■fc* Un quatrain de M. üe Mot La sécularisation du V. Coubé Le chapeau défoncé Actes officieis l ceux-ci ïncri- a plusd un quart vftl" »i ^-aient fait longteinps obstacle a son Y ue le Saint Siège n'ait consenti a le /Ui "i"e ses voeux qu'après avoir éprouvé *'C plusieurs années la fermeté de son fFig-aro s'est enquis auprès du P.Coube', motifs qui l'ont engagé a quitter la Com- ~J "*t" pagnie et son rédacteur est allé le voir,a cette fin a l'appartement de la rue Babylone oü il était accoutumé de recevoir ses visiteurs, et oü il n'a achevé qu'il y a deux jours son installation definitive de prêtre séculier. C'est vrai, dit- il, j'ai demandé et je viens d'obtenir un rescrit de sécularisation. Ce rescritest daté du 3 septembre dernier, mais on ne me l'a pas communiqué immédiate- ment. 11 porte la signature du cardinal b er rata, préfet de la congrégation des Evêques et Réguliers, et émane done de cette congré gation, agissant en vertu de pouvoirs spé- ciaux conferés par le Souverain Pontife. Quant aux raisons pour lesquelles je quitte la Compagnie, elles tiennent unique- ment a une divergence de vues, entre mes anciens supérieurs et moi, sur les conditions de l'apostolat a notre époque. Les régies et les méthodes d'un ordre religieux sont gênan- tes pour Taction sacerdotale, telle que je la concois et que je me sens appelé a Texercer, en égard a la fois aux besoins du temps oü nous vivons et a mes attitudes personnelles Hors de la Compagnie, je crois que je pour- rai faire plus de bien. Voila, exclusivement, ce qui m'a décidé a en sortii. Mais je ne lui en garde pas moins les sentiments de Testime la plus profonde el de la plus affectueuse sympathie. II n'existe assure'ment aucune société religieuse oü soient mieux pratiquées les vertus qui excitent au plus haut degré mon admiration. Pnrmettez-moi d'ajouter que je suis d'aurant plus fier de Topposition que mes supérieurs ont bien voulu faire a mon projet. II y a trois ans, presque jour pour jour, que je le confiais, a Rome, au P. Martin, notre général. Je venais de passer huit jours avec lui, pendant lesquels il n'avait cessé de me Chambre que dans le dossier de la nomina- donner les marques les plus précieuses de tion de ce bourgmestre, en i885, il avait bienveillance. Je ne crus pas devoir quitter dc siècle. lis ont négngé de dire que le bourgmestre en question exerce ses fonctions depuis 1885 et... qu'il fut nommé sur la proposition de M. le baron Pycke, gouverneur libéral de la province d'Anvers. La première nomination decebourgmestre n'avait fait l'objet d'aucune observation au Parlement, mais, en 1891un honorable membre de la gauche crut devoir prendre a partie le ministre de Tintérieur qui venait de renouveler les pouvoirs du magistrat com munal, dont le premier mandat avait pris fin. C'était a la séance de Ia Chambre des repré- sentants du 12 février de la prédite année. Nous nous plaisons a reproduire, d'après les Annales parlentaires de l'époque, la vic- torieuse réponseque fit Thonorable M.Mélot a Tinterpellation qui lui était adressée «Je n'y a rien trouvé (dans le dossier) qui établit la vérité de Timputation laplus grave, celle d'avoir foulé aux pieds,avec des paroles injurieuses, la croix d'un ancien soldat. Je la considère corame absolument fausse. Les renseignements qui me sont récemment par- venus du gouvernement provincial d'Anvers me permettent de parler ainsi. Et un peu plus loin, dans le même dis cours, Thonorable M. Mélot disait a la trouvé la preuve ^que le conseil communal, dans une réunion a laquelle assistaient tous ses membres, avait recommandé, a Tunani- mité, ce magistrat communal au choix du R01, et avait prouvé ainsi que les condemna tions subies dans sajeunesse ne lui avaient pas fait perdre Testime de ses concitoyens. La presse libérale en conviendra: c'est une gaffe de dimension quelle vient de commet Rome sans lui ouvrir mon coeur. II m invita a prendre le temps de la réflexion, et m'aver- tit que si je persévérais dans mon dessein, c'est au Saint Siège directement que je devrais j m'adresser. II ne me cacha d'ailleurs point qu'on lui demanderait son avis, et qu'il s'op- poserait formellement a ma sécularisation. J'attendis un an et demi avant d'envoyer a Rome une demande officielle. Cette deman- au tre> de je Tadressai simultanément au Père Pourquoi done ne pas mieux se renseigner général et a la congrégation des Evêques et Réguliers.Je dus la renouveler plusieurs fois. avant d'entamer pareils procés Sousce titre.la correspondance bruxelloise du Carillon publie les lignes suivantes qui pourraient n'être qu'une bourde si M. De Mot ne jouissait pas universellement de la réputation de pince sans rire Dans la séance de rentrée de TUniversité de Bruxelles, le nouveau recteur M.Lameere a prononcé un discours imprégné de la théorie darwinienne d aprèslaquelle Thomme descend du singe, le singe d'un poisson, Ie poisson de..., etc. M. De Mot, bourgmestre de Bruxelles, assistait a la séance, et donnant libre cours a sa douce manie de caricaturer au crayon ses amis et ses adversaires, il a griffonné le profil de M. Lameere en darwiniste, et y a ajouté le quatrain suivant Aux étudiants ravis, le Rectsur en deux mots A dit que leurs parents étaient des animaux De ces pauvres enfants le singe est done le père. Mais quel animal est Lameere Le P. Coubé, de Paris, sort de la Com pagnie de Jésus. II en sort, bien entendu, de son plein gré, par la grande porte. Et c'est pour cela précisément que eet exode, étant donné par ailleurs la grande place que ce religieux tenait dans la célèbre société, constitue pour elle une perte aussi sensible qu'imprévue. Au surplus le P. Coubé est profes des quatre voeux, c'est-a-dire qu'il était lie' envers la Compagnie par le lien le plus puissant, et que la Compagnie elle-même se trouvait liée envers lui de telle sorte qu'elle n'aurail pu, a moins d'avoir a lui reprocher des fautes trés graves, prendre i'initiative de lui rendre sa liberté. II n'est done pas étonnant que ses LeP. Martin me repondait que la Compagnie n'avait aucune raison de me retrancher de son sein puisqu'aucune faute pouvant motiver mon départ ne m'était imputable. J'insistais, en exposant de nouveau les raisons que j'avais de partir. Je rappelais que je m'étais trouvé dans la nécessité de renon- cer par esprit d'obéissance a plusieurs ceuvres que je jugeais néanmoins trés utiles, et que si j'avais ainsi fait abnégation de moi-même en m'inclinant devant la volonté, exprimée ou simplement pressentie, de mes supérieurs, je n'en craignais pas moins a tout instant de les gêner et de les compremetirepar la nouveauté ou la hardiesse de quelques-unes de mes idéés, et que par suite j'étais moi-même constamment dans un état de gêne bien propre a paralyser mon apostolat. J'écrivis ces choses a plusieurs reprises au Père général, mais sans obtenir de réponse conforme a mes désirs. La congré gation des Evêques et Réguliers répondit même négativement a ma demande par la formule consacrée Orator maneat in sua vocatione. Je revins a la charge quelques mois plus tard. La maladie du Père général retarda Texamen, par la congrégation des Evêques et Réguliers, de ma seconde supplique. Enfin, j'obtins gain de cause, et dans les conditions pour moi les plus flatteu- ses. J'eutends que le rescrit de sécularisation m'a été donné sous la formelaplus honorable. 11 ne me restait plus qu'a trouver un évêque qui voulüt une prendre sous sa juridiction. C'est de Mgr Delamaire qui j'ai sollicité cette faveur. Vous connaissez comme moi ce vaillant prélat qui a déja rendu tant de services a la cause de TEglise et de la liberté. Ces deux nobles causes aujourd'hui se confondent pour les catholiques. En m'adres- sant done a Mgr Delamaire je cédai a un attrait de raison autant que de sentiment* Maintenant, eest fait. Je lui appartiens. Les formalités nécessaires viennent d'être rem- plies. Vous savez tout, n Ajoutons que M. l'abbé Coubé continuera de résider a Paris et qu'il n'a pour le jSmoment pas d'autre projet que de continuer ses oeuvres de presse et de conférences. Rappelons que le P. Coubé prit part, au congres eucharistique de Tournai, oü il fit le premier les sermons du soir. II eut un grand snccès «-HO**" Quand Léandre Morginet entrait insou- ciemment dans sa douzième annéö, il ignorait encore trois objets quo presque plus personne n'ignore aujourd'huiun lit, des chaussettes et du savon. 11 ignorait done aussi et trés naturellement tous les charmes que ces trois objets peuvent procurer aux ames même le plus vulgaireinent terre-a- torre. lis les aurait peut-être toujours ignorés si heureuseinent pour lui, il n'avait pas perdu vers cette époque, son père resté veuf.. paree que personne n'aurait plus voulu de lui. Cet heureusementpeut paraitre trés crü, et pourtant rien n'est plus tristement exact. La père de Léandre Morginet était un incorrigible pochard et si la Providence n'avait pas eu la sagesse de le faire dispa- raitre un peu brusquement de la scène du monde, il est plus que vraisemblable que son fils serait devenu pochard comme lui. L'onfance de Léandre Morginet avait été fort douleureuse. Ohétit et maliDgre, il avait eu a subir de la part des enfants de son age toutes les avanies qui raisonna'olement, auraient dü 8 adresser a son père, mais on redoutait ia rudessede son poing, celui- la. Orphelin a douze ans, Léandre Morginet prit une résolution énergique, bien décon- certante chez un enfant de son age. II ne s'en ouvrit a personne, sauf au curé de sou village qui avait su inspirer confiance a cette ame truste et a demi sauvage. II était un peu plus jeune que moi, et je le vois encore, partant pour une destination inconnue pour tout le monde, pieds nus dans ses sabots grossiers, pas lavé du tout, les eheveux broussailleux, un minuscule paquet sous le bras, toute sa garde robe. Uo mois plus tard plus personne ne par- lait de Léandre Morginet; au bout de Taunée il était complètement oublié. Pourtant il avait laissé au village natal une vieiile tante qui passait pour avoir uu petit magot, mais que voulez-vous il la connaissait a peine paree qu'elle n'avait jamais voulu le voir, rapport au père. En cette morne matinee de uovenibre, quinze ans plus tard, personne certes n au rait reconnu, dans le jeune homme rasé de fiais, la moustache fièrement retroussée, le gibus sur la tête, marchaut allègrement sur la route gelée qui mêne du chef lieu du canton au village natal de Leandre Morgi net, le petit garcon malingre et loqueteux d'autrefois. Et pourtant c'était bien Léandre Morgi net qui se rendait a l'enterrement de sa tante. Comment done s'était-elle opérée, cette transformation si compléte. Fort d'uue recommandation de son curé, Léandre qui s'était rendu au chef lieu de province siège dune cour d'appel, et avait obtenu une place de brosseur de souliers, lui qui n'en avait jamais porté,au collége épiscopal de Tendroit. 11 y avait rempli ses fonctions plus que modestes avec une rare ponctualité, s'était fait remarquer avantageusement. par quel ques élèves fortunes qui lui prêtèrent livres et cahiers et pendant de longs mois, l'on avait pu voir pat' la lumière tremblante qui bien tard dans la nuit éelairait la fenêtre tabatière de la mansarde qu'il occupait, que ces livres et ces cahiers, il ies savait mettre courageusement a profit. i'robe, laborieux, s'assimilant facilement tout ce qu'il sentait se mouvoir autour de lui. il s'était bientót fait remarquer par quelques professeurs au coeur généreux qui 1 avaient pris sous leur protection. Bien conseillé, il avait résolument attaqué les humanités anciennes, tout en brossant des souliers. A vingt et un ans il avait décroché le diplóme du graduat qui était encore de rigueur cette époque. A vingt trois aas il était caudidat notaire et dans la matinee du jour de son épreuve finale, il avait brossé pour la dernière fois soixante et quelques paires de souliers. II aime encore a s'en souvenir. Jamais jusqu'alors, il n'avait dépensé un sou pour sa satisfaction personnelle. Tant de persévérance opiuiatre devait prologuer léclosion de uouvelles sympa thies. Le principal du Collége, homme de science et d esprit ayantde belles relations avait pris son petit brosseur sous sa protec tion, et avaut qu'mn mois ne fut écoulé Leandre Morginet s'était trouvé clerc-sta- giaire dans Tune des premières études du choflieu de la province. Et c'est dans cette qualitó qu'on le vit arriver dans son village natal pour assister a l enterrement de sa taute, après quinze ans d'une absence qui avait suffi pour le faire oublier complètement. C'était le vieux curé, resté son ami et ie confident cliscret de toutes ses pensées iutimes, qui l'avait prévenu du décès, et c'était a Toccasion de ces funérailles aussi que devait se décider, de fagon bieninatten- du 1 avenir do Léandre Murginet. A l'église Léandre Morginet avait été le point de mire de tous k s regards et il s'en était senti trouble. Au moment d'aller a Toffratide et dans son trouble, il avait déposé sou gibus sur une chaise quelconque. Au retour, il n'y avait plus pensé. Le tour des dames étant arrivé, Léandre avait jeté uu regard lui tif e. discrèt sur le défilé, et il avait e marqué une belle et plantureuse jeune li.Ie revenir, les yeux modestement baissés se tromper de chaise, et, s asseyant, tiansformer son gibus en un accordéon informe. La demoiselle était toute rouge de confu sion et avait repris sa place Léandre avait fermé les yeux pour neplus voir. Après ie service, en homme d'esprit, Léandre Morginet avait mis son gibui sous le bras et il avait auivi tête nue jusqu'au cimetière, la dépouille de sa tante. üprès Tens'eyelliasement il s'en était allé serrer le main a sou vieil ami le curé, et il n'était pas la de cinq minutes quand la vieilie bonne vint dire quelques mots a Toreille de son maitre. Fait done entrer, Mle Juliette, dit le curé. Mle Juliette était la fille unique du notaire de Tendroit. Léandre vit arriver rouge et confuse, la grande demoiselle qu'il avait remarquée a l'église. Je' vous dois des excuses, monsieur dit-elle, pour ma malcontreuse distraction.. Léandre l'arrêta d'un geste. Vivement il applatit son gibus sur sa poitrine, puis, touchant le ressort il le fit rebondir. Vous voyez, mademoiselle, dit-il gai- ment,que mon chapeau aurait eu tort de se sentir humulié de votre distraction il est fort souple... Et ajouta maliciernent le curé, le coeur de Léandre Morgiuet est aussi souple que sou chapeau. Comme. préseutation c'était un peu auda- cieux, mais ia glacé était bnsée. L on riait de l'aventure maintenant et la conversation continua, dix minutes durant sans contrainte aucune. L'api ès midi, Léandre Morginet, présenté par le vieux curé, fit au notaire une courte visite. Le soir, il rejoignit la station, puis sa residence. Aüjourd hui il est notaire de son village natal, oü il a succédé a son beau-père. Quand je Tai visité la dernière fois, il m'a ouvert une armoire oü il conserve a coté d'une paire de sabots, un gibus défoncé. Voici, me dit-il, de quoi ne pas oublier dans un moment de griserie orgueilleuse, ce que Ton doit a la Providence. Grois-moi, mon cher Paul, celui qui n'ose pas se souve nir d'oü il vient,ne saurait savoir exactement oü il va. Pour moi je pense que beaucoup de candidate notaires voudraient, eu s'éveillant demain, se reconnaitre en Léandre Morgi- net- Paul Lecroix. Par arrêté royal du 4 Novembre 1906 est accepté la désmission de M. Van Werveke de ses fonctions de conseiller a la cour de cassation. II est admis faire valoir ses droits a la pension et autorisé a porter le titre honori- tiquede ses functions. Far arrêté royal du 20 Octobre 1906 MM. A. et H. Lasure a Neuve-lïglise sont autori- sés, sous c rtaines conditions, a établir une iabrique de tabacs en cette commune section C N122 du plan cadastral, a 2975 mètres de la frontiers. Un arrêté royal du 26 Octobre 1906, approuve sous réserve, une délibération de la députation permanente du conseil provincial de la Flandre Occidentale, accordant a 1° M. H. Derensy, de Beveren- Sur-Yzer, 1 autorisation d exploiter, durant une nouvelle période de dix ans, un service public et régulier de transport de marchan- dises entre Rousbrugge et Ypres, par Proven, Poperinghe et Vlamertinghe 2° Autorisant M.A. VVallaeys de Poperinghe, a exploiter pendant un terme de trois ans, un service public et régulier de transport en commuu par terre entre Poperinghe et Westoutre par Reninghelst. I^a reconnaissance légale est accordée a la société mutualiste d'assurance contre la

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1906 | | pagina 2