux de toute sorte) qu'on peut utiliser pour le combattre. Une fois déterminés le moment et le lieu oü s'effectue le dépot et le développemen des glossines, il resterait b trouver une substance capable de les tuer au gite on pourrait espérer un succès analogue a ceux que la science a déja remportés dans sa lutte contre les moustiques du paludisme et de la fièvre jaune. (Extrait du Bulletin des métiers d'art.) Non loin des derniers vestiges de l'antique abbaye des Dunes, s'est batie, il y a peu de mois, une petite chapelle. Par une idéé assu - rément heureuse, on lui a donné le vocable du bienheureux Idesbald, le troisiènm abbé des Dunes, qui vécut en se sanctifiant dans cette sauvage région et dont le corps, long- temps corservé a l'église de Tancienne abbaye des Dunes a Bruges, repose aujourd'hui dans la chapelle de 1'hospice de la Potterie, en cette même ville. A Coxyde, la dune alteint une profondeur de prés d'une lieue et, grace a cette étendue sa beauté sauvage, sa grandeur farouche délient les projets d'embellissement. C est ce paysage vierge que recherchent certains vil- légiaturistes. Des villas se sout élevées au som met des dunes, d'oü le regard setend par dessus les sables blancs et les joncs verts jusqu'aux flots que sillonnent les barques de pêche. Les propriétaires des terrains, interesses a l'avenir de cette contrée, ont estimé avec ■fc.U

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 1